Les Laines de l'Arsenal
A la bêche d'or
Lettre de France
LE SUD, dimanche 13 Décembre 1936
■ABONNEMENT 18 irancs français.i
LA POLITIQUE EXTERIEURE
DE LA FRANCE
L'AEROPORT D'OSTENDE
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Les meilleuies laines lavables.
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VENTE EN COMPTE
LE SUD DANS LE NORD
II ne semble pas que l'on ait atta
ché l'étranger, et principalement en
Belgique une assez grande importance
au discours prononcé, la Chambre
franaçise, par M. Yvon Delbos. On
n'a pas été sans remarquer que la dé
claration anglaise, relative la défense
éventuelle de la Belgique avait été
beaucoup mieux accueillie que celle de
la France. Pourtant le ministre français
a été aussi formel que son collègue
anglais, et sa déclaration mérite d'être
soulignée Les paroles de M. Eden
ont eu un grand retentissement. Je tiens
mon tour déclarer que toutes les
forces de la France, sur terre, sur mer
et dans les airs, seraient immédiatement
utilisées au secours de la Grande-Bre
tagne, en cas d'une agression non pro
voquée. De même pour la Belgique
On peut se demander s'il était pos
sible d'être plus formel. Et pourtant,
cette affirmation est accueillie avec une
joie mêlée de réserves. Pourquoi
Tout d'abord parce que ce qui vient
de France est considéré lcomme dû.
On n'apprécie pas un geste, que l'on
attend, et que l'on estime nécessaire.
C'est le fond des difficultés franco-bel
ges. De part et d'autre on se croit lié
par des obligations plus considérables
que celles qui existent en réalité, de
sorte que la moindre parole peut don
ner lieu des interprétatoins défavo
rables. De plus, la Belgique se méfie
de ce gouvernement du Front Popu
laire. II ne faut pas sous-estimer les
dangers que représente le pacte franco-
russe mais il ne faut pas oublier non
plus que, malgré tout, la France reste
militairement très forte, et que sa pro
messe d'assistance, en cas d'agression
non provoquée, constitue, pour les puis
sances auxquelles elles s'adresse, une
garantie, non contestable, de sécurité.
Il est devenu bernai de dire, l'heure
actuelle, que le prestige de Genève est
tombé assez bas. Aussi n'est-ce pas
sans une certaine émotion que l'on
voit la France se cramponner la So
ciété des Nations et en faire la base
de sa politique extérieure. Cette atti
tude, qui semble dangereuse, est peut-
être plus habile qu'on ne le croit géné
ralement. La France doit rester fidèle
Genève.
Tout d'abord, n'oublions pas que la
Petite Entente, les pays Balkaniques et
danubiens sont le fruit du traité de
Versailles. Depuis le Congrès de Vien
ne, avec des chances différentes, la
France s'est toujours posée en défenseur
der minorités. Naturellement, de telles
alliances exigent des contreparties, de
la part de ces pays. Et c'est ainsi que
l'on a pu dire qu'une Petite Entente net
tement francophile constituait, pour la
France, une garantie de la valeur de
celle qui vient de lui être donnée par
la Grande Bretagne. l'Allemagne a
très bien compris la chose et c'est pour
quoi l'heure actuelle, et non sans suc
cès, elle travaille se gagner des sym
pathies toujours plus nombreuses en
Europe Centrale.
L'Angleterre ayant affirmé son
entente étroite avec la S. d. N. la
France devait, pour maintenir cette ami
tié anglaise, si nécessaire dans les durs
moments que nous traversons, rester
fidèle une institution qu'elle a toujours
soutenue, et dont elle a été une des
plus ardentes propagandistes. Elle en
a en quelque sorte été recompensée, car
Jes déclarations de M. Eden, pour la
sécurité de la France qui sont d'un poids
inestimable.
Enfin disons que si la Société des
Nations est chancelante, son action est
encore possible dans divers domaines.
Sans doute M. Delbos a-t-il été un peu
vite en tirant du succès de la Conféren
ce de Montreux un argument en faveur
de Genève. Montreux ne peut être vé
ritablement considéré comme une œu
vre constructive. Le règlement de la
question des Détroits, n'est pas une
initiative de la S. d. N. Celle-ci n'a
fait que régler un litige qui lui avait
été soumis et de plus, contrairement
aux traités, elle a été obligée de sanc
tionner le réarmement des Détroits.
On peut également souligner qu'en
cas de disparition de la S. d. N. les
puissances qui lui sont restées fidèles
auront les mains entièrement libres, ce
qui ne sera pas le cas de ceux qui, de
puis longptemps, ont repris leur liberté
d'action.
On relève dans le discours quelques
idées dangereuses, et qui sont propres
la diplomatie française. On sait que
la France se laisse rapidement griser
de mots. Pas trop de réalisme, beau
coup d'idéologie sont deux caractéristi
ques pour que la France mordît l'ha
meçon, et pour croire que les Etats-
Unis se trouvaient ipso facto, ses cô
tés dans l'action européenne. Tout est
oublié. Le mémorandum Hoover, dés
organisant la fois le règlement des
dettes et les finances françaises, le traité
de Versailles signé par Wilson et non
ratifié par le Sénat américain. On ne
retient que ce qui plaît aux thèses fran
çaises, en attendant de nouvelles dés
illusions.
En matière espagnole on retrouve les
mêmes déclarations imprudentes
Nous n'avons jamais caché notre sym
pathie pour la République Espagnole
dont la légitimité n'est pas contestable.
Mais quand on a la responsabilité de
la paix et de la guerre on n'a pas le
droit de céder des impulsions senti
mentales qui risqueraient d'entraîner
un atroce conflit. Sans aucun doute
la légitimité de la République Espa
gnole n'est pas contestable, et sans
doute personne ne la conteste. La ques
tion est de savoir si le gouvernement
Caballero doit encore être considéré
comme gouvernement légal. N'ayant
eu l'autorité sur le pays, soumis aux in
fluences étrangères, incapable d'assurer
l'ordre et la protection, non seulement
des nationaux, mais encore des étran
gers et diplomates, le gouvernement es
pagnol a certainement perdu la con
sidération générale, et une victoire du
général Franco, déjà reconnu par l'Al
lemagne et l'Italie, mettrait la France
dans une position difficile. Il est vrai
que les déclarations ministérielles ont
déjà perdu beaucoup de leur impor
tance. Souvenons-nous de M. Sarraut
et des canons allemands braqués sur
Strasbourg. Et c'est ainsi qu'il ne faut
pas trembler quand nous entendons
M. Delbos dire Nous veillons et
continuerons veiller la défense de
nos droits incontestables, de nos inté
rêts permanents et vitaux. Résolus
respecter nous-mêmes les statu-quo nous
ne sommes pas moins décidés le faire
repecter. Tout nous porte croire, que
cette vigilance, et la réprission éven
tuelle, ne s'exerceront qu'au détriment
des forces de Franco. On se souvient
d'un prêtre français, massacré, sans pro
testations, par les gouvernementaux.
En résumé, on peut dire que le dis
cours de M. Delbos contient d'excel
lentes choses. Toutefois ne nous y ar
rêtons pas 'rop. Nous avons entendu
assez de discours retentissant dont il
n'et pas resté beaucoup. Il en sera peut-
être de même cette fois. Il suffit d'un
changement d'orientation de la poli
tique anglaise, d'une suite d'événements
en Espagne, d'un ordre de Moscou aux
communistes français, pour que d'ici
quelques jours nous lisions dans nos
journaux un discours radicalement dif
férent.
Malgré tout, dans les circonstances
présentes, la déclaration du ministre
français relative la Belgique, doit être
retenue, car elle se conjugue avec la
déclaration anglaise, et les renverse
ments d'orientation, en Angleterre sont
infiniment moins rares qu'en France.
Tout le reste est susceptible de chan
gement, dans un délai qui sera peut-
être plus bref qu'on ne le croit.
F. L.
Nous avons signalé qu'une somme de
4.800.000 francs avait prévue au budget de
1937 pour les premiers frais d'expropria
tion et de nivellement du nouvel aérodrome
d'Ostende.
Il y a sans doute une bonne dizaine d'an
nées que M. Daems, directeur de l'aérodro
me de Steene, attirait l'attention des pouvoirs
publics sur l'exiguïté du terrain d'atterrissage
actuel et sur la nécessité d'en établir au plus
vite un autre. Alors déjà on avait songé
l'immense étendue de terre qui borde le
bassin de chasse, mais pour des raisons bud
gétaires le projet, dont on avait esquissé les
premières lignes, ne fut jamais réalisé. On
continua utiliser l'aérodrome de Steene au
risque de provoquer les pires accidents.
Les années passèrent, les avions de plus
en plus rapides et nécessitant une surface
d'atterrissage de plus en plus étendue, don
naient cette question, toujours en suspens,
un caractère d'urgence de plus en plus indé
niable.
Il faut faire fi de l'accroissement incessant
de l'aviation civile et des nécessités straté
giques, pour persister laisser notre littoral
avec des plaines insuffisantes, voire même
dangereuses. D'année et année, le trafic de
l'aviation touristique augmente que l'on
consulte les statistiques de la Sabéna et
qu'à-t-on la côte Deux mauvais aérodro
mes.
Nous avons dit que la plaine d'Ostende
était trop exiguë. Bordée par les maisons
et des hangars d'un coté, par le cimetière
de l'autre, elle possède de plus un dégage
ment insuffisant. Plus d'une avion mili
taire y a cassé du bois sans que la faute
puisse être imputée ni au matériel ni au
pilote.
L'aérodrome du Zoute, suffisant pour le
trafic d'être, est quasi impraticable en hiver
pour les avions de transport d'un certain
poids. Il faudrait le draîner afin qu'il ne se
transforme pas en bourbier. De plus, il fau
drait encore améliorer son dégagement en
coupant ras du tronc, certains arbres sur
une largueur de 100 mètres environ, pour
faciliter l'atterrissage près du sol.
Tandis que l'aérodrome du Zoute peut-être
amélioré afin de mieux répondre ses be
soins, pour celui d'Ostende on ne voit au
cune modification qui soit digne d'être rete
nue. Il en faut donc un autre.
On ne reprochera pas aux autorités de
mal faire si leur réalisation tient compte des
brûlantes nécessités de l'heure. Au prix de
30 40.000 francs l'hectare environ, les
125 hectares prévus pour le nouvel aéro
drome seront expropriés avec les premiers
subsides prévus au budget. Le nivellement
pourrait également être exécuté encore en
1937 afin que le tassement s'opère en 1938
et qu'en 1939 on puisse y édifier les hangars.
D'ici là on aura le temps d'établir des plans
et des projets définitifs tout en prévoyant
de nouveaux crédits.
Le projet du nouvel aérodrome d'Ostende
est appuyé par le Ministère des transports.
Son rôle prévu sera donc commercial. Sa
qualité du plus grand aérodrome d'Europe
l'égal de Copenhague et de Stockholm
ouvre des perspectives une exploitation
de belle envergure avec l'aide de la ligne
existante et avec l'appui possible d'autres
lignes. II serait non seulement le complète
ment nécessaire d'Ostende, centre touristique,
mais encore il permettrait au commerce du
poisson la minque sera située quelques
kilomètres de là seulement de voir dans
le transport, par air l'étranger, un mode
nouveau qui serait particulièrement apprécié,
nous n'en doutons pas.
A quand l'Aérodrome d'Ypres
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