la
E SUD, dimanche 21 février 1937.
Le port de Zeebrugge.
INTRODUCTION
Aucune étude complète n avait été fai-
jusqti'à présent des Installations Ma-
times de Bruges-Zeebrugge. Pourtant
travail de géant qui sera analysé ici
l'a pas manqué de faire couler beau-
up d'encre. De l'encre de toutes den
tés. fluide et claire pour la défense,
tirde et boueuse parfois pour l'atta-
e et la destruction.
Quelle est en fait, la vérité. Nous
,ons essayé de faire le point en toute
cérité. sans parti pris. Nous nous
mes efforcés de rester objectif dans
-xposé des faits. Quant la conclu-
on. nous croyons qu'elle découle des
its eux-mêmes. Le lecteur impartial
géra de son bien fondé.
BRUGES DANS LE PASSE.
A PERIODE DE FASTES ET DE
GRANDEUR
En contact immédiat avec la mer, et
tuée mi-chemin entre le Sund et
détroit de Gibraltar, Bruges voit af-
uer les marchandises du Nord et du
idi dès le Xllème siècle. De bonne
parable pendant le XlIIème siècle. On
empile sur les quais de Damme, les mar
chandises, les plus diverses, soieries,
métaux précieux, pelleteries les vins,
les draps, encombrent les entrepôts. Les
épices, les bois de peinture, les produits
de l'industrie orientale, rejointe ici les
bois de construction, les poissons fu
més, le blé et les métaux.
Les comtes de Flandre suppriment
toutes les entraves qui peuvent gêner
la libre expansion du commerce et s'ab
stiennent de le frapper de lourds ton-
lieux ou de le soumettre au droit d'éta
pe. Ils ne s'obstinent pas vainement
conserver la flotte flamande le mono
pole qu'elle ne saura pas garder, mais
ils favorisent au contraire la transfor
mation de Bruges en un port interna
tional. Ils attirent de mille façons les
commerçants étrangers qui jouissent de
multiples privilèges. Une seule chose
leur est interdite, le commerce de dé
tail mais ils peuvent entreposer des
marchandises, les vendre en gros, s'as
socier entre eux ou avec des Brugeois.
Ils peuvent acquérir des biens immeu
bles, et jouissent d'une liberté qu'on
ne peut rencontrer nulle part ailleurs
siècle. Les autres négociants étrangers
émigrèrent peu peu vers Anvers, bien
protégé l'intérieur des terres, l'abri
des incursions des pirates, et de plus,
exempt de ces fameuses révoltes com
munales. Les troubles qui désolèrent la
Flandre pendant le règne de Marie de
Bourgogne et de Maximilien, accélé
rèrent ce mouvement d'émigration. Les
mesures de protection imaginées par les
Brugeois, n'eurent pour effet que de
vexer les étrangers. Citons par exem
ple la décision prise en 1477 par la
quelle les étrangers ne pourraient ven
dre Bruges que les marchandises ap
portées par eux dans la ville, et qu'ils
ne pourraient y introduire celles qu'ils
auraient achetées aux foires d'Anvers
et de Berg-op-Zoom. Bruges eut beau
s'opposer Anvers par tous les moyens.
Louise de Maie eut beaii traiter en en
nemi le jeune port concurrent, les Bru
geois virent décliner leur activité, car
ils ne surent point s'adapter aux circon
stances. Philippe le Bon. devenu sou
verain de tous les Pays-Bas, ne voulut
pas sacrifier l'intérêt commun de ses
territoires l'intérêt d'un seul d'entre
eux il laissa violer impunément par les
Le baron de Maere, ingénieur, artil
leur et géologue, s'était retiré quelques
années plus tard dans son domaine
d'Aertrycke, près de Thourout. Il étu
dia ses plans et conçut un nouveau pro
jet Bruges, port de mer.
En 1876, il saisit le gouvernement
d'un projet tendant relier Bruges, di
rectement la mer. Le roi Léopold II,
conquis par l'idée, l'adopta et suivit en
toutes occasions le développement d'une
initiative qu'il approuvait pleinement.
Faut-il redire ici que vers 1470, alors
que le port de Bruges s'ensablait, par
mi les projets mis en avant, figurait ce
lui du peintre architecte Lancelot Blon-
del, qui préconisait le creusement d'un
canal allant directement la mer et
débouchant entre Blankenberghe et
Heyst, c'est-à-dire suivant le même
tracé que celui exécuté au vingtième
siècle.
Dès 1877, les Brugeois enthousiasmés
formèrent le Meeting brugeois qui
groupa les représentants des sociétés
brugeoises sous la présidence de M. van
N ieuwenhuyse.
A suivre.) Marcel Paternostre.
y/.'
eure, le vieux port de la ville n'est plus
assez vaste, ni assez profond pour
evoir les vaisseaux qui entrent dans
Zwijn.
Sous le règne de Philippe d'Alsace,
établit Damme un nouveau havre,
ié Bruges par un canal. Des petites
les s'élèvent en peu de temps sur les
rds du golfe Termuyden, Munéke-
de, Houcke, l'Escluse enfin, dont les
dchers annonçaient aux voyageurs,
entrée de la rade. Des digues puissan-
bordaient le chenal, des pilotis et
es balises en signalaient les bas-fonds,
"s passes du Zwijn étaient aussi con
tes des marins que celle des lagunes
e Venise.
Il existait une flotte flamande qui
anspor<ait vers l'Angleterre, au moyen
f ses narires de mer, les marchandises
ivées par bateaux d'intérieur. Cette
otte, d'ailleurs, n'eut pas la vie lon-
ie. Car du jour où le commerce mari-
®e se substitua au commerce fluvial,
s navires étrangers qui venaient dé-
ser leur cargaison sur les quais de
amme, ne les quittaient quaprès avoir
ris un nouveau chargement. Peu peu,
mdustrie des transports leur appartint
niquement.
Bruges s'abstint de s'affilier la Han-
préférant conserver son indépendan-
e <r- d'entrepôt international, ouvert au
tnmerce du monde Les Brugeois
étaient chez eux. Situés au centre des
rands courants économiques, ils
^Prouvaient pas le besoin de fonder
étranger des comptoirs commerciaux.
les voit et là, sur les bords de
Baltique, en Angleterre, en Champa-
ne- mais ils ne s'établissent pas de-
eure.
Be commerce prend un essor incom-
dans aucun port du monde. Toutes les
opérations commerciales devant se faire
par l'intermédiaire des courtiers, leur
corporation possède cette époque une
influence inégalée.
La richesse de la population bru-
geoise était inouïe. Bruges brilla d'un
éclat incomparables cette époque.
Pour s'en rendre compte, il suffit de
comparer sa population celle des au
tres villes principales de l'Occident.
Bruges peut compter 150.000 habitants,
dont 50.000 sont des ouvriers. Il y a
120.000 habitants Paris et 40.000
Londres.
L'influence de Bruges semble voir
son apogée dans le cours du XVme siè
cle, mais il ne faut pas se fier ces ap
parences. En effet, dès le début de ce
siècle, l'édifice merveilleux se lézarde.
Bruges ne pouvait continuer pros
pérer qu'en maintenant chez elle la
présence de marchands de tous les pays.
Pour attirer les vaisseaux d'une nation,
il était nécessaire qu'elle fût le rendez-
vous de tous les autres. Or, dans le
cours du XVme siècle, elle cessa d'être
ce' rendez-vous. Le comptoir hanséa-
tique, longtemps le plus important des
établissements étrangers, perd sa-pré
pondérance. Le-« marchand allemand»
est affaibli par ses guerres contre les
Danois et les Hollandais il est aussi
en butte la concurrence de la navi
gation anglaise.
Les Hanséates quittent Bruges pour
Anvers en 1507. Ils ne sont remplacés
par personne. La décadence de la dra
perie flamande et les mesures prohi
bitives qu'elle entraîna, détournèrent la
navigation vers Middelburg, puis bien
tôt vers Anvers, qui dut aux Artolais
surtout son essor du début du XVme
Anversois les prohibitions que lui arra
chent les Flamands.
La politique d'unification suivie par
nos princes en combattant les privilè
ges et l'exclusivisme provincial, favori
sent l'essor du grand commerce et par
tant celui d'Anvers. Tandis que Bruges
se confine dans un idéal médiéval, An
vers s'adapte avec aisance aux exigen
ces de l'époque.
Menacé d'ensablement depuis la fin
du XlVme siècle, et déjà fort atterri
en 1421, le port de Bruges devenait
progressivement impraticable. L'ouver
ture du Zwartegat, décrétée en 1470
par le duc Charles, devait mettre la mer
en communication avec le Zwyn par
le nord-est. Ce gros travail n'avait point
amélioré la situation. Malgré de nou
veaux travaux exécutés en 1486-1487,
le fond du havre continua de s'ensabler
tellement qu'à marée basse, on pouvait,
vingt ans plus tard, passer, avec des
charriots chargés, d'une rive l'autre.
La ville n'est plus que l'ombre d'elle-
même, et Gilliodts van Severen nous
assure qu'en 1495, 4 5.000 maisons
se trouvent vagues, closes et venant
en ruines L'institution d'une foire en
1508, ne servit rien. La chute de Bru
ges est désormais complète.
LES PROJETS
En 1866 le baron de Maere-Lamnan-
der, échevin de la ville de Gand, que
préoccupait l'avenir du port local, ima
gina de relier ce port de Gand direc
tement la mer.
Le canal de Gand Terneuzen était
insuffisant. Il préconisait la création
d'un canal Gand-Heyst, pour le rem
placer. Son projet n'eut qu'un succès
de curiosité.
°UTENEZ LA PROPAGANDE DE LA LIGUE MARITIME BELGE, 83. RUE DE LA CROIX DE FEU BRUXELLES.
LA SERIE CONTINUE...
Suite de la première page)
un troisième, ou un. quatrième remanie
ment ministériel toutes ces querelles et
toute cette pagaille, qu'importe. C'est
l'agonie du pays légal. Le citoyen belge
en a soupé de toute cette comédie.
Comme dans cette scène inoubliable de
l'Aiglon, le citoyen belge reprend pour
lui le rôle de Flambeau, et ayant en
tendu les jérémiades du Premier Mi
nistre et de ses collaborateurs sur les
difficultés de l'art de gouverneur, le
citoyen belge se redresse et répond
Et moi
Et nous, citoyens de Belgique, nous
nous moquons de vos inutiles querelles
byzantines, de vos socialismes variés et
de vos démocratismes avariés, de vos
discours filandreux sur l'autorité et la
dictature ce que nous voulons c'est de
l'ordre, de la vie l'ordre et la vie dans
le pays réel, et non des discussions
ajjinui a'] "[eBaj sXed aj suep sanbijoaqj
en Belgique démocratique c'est le peu
ple la volonté populaire est souve
raine les politiciens au pouvoir n'ont
qu'un droit c'est de s'inquiéter de la
volonté du peuple, et n'ont qu'un devoir
c'est de permettre, librement, que cette
volonté se cristallise dans une consulta
tion populaire.
Mais pour les politiciens une démo
cratie qui ne consoliderait pas les féo
daux au pouvoir n'a pas le droit de
s exprimer la volonté du peuple n'a
d" valeur cour ces démocrates que si
elle consolide leur position. Ils ignorent
la Patrie, si celle-ci ne sert pas leurs
partis.
REX prétend, au contraire, créer une
âme nationale nouvelle, en dehors des
nartis, pour la qrandeur de 'a Patrie.
De cela, les politiciens ne veulent au
cun prix. Tan* ois oo"r
Ch. VAN RENYNGHE