Le loi militaire.
Etude
et Action
L'Agriculture
et la Finance
dimanche 13 décembre 1930.
3e ANNEE No 50.
Hebdomadaire 50 cent, le numéro.
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se cris
tallise dans la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT i AN 20 FRANCS
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thouroot, YFRES. Compte-chèque» postaux 1003.43.
Nos tunes liquident le passe pen
que nous construisons l'avenir.
Les rexistes ne sont pas de bons co
pains On ne fait pas ces choses-là.
Défendre un amendement avec éner
gie, obliger l'opinion publique recon
naître le bien fondé de cet amendement
rester dans l'opposition et cependant
voter la loi militaire quand on estime
que cette attitude est un devoir natio
nal. Ce ne sont pas les règles du jeu.
Les règles du jeu sont cependant
bien faciles comprendre il suffit
de flatter l'électeur. N'est-ce pas ce que
notre confrère De Poperingenaar
déclare candidement les députés ca
tholiques de Westflandre, Robert De-
man, Delputte, Dejaeghere, Allewaert,
Sap, ont voté contre le projet militaire.
Ils ont par conséquent tenu parfaite
ment compte de la volonté de leurs
électeurs.
Mais si les parlementaires estiment
qu'il est des questions qu'ils ne peuvent
résoudre, et que pour celles-ci, n'ayant
pas l'autorité nécessaire, ils doivent en
référer la nation, il existe une for
mule simple et logique le référendum.
A l'idée du référendum certains pous
sent des clameurs. Mais, disent-ils, vous
faites appel pour des questions essen
tielles la masse jnéduquée Nous en
registrons l'aveu, et nous constatons
donc qu'après cent ans de régime parle
mentaire et de liberté politique, les
parlementaires ont été incapables d'édu-
quer la masse Alors qu'ont-ils fait pen
dant ces cent ans tous ces bavards im
pénitents, ces harangueurs de foire, ces
élites dirigeantes
Lorsqu'en Suisse une question na
tionale est l'objet de trop vives discus
sions on s'en reporte la sagesse de
la Nation. Faut-il en conclure que no
tre peuple qui a dix siècles de civili
sation est incapable d'arriver au même
résultats? Non! Mais il faut en conclure
que les politiciens et les partis politi
ques ont ce point déformé, défiguré,
détraqué la Nation, qu'ils ont tué tout
sentiment collectif, toute expression
d'une volonté nationale. Cest cela qui
nous fait nous dresser contre ce régime
et ses rvalets les politiciens.
Le plus grand crime des partis poli
tiques a été d'orienter l'esprit et la vo
lonté des masses vers la grandeur des
partis, au lieu de faire tendre la Na
tion entière vers la grandeur du pays,
éventuellement au moyen des partis.
Les partis ont tué la Patrie.
Et n'est-il pas lamentable de devoir
-constater que le parti catholique est
un des plus grands coupables, surtout
en pays flamand. C'est le plus justifié
reproche que fasse Van Severen aux
politiciens flamands leur veulerie,
leur manque de courage, l'absence de
toute grandeur.
Nous attendions les commentaires de
la presse partisane au sujet de vote des
rexistes. Pas un mot Quelle bonne
:foi Mais que les rexistes votent contre
le projet, et nous eussions entendu les
adversaires pousser des hurlements de
Mohicans.
La loi militaire votée dans son prin
cipe doit être appliquée le mieux pos
sible. Et .cela avec constante préoccu
pation de réduire au maximum les char
ges du pays. Charges financières et du
rée du service.
Comment y parvenir deux voies
sont suivre. La préparation militaire
et le volontariat. Deux obstacles sont
vaincre chez les catholiques une hos
tilité invincible la préparation mili
taire chez les socialistes une véritable
terreur de l'armée de métier, soutien
de l'ordre, et, dans certains pays, in
strument du coup d'Etat.
Et cependant cette préparation mili
taire dans nos collèges ne serait qu'un
immense bienfait. L'éducation scolaire
est absolument médiocre. Les pédago
gues d'occasion qui apprennent nos
gosses lire et compter, négligent
totalement l'éducation. La préparation
militaire obligatoire ferait entrer dans
les collèges l'esprit de discipline. L'édu
cation physique aurait la place qui lui
revient. L'esprit sportif ne serait plus
confondu avec nous ne savons quelle
voyoucratie. Et peut-être que, même
les maîtres, tireraient d'utiles leçons
des enseignements qu'ils auraient faire
leur élèves.
Par le volontariat on déchargerait
de nombreuses familles du poids du
service militaire. Nous parlons surtout
de l'agriculture. Mais l'école et l'armée
doivent former des hommes. Et des
hommes civilisés. Cela ne s'obtient pas
dans l'anarchie, au moyen d'instituteurs
dépourvus d'un sens national ardent,
et qui confondent l'éducation de la
masse avec les rudiments de l'instruc
tion.
Le problème militaire et le problème
scolaire sont étroitement liés. Les deux
réunis soulèjvent un grand problème
national la Belgique de demain sera
ce qu'est l'éducateur d'aujourd'hui.
La réponse est tragique.
Les coupables sont au pouvoir.
La Belgique n'est pas une affaire
gérer, ayant un bilan dresser. Les
économistes ne sont pas les animateurs
d'un peuple. Ils en sont les techniciens.
La Belgique n 'est pas une addition
de francs, mais de volontés. La soli
darité nationale n'est pas une nomen
clature de budgets.
Question scolaire, question militaire
questions nationales devant lesquelles
les partis politiques sont et resteront
impuissants, et que seul un grand et
puissant mouvement idélogique de re
dressement national et de solidarité
pourra résoudre. En attendant on vote
les lois les moins mauvaises, courageu
sement, comme un devoir, sans déma
gogie.
C v. R.
L'action en vue de la réalisation de
l'Ordre du Travail est déclanchée.
Sous les auspices du V. N. V. et de
REX, un mouvement social semblable
nisations sociales de ces groupes poli
tiques sont intégrées dès présent dans
l'Ordre du Travail et accordent dès
présent leur action aux buts de l'Ordre
du Travail.
Par la fusion de leurs organisations
sociales et leur intégration dans un or
ganisme constitué en vue de l'organi
sation de la société par elle-même, REX
et V. N. V. veulent démontrer leur vo
lonté d'une organisation professionnelle
et d'un Ordre du Travail.
En pays wallon, l'initiative de
REX, un mouvement social semblable
sera fondé. Ce mouvement se concerte
ra avec le Vlaamsche Arbeids Orde
au sujet de tous les problèmes sociaux
et économiques. Ces deux organismes
disposeront leur travail dans la con
science de leurs particularités populaires
et dans la reconnaissance de l'unité
économique de la Belgique.
Notre intention n'est pas de fonder
le plus possible de nouvelles sections
syndicales et d'entrer en concurrence
avec les organismes existants qui pour
raient être acceptés dans un Ordre du
Travail corporatif.
Là où sera possible, nous utiliserons
ce qui existe plutôt que de faire double
travaiL
Les organismes syndicaux des pa
trons et des assujettis, des agriculteurs
et des classes moyennes, devront, par
contre, comprendre et accepter qu une
action sociale née de l'esprit et des né
cessités du XIXème siècle, doive se
transformer et se trouve devant des
obligations nouvelles dans 1 ordre cor
poratif de demain.
A côté des sections de propagande
et d'organisation qui sont chargées de
la diffusion de l'idée corporative et de
la construction de 1 Ordre du Travail,
une commission d'étude a été instituée
pour étudier concrètement le grand
complexe de problèmes suscités dans
l'avenir par l'Ordre du Travail, et pour
aviser aux circonstances sociales et éco
nomiques de l'heure.
Dans la suite, des commissions d'étu
des seront également adjointes aux dif
férentes sections de l'Ordre du Travail.
La Centrale de l'Ordre du Travail
aura son siège Bruxelles. La direc
tion m'est confiée et au Conseil Général
du Vlaamsche Arbeidsorde, compo
sée de MM. Paul de Mont, De Wilde,
Gits, Lambrechts, Matthys et Mertens.
Le dilemme s'impose de façon de
plus en plus pressante ou l'Ordre du
Travail corporatif ou le chaos social.
Nous voulons supprimer la lutte des
classes tant au sommet qu a la base.
Nous remplacerons la ploutocratie
financière par le service du peuple avec
la discipline et la simplicité de vie qu'il
implique.
"(voir suite en 1 6e page.
VI
LA BETTERAVE SUCRIERE
Nous avons exposé, dans nos arti
cles précédents, les principaux éléments
de ce problème agricole très complexe
le rendement de la culture betteraviè-
re. Nous avons vu comment le bloc
énorme de l'industrie sucrière imposait
sa volonté et parvenait obtenir les bet
teraves un prix qui, non seulement
ne laissait aucun bénéfice, mais qui mê
me était souvent déficitaire.
Vous me direz qu'il existe une com
mission paritaire officielle au Ministère
de 1 Agriculture. Cette commission pa
ritaire est composée de représentants de
l'industrie sucrière et de représentants
de l'agriculture. Mais il se fait, hélas
que ces représentants de l'agriculture
ne sont que des représentants du Boe-
renbond. Ce qui n'est pas tout-à-fait la
même chose. Le Boerenbond n'est-il
pas lui-même industriel, sucrier
Oreye Nous estimons beaucoup la per
sonnalité de Sénateur Mullie, mais n'est-
il pas trop intimement lié avec la Haute
Finance, que pour défendre avec im
partialité les intérêts des cultivateurs
Cette commission paritaire, qui d'ail
leurs n a pas manqué de tout faire pour
exclure de son sein des personnalités
trop indépendantes telles que M. B.
Vermeulen, n'inspire aucune confiance
aux cultivateurs.
Et il faudrait qu'elle inspire confiance
pour faire admettre que l'industriel
(voir suite en 16e page.)
A JEAN DELVIGNE
Monsieur le Secrétaire Général du
Parti ouvrier belge,
Je suis certain d'être l'interprète de
tous les lecteurs du Sud en vous fé
licitant cordialement pour votre audace
et votre forte puissance. Les citoyens
honnêtes se demandèrent comment
vous répondiez aux attaques précises
formulés par le Pays Réel, et la do
cumentation réunie par Seye Doring.
Vousavez trouvé le moyen le plus effi
cace en ordonnant ce pauvre Bovesse
de coffrer le journaliste imprudent qui
a eu l'incorrection extrême de voua
attaquer.
Nous vous remercions de nous avoir
fourni la preuve incontestable de la
stricte serviabilité du gouvernement van
Zeeland aux ordres du parti socialiste,
et nous formulons un vœu que l'af
faire Delvigne continue, qu'après Seye
Doring d'autres rédacteurs ou collabo
rateurs du Pays Réel soient arrêtés.
Plus il y en aura et plus rapidement
se dessécheront les palmiers de l'oasis
de M. Van Zeeland, et s'enfuiront les
curieux animaux qui en constituent la
faune.
Croyez, cher Monsieur, toute la
reconnaissance que nous vous devons
pour l'appui que vous apportez notre
mouvement. C. v. R.