Villa meublée!
K0SM0S TOURISME
Lettre de France.
LE SUD. dimanche 31 janvier 1937.
1 ABONNEMENT 18 franc* français.
L'EXPOSITION
PIERRE CORNEILLE
DANS LES MINISTERES
10.459 nouveaux fonctionnaires.
CASSEL ET BERGUES MENACES
UN CORTEGE HISTORIQUE
SUBVENTIONNE PAR LA LOTERIE
DES REGIONS LIBEREES
SE DEROULERA A BAILLEUL
LE 4 JUILLET PROCHAIN
A VENDRE
AVEC
AU CARNAVAL DE BINCHE EN AUTOCAR LE 9 FEVRIER
4
LE SUD DANS LE
jB^AjauMimnin i11 w i iin
M
Nous avons déjà eu 1 occasion de
souligner, au cours de nos lettres que
Paris a fait cette année un effort con
sidérable dans le domaine artistique.
Nous avons dit tout ce que l'on pou
vait attendre de ce grand mouvement
culturel dont la Capitale est actuelle
ment le témoin.
De toutes les expositions que le Bi
bliothèque Nationale a organisées de
puis quelques années, l'exposition con
sacrée Pierre Corneille et le Thé
âtre de son Temps est certainement
celle qui semble lui fournir un cadre
pesque contemporain de la naissance'
du Cid. C est en effet l'occasion du
troisième centenaire de cette tragédie
que 1 on célèbre aujourd'hui l'un des
plus grands tragédiens de la littérature
française. Déj en I884 l'occasion
du second centenaire de sa mort, la
Bibliothèque Nationale avait présenté
au public les éditions originales dès
œuvres de Corneille, ainsi que les prin
cipales éditions posthumes, des por
traits, des médailles, des documents
divers, le tout formant un ensemble
la Gloire de Corneille, mais qui était
loin d'avoir l'importance de l'exposi
tion qu'on nous offre aujourd'hui.
Avec l'esprit de méthode que l'on
a eu souvent l'occasion die louer pro
pos des admirables expositions consa
crées Rabelais Calvin. Louis XIV, la
Révolution Française, Goethe, Jacques
Callot etc... les organisateurs se sont
efforcés d'illustrer en quelque sorte la
vie de Corneille et son temps en ré
unissant des documents extrêmement
variés empruntés diverses bibliothè
ques, et des musées, ainsi qu'à plu
sieurs collections particulières. La pré
paration a été dirigée par M. Louis
Batifel administrateur honoraire d'une
des grandes bibliothèques de Paris et
historien spécialisé dans l'étude du
XVlIme siècle et principalement de ses
débuts. C est dire que, cette fois en
core, la Bibliothèque Nationale a réa
lisé une œuvre remarquable par l'éru
dition précieuse par les documents ra
rissimes qu'elle a rassemblés passion
nément intéressante pour tous les
amis des lettres et profondément in
structive propos d'une époque.
En effet, ce n'est pas seulement
l'histoire littéraire, dont on nous rap
pelle ici quelques épisodes fameux,
c'est aus^i l'époque de Richelieu, le
Règne de Richelieu peut-on dire
qui est évoqué dès que l'on jette un
coup d'oeil sur n'importe quel té
moin de ce temps si souvent étudié.
Richelieu retient toujours l'intérêt du
public et l'attention des chercheurs. On
en eut bien la preuve la dernière
séance de la Société d'Histoire mo
derne où le professeur Esmonin, le sa
vant spécialiste du XVIIe siècle pré
senta une critique extrêmement serrée
des textes connus sous le nom de tes
tament de Richelieu, prouvant avec
autorité qu'en réalisé Richelieu n'avait
jamais rédigé de testament. Les histo
riens présents n'ont pas été les seuls
se passionner pour le problème posé,
et les journaux eux-mêmes ont repro
duit la question en rendant hommage
aux minutieuses recherches de M. Es
monin. A propos de Corneille, il n'est
pas un écolier de France qui ne ré
pète la légende de la persécution du
poète par Richelieu. A cette légende,
les organisateurs die l'Exposition ont ap
porté une mise au point bien établie.
Avec le même soin et avec une gran
de richesse de documentation sont pré
sentées la querelle du Cid les
œuvres des auteurs mêlés cette épi
sode die l'histoire littéraire, les œuvres
de Corneille avant et après le Cid, les
principales éditions et les principales
traductions de ce chef-d'œuvre, et en
fin les appréciations par l'Académie
française de cette pièce qui a fait cou
ler tant d'encre.
Comme on pouvait s'y attendre le
Théâtre de Paris au XVIIe siècle con
stitue une importante division de l'Ex
position on nous y présente notam
ment le Théâtre du Marais, où fut don
né la première représentation du Cid,
et aussi des reproductions des costu
mes de comédiens la scène vers 1 635.
Dans ce chapitre de l'histoire du Théâ
tre apparaît le nouveau Richelieu. La
vue des bassins de Rueil gravure d'Isr
raël Sylvestre, nous donne une idée des
jardins dans lesquels Richelieu aimait
s entretenir de Théâtre avec les au
teurs du temps en s'y promenant après
le déjeuner.
Une grande quantité de documents
publiés ont une valeur artistique con
sidérable. Les gravures des livres ex
posés ont souvent une naïveté qui leur
donne un cachet vieillot lequel con
traste étonnamment avec la sûreté et
la perfection de quelques œuvres très
heureusement choisies parmi celles des
grands artistes graveurs par exemple
le Mathieu Molé de l'incomparable
Nanteuil, ou son Georges Scudéry, ou
encore le Jean Desmarets de P. L.
Lombart et la Duchesse de Chevreuse
de Le Blond.
Mais ce ne sont pas seulement les
gravures qui constituent la richesse ar
tistique de cette exposition, certaines
sculptures telles que le Corneille de
Caffiori, ou son Rotrou certaines ta
pisseries empruntées au château de
Rambouillet, au Musée des Gobelins
ou au Musée du Louvre certaines
peintures empruntées également des
musées forment un ensemble de tout
premier ordre dont on voudrait ici énu-
mérer les plus belles pièces. Citons au
moins un des nombreux Cardinal de
Richelieu que peignit Philippe de
Champagne, le beau potrait de Ma
dame de la Fayette par Beaubrun, le
merveilleux portrait de Fontenelle.
Regrettons surtout de ne pouvoir
énumérer les documents spécialement
relatifs Corneille, son enfance
RoUen. son existence laborieuse et
difficile Paris.
De telles expositions dont nous avons
essayé de retracer l'ensemble, consti
tuent des instruments de documenta
tion de toute première valeur qui méri
tent plus d'une visite.
F. L.
Le Front Populaire, pour fêter l'an
nouveau vient de décider la création
d'un certain nombre de nouveaux em
plois de fonctionnaires. Tant qu'à faire,
on y est allé hardiment. L'administra
tion comprendra, bientôt, 10.459 fonc
tionnaires de tous grades.
Au Ministère des Finances, grande
joie: Il y aura 1.262 fonctionnaires.
A la Justice, 1 2 nouveaux fonctionnai
res sont prévus aux Affaires Etrangè
res. 16 l'Intérieur 826 la Marine
Militaire. 47 l'Education Nationale,
3.900 aux Services d'Alsace et de
Lorraine 600 l'Enseignement tech
nique, 153 aux Beaux-Arts, 8 au
oCmmerce 26 1 Air. 711 au Tra
vail, 10 la Santé, 5 aux Colonies,
zéro (miracle 1) l'Agriculture, 8
aux Travaux Publics, 4 la Marine
Marchande, 26 aux Pensions. 2 aux
Monnaies et Médailles, I l'Imprime
rie Nationale, 18 aux Postes, 2.724
la Caisse Nationale d'Epargne, 9.
Aux postes de Télégraphes, belles
promotions. 2724 nouveaux.
Mais le clou est l'Education Natio-
nale avec 3.990 postes nouveaux.
Nous lisons dans La Bailleuloise
Nous avons dit, voici quelque temps
l'effervescence que causait Bergues
un projet des ponts et chaussées sup
primant, par la création d'une voie ex-
tra-muros, la traversée de la petite vil
le par la route nationale Lille-Dunker-
que.
Le commerce local, le conseil 'mu
nicipal s'en étaient grandement émus,
et Bergues l'unanimité demandait le
statu-quo. la traversée de toute la ville
par le véhicules, malgré les dangers
grandissants, résultant du poids et du
volume toujours plus développés des
voitures et la gêne que causait de plus
en plus cette circulation intensive en
des rues étroites.
En enregistrant cette émotion, nous
évoquions de possibles nécessités mili
taires qui brutalement, trancheraient le
débat.
Nous étions bons prophètes. Ce n'est
plus le génie civil qui propose le dé
tournement de la route nationale en
dehors de Bergues, c'est le génie m'ii-
taire. Et ici, nécessité nationale primant
tout il faut s'incliner purement et sim
plement.
L'autorité militaire qui. de très près,
en vue des travaux prochains de fort:-
fications, étudie toute la région dun-
kerquoise par de nombreuses commis
sions d'officiers, a reconnu immédiate
ment le danger de cette traversée en
pleines rues étroites et sur un parcours
tortueux, d'une voie importante au pre
mier chef Lille-Hazebrouck, Cassel.
Dunkerque, qui serait appelée un rô
le capital en cas d'opérations militaires.
En un tournemain le grand état-ma-
jor a demandé aux ponts et chaussées
de Dunkerque l'élaboration rapide de
projets destinés supprimer cette her
nie routière non seulement Begues-
mais Cassel, aussi, où se présente une
situation quasi-semblable.
On créera donc un tronçon d® voute
en dehors de l'une et l'autre v:11e. de
façon relier plus directement Lille et
Dunkerque et pour parer au plus pres
sé c'est Bergues qu'on opérera de sui- I
te.
Nous coyons savoir que le projet est -
dresé et soumis au Faubourg de Cas
sel, une route stratégique doit contour-1
ner les remparts, auxquels on ne tou- j
chera pas. ceux-ci étant classés, pour
rejoindre par un angle obtus, large-
ment ouvert du côté de la gare de j
Bergues, la route nationale, Bergutfs-
Dunkerque, au delà du cimetière de I
Bergues.
Des pourparlers sont en même temps j
engagés avec la Compagnie du chemin
de fer du Nord en ce qui concerne l'em
piétement de la voie nouvelle sur sonl
terrain. .y. I
Les travaux commenceront dès fé-1
vrier, pour être achevés avant six mois. I
On sait que le bénéfice de la Lo
terie des Régions libérées doit être con-1
sacré des travaux d'utilité publique I
susceptibles de remédier au chômage 3
et qu'un pourcentage de 5 sur les
sommes recueillies a été réservé pour
subventionner des fêtes exceptionnel-8
les, de nature faire circuler les fou-1
les en des points judicieusement choi- I
sis. Sur les sommes qui ont été .al- I
louées n'euf comités locpux ^'un J
crédit de 480.000 francs a été réservé I
au département du Nord. Une partial
de cette somme sera utilisée l'été pro- I
chain pour l'organisation d'une grande I
fête qui aura lieu Bailleul, le 4 juil- I
let. Il s'agit d'un important cortège qui I
retracera toute l'histoire de cette ville
et de la Flandre depuis 2.000 ans. Cet
te fête sera placée sous le patronage
du Comité d'action économique et so
ciale de la Loterie des Régions libérées.
de la ville de Bailleul, du Syndicat
d'initiative, de la Société philanthropi- L
que et de l'Union commerciale.
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