Les Nouvelles^ n» Grande Réputation Mondiale. *fufée de Guerre du saillant d'Vnroc LE SUD, dimanche 21 février 1937. ALBERT 1er, NOTRE MAITRE... Il pluvine tout doucement dans la val lée. Les grands arbres roux se perdent dans le brouillard. On ne voit plus bien où vont tourner les corneilles, là-haut, près des ro chers gris et du lierre. Les feuilles mortes sont lourdes, en paquets mouillés et lisses dans les creux du bois. La rivière descend, avec des lents flots d'ardoise. Tout se tait. Personne ne passe dans les grands prés voi sins. Seuls les longs sapins noirs peuplent la colline. Et pourtant tout un peuple pense ces crêtes, ces arbres austères et ce vallon où, dans la nuit naissante, s'abattit des ro chers, parmi un silence identique, celui qui nous a marqués pour l'existence... Nous revivons tous ce dimanche cruel... Nous revoyons ce peuple qui pleurait, aux tables des cafés, dans les voitures du train, près de ces ravins trempés où un grand déchirement l'avait porté en quelques heures Nous entendons encore ces mots furtifs. dans une crépuscule léger où les corbeaux en longs vols gémissant déroulaient des orbes de mort... Les yenx ne pouvaient point quitter les feuilles. Puis les yeux revenaient encore aux arbres désolés, au sol humide. Et on pleurait, par petits groupes, sans fausse honte, en pensant au corps du Roi qui avait reposé là, dans la mort, sur la terre et les pierres de son pays. On peut retourner cent fois Marche-les Dames. A peine a-t-on revu les pans des collines et leurs corbeilles de lierre lourd, les longs fûts glacés des arbres et les ravins feutrés que la même douleur remonte, du fond de l'être où elle sommeille sans trou ver jamais Tapaisement Lorsque nous serons devenus de* vieil lards, ils reviendront encore en nous, ces souvenirs tenaces, pesants d'histoire et de jeunesse. C'est cette mort-là oui a fait de nous, jeu nes gens, des hommes. Cest elle qui a donné conscience la Belgique de sa grandeur. En tombant, le Roi avait seulement dé chiré l'air bleuté du soir, il avait déchiré les voiles qui empêchaient un pays de voir la Patrie... Redressons nos visages, regardons le passé. Les années de la guerre s'estompaient. Leur signification se perdait dans des gri sailles. Tout l'héroïsme de quatre ans d'âpre dou leur glissait comme du sable dans les doigts. Les âmes étaient lasses devant la noblesse de l'effort. Du haut de ce crêtes le Roi, souvent, de vait sentir, dans le vent pur, parmi le bruit vaste des sapins courbés, la mélancolie de ce repli moral de la nation... Il avait vu un peuple rr repartir en mrlle neuf cent quatorze, souffrir, résister, retrou ver sa vigueur, sa conscience, le sens de la race, l'unité de citoyens. Il avait pu croire alors une patrie nouvelle, balayant pour toujours les petitesses du passé... Puis le pays avait retrouvé les chemins facile, la vie sans grandeur, les âmes mé diocres. les appétits remontant dans l'ombre d'abord et bientôt au grand jour. Le Roi. aux heures où ses yeux regar daient les chaînes crayeuses des collines mo- sanes, suivait l'acier des eaux, la fumée des toits le Roi avait dû souvent arrêter son regard, voir plus loin, dans l'âme de son peuple et hocher la tête avec des regrets bai gnés de douleur... Il pensait alors nos morts..., toute la jeunesse qui montait sans espérance, ces hauteurs de la patrie où il se retrou- POUR LA SECURITE DU CYCLISTE Nous approuvons vivement cet écho paru dans la Libre Belgique Et avec notre confrère nous soulignons toute la responsa bilité des autorités communales, provinciales ou de l'Etat. Si les pouvoirs publics tenaient une sta tistique des accidents de la route, ils se raient sans doute frappés de constater com bien se multiplient en ce moment les col lisions meurtrières entre vélos et automo biles. Un simple coup d'œil dans notre ru brique accidents d'auto de ces trois der niers jours nous permet de compter sepc chutes graves de cyclistes tamponnés par des autos trois morts et quatre blessés hos pitalisés, dont trois fractures du crâne. En core ne prétendons-nous par relater tous les accidents de ce genre qui se sont produits en Belgique... Nous renonçons délibérément signaler ceux qui ne paraissent pas pré senter un caractère particulièrement grave. Ce triste état de choses donne sérieuse ment réfléchir. Il esit évident que la sécurité du cycliste est extrêmement précaire. Et que le nombre des cyclistes croît dans des proportions con sidérables. En 1936, 2.777.000 plaques de vélo ont été délivrées pour l'ensemble du Royaume. Ce qui représente quelques beaux millions de francs pour les caisses des pro vinces et de l'Etat. Mais, en fait de sécurité, la contre-parv.ie dont les cyclistes pourraient bénéficier s'avè re trop mince. Certes beaucoup de ces col lisions sont dues leur propre imprudence il suffit de voir, par exemple, certains cos tauds et garçons-livreurs dévaler la rue des Colonies, Bruxelles, ou la Montagne de la Cour, pour admettre que la respon- vait seul comme il était ce soir-là, où muet en haut des rochers gris, devant le crépus cule voilé, il interrogeait, une dernière fois, les paysages et le cœur de sa patrie... C'est cette affreuse chute qui nous a ré veillés soudain, dans la purification des grands drames... Brusquement devant ce corps glacé, si rude et si pur, un peuple retrouvait tout ce qui l'avait grandi jadis et qui s'ete.l perdu dans les brumes... Fût-il mort, comme les autres, c'eût été sans doute, mêlée ton agonie, l'agonie des vertus de la nation... Tout se fût éteint ensemble, sans qu'un esprit eût remarqué ce double départ, sans qu'un cœur en eût été troublé. Ce déchirement brutal, au contraire, arra chait nos âmes des ombre t. nous <ep'o.-/geait dans les grandes lueurs de l'héroïsme où il avait porté, pendant des années, le pays. Interrogeons-nous. La rédemption vient de là. C'est de cette nuit glatce où les lu mières tremblantes des torches da>.soient dans les bois c'est de ces voie qui se répon daient, métalliques, comme venant d'un autre monde c'est de la minute où on'le trouva, sanglant, casqué de feuilles mortes comme un vainqueur c'est d'alors, de eitte cassure et de ce réveil, qu'est sorti le salut de la patrie. Nous sommes les hommes de cette nuit- là... Albrt 1er, notre Maître... LEON DEGRFLLE UN FMPRUNT D'UN MILLIARD VA ETRE EMIS LE 1er MARS. Un nouvel emprunt intérieur d'un mil liard et demi de francs sera émis le 1er mars en Belgique et sa souscription sera close dès que les demandes auront absorbé le ca pital nominal. Le taux de l'intérêt sera de 3,50 L amortissement se fera en soixante ans. Le orix de l'émission serait fixé 07 °)n. D après 1 Echo de la Bourse le gou vernement orofire des conditions extrême ment favorables du marché financier pour lancer cet emorunt qui n'est nas nécessité nar des besoins de trésorerie. Son produit doit permettre de poursuivre la reconstitution de la masse de manœuvre créée lors de la réévaluation de l'encaisse de la Banque na tionale, de la consolidation du fonds moné taire et de l'accroissement du fonds de ga rantie pour le dépôt des tiers. LA PROLONGATION DES BAUX A LOYEO. sabilicé des automobilistes est atténuée dans une large mesure. Mais la plupart des ac cidents mortels se produisent sur les grand'- routes, la nuit principalement. Et les cy clistes tamponnés ne sont pas toujours dé pourvus de feu arrière. La vérité, c'est que faute de pistes cyclables, le long de beau coup de grand'rouîtes, les cyclistes sont for cés de rouler sur la chaussée, où ils se trouvent en réel danger de mort. Nous recevons ici périodiquement des let tres d'ouvriers et de parents dont les en fants se rendent l'école bicyclette, ré clamant de tous leurs vœux l'installation de pistes cyclables sur toutes les routes, même provinciales, où le trafic automobile est in tense. Les pouvoirs publics ne peuvent demeu rer plus longtemps sourds ces appels sou vent émouvants dont le bien-fondé se trou ve, hélas chaque jour, illustré par la chro nique des accidents mortels. Il faut absolu ment assurer la sécurité du cycliste et, pour cela, lui ménager, le long des routes, des pistes où il se trouve l'abri de coûte sur prise. Nous attirons fortement l'attention des responsables sur l'état de choses actuel, et nous leur recommandons la lecture des faits-divers... LES HORTICULTEURS RECLAMENT LA CREATION D'UNE COMMISSION PROFESSIONNELLE. Un arrêté royal vient de proroger, pour une nouvelle période d'un an, certaines dis positions exceptionnelles en matière de baux loyer dans les communes suivantes Province de la Flandre occidentale Be- veren (arrondissement de Coûterai), Bis- seghem, Comines, Courtrai, Cueme, Deer- lyk, Gulleghem, Harelbeke, Herseaux, Heu- le, Ingoyghem Lauwe, Menin, Moorseele, Mouscron, Poperinghe, Rolleghem-Kapellt, Vichte, Wervicq, Wevelghem. UN NOUVEL ORDRE DU JOUR A PROPOS DE L'ACTIVITE DU MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE. Une délégation de la Fédération des U- nions Professionnelles Horticoles de Belgi que, composée de MM. van den Hove, Slock et Coremans, a été reçue par le mi nistre de l'Aericulture, afin de lui exposer diverses revendications de l'horticulture pro fessionnelle belge. Parmi celles-ci, figure la création, au sein du Ministère de l'Agriculture, d'une com mission professionnelle composée unique ment de praticiens des différentes branches de l'horticulture. POUR L'EXTENSION TOURISTIQUE. M. Baels, gouverneur de la Flandre Oc cidentale, a reçu jeudi une dizaine de re présentants des principales compagnies du Railway anglais, aux fins de s'occuper de l'organisation de la publicité anglo-belge pour 1937. Cette publicité dans la presse anglaise, dont les frais s'élèvent 300.000 francs est supportée pour la moitié par les compagnies anglaises de chemins de fer, l'autre moitié par les organismes belges. La Commission des Jeunes du Collège des Médecins, groupant quelque 200 mem bres de l'agglomération bruxelloise, ayant pris connaissance du Rapport de la Com mission de la Santé Publique du Sénat char gée d'examiner le projet de loi contenant Je budget du Ministère de la Santé Publique pour l'exercice 1937 l'unanimité des membres présents 1. approuve l'intervention de l'Etat en matière d'hygiène publique et de prophy laxie 2. met en garde le Ministre de la Santé Publique contre des réalisations hâti ves en matière d'hygiène sociale et de mé-' decine curarive basées sur une documenta tion statistique souvent discutable 3. Demande que dans ce domaine, 1rs projets l'étude donnent lieu une nou velle mise au point, après avoir été étudies de concert avec les organismes médicaux et d'assistance privée dont le rapporteur sem ble ignorer les admirables réalisations-; 4. assure le Ministre le Santé Publique du dévouement du corps médical et de sa collaboration active dans l'élaboration de la médecine de demain, dans la mesure où l'indépendance du médecin et partant du malade, la liberté de thérapeutique et le secret médical seront sauvegardés-; 5. demande que sans retard un Ordre ■des Médecins soit établi suivant le projet présenté par la Fédération Médicale Belge qui rencontre l'adhésion unanime du corp médical tout entier. LA QUESTION DES SALAIRES DANS1 LES EXPLICATIONS AGRICOLES Nous lisons dans Le Pays Réel Depuis quelques mois, un mécontente ment justifié règne dans la classe ouvrière paysanne, et principalement parmi les ou-, vriers agricoles occupés par les agriculteurs.] En effet, quelle a été l'attitude du mi nistère du Travail leur égard dequis qucl-j ques années Nulle, complètement nulle,! et tandis que l'on s'occupe de tous les ou vriers des industries métallurgiques et au-j très, pour les ouvrier agricoles, on se sou-] cie bien peu de sort qu'ils subissent pour! le moment. Et-il possible de leur appliquer une bise de salaire Oui, mais il n'est pas néces saire de brusquer les choses, et il faudrait que, pour arriver un résultat positif, oflj augmente les salaires par paliers afin de permettre ux ouvriers agricoles de vivre plus décemment d abord, et ensuite tenir compta des difficultts dans lesquelles se débattent Lq mfidkiâire PoS!w4ïah «i« 1W«^A romnlÂtp» mi 102 IVS'DT T/M tc i rc irvi tn#. La medleure collection qui existe complétée en 1935. Toute* le* branches de* différentes armées y sont représentées I Quiconque visitera le MUSÉE DE GUERRE DU SAILLANT D'YPRES YPRES, in» de Ftvsrt et prêchera toujours la Paix ent-v Nation* I-- - -- •'"'dtw -I» Sf ^■"Tin's-in-fhe-Fieids, Londres, Commémoration de l'Armistice 1932. OUVERT TOUS LES JOURS, EN FACE DES HALLES ENTREE RIDU VERGER, YPRES. J» ancien Combattan' donne gratuitement toute* les explications Conservateur Mwi-ur L. N. MURPHY F. L Dde .la plus haute Disrinctim Militaire Franca>se fc et..

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