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La journée des dupes.
Notre Mer
J'ai gagné
275.000 fr. en 8 H.
par M- le Gouverneur
BAELS.
4e ANNEE No 14.
Hebdomadaire 50 cent. le numéro.
DIMANCHE 4 AVRIL 1937.
Pour qu'une nation «oit, il fut qu'une
jolidante nationale existe et qu'elle ae cris-
ullise dans la volonté du
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS
t Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Tkorart. YPRES. '"«mpte-chècrues postaux 1003.43.
Nos aînés liquident le passé pendarg
que nous construisons l'avenir
Quel que soit le résultat des élections
partielles la journée du 11 avril est bap
tisée ce sera pour les partis politiques la
journée dej dupes.
Admettons que Al. van Zeeland remporte
un succès. Il fas/drait d'abord s'entendre sur
l'importance de ce succès. Si M. van Zee
land qui représente des partis totalisant aux
dernières élections plus de 250.000 voix n'ar
rive pas ce quorum si, en d'autres mots
H recule, après un an d'oasis... c'est une
léjaite, d'autant plus accentuée que la cam
pagne est violente et intense. Ni l'argent,
ni les réunions ne manquent au candidat
le la concentration. Communistes, socialis
as. libéraux, catholiques, démocrates-chré-
'iens, front des jeunes, Belgique Toujours,
groupement de commerçants subsidiés cette
\'m, m/diplient dans tous les coins et recoins
le la ville des réunions aussi nombreuses,
■jtie désertes Devant cette manœuvre inten-
rne pour combattre un gamin chef d'un
groupement qui d'après M. Max n'existe
plus, ou d'après de Laveleye n a plus d'im
portance, on peut déclarer ouvertement que si
Van Zeeland n'a pas un triomphe écrasant,
est moralement battu.
Pour être vainqueur Van Zeeland doit
tvoir 250.000 voix. Pour ne pas être vaincu
Degrelle doit avoir 60.000 voix. Ces deux
"hiffres sont les minrma qui permettront
l'évaluer le scrutin du 11 avril. Les articles
le presse les plus habiles ne changeront rien
ces faits.
s
dire, que le 11 avril sera la journée des
dupes. Que Van Zeeland ait 250.000 voix
avec celles des Daugistes, osera-t-il s'en van
ter Qu'il ait 200.000 voix, avec de pa
reils alliés, et c'est une défaite incontestable.
Oue Degrelle ait 60.000 voix, et il est
démontré que les politiciens qui clament
partout la fin du rexisme ne sont que des
histrions. Que Degrelle ait 100.000 voix, et
c'est un succès éclatant.
Et que les votes donnés Degrelle, et
ajoutés aux bulletins blancs dépassent le
nombre de voix accordées au Premier Mi
nistre, et c'est pour Van Zeeland une défaite
écrasante et un camouflet cinglant.
C. v. R.
CHANGEMENT D'HEURE
C'est dans la nuit du samedi 3 au di
manche 4 avril qu'a lieu le retour l'heure
estivale.
Samedi soir, il faudra avancer d'une heure
■montres et pendules. Le 4 avril, 2 h.,
les horloges des gares seront avancées d'une
heure de façon marquer 3 heures. A ce
moment, les trains en circulation seront con
sidérés comme subissant une heure de re
tard et ils devront régler leur marche dans
les limites permises par les prescriptions ré
glementaires, de manière reprendre, le
plus vite possible, l'horaire du nouveau ré
gime.
Mais admettons que Van Zeeland rem
porte cet énorme succès de NE PAS RECU-
(on en est là) que fera-til de sa vie-
pire AL Paul Crokaert déclare qu'il s'ins
pira au parti catholique, et au lieu d être
un Premier /Ministre au-dessus des partis il
k sera plus qu'un Ministre catholique.
Cependant ne croyez-vous pas que les so-
s'opposeront cette affiliation et
Prétendront que M. Van Zeeland est leur
pomme, et que celui-ci sera amene après les
élections gouverner toujours plus gau-
\he.
C'est, tout prendre, la Lutte ouvrière
Pm voit le plus clair quand nous y lisons
fer phrases de IV. Dauge En votant van
peland on vote anti-rex. En lui donnant
Ie plus grand nombre de voix possible on
fème le découragement dans le camp rexiste.
p désagrégation peut T ensuivre un rythme
fccéléré. Est-ce que cela n'est pas extrême-
Vent important
Et Dauge poursuit, traduisant l'enthou-
fiasme des électeurs zeelandiens Est-il be
soin de souligner que nous n'avons aucune
fspèce de sympathie pour le dénommé van
Veeland
I «5/ Degrelle est. pour les travailleurs,
ennemi public no 1 dont il faut rechercher
ra défaite et le recul, dans les circonstances
Vannées, van Zeeland est l'ennemi public
2.
Magnifique enthousiasme des supporters
çe Van Zeeland. votez Belge Mais, ce n est
[M enchs assez précis, et Douve complète
Pensée EN CAS DE GUERRE CI-
VUE. IFS TRAVAILLEURS DEVRONT
FE DFR "RRASSER DE VAN ZEELAND
1ET g)E ^cr-.pFrrr f pQjs
I Vote-y Von Zeeland Tous les patriotes
W'otent Van Zeeland Avons-nous raison de
Tous les habitants de notre province sa
vent le vif intérêt que M. le Gouverneur
Baels porte aux choses de la mer.
M. Baels a donné la Revue Belge
un article plein d'enthousiasme et précieux
d'enseignements sur les questions maritimes.
Al. le Gouverneur a bien voulu permettre
as* Sud de reproduire le texte de cet
article, et nos lecteurs en tireront les con
clusions qui T imposent. La Westflandre
doit être l'avant-garde de notre opinion
publique et doit concourir activement
susciter un esprit maritime C'est
dans ce but que nous dormons cet article de
Al. Baels, comme d'ailleurs l'étude de Al. Pa-
ternostre sur Zeebrugge.
La mer nourricière, la mer voie de
transport, la mer source d'art, la mer
grande guérisseuse... Je salue 1 armée
de tous ceux qui 1 aiment, de tous ceux
qui y voient une force frémissante, de
tous ceux qui en vivent.
Je les salue tous, en passant par tou
tes les préoccupations qui s agitent ou
gravitent autour d'elle du construc
teur l'armateur, du courtier 1 assu
reur, de l'affréteur au dispacheur, du
pêcheur au capitaine au long cours, du
marin: au poète, du facteur au mareyeur,
du vannier au cordier et j en pas
se de l'hydrographe au chercheur des
laboratoires, de l'ingénieur au clinicien.
Armée bigarrée, nuancée, unie par
une seule pensée la défense des droits
de la mer.
Je ne puis pas oublier les propagan
distes, les apôtres, les membres de la
ligue maritime qui, désintéressés et en
thousiastes, combattent 1 ignorance,
écrasent l'indifférence, popularisent
l'idée maritime, familiarisant les jeunes
avec la pensée nautique. Leur mission
est grandiose. Leur tâche est immense.
En adaptant leurs méthodes la lu-
iP'^re de suggestions utiles, ils peuvent
galvaniser les masses, fasciner les jeu
nes former l'opinion .créer l'esprit.
Il faut un esprit maritime. Il faut une
ooinion maritime. La tâche est immen
se car je ne connais pas un peuple
rP;.- rhe-7 nui l'içrnorance des choses
nautiques soit aussi profonde. Les no
tons les dIus élémentaires. les opéra
tions les plus simples, les termes les plus
usuels toute l'âme maritime lui
échappent.
Et cela explique bien des choses, bien
des hésitations, bien des objections,
bien des hostilités. Et cela explique no
tre carence misérable dans le domaine
de l'orientation de l'énergie vers l'O
céan.
II ne faut pas que ce soit là le mo
nopole de quelques initiés ou spécia
listes. Ceux-ci ont besoin de l'aide de
la nation.
il faut que la nation communie avec
la mer dans un élan de foi et d'affec
tion. Il faut que passe sur elle la brise
de saumure. Il faut qu'elle soit fouettée
par les embruns. Il faut qu'elle se pen
che avec respect devant l'être humain
qui sur le pont, dans la cale, au timon,
au chalut, ne connaît comme distrac
tion, au milieu de l'âpre monotonie du
large que la caresse de la tempête. Il
faut qu'elle se penche sur les héros tom
bés sous les coups de la cruelle berceu
se, leurs derniers regards fixés sur la
mâture en croix.
La mer est une école de vie, de cou
rage, de sacrifice et d'épreuve. Et c'est
pour tout cela que l'humanité doit 1 ai
mer.
On comprendra aisément qu'en
voyant les activités diverses dont la
mer est la source ,je m'attarde de pré
férence aux deux facteurs économi
ques la marine marchande et la pê
che maritime. Et sur ces deux ques
tions les mêmes constatations s'impo
sent l'esprit progrès énormes faire,
progrès qu'il est possible de réaliser ra
pidement raison de la préparation
de la structure matérielle et législative,
progrès réaliser grâce l'apport de
capitaux et d'hommes.
Il est sans doute peu de branches de
notre économie nationale que 1 on
pourrait songer étendre. Au contrai
re toutes souffrent de surproduction,
étant donné surtout Que de nombreux
débouchés ont été fermés par les bar
rières douanières et les contingente
ments.
Des extensions dues un optimisme
inexplicable ont été causes de désastre.
Notre marine marchande doit-elle se
développer
CECI N'EST PAS UN CONTE...
L homme qui est devant moi ne tient
plus debout. Il titube littéralement et
mon ami et moi le poussons vivement
dans un vaste club, où, bien enfoncé,
il sourit béatement d'un sourire bête,
stupide, de brute satisfaite.
Sur la table, le niveau de la bouteil
le de vieux Marc a sensiblement bais
sé... Tant mieux, ma patience aura
bientôt une grande satisfaction celle de
connaître un peu l'origine des oiseaux
de proie, des charognards, des profi
teurs de la guerre, si vous voulez.
Je n'ignore pas que cet homme n'a
plus de conscience, qu'il a déshonoré
en quelque sorte son pays et qu'il n'est
pas un mensonge près. Je n'ignore
pas non plus le point sensible de ce
Voir suite page 11
■mhbhbhimhh
La question est entendue, bien
qu'elle ait étécombattue. Les argu
ments basés sur le prestige national.
sur la réclame que procure le pavillon,
sur la nécessité de conjuguer le com
merce extérieur et le commerce mari
time ,sur le danger de voir monter les
frets sous la pression de trust ,de syn
dicats ou de pools, ces excellents argu
ments n'ont encore, mon sens,
qu'une valeur relative en face de
l'intérêt d'une source d'activité nou
velle alimentant des chantiers, occu
pant la main-d'œuvre nationale, em
pêchant la sortie de capitaux sous for
me de gages ou de fret.
Le ministre de la Marine, au Con
grès de la Ligue Maritime de 1913, di
sait
Lorsqu'on songe que des 1 5.907.
359 tonnes que nos ports enregistrent
l'entrée en 1911, 2.074.930 tonnes
peine sont entrées sous pavillon bel
ge lorsqu'on sait que des 1 1.106 na
vires qui ont visité nos ports, 1.959
peine arboraient nos couleurs natio
nales, ne se sent-on pas rougir, en se
voyant ainsi distancé, battu envahi par
la marine marchande de l'étranger
La situation est-elle meilleure aujour
d'hui qu'en 1 91 3
N'est-ce pas une offense notre or
gueil national, n'est-ce pas une injure
notre sens pratique de devoir relever,
sur les 60.862.000 tonnes du tonnage
flottant ondial, 367.000 tonnes pour la
Belgique qui se classait, pour le com
merce général au quatrième rang de*
nations avant la guerre, avec 12 mil
liards de francs or, et qui, malgré les
vicissitudes et le chaos des échangea,
s'élève actuellement au dixième rang
avec un chiffre d'affaires de 33 mil
liards de francs dévalués en 1935 aprè»
avoir atteint 66 milliards en 1929
Le chiffre de 1.121 navires de
429.000 tonnes ne semble-t-il pas hu
miliant, comparé celui de pays assi
milables au nôtre, tels que la Hollan
de avec 2.963.340 tonnes, la Suède
avec 1.715.984 tonnes, la Norvège
avec 4 millions 166.839 tonnes.
(A suivre.) t