Chez
Maître-Tailleur
23, Rue au Beurre, YPRE/
Herteaux
Dotkignies.
Wervicq
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Rapidité
QUAND LES
SIRENES MEURENT...
ETAT-CIVIL
ETAT-CIVIL
LE SUD, dimanche 6 juin 1937.
11
PASCAL
extorquer de l'épouse de l'absent une
certaine somme d'argent.
Le solliciteur prétendait avoir perdu
son portfeuille et n'avoir plus de quoi
payer son voyage Gand. Mais il pro
mettait de restituer la somme dès le
lendemain.
Renseignements pris, il s'agit bien
d'un certain Debardemacker de Gand,
qui n'en est pas son coup d'essai.
Plainte a été déposé la police. Le pu
blic est mis en garde contre les agis
sements de cet individu.
La chorale Saint Grégoire, maîtrise
des Pères Barnabites, va fêter ce di
manche le 50me anniversaire de sa
constitution. A la même occasion on
fêtera le jubilé de 50 ans de direction
du chef de la chorale Oscar Cracco.
La vente des fanions, organisée le
23 mai par la Ligue contre la tubercu
lose a rapporté Mouscron plus de
quatre mille francs.
Un concours pour l'ordre et la pro
preté dans les habitations ouvrières
est organisé par le gouvernement pro
vincial, dons les communes du Sud de
la Flandre.
Des prix variant, de 75 500 fr. et
un diplôme seront décernés aux lau
réats.
ETAT-CIVIL
Naissances
Odette Cau, rue du Beau Site, 84.
Francis Samyn, rue du Nouveau-
Monde ,667. Roland et Roger Gry-
uionprez, rue du Bas-Voisinage, 63. 1
jeannette Vermoesen, ch. du Risquons-
Jout, 308. Marie Vanbraeckel, rue
Sainte-Germaine, 25 (Refuge). Gil
bert Castel, rue Watt, 89. Alain
follet, rue de Courtrai, 32. Nicole
Gobyn, rue du Patronage, 46. An
dré Walgraef, 43, rue du Patronage.
Jack Bels, rue des Fauvettes, 53.
vonne Lepoutre, rue du Couet, 147.
(Refuge). Roger Meersman, ch. de
Menin, 316 (maternité).
Décès
Adèle Delnatte, 74 ans, rue de Me-
f"1, F Elisa Dufermont, 69 ans,
ptlevard du Hainaut, 29. Aline
Maliens, 12 ans, rue du Grand Moulin,
Lauwe (Refuge). Joseph Ver-
ptysse, 41 ans, rue du Bois, 98.
Jean Cossart, 5 ans, rue du Bois, 101,
(Refuge). Clémence Moulin, 67 ans,
du Sapin-Vert, 37. Emile Qui-
£°n. 60 ans, rue de la Station, 9,
j^rseaux Hôpital). Alphonse de
^"'jle, 65 ans, rue de La Marlière, 9.
p Jerôme Vandewiele, 31 ans, rue
°yale, 41. Henriette Geenens, 90
"s, rue du Mont-à-Leux, 89. Joseph
uriot, 51 ans, rue du Gaz.5 Ro-
^ame Ferrant, 58 ans, rue de Bruges,
Mariages
Léon Débonnet, entrepreneur de ma
çonnerie et Yvonne Quéré, soigneuse.
Julien Gadeyne, surveillant et Ra-
chel Allinckx, trieuse de laines. Gas
ton Vandoorne, gazier et Wilhelmine
Scarbel, canneteuse. Elisée Beyaert,
bonnetier et Hedwiga Colpaert, servan
te.
mm
Huit commerçants ambulants de na
tionalité chinoise ont été refoulés 1?
frontière n'ayant sur eux aucun papier
réglementaire.
La consécration de l'église du Christ
Roi aura lieu le mardi 29 juin.
ETAT-CIVIL
Naissance
Adrien Walcarius, rue Louis-Dasson-
ville, 9.
Décès
Hugo Vanslembrouck, 9 m. rue du
Petit-Tourcoing, 10. Alido Bobyt,
51 ans, mén., rue du Ham, 292.
Naissances
Alice Senesael, rue de Mouscron.
Monique Vandevelde, rue de la Déli
vrance. Marie-Thérèse Schafhout, r.
de la Gare. Marie-Thérèse Vande
velde, Petit-Tourcoing.
Mariage
Aloys Catry, de Rolleghem et Jeanne
Roisse.
Décè r
Joseph Demaire, 31 ans, Valemprez,
25.
Les fêtes communales ont eu lieu
Dottignies les 30, 31 mai et 1 juin,
dans une grande affluence de monde.
La procession du St Sacrament a par
couru les rues, après la Grand'messe de
10 heures.
Des festivités avaient été organisées
l'occasion des fêtes communales jeux
et attractions. Une grande braderie eut
lieu le lundi.
Naissance
Verkyndere Albert, 2, Bas-Chemin.
(de notre envoyé spécial)
Roubaix, février 1937.
En 1933. moni confrère Jacques
Chabannes, ayant effectué un remar
quable reportage sur Roubaix, écrivait
dans Le Petit Journal
Roubaix Une vaste place, où
s opposent, face face, la mairie, spa
cieuse, et l'église-
...Roubaix ne compte pas de
classe moyenne. Seulement le capital
et le travail, l'église et la mairie. A dix
heures, ce matin, travail et capital sont
1 usine. Ils font de la laine.
...Capital plus Travail égalent
Laine, Roubaix-Tourcoing.
Depuis, quatre années se sont écou
lées. Quatre années de crise intense
dont rien ne nous fait envisager la fin.
Aujourd'hui la formule se transforme
rait ainsi
...Crise plus Travail, égalent Chô
mage, Roubaix-T ourcoing.
Simplement I
Le Capital est mort, ou presque, lâ
chement assassiné ou s'est envolé vers
d'autres cieux plus cléments (Belgique,
Angleterre, Pologne, Amérique du
Sud), chassé par de nouvelles lois stu-
pides, des charges impossibles, des
contrats ruineux et trompeurs. Naturel
lement, avec lui est mort le crédit. Et
il y a aussi, plus menaçant que jamais
le spectre, grandissant de la concurren
ce étrangère. Chose terrible, si l'on veut
considérer, qu'il y a quelques années
encore Roubaix, de par son exporta
tion, était la ville qui faisait rentrer le
plus d'or étranger dans notre écono
mie nationale.
J'appartiens la nouvelle généra-
toin, celle qui naquit la veille de
1914. Ce n'est donc pas mon rôle de
critiquer âprement l'œuvre actuelle. Je
ne puis juger qu'en silence. Pour moi,
la conclusion est plutôt écœurante. Je
ne suis pas de ceux qui s'endorment
dans un optimisme béat. Le Tout va
très bien reste une phrase de music-
hall- Elle ne s'applique pas ici. J'en ai
pour preuve cette enquête faite dans
ce qui fut le plus grand centre lainier
in the world
Pendant les quelques jours que dura
cette enquête, j'ai assisté l'agonie de
ma ville natale, recherchant en vain les
derniers vestiges de sa florissante in
dustrie textile, que mon père, avant-
guerre comme d'autres roubaisiens, re
présentait dans les exotiques et féeri
ques contrées orientales. Sous son im
muable ciel de suie, je n'entendais plus
que très vaguement le rythme accéléré
du travail. Fini le claquement sec et
impératif des navettes, le ronronne-
men bruyant des filatures. Les sirènes
de Roubaix, qui appelaient jadis des
milliers d'ouvriers, se taisent.. Non pas,
parce que, comme ce soir, c est 1 heure
du repos. Elles se taisent parce qu'el
les sont mortes.
Je n'aime pas les statistiques. En
d'autres temps j'aurai peut-être tort.
Aujourd'hui, il vaut mieux ainsi, les
statistiques dites officielles sont
Décès
François Fiems, 1 Hôpital, de Me-
nin, 74 ans.
Publications de mariages
Hilaire Carron, ferron .Gheluvelt
et Bertha Taillieu, ouvr. d'us, Wer
vicq. Noël Braem, tiss. Wervicq et
Angèle Haubourdin, remmailleuse
Wervicq-Sud.
Mariages
Dekein Maurice, ouvr. d'us, Comi-
nes et Clicque Madeleine, ouvr. d'us,
Wervicq. Willy Rousseau, dessi
nateur Uccle et Agnès Vanraes, s.
pr. Wervicq.
mensongères ou vous découragent.
Pour se rendre bien compte de ce qui
se passe Roubaix, il faut aller par
exemple le samedi matin vers 1 1 h.
rue Nain. Impossible d'évaluer le nom
bre de chômeurs complets qui vont
toucher Ils sont trop et n'ont cer
tes pas la figure réjouie comme beau
coup de chômeurs profs de Lon
dres. On vaudrait tenter quelque chose
pour ces malheureux. Impossible Mo
mentanément, du moins.
Parcourez la rue de la Fosse-aux-
Chênes par exemple, la rue du Capital,
jadis l'une des plus riches du monde-
L'activité a ralenti d'une façon con
sidérable, angoissante même. Visitez
ensuite les quartiers du Travail. Com
bien d'usines fermées, de bureaux clos.
Telle firme presque centenaire, que l'on
croyait inébranlable, a tout d'abord
fermé son rayon Exportation Puis,
on a commencé licencier des ouvriers,
des employés. Un ou deux associés se
sont effacés. Des métiers se turent, pour
toujours ou prirent le chemin de l'étran
ger. Et petit petit, la firme s'est éva
nouie, doucement, héroïquement mê
me. Le Capital n'est pas une chose iné
puisable. Un beau jour, collée sur l'im
mense battant de fer ,une petite affi
che vous annonce que l'usine est fer
mée ou vendre, moins qu'on ne
la démolisse complètement pour y bâ
tir un immeuble de rapport.
Ainsi, l'une après l'autre, les sirènes,
après avoir fait entendre leur chant
dy cygne meurent.Leur agonie a
quelque chose d'atrocement émouvant
car je songe aux centaines de chômeurs
que cette mort entraîne.
Des établissements réputés mondia
lement pour leurs tissus s'écroulent
comme des châteaux de cartes. Un vent
mystérieux abat les plus prétentieux.
Il faut être fort et prudent pour y ré
sister. II faut surtout pouvoir attendre
que la tempête soit finie. Après...
Mais ce n'est plus le temps d'anti
ciper, d'échafauder de grands projets.
Une seule consigne Tenir, coûte que
coûte- Plus que jamais la politique du
wait and see doit être appliqué. At
tendre et voir. Soit. Mais attendre jus
qu'à quand Dilemne angoissant.
Partout, le vrombissement brutal des
machines a fait place un autre leit
motiv exaspérant la Crise On n'en
tend qu'Elle. On ne parle que d'Elle.
C'est Elle qui décide tout, qui paralyse
tout. Elle tue lentement, mais implaca
blement. L'enrayer A-t-il été possible
d'enrayer les crues du Mississipi Non,
n'est-ce pas. Il en est de même de la
crise. Elle n'est, lorsqu'on y songe
bien, que le résultat normal d'une
après-guerre facile, productrice et dé
pensière.
Ne voudrait-il pas mieux, l'heu
re actuelle, nous rééduquer l'âme, ou
mieux encore, nous adapter une épo
que nouvelle. Nous ne connaîtrons plus
certes la furie économique des années
précédentes et les grands trusts com
merciaux. Tout cela est brisé. Et pour
longtemps. Nous ne brûlerons plus.
Il faudra nous résigner vivre au ra
lenti- Ce ne sera déjà pas si mal.
Ainsi me parla, l'un des plus gros
magnats de l'industrie lainière.
Ce gros industriel m'a dit
Je refuse de travailler pour la
peau. J'attends des temps meilleurs. Ce
n'est pourtant pas le stock qui me fait
défaut. J'en possède une assez grosse
quantité ici et.en Belgique, au cas
ou nous aurions une nouvelle dévalua
tion, ce qui serait catastrophique
Un teinturier, très côté sur place, m a
déclaré
-Je refuse de teindre. J'attends...
J'en ai assez de manger mon capital.
L'heure n'est pas encore Venue pour
moi de jouer le tout pour le tout.
(A suivre