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LA DISTINCTION
Une femme dont tous les mouve
ments sont sans grâce, qui se jette sur
un siège plutôt qu elle ne s'y assied,
qui se relève brutalement et comme
mue par un ressort, est tout le contrai
re de distinguée.
L exubérance est diamétralement op
posée a la distinctioni. Parler voix
trop haute, rire gorge déployée don
nent autrui 1 impressiôn immédiate
d une mauvaise éducation.
Il ne faut pas pour cela être silen
cieuse, triste, timide et gauche, là n'est
pas la distinction. Une femme distin
guée doit toujours avoir des mouve
ments aisés, être aimable et sûre d'elle-
même sans morgue ni affectation.
Dans la conversation elle ne sera ni
volubile, ni niaise. Sans faire étalage
de sa science ni de son esprit elle ne
prendra la parole que sur des sujets
qu'elle connaît bien afin de les traiter
sans difficulté.
LE FROID AUX PIEDS
La plupart des rhumes et refroidisse
ments sont dûs aux pieds froids. 11
n'est pas toujours facile de se défen
dre du froid aux pieds lorsqu'on est
immobile. Les chaufferettes sont nui
sibles et provoquent des engelures. Le
moyen le plus pratique est de mettre
chez soi des pantoufles très chaudes et,
dans les chaussures que l'on porte en
dehors de chez soi, des semelles de
papier. Les pantoufles fourrées sont
nombreuses les plus chaudes, mon
avis, sont les pantoufles doublées de
lapin. Si la température se réchauffe,
ayez soin de porter des pantoufles
moins chaudes afin de ne pas devenir
trop sensible une nouvelle offensive
du froid.
Le procédé qui consiste glisser dans
ses chaussures une semelle en papier
est le plus efficace. Les employés des
magasins qui restent longtemps debout,
se défendent avec succès du froid aux
pieds grâce au papier glissé dans les
chaussures. On ne connaît pas assez la
vertu du papier. Le papier de journal,
surtout, est un préservatif excellent
contre les refroidissements.
La marche sur la pointe des pieds et
des frictions énergiques au gant de crin
sur la plante des pieds auront vite^ rai
son du froid aux pieds, même l'état
chronique.
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discret et léger. Un tout petit peu de
crème non grasse sur le nez et sur le
front suffit largement. Prenez un mor
ceau de coton hydrophile propre en
guise de houpette, et appliquez votre
poudre par tapotements légers sur le
cou et sur le visage. Lorsque vous aurez
l'air d'un clown, essuyez délicatement
tout ce qu'il y a de trop. La houpette
de laine n'est pas recommander.
Si vous mettez du rimmel appliquez
le discrètement le jour. Vos cils doivent
être souples et soyeux. Si le rimmel
est mal appliqué vos cils ressembleront
des piquants d'hérisson. Brossez vos
sourcils et donnez leur du brillant par
l huile d'amandes ce qui en même temps
les fortifiera.
Pour vos lèvres il faut une nuance
plus accentuée pour le soir que pour le
jour. Tapotez vos lèvres avec du pa
pier de soie buvard pour éviter que le
rouge ne déteigne sur vos dents.
Faites surtout bien attention de vous
maquiller la lumière du jour pour
la journée et le plein air, car la lu
mière électrique vous trompe. Pour le
soir le maquillage demande plus de
fards.
P.S. Si vous voulez être sûre que la
poudre soit bien appliquée régulière
ment passez encore une brosse de soie
sur toutes les parties poudrées.
M.L.
POURQUOI AIME-T-ON
LA MUSIQUE
Pour être bien maquillée il faut avant
tout que le maquillage tienne et qu il
soit invisible, il faut que la peau parais
se vivante et transparente. Si vous met
tez un fard de teint, il faut qu il soit
Beaucoup de gens se sentent des ap
titudes remarquables pour découvrir les
intentions d'une œuvre musicale
après en avoir lu l'explication. On se
rait tenté d'intervertir l'ordre d'exécu
tion des différentes parties d'un concert
et de demander ensuite ces auditeurs
consciencieux de résumer leurs impres
sions. Quel méchant tour ce serait
II existe un snobisme musical dont les
manifestations sont très curieuses. Pour
le petit bourgeois, l'opéra suffit ensui
te ce seront les places aux concerts
classiques auxquels du reste on s'en
nuie mortellement puis il faudra bien
découvrir qu'on adore Wagner et
enfin on dira qu'il n'y a que les moder
nes, et parmi ceux-là on fera choix
d'un auteur encore presqu'inconnu et
on affirmera être un des rares le
comprendre. Geci sera dit avec condes
cendance pour les malheureux mortels
qui se complaisent encore bourgeoise
ment Beethoven ou pire encore qui
oseraient avouer qu'ils n'aiment pas la
musique. Ne pas aimer le musique
Quel aveu d'infériorité, c'est presqu'une
tare. C'est une de ces choses que l'on
cache soigneusement, ce qui demande
une grande vigilance, car il y a toujours
le risque de la somnolence aux concerts
courir, et ça c'est la disgrâce finale.
Celle dont on ne se relève pas.
Ce snobisme a ses inconvénients,
mais ils sont rachetés au centuple par
l'affluence d'auditeurs, distraits mais fi
dèles, qui permettent de réunir les élé
ments des grands orchestres, d'organi
ser de grandioses manifestations musi
cales. Ce sont des bienfaits matériels
évidemment, mais ils font tout de mê
me qu'on est tenté de bénir ceux qui
aiment la musique comme ils aiment la
plupart des autres corvées du program
me mondain. Cela ne veut pas dire que
personne ne l'aime véritablement, ni
qu'il faille un degré de culture très éle
vé pour l'apprécier. Bien au contraire
la musique est avant tout l'art de l'in
conscient, il ne faut pas aller elle
avec une admiration trop savante. Elle
aime les humbles, ceux qui viennent
elle en toute simplicité, recueillis et
prêts ressentir la joie, le trouble ou
la terreur qu'elle leur inspirera. Et ces
sentiments dont ils se seront laissés pé
nétrer, cette émotion sacrée qu'ils au
ront ressentie et qui les aura porté loin
des contingences journalières, transpor
tés jusqu'à n'être plus conscients d'eux-
mêmes, ils ne la goûteront pleinement
que s'ils se sont dépouillés de leurs in
hibitions.
Marcel Proost a dit que les seules
œuvres qui comptent ont été décou-
vertes par quelques grands artistes
qui nous rendent le service, en éveil-
lant en nous le correspondant du
thème, qu'ils ont trouvé, de nous
t> montrer quelle richesse, quelle va-
riété cache notre insu cette grande
nuit impénétrée et décourageante de
notre âme, que nous prenions pour
du vide et du néant. Il faut accueil
lir la musique comme une révélation
et aller elle en tremblant. Rien n'est
plus affligeant que d'entendre discuter
le pourquoi on a aimé une œuvre en la
disséquant pour justifier de son admira
tion il est tellement au-dessus de nous
d'avoir été pour quelques instants émus
jusqu'au plus profond de nous-mêmes,
d'avoir trouvé dans l'harmonie de quel
ques notes disposées de merveilleux
intervalles un rythme qui correspond au
rythme le plus secret de notre âme que
c'est une désécration que d'en discuter
les raisons. Il faut être reconnaissant
d'avoir été trouvé digne... Aimer la
musique est une joie que nous pourrions
ne pas connaître, c'est un don que nous
n'avons rien fait pour mériter, et dont
il n'y a pas lieu de se montrer fier puis
que tant est qu'on n'y peut rien.
(M.V...)
4, Riï
