La marine marchande belge. LETTRE DE FRANCE f A MES AMIS FRANÇAIS AMERTUME s* par Observer. i Un drame vient dé se passer. Un drame pour lequel un grand nombre de Français ont prêté peu d'attention s'est déroulé Saint-Servan ces jours derniers. Un, drame qui fera peut-être couler des flots d'encre chez nos amis qui ont conservé encore, et ils sont nombreux, le sens national. Je veux parler de la tentative d'assassinat con tre la personne du Colonel GUIL LAUME, l'actif et énergique directeur de notre confrère CHOC Attentat ignoble, dont le but sera sans doute connu, malheureusement, l'heure où ces lignes paraîtront. Je dis malheu reusement, car il s'agit d'un drame in térieur qui pourrait servir par la suite, de tremplin tous ces Messieurs du FRENTE CRAPULAR français. L'abcès étant perçu, mieux vaut le crever jusqu'au bout 1 Je suis ce qu'on appelle un journaliste de droite Certains même m'ont accusé de jour naliste faschiste (sic). Mais je n'appartiens aucune ligue et reste donc impartial. Aussi, est-ce avec une profonde amertume que je puis con stater aujourd'hui, après ce tragique événement que de graves dissentiments divisent les Français de droite. A cette heure, où plus que jamais l'UNION SACREE doit être la plus largement proclamée, des luttes intestines, des querelles mesquines mettent en péril l'union nationale. Je ne veux citer de nom ni accuser qui que ce soit. Il est grand temps que TOUS, sans exception, du chef suprême au simple militant, fassent abstraction de tout orgueil démesuré ou d'intérêt personnel. A ce moment-là alors, l'Union Nationale française sera assez forte pour rejeter loin, très loin .cette vague rouge infecte qui menace mortel lement de nous engloutir le commu nisme. Aussi, le conflit qui vient de naître entre deux grands organes nationaux doiti-1 être réglé d'URGENCE. Nous désirons tous la VERITE. Point n'est nécessaire pour cela de verser ou de faire verser lâchement le sang de bons patriotes. Quand on accuse quelqu'un, il est du devoir de l'accusé de répondre claire ment et franchement. Si cette réponse est probante, affirmative et excusable, tout est pour le mieux. On peut re partir sur une base solide, sans arrière- pensée. Sinon, le mutisme devient une lâcheté. C'est un mot que nous ne vou drions plus entendre chez nous. Attendons donc les événements. N'oublions pas toutefois que le temps presse. Comme l'écrivait un de nos plus grands polémistes Il est temps de dresser le procès-verbal de carence Qu'il soit de droite ou de gau che il faut que le coupable moral, responsable de la tentative d'assassi nat contre la personne du grand Fran çais qu'est le Colonel GUILLAUME, soit justement condamné. La loi fran çaise a prévu la peine capitale pour les assassins Observer. LES GARAGISTES SONT INVITES A ACCEPTER LES BONS D'ESSENCE DES AUTOMOBILISTES ETRANGERS Dans l'intérêt général, le ministre des finances a décidé d'accorder, pen dant la durée de l'Exposition, une ris tourne sur le prix des carburants que consomment en France les étrangers venus Paris pour cette manifestation. A cet effet, les intéressés reçoivent un carnet contenant six bons d'essen ce, d'une valeur unitaire de 60 francs, imprimés sur papier filigrane, puis dû ment visés et timbrés par le service des douanes. Ces bons peuvent être acceptés comme du numéraire par tous les marchands d'essence. Grâce aux accords intervenus entre la direction générale des douanes et les importateurs de pétrole, ils sont ad mis immédiatement et sans la moindt restriction, pour leur valeur nomina]( par les fournisseurs habituels des dé taillants. En donnant cette assurance tou les marchands d'essence, garagiste, pompistes, etc., le ministre des finaB ces les engage instamment accepte sans difficulté, comme versement ei espèces, les bons d'essence qui leur se raient présentés par des automobiliste étrangers. LE POINT DE VUE COMMERCIAL. La publicité. Non seulement la marine marchande est utile au commerce pour le transport de ses produits, mais elle l'est encore parce qu'elle constitue un excellent moyen de publicité. La publicité joue dans l'économie mo derne un rôle de premier plan. Sa puis sance est infinie. Pour frapper l'esprit du public on a eu recours aux procédés les plus divers. Et l'on peut se deman der pourquoi on néglige l'heure ac tuelle de tenir compte du moyen de pro pagande que constitue la marine mar chande et surtout le navire affecté aux lignes régulières car un paquebot qui se montre avec constance sur toutes les mers affirme non seulement l'existence du pays, mais attire l'attention sur les possibilités qu'il offre dans le domaine des affaires, des arts et du tourisme. On aurait tort de croire que pour vendre l'étranger nos poutrelles, nos armes et nos étoffes l'exhibition de no tre drapeau tricolore soit une parade nettement et inutilement patriotique. Il y a certains peuples qui ont plus d'im- magination que de science et qui ne connaissent de la géographie que ce qu'ils voient. Il y a pour eux tout juste autant de nations dans le monde que de drapeaux différents, les plus gran des nations, pour eux, étant celles dont ils voient le plus souvent les couleurs. En 1903, la Ligue Maritime Belge s'occupait de la question et écrivait c qu'on ne s'étonne pas de ce fait étran ge que dans les ports japonais et chi nois, où nous expédions pas mal de produits belges on ne connaisse pas du tout la Belgique, et qu'Anvers soit considéré comme un port anglais ou allemand. La conséquence inévitable et désastreuse c'est que les marchands étrangers désireux de se procurer nos produits, s'adressent Londres ou Hambourg, que nos expédi teurs sont obligés de passer par de nombreux intermédiaires, que le prix de notre marine marchande en est accru d'autant, et que la difficulté de lutter contre la concurrence devient chaque jour plus âpre. Le pavillon au mât d'un navire c'est, si l'on peut s'exprimer ainsi, une ré clame. Mais en notre siècle de lutte outrance, celui qui croit pouvoir se pas ser de réclame se condamne mort. Une étude parue dans le Bulletin de la Société d'économie nationale 1908) et intitulée, L'Art allemand d'avoir une marine marchande aux dépens d'autrui jette une véritable lumière sur cette question. Les indigènes, écrivait-elle, se lais sent volontiers frapper par les marques extérieures de la puissance, notamment par l'arrivée de grands navires. L'ex ploitation intelligente de ce sentiment assurait au pavillon allemand un pres tige dont une armée d'habiles voyageurs de commerce faisait profiter le travail national. Mais si la marine marchande peut agir d'une telle manière sur certains esprits, il n'en est pas de même partout. Son action est sensiblement différente d'après ses lieux de fréquentation. Si l'indigène se laisse séduire par l'appa rence extérieure, et par l'impression de force, le commerçant moderne réagit d'une toute autre manière. Après avoir contemplé le navire en rade, apprécié ses formes et ses qualités techniques et autres, il s'informera du coût des trans ports, et de ses conditions, des dates d'arrivée et de départ et de la vitesse du navire. Il ne recherchera pas le plus beau, mais celui qui présente les plus grands avantages pour les plans com merciaux et financiers qu'il échafaude. Il ne peut donc nullement être question de aénéraliser le dicton anglais Tra- de Follow the flaa c'est dire le Commerce suit le Pavillon. En fait le commerce ne suit le pavil lon que si celui-ci présente des avan tages car le commerçant ne se préoc cupe généralement pas de la auestion de savoir sous quel pavillon ont été ame nés les produits de l'extérieur, ce qu'il demande, c'est la sécurité, la régularité et le bon marché du transport. Or, ces trois conditions, une ligne régulière bien organisée peut les lui donner aisément. Le tramping exige une connaissance approfondie et presque immédiate des marchés. L'exploitation de la ligne régulière, au contraire, per met de s'adapter plus lentement aux conditions des places commerciales que l'on touche. Telle erreur de tactique commise une escale peut être facile ment réparée une autre et évitée par la suite. Le tramp ne se préoccupe généralement pas autant de ces cho ses, peu assuré qu'il est de revenir un jour au port qu'il abandonne. Aussi de par la nécessité où elle se se trouve d'emprunter un itinéraire fixé, la ligne régulière étudie plus spéciale ment le marché. Et cette étude est or dinairement féconde lorsqu'elle est bien faite. A l'heure actuelle, tant de facteurs entrent en jeu qu'il est difficile de dis cerner, dans l'accroissement du trafic, la part qui revient l'influence de la ligne elle même. Donnons-en tout de même quelques exemples, pris parmi les plus significatifs. De 1889 1904 sur les lignes pos tales allemandes subventionnées la pro gression fut la suivante 1 Ligne Est Asiatique. La quantité a presque quintuplé. 1889 34.290 tonnes. 1904 166.285 tonnes. L'accroissement est de 485 La valeur a plus que quintuplé. 1889 48.188.000 marks. 1904 256.401.000 marks. L'accroissement est de 532 2) Ligne Australienne. La quantité a plus que quintuplé. 1889 24.187 tonnes. 1904 .134.164 tonnes. L'accroissement est de 555 La valeur a presque ouadruolé. 1889 26.327.000 marks. 1904 104 419 000 marks. L'accroissement est de 385 3) Ligne Africaine. Années de base 1891-1904. La quantité, en 13 ans a sextuplé passant de 21.651 tonnes 134.411 ton nes ce qui représente un accroissemen! de 621 p.c. La valeur des produits trans portés a quintuplé en 13 ans, passant de 12.202.000 marks 70.084.000 marks ce qui représente une augmentation d« 574 p.c. En 1874 le trafic entre la Belgique et New-York ne s'élevait qu'à 29.925 tonnes. Après l'installation d'une ligne régulière reliant ces deux pays, on vit en 1883 le trafic s'élever 221.483 ton nes en 1884 276.454 tonnes, en 1896 on atteignait 312.574 tonnes. De nos jours, par suite des diverses entraves qui sont mises la libre cir culation des marchandises, soit pat restrictions d'ordre financier il ny a plus moyen de discerner dans l'accrois sement du trafic la Dart qui revient a la ligne elle même. Cependant celle-ci conserve son attrait publicitaire, atti rant, par sa présence même, l'attention des milieux intéressés sur le pays qu el» représente. Dans bien des cas, l'heure actuelle la publicité a cessé d'être individuelle- Elle devient collective et c'est ainsi que plusieurs firmes allemandes se sont en tendues pour couvrir, ensemble les fra's d'une publicité en Amérique du Sud- Cette publicité bien organisée. pren.j ainsi un caractère national. Or. y a-'"1 quelque chose qui porte plus profonde ment l'empreinte nationale qu'un beau bateau Celui-ci porte dans ses flan^ des ameublements, des décorations, de^ ensembles artistiques qui sont un rele du pays natal. Même le cargo, parS0IT outillage, son agencement, son organ' sation, constitue une publicité am£> lante en faveur des produits nationaux quels qu'ils soient. Et l'on comprf1 alors pourquoi l'Italie fait tant j.J forts pour mettre en service sur lu gnes d'Amérique du Sud et d Afdd" du Sud des unités luxueuses et des ca qos économiques et rapides. (A striure) F L. LE SUD DANS LE NORD 11 immbmww—ABONNEMENT 18 fraoct français.

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Le Sud (1934-1939) | 1937 | | pagina 4