"AU SUD"
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ABONNRZ-VOUS
SUD, dimanche 30 mai 1937.
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Le port de Zeebrugge.
i r
LE PORT D'ESCALE.
En 1922, le service combiné de
iOLDENBURG - PORTUG1ESISCHE
DAMPFSCHIFF REEDERE1 et du
>J0RDDEUTSCHER LLOYD décidè
rent d'utiliser le réseau ferroviaire et
fluvial de Zeebrugge comme voie de
pénétration du marché belge et d'af
fecter le môle de Zeebrugge comme
point d'escale pour les paquebots de
la ligne Madère-Canaries-Hambourg.
En principe l'escale des paquebots de
ces deux lignes importantes devait se
faire alternativement tous les quinze
jours, dans la suite tous les samedis.
Mais la fréquence des visites est con
ditionnée par les circonstances écono
miques et principalement par les exi
gences du marché des bananes et des
primeurs. Le grand avantage de Zee
brugge, fort apprécié dans ce cas pré
cis par les importateurs, est le peu de
temps exigé .par les manœuvres de l'es
cale. II s'agissait de paquebots d'environ
6.000 tonnes de jauge. Ils n'y eut que
quatre escales. Les navires débarquè
rent 124 tonnes de bananes des Cana
ries.
La Compagie doit refuser vers cet
te époque de plus gros steamers, en-
tr'autres l'escale bi-mensuelle de navi
res de 15.000 tonneaux appartenant
une ligne de navigation du Nord-Paci
fique.
La preuve est faite de la nécessité
de profondeurs plus importantes. II
est d'autres raisons, croyons-nous, d'en
réclamer la réalisation.
LE PORT MILITAIRE.
Ce que fut Zeebrugge pendant la
guerre, nous l'avons dit précédemment.
Nous avons signalé la rapidité avec la
quelle purent; sfopéqer |en 1914, les
débarquements de la IVe division d'Ar
mée Belge et de la VII division britan
nique. Nous n'y reviendrons pas.
En 1914, la profondeur utile fut
réalisée par des dragages intensifs qui
durèrent minimum 1 5 jours de 24 heu
res pour exécuter le programme.
Pouvons-nous être assurés qu'il sera
possible éventuellement de réaliser les
grandes profondeurs exigées dans un
même laps de temps. Quel sera ce laps
de temps dont nous pourrons disposer.
Les fortifications la frontière ne
doivent-elles pas être prêtes sans dé-
lad. Commencerons-nous en parfaire
l'équipe lorsque les hostilités auront
commencé La situation est-elle suf
fisamment bonne pour qu'on puisse
avoir ses apaisements ce sujet, sans
qu'on puisse être taxé d'optimisme in
considéré
décision de dissoudre le détachement
des torpilleurs et marins, il ne faut pas
en déduire l'abandon de la défense de
la côte en cas de guerre. La décision
fut peut-être fâcheuse, mais le mobile
en était la suppression d'une charge
financière.
Notons ici que le Gouvernement a
imposé la Compagnie des Installa
tions Maritimes de Bruges, le maintien
de la conservation de certains ouvra
ges allemands d'utilité exclusivement
militaire :abris pour sous-marins, châ
teau d'eau, etc.
En cas de conflit international, l'An
gleterre interviendra pour nous proté
ger, d'où que vienne la menace.
Les Ferry-boats peuvent transporter
des troupes anglaises qui, en 24 heu
res, seraient Liège ou Namur. Il
faut qu'on ne soit pas limité dans l'em
ploi des unités de transport. Il faut
qu'on ipuisse transporter dans un mini
mum de temps, l'ensemble des troupes
susceptibles de participer notre dé-
par Marcel PATERNOSTRE
LE PORT FRANC
Nous avons relevé déjà un des points
d'infériorité du port de Bruges, au
point de vue du trafic des marchan
dises. C'est le manque d'hinterland in-
dustriel.
Dans divers milieux, on a retenu la
possibilité de remédier cet inconvé
nient par la création d'un port franc.
Qu'est-ce dire
Un port franc est un port qui AU
POINT DE VUE DOUANIER JOUIT
DE L'EXTERRITORIALITE. Sur son
territoire s'établissent des entrepôts, des
magasins, des ateliers, des usines, des
établissements de commerce et de chan
ge. Les marchandises entrent, séjour
nent et sortent vers l'étranger sans for
malité douanière.
(A suivre.)
Lorsqu'on parle du rôle militaire du
port de Zeebrugge, il ne faut pas se
figurer le môle hérissé de canons et
la rade couverte de navires de guerre.
En cas de guerre, ce que le pays
réclame du port en eau profonde die
Zeebrugge, c'est d'abord la possibilité
de débarquer au môle dans un mini
mum de temps, les troupes alliées, leur
artillerie, leur charroi, leur ravitaille
ment en vivres en munitions et en ma
tériel de toutes sortes.
C est ensuite la possibilité d'opérer
le ravitaillement de notre armée natio
nale en vivres, en munitions, en ma
tériel.
C est encore la possibilité de débar
quer au môle, les vivres destinés no
tre population civile.
Ce rôle est d'importance capitale.
Pour le préparer en temps de paix, il
but assurer les profondeurs nécessai
res. c'est-à-dire qu'il faut entretenir
'état de la rade, comme on entretient
eelui des chemins de fer ou celui des
routes.
M. Hervy-Cousin traitant de la ques-
bm a dessiné l'image suggestive que
*oici
L'Etat-major décide de créer de
toutes pièces une route stratégique
®iais par économie, il se contente d'ex-
Proprier les terrains nécessaires, de tra-
ter 1 assiette de la route et de ne réali-
Ier' en attendant mieux, qu'un sentier
"Uoropre au charroi. Ou bien l'autorité
tojlitaire décrète la création d'un che-
de fer stratégique et, toujours par
^onomie, réalise seulement le profil de
jV°ie, îemettant plus tard, et quand
e besoin s'en fera sentir la pose des
toils et la mise au point de la voie.
Les conséquences de cette manière
faire sont multiples et manifestes
°ut d'abord la guerre éclatera avant
les voies ne soient mises en état
défense nationale paiera cher l'éco-
B°mie réalisée.
Activité de la station pour la soutage au môle.
II serait souhaitable que les profon
deurs existassent en tout temps et qu'on
pût disposer instantanément du port en
eaux profondes.
Mais l'ampleur du problème se dé
veloppe singulièrement lorsqu'on envi
sage les plans stratégiques. Les gens
bien informés affirment qu'il serait
question en cas de retraite forcée
de se retrancher irrévocablement
derrière une ligne qui couvrirait la côte
et toute la zone du littoral, ce centre
en serait le port de Zeebrugge.
M. Georges Lhoest a rappelé dans
divers articles qu'en 1906 des esprits
avisés se rendaient compte de 1 inu
tilité de la position retranchée d'An
vers, l'Escaut étant fermé et ré
clamèrent le choix de Zeebrugge com
me point central de notre défense. On
ne les écouta malheureusement pas.
Divers ministres de la Défense Na
tionale se sont prononcés publiquement
sur le rôle militaire qu'aurait jouer
Zeebrugge dans l'éventualité d un con
flit armé.
Si le gouvernement prit en 1926 la
fense. Un accord militaire avec 1 An
gleterre, devrait avoir comme préface
l'obligation que se donnerait notre
Gouvernement d'assurer, dès présent,
toutes les profondeurs utiles en cas de
guerre.
Le port de Zeebrugge fait partie de
notre outillage économique qui doit être
utilisé au maximum en cas d'aggression
du pays. Dès le temps de paix, il faut
donc prévoir la mise au point d un
instrument qui doit dans les circonstan
ces envisagées, jouer le rôle impor
tant qu'on attend de lui.
Plus encore, nous ajouterons qu'il
serait éminemment intéressant de voir
s'installer le long du canal maritime
de Bruges, les industries lourdes qui
fournissent aux armées, du matériel.
Leur situation), loin de la ligne de com
bat .leur assurerait la possibilité de
jouer un rôle plus efficace que sous
le feu de l'ennemi.
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