Lj Episode de la vie des Ducs de Bourgogne Petites Nouvelles LE SUD, dimanche 1 août 1937. 13 par le Baron Albert van ZUYLEN vm NYEVELT. CONSIDERATIONS GENERALES SUR L'HISTOIRE DE BELGIQUE DEPUIS LA PERIODE BOURGUIGNONNE. La brillante épopée de la maison de Bourgogne a laissé une trace ineffa çable dans les Pays-Bas. Les historiens ont rendu aux princes du Lys la juste place qu ils méritent dans notre his toire nationale. Ces dynasties ont fait l'unité de la Belgique d'aujourd'hui. Leur action s'étendant tous les do maines a créé un gouvernement fort, centralisé l'administration et fait naître les chambres souveraines de justice et de finances. Les provinces tout en con servant les privilèges dont elles étaient jalouses, se réunirent en un faisceau les Etats particuliers des diverses prin cipautés gardant leur indépendance dans leurs sphères respectives envoyè rent leurs députés pour constituer des Etats-généraux qui auront soigner les intérêts de la communauté s'établissant entre des populations si diverses. Bien qu ayant les aspirations les plus opposées, elles y trouvaient le moyen de prendre des mesures générales par leurs représentants, de constituer ainsi un corps puissant qui résisterait avec nos •ouverains successifs, aux projets d'ab- torption conçu par des voisins envieux «t avides d'augmenter leurs possessions propres, pendant le cours des siècles. Le XVIe siècle fit une brèche cette unité. La division religieuse amena la léparation des provinces du nord de venues la proie du protestantisme. Au XVIIe siècle la France réussit un certain temps englober une partie de notre territoire, mais aidés de leurs an ciens frères du Nord, les habitants des provinces catholiques secouèrent le joug et purent ainsi garder leur indépen dance. Le peuple belge grâce un sen timent national très profond que ces luttes avaient formé repoussa les assauts répétés des rois de France, au XVIIIe liècle. Pendant ces périodes diverses, nos peres furent gouvernés par les succes- "eurs des princes bourguignons, les rois d'Espagne et les empereurs d'Autriche, [.unité provisoire des provinces du Nord et du Sud, après la révolution française ne put subsister, les idées yant subi trop d'évolutions. L esprit d'indépendance avait germé, M fruits mûrirent il suscita la révo- ution de 1830 qui créa la Belgique, ^quelle nos rois ont rendu une place Hustre dans l'Europe. Quelle est l'origine de l'esprit de che- ralerie, du faste déployé par la Cour Je Bourgogne et de son goût pour la tterature Où nos ducs puisèrent-ils Ts principes centralisateurs La réponse est simple issus de la maison de Valois, les princes calquè rent sur elle toute leur façon d'agir. La vie toute entière de la Cour de France se reflète en celle des bourguignons. L avènement de ces nouveaux maî tres, dit M. Doutrepont, marque d'ail leurs une concentration de la noblesse autour de ce qui s'appelle le pouvoir. On la voit qui se laisse séduire par eux, qui prétend vivre de leur vie, leur for mer une cour, adopter leurs goûts en adoptant leus services De même qu'en France, le but des rois fut de soumettre les diverses pro vinces leur autorité, de même la nou velle dynastie tâcha d'englober sous son sceptre les principautés belges. Cette unification fut, il est vrai, com mencée avant eux, mais ils la menèrent bonne fin. Quelques éléments s'opposèrent cette centralisation, mais durent mettre bas les armes. Successivement Bruges, Gand et Liège se plièrent aux volontés de leurs souverains. Paris aussi avait voulu s'insurger et cependant dut se soumettre au moment de la Jacquerie. Si nous avons relevé quelques détails au sujet du règne de Jean le Bon et de Charles V, c'est qu'il est aisé pour chacun d'y trouver les traits dominants et caractéristiques de l'illustre lignée qui allait prendre en mains les rênes du gouvernement de notre pays. D'une part la bravoure et la témérité du pre mier de ces rois en se transmettant l'un de ses descendants conduisit au désastre de Nancy. D'autre part les hautes qualités du second furent un exemple pour son frère Philippe le Har di dont la politique sage et habile pro duisit les fruits féconds de l'Unité belge. La tige des Valois, cet arbre so- lempnel le plus haut et le plus notable du monde perdait une branche puis sante par le mariage de Philippe le Hardi avec Marguerite de Maele qui apportait la Flandre la maison de Bourgogne. Les rois de France en favorisant cette union ne se rendirent pas compte des suites désastreuses qu'elle aurait pour leur pays. Au début, les princes bourguignons conservèrent leurs aspira tions françaises, mais les succès qui cou ronnèrent leurs entreprises, leur ouvri rent un horizon nouveau. La réunion des Pays-Bas sous un même sceptre les poussa former un état indépendant du roi de France et de l'Empereur d'Allemagne. Une suite d'hommes de forte trempe dirigea les destinées de leur race Phi lippe le Hardi, Jean sans Peur, Philippe le Bon et Charles lrf Téméraire. A côté d'eux, trois femmes Marguerite de Maele, Isabelle de Portugal et Margue rite d'York jouèrent un rôle important. Elles secondèrent leurs efforts en ne se contentant pas de tenir leur foyer une place honorable, mais en sachant certains moments, prendre une part importante aux affaires du gouverne ment. Certains historiens ont critiqué l'ère bourguignonne. Ils reprochent notam ment aux ducs 1° Leur attitude française pendant la guerre de cent ans qui occasionna la ruine commerciale de la Flandre 2° La prodigalité de leur Cour et 1 introduction des moeurs dissolues de leur pays 3° La répressoin brutale des mouve ments populaires et les tailles qu'ils le vèrent pendant leur règne. Le premier reproche n'est pas sans fondement, car Philippe le Hardi fut le plus grand adversaire de l'Angle terre cette époque, où, comme dit Pi- renne, le patriotisme consistait en France être anti-anglais. A partir de 1396 le parlement de Gand décida même de s'adresser di rectement au roi Richard pour obtenir la neutralité. Toutefois Jean sans Peur ne voulant pas préjudicier aux intérêts flamands, noua des négociations pour arriver une trêve et signa successi vement les traités de paix du 10 jan vier 1407 et du 1 5 juin 1411. L'évé nement tragique qui lui enleva la vie, changea complètement la poli tique bourguignonne. Philippe le Bon fit une alliance avec le Roi d'Angle terre contre la France. Le traité de Troyes fut signé le 21 mai 1419, suivi par le traité d'Entrecours d'octobre 1439. La paix d'Arras contenait les conditions les plus dures pour la France. Plus tard, le mariage de Charles le Téméraire cimenta cette orientation nouvelle. Ce n'eist donc pas là qu'il faut chercher la cause de la ruine du com merce flamand, mais bien dans l'ensa blement du Zwyn et le régime de pro tectionnisme outrance des villes de Flandre. Pour ce qui regarde la prodigalité de la Cour de Bourgogne, il faut ad mettre qu'un luxe effréné régnait dans toutes les Cours Européennes. Nos Com tes de Flandre n'avaient pas échappé au courant. S'il y eut une recrudescence l'époque ducale, le faste qui y fut déployé, nous a-t-il été préjudiciable Non, car il a doté notre patrimoine d'immenses richesses artistiques. C'est la période la plus brillante de l'archi tecture, de la peinture et de la sculp ture. Les artistes flamands ont laissé des monuments dont notre pays s'en orgueillit encore aujourd'hui. L administration financière des ducs peut passer pour un modèle. Leur tré sor était considérable. Il ne faudrait pas croire que cette puissance finan cière ait épuisé les ressources du pays. S'il est vrai que la substitution du ré gime monarchique au particularisme territorial coïncida dans les Pays-bas avec une large augmentation de l'im pôt, celle-ci se trouva compensée par une répartition plus équitable Quant la licence des mœurs fran çaises soi-disant introduites par la mai son Bourguignonne, le reproche paraît bien sévère. La littérature flamande qui est le miroir des mœurs existant dans notre contrée, est aussi relâchée et cer tainement plus grossière. La répression des v'iles séditieuses fut une mesure néceisaire. C'était une suite logique du système de centrali sation. Les trois grandes villes de Flandre s étaient arrogées le pouvoir dans le pays, et sans leur jalousie réciproque, elles aura: en t offert une résistance plus consî iérable. L oppression qu'elles exerçaient sur les petites villes produi sit chez celles-ci une réaction qui leur fit prendre le parti du souverain. L'œuvre de répression fut donc une œuvre de justice. La lébellion des villes de Liège et Dinant devait susciter le courroux de Philippe te Bon et de Charles le Témé raire. Ayant favorisé la nomination de Louis de Bourbon la principauté, il était du devoir des ducs de soumettre les habitants leur obéissance. Là, nous devons, cependant, consta ter que les ducs passèrent 'es bornes de la répression. La catastrophe de Liège dit M. Pirenne. forme 1 effrayant prélude du règne de Chi ries le Témé raire. A ne considérer que les intérêts de la maison de Bourgogne dans les Pays-Bas, ce fut une barbarie inutile. Il était impossible, en effet, que la prin cipauté put conserver longtemps son in dépendance, du jour où tous les territoi res voisins appartenaient aux ducs. Phi lippe le Bon l'avait compris et il se garda bien d'user de violences son égard. Mais Charles voulut prouver qu'il était irrésistible la tête de ses bandes bourguignonnes et picardes. II ne sut pas repousser la tentation d'hu milier Louis XI, de terroriser les com munes des Pays-Bas qui oseraient en core invoquer leurs franchises, et d'im poser son prestige aux villes et aux princes du Rhin vers lesquels il dirigeait ses regards. COURTRAI :u, ne auto conduite par Marcel Ge- tnne de Mouscron, est entrée en col- 6°n avec le motocycliste Elmile Van- Nloortele de Heule, au carrefour 1 boulevard Pierre Tack et de la «ussée d'Aelbeke. Le motocycliste 1 lue sa femme qui se trouvait sur ®e?e arrière, ont été projetés sur «haussée, et encoururent tous deux blessures. °ne collision a eu lieu au coin de du Cercle et de la rue St-Jean, un camion de la firme L. S. W. 'el et l'auto de M. Vanderzwalmo de Renaix. Il n'y eut heureusement que des dégâts matériels. GHELUVELT. Le Bruxellois Robert Claeys roulait sur la route d'Ypres, en auto. En vou lant éviter un enfant qui traversait im prudemment la chaussée, son auto ac crocha un arbre et de là se renversa dams le fossé. On dut retirer l'auto l'aide de chevaux. Le conducteur n'était que légèrement blessé. ROULERS. En arrivant la gare, l'autobus Ypres-Roulers, a heurté en faisant une marche arrière', un invalide qui passait derrière avec sa petite charrette attelée d'un chien. La charrette fut complète ment détruite, et l'invalide renversé. Se plaignant de vives douleurs l'épaule l'infirme Victor Sagaer. fut reconduit en auto son domicile, Emelghem. RUMBEKE. La petite Bagein, âgée de 9 ans, a été renversée par l'auto du Docteur Debackere de Menin au moment où elle traversait la chaussée. La petite ne tarda pas succomber ses blessures. Il résulterait de l'enquête que la fil lette traversant la chaussée, derrière une charrette, n'aurait pas pu voir temps l'auto arrivant dans l'autre sens. THOUROUT. M. Odile Blonteel, âgé de 65 ans, et habitant Thourout a été écrasé par une auto française au moment où il traversait la route. Il a été tué sur le coup. m* Joseph Dales, de Thourout, ouvrier gazier Bruges. a--ait '-té renversé par une auto sur la rla'o di« Bourg Bru ges. Transporté l'hôpital St Jean, il y est succombé par suite de ses bles sures. II était marié et père d'un enfant. ISEGHEM La centenaire d'Iseghem, Francisca Cloedt. épouse de Carolus Neyrinck. entrera dans sa 1 Oème année, le 6 août prochain. Elle continue jouir d'une bonne santé.

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Le Sud (1934-1939) | 1937 | | pagina 13