Episode de la vie des Ducs de Bourgogne marguerite de MAI F dans l'intimité. - tu par le Baron Albert van ZUYLEN van NYEVELT 1 (Suite) CHAP. III Marguerite de Maele fut excellente Eère de famille, entourant ses enfants de mille soins et attentions délicates Dans la plupart de ses déplacements elle les emmenait, dirigeant leur édu cation, s occupant de leur santé et mê me de leurs plaisirs enfantins. Officiellement, ils étaient sous la tu telle de gouverneurs et de gouvernantes parmi lesquels il suffira de citer le fla mand Baudouin de la Nieppe, Madame de Mondomet et Madame de Ville- neuve. Quand elle était au palais de Dijon ou aux chateaux de Rouvre, de Talent ou ailleurs elle les avait sa table, les suivait dans leurs appartements les ■oignait dans leurs maladies, faisait pour eux des pèlerinages. Dans ses excursions ia campagne, cette excellente mère s'arrêtait aux boutiques faisant provision pour elle de fuseaux de bois et pour «s enfants de lignes a pecher. de trompettes, flo- ges (flûtes) et sifflets. L héritière de Flandre était une fer vente chrétienne comme son mari. Près d'elle ,1 y avait de nombreux ecclé siastiques parmi lesquels Jehan de ihperon, son chapelain, et Beaupère confesseur. Lors des grandes fêtes.' !a duchesse assistait aux offices l'é- ï|»e en temps ordinaire la Messe se disait au palais. Le culte des saints de Flandre était resté profondément im- pmne dans son cœur et particulière ment celui de Saint Adrien, auquel fut voue un de ses enfants.. On la voit fai- Tpa,enna8*» Sainte Claude a Mont Rolland en Bourgogne. Le Jeudi Saint elle devenait l'hum- Weaervante des pauvres pendant ses «Pas, elle faisait faire la collecte pour dl n aux œuvres pie,. Marguerite de Flandre s attacha avec Philippe la construction de la chartreuse de Lnampmo! dont lui, le duc mit la pre- S Ct e"e k ,CCOnde P'crre. De ZtrTu ,TtU'i0nS re''SPeuses re- rii e,l<: des dons Princiers. e aimait les plaisirs tant pour elle oaULP°Ur entoura8e- Maîître Passe- oTsa n autTe* bateleurs jonglaient thés ri eîenC« 83 cour a'aient atta- lai.ni Sr lÏ - Parmi les9ue|8 bril- que I r 3 et le Fouet ainsi W la plus spirituelle des folle, Quo- erce qui partageait ses faveurs avec Pas"? C, .n Coquort Il n'était la n SCU en favori un lévrier ne quittait jamais et avait un valet spé- nav pnncesse avait toute une mé- bllan >e.c°'nposée d'un papegai ba- Drnk u,3 CnV1' eux Poules d'Inde, ou driv ent deux Paonnes, deux per- faiv,vr'VeeS et un petit écureuil qu'elle Oim'1 me"er avec elle dans une cage. oique n étant pas une ardente chas- biiii^i'. 6 Possédait une meute de ch'ens Madame de Sully en avait <W ,n.OUris avec ceux de la du rait existence de la cour ressem- l^ann "Pe,n une grande partie de dç vfr a ce".e des nomades on allait fcau e en vl'le et de château en châ- •J» °ut le monde partait en cavalcade. grouZ^T atait cornPosée de deux Wd i prem'er devançait pour •fin rirer ,'rS ti'es- le second su'vait vfl|e e p''er 'es bagages. Entre deux tl'ls I châteaux on s'arrêtait es nombreuses hôtelleries situées Pa«sage. Ctom ^'enf paraître chez l'éditeur "UndTa ,ibrair!e Cultura. rue Fla- Bruges. On n y voyait que murs crépis la chaux aussi les fourriers les garnis saient-ils de tapisseries des planchers jonchés de paille, un mobilier de for tune, des lits de louage simplement gar nis de paillasses. Le maître d'hôtel di rigeait le cortège, aidé en cela par des écuyers de service il y avait envi ron deux cents personnes et cent cin quante chevaux, les uns montés, les autres attelés des chariots ou menés la main. Quoique Marguerite de Maele eût plusieurs chevaux de selle, elle voyageait en un véhicule appelé curre ou char branlant caisse fermée montée sur quatre roues et ayant deux coffres fermant clef il était si haut juché qu'il fallait une échelette pour s y introduire Ce vé- hicule très richement peint l'extérieur, contenait intérieur des sièges et des tapis aux armes de Flandre et de Bour gogne le plafond était recouvert de cuir. D'autres fois la duc.he se se ser vait d'une litière portée par des che vaux. Plusieurs chars servaient aux da mes de la suite, aux enfants de Bour gogne, au port des bagages de l'échan- sonnerie, de la cuisine, etc. Il ne se passait pas de jour sans que le voyage fût interrompu par des acci dents, bris de roues, embourbements, etc. Une hospitalité princière attendait de temps autre Marguerite de Maele chez les hauts prélats, dans les riches monastères ou chez les grands sei gneurs. Il lui arrivait aussi de résider dans les somptueux châteaux apparte nant la maison de Bourgogne. Bien souvent elle s'arrêtait dans un site agréable l'ombre d'un chêne, dînait sur 1 herbe comme une simple bour geoise, entourée de ses enfants, des seigneurs et dames qui l'accompa gnaient il lui arrivait d'acheter elle- même, en route, le poisson de son repas et les fruits pour sa table. Quand elle allait dans les villes, son plaisir était de se mêler aux bourgeois et bourgeoises, d assister leurs dan ses. Un de ses serviteurs venait-il se marier, la duchesse prenait part aux noces et faisait des présents. A sa table on faisait bonne chère, de vrais festins de Gargantua. On est étonné du nombre de bœufs, veaux, porcs, moutons, figurant sur les menus présentés aux convives. Ce n'est pas que leurs goûts fussent grossiers, car ils aimaient les chapons, les gélines, les faisans, les perdrix, les tourterelles et autres fins gibiers. A cela s'ajoutaient les galantines, les tripes, les andouilles, puis les petits pains les échaudés les tourtes, les gastelets fourrés, etc... Les jours maigres on faisait servir des brochets, des carpes, des maque reaux, des bars, des truites, des anguil les, etc... Les vins les plus succulents s'y ser vaient. Lors des réceptions royales l'hy- pocras vin vieux sucré infusé d'épi- ces, filtré dans un sachet et bu chaud, coulait flots. Le vin du roi venait du clos de Beaune. S'agissait-il d'autres circonstances, c'étaient les vins de Ta- land, Pommard, Volnay, Nevers, Bar- sur-Aube et St Pourçain en Advergne. Un certain vin de Tolandenit avant la fermentation et mélangé avec des épices servi sous le nom de Ga lant de Madame faisait les délices de la duchesse elle aimait aussi la Saulgée et la Clare Mais ses prédilections étaient pour le vin de Grenache elle avait acheté deux bouteilles de cuir qu'elle faisait remplir de cette liqueur ordre était donné ses serviteurs de la tenir en toute occasion sa disposition. CHAPITRE IV. SUCCESSION DE mYFUSE ENTREE EN FLANDRE DIFFICULTES AVEC L^^NTCMS LEUR PARDON. RpTITUTlOlN DES privileges A LA VI^E DE RRIIGES. PASSAGE LIE CH^uËfVl ROI DE FRANCE A BRUGES. Au moment de l'ouverture de la suc cession de Louis de Maele qu, unissait la Bourgogne les beaux domaines de Flandre, on travailla avec une ardeur fiévreuse aux préparatifs de la joyeuse entrée des nouveaux souverains qui ah laient jeter les bases de 1 union des provinces des Pays-Bas. Le roi de France fit don de 100.00U francs au duc de Bourgogne, en prévi sion des grandes dépenses qu occasion nait cet événement. Sa pension fut portée de 1.000 a 1.500 puis 3.000 livres par mois. Pour compenser les frais de gar e, pen dant les deux années precedentes, des places fortes et châteaux de ces pays. Sa Majesté ajouta une somme de 120.000 livres en plus des 1.000 livres par mois que coûtait l'entretien et la défense de la forteresse de 1 Ecluse. Des difficultés surgissant pour la li quidation de la succession. Jean de Grysperre, receveur de Flandre f chargé de faire l'inventaire des biens meubles du défunt il fut termine le 1 1 février 1 386. Olivier de Jussey. con seiller du duc. partit en mission chez la duchesse de Brabant a Bruxelles pour régler les affaires et la de Malines. du Marquisat d Anvers et d'autres terres en Brabant. Une certaine résistance s'étant mani festée parmi les chefs villes de nan- dre le duc hâta son départ. On assem bla'une suite de grands seigneurs et d'hommes d'armes. On y remarquait Henry d'Antoing. Wallerand de Rai- neval, Guy de Ponta er Jean de Bour bon, Philippe d'Arto.s. Jean de Ch.s- tel'es tous bannerets accompagnes de 240 écuyers, 46 arbalétriers et 7 ar chers cheval. Cent treize chevaliers en faisaient partie. On acheta chez Co lin Brun Paris 297 dîmes de drap pour habiller la maison de la duchesse qui comptait 92 offiUers et valets. Les seigneurs, qui avaient servi le Comte de Flandre, étant grat.fes de dons importants, se rallièrent immédia tement leurs nouveaux maîtres, mais l'élément urbain manuesta-t une gran de défiance et s'était meme abouche avec les anglais pour la oefense de ses privilèges. Une assemblée eut lie.' Tournai pour pacifier les esprit,. Philippe le Hardi et Marguerite de Maele s y ren dirent en personne avec la duchesse de Brabant, la Comtesse de Nevers. Al bert de Bavière ainsi que les envoyés du roi de France. Les intérêts du duc furent défendus par Jean Canart, chan celier de Bourgogne. f. On connaît les péripéties des conte rences tenues en cette ville. Les gantois montrèrent une fierté et une noblesse qui n'a pas d'égale dans b.sto.rejr ne daignèrent oneques plyer le genou I w,r He-aurie- ~e~cv et vrace Ils étaient restés fidèle, au P-Lfe -^m e Vrov vicaire sur terre de Notr' j,e' gneur Jésus Christ et ne prétendaient pas se soumettre au pape d Avignom La paix demandée par eux devait etr. étendue tous ceux qui avaient sou tenu leur parti. De son côté Philippe le Hard- exi geait qu'on lui demandât merc,_ 11 ne céda nu'à la suite de Vintervenu de la duchesse de Bourgogne, qui descen dit de son trône, s'agenouilla aux pieds du prince pour implorer le pardon de ses sujets. La duchesse de Brabant et la Comtesse de Nevers s étaient asso ciées ce beau geste. Philippe céda leurs instances. Mesdames, dit-il puisque vous ensem ble toute cette compagnie trouvez bon que non seulement nous pardonnons nostre mescantentement ceux de Gand et leurs confédérés. mais aussi que les recevions sous nostre protection, nous les maintenons en leurs anciens droietz et privilèges, encores que le farouche maintien des ambassadeurs qu'ils ont envoyé vers nous, descouvre assez la dureté de leur couraige. et qu'à raison de ce nous tes deussions avoir renvoyé selon qu'ils méritent ce que forçant nos tre volonté pour satisfaire la vostre. sommes contents d'oublyer le passé Ces difficultés n'empêchèrent pas les flamands de montrer par des récep tions grandioses leur loyauté vis-à-vis de leurs souverains. Ceux-ci qui ne de mandaient pas mieux que de s'attacher leurs sujets leur accordèrent de nom breuses faveurs Le 26 avril 1384, Philippe de Bour gogne et Marguerite de Maele après leur entrée solennelle a Bruges resti tuèrent les anciens privilèges qui avaient été supprimés pendant le gou vernement de leurs prédécesseurs. Ils y mirent cependant deux restrictions. 1 Que la ville serait gouvernée par six hofdmannen gouverneurs ou connétables des six quartiers ou zes- '-ncleelen 2) Qu'à l'avenir les biens des bourgeois condamnés pour conspi ration seraient confisqués au profit des souverains. Les premières places de connétables furent conférées Jean Walbriers, Jean Metteneye, Jacques Bonin, Nicolas Bar- besaen, Jacques van Aertrycke et Pierre Adornes. Ils avaient la charge de faire le guet ou la garde aux marchés, aux portes et aux remparts ainsi que de veiller l'ordre dans la cité et la dé fendre en cas de guerre. Les conné tables portaient bannière et épée. Ils étaient astreints la tutelle des souve rains. Leur principal local était la mai son de Groene voorde sise du côté du Sneeberg la Grand Place et appelée depuis Prince van Parma et de Vier Winden Cette maison fut rebâtie par Jean van Oudenaerde en I 396. Le lendemain de sa joyeues entrée. Philippe le Hardi confirma le privilège exclusif d'étaple ou entrepôt de mar chandises venant en Flandres et la su perintendance du magistrat de Bruges sur le bailli maritime et les autorités de l'Ecluse. Le 1 1 juillet, il enjoignit au magis trat de Bruges de rendre régulièrement la justice, il fit renouveler les bourg mestres et échevins par Guy de Pon- tailler son maréchal, le sire de Gruut- huuse, Colard de la Clite. Jean de Gryspeere et le prévôt de St. Donat. Le duc régla le cours de la monnaie par olusieurs ordonnances a partir de 1389. Le Franc de Bruges bénéficia égale ment de l'arrivée du couple princier dans la ville. En avril 1384, Philippe s'intitulant fils du roy de France et Mar guerite sa compaigne restituèrent les anciens privilèges de la châtellerie oui avaient été supprimés la suite de conspirations, commotions, malfa çons, rebellions, désobéissances, oul- trages et mesurances Au mois d'octobre suivant tous les bannis purent retourner dans leurs foyers. (d '«ivre)

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Le Sud (1934-1939) | 1937 | | pagina 13