LE SUD DANS LE NORD LE SUD, dimanche 29 août 1937 1 ABONNEMENT 1S francs français AU MUSEE DE CAMBRAI LE PROBLEME CHARBONNIER EN FRANCE. Dans un numéro récent de la revue Europe M. Georges Huisman, le directeur des Beaux-Arts, en France, publiait un intéressant article sur les nouveaux rapports de l'ait et de l'Etat. Il y parlait notamment de ce que de vraient être les petits musées de pro vince. Car, en France, plus encore qu'en Belgique, la centralisation, la conges tion du cerveau qu'est Paris, se traduit dans le domaine de l'éducation artis tique par le musée, comme ailleurs. Auprès de 34 millions de Français, écrit Georges-Henri Rivière, le nouveau conservateur du musée de folklore du Trocadéro, 6 millions de Parisiens peu vent être des privilégiés de la culture M. Huisman cite avec une visible sa tisfaction l'effort que poursuit Cam brai, un homme qui est un véritable apôtre de l'éducation populaire par le musée, M. Ernest Gaillard, tout la fois architecte, directeur de l'école des Beaux-Arts et conservateur du musée de la ville A l'heure présente, le modèle de ces petits musées de l'avenir nous est offert par la ville de Cambrai où, de puis la guerre, un conservateur incom parable, M. Ernest Gaillard a réalisé line œuvre qui fait l'admiration de tous les connaisseurs. Du vieil hôtel qui lui était attribué, M. Gaillard a commencé par éliminer les tableaux et les sculp tures sans valeur, ce qui lui assura aus sitôt vous l'imaginez sans peine de solides inimitiés locales. A l'aide de moulages, de photographies et d'origi naux, il a réorganisé son musée dans des conditions telles qu'en quelques vi sites, jeunes gens ou adultes, peuvent se faire une idée exacte de la formation et de l'évolution de la sculpture fran çaise. Grâce des dons de l'Etat, l'art contemporain est assez brillamment re présenté pour que les habitants de Cambrai puissent percevoir les vérita bles caractères de la peinture d'aujour- tit bâtiment séparé, des vieux témoigna ges d'art local, menuiserie, serrurerie, ébénisterie. le conservateur a permis aux ouvriers de Cambrai de prendre des leçons permanentes par le miracle desquelles s'unissent en eux le sens de la technique nouvelle et l'amour respec tueux du passé. Mais tant d'efforts, bien méritoires, auraient été vains si M. Gaillard n'avait amené les habitants de Cambrai venir régulièrement au mu sée. Par des conférences, par des ex positions, par des promenades dirigées et le conservateur se multiplie pour accomplir tant de tâches diverses le musée est devenu le Foyer d'Art de la ville et il rayonne sur la campagne et sur les cités environnantes. Lors de l'exposition de tableaux hollandais, or ganisée ces derniers mois Cambrai par le Musée du Louvre, toutes les clas ses sociales, tous les groupements pro fessionnels, syndicats ouvriers, écoliers, séminaristes, instituteurs, sont venus s'initier l'Art hollandais sous la con duite de M. Gaillard qui reçut même un jour la visite de Belges et de Hol landais arrivant directement de leurs pays, en autocar A VENDRE. EN BELGIQUE. 10 kilomètres d'Armentières, splen- dide propriété. Pour visite et con ditions s'adresser M. le Notaire The- ▼elin Messines, (Flandre Occiden tale), Belgique. La diminution de la production. La Journée Industrielle souligne deux faits importants qui se sont pro duits récemment en France. Tout d'abord une note officielle qui prescrivait aux vieux mineurs encore ca pables de reprendre le travail de se faire connaître afin de les embaucher. Puis la demande des dirigeants des syn dicats ouvriers aux mineurs de fournir des efforts sensibles afin d'assurer l'ap provisionnement du pays en houille. Ces indices étaient la conséquence, n'en pas douter, du fléchissement de la production houillère en France. En effet, depuis six mois, malgré le modernisme du matériel d'extraction, la production ne cesse de baisser. De juin 1936 juin 1937, plus de 15.000 ouvriers ont été occupés. Cepen dant le tonnage d'extraction du pre mier semestre 1937 a été inférieur de près de 1 million de tonnes celui de l'année 1936. Le rendement quotidien par homme, exprimé en kilos, n'a fait que ralentir en 1935, il était de 1.332 en 1936 il n'est plus que de 1,267 et. au cours des premiers six mois de 1937 de 1.264. Pendant le premier semestre de 1937, les exportations ont baissé de 200.000 t. environ, alors que les importations aug mentaient de 4.700.0000 tonnes. Près d'un milliard de francs a dû être dépensé pour approvisionner le pays en charbon. Cet état de choses n'est pas seule ment dû la diminution de l'extrac tion mais aussi la demande toujours plus grande de l'industrie sidérurgique qui se trouve dans l'obligation de se fournir de combustibles l'étranger. A reprendre, cause fatigue COMMERCE DE MODES Très bonne clientèle gentille instal lation affaire intéressante, frontière, 25 Km de Lille. Loyer 200 fr. avec bail. (Prendre adress- au journal). CHERCHEZ-VOUS... s être bien servi pour voe légumes, pnmeurt, frmt», fleurs, bouquets. gerbe» et garn turc» de cable Adresser vou. alors en toute cotj uencr a Jacquet VfcYS La Butte 1 *;ARNF"r">v Au PortugaL MAISONS DE PECHEURS. I 'suite de la première page) la publication d'un diplôme organique respectif. Il est évident que pour faire entrer les populations maritimes dans des ca dres déterminés, il faut tenir compte de ce qui les sépare d'une manière ir réductible des noyaux urbains et des zones de la production et du travail agricoles. Personne n'ignore, en effet, que le tout premier objectif de l'orga nisation corporative est de réintégrer la Nation dans ses organes de vie natu rels, selon leur caractère et le rôle qu'ils jouent dans la vie économique et so ciale. Et c'était bien là ce que le Gou vernement pensait, lorsque, en présen tant l'Assemblée Nationale le projet de loi concernant les institutions de prévoyance, il affirmait que nos insti tutions traditionnelles de prévoyance ont toujours été orientées dans le sens de la profession, du métier ou du grou pement social, dès lors que les carac téristiques économiques sont différen ciées. IKQIE m (S Q WNDgRtoiARUERE- Î9 C1ÏANO PLACE WCh Tttft f> - ypsscs DEPUy®? La tradition corporative de la po pulation maritime portugaise remonte aux vieilles confréries de marins, fon dées dans la première moitié du 1 4me siècle. Ces confréries eurent une action si profonde que, de nos jours, on les retrouve sous forme de quelques asso ciations maritimes de l'Algarve, dénom mées compromissos maritimos d'un grand nombre de règles du tra vail concernant la pêche, et d'une ma nière générale, elles se font encore sen tir dans les coutumes de tous les tra vailleurs de la mer. Elles avaient pour but d'exercer la représentation profes sionnelle des gens de mer, de venir en aide leurs associés malades ou inca pables ainsi qu'à leurs veuves et aussi de remédier aux préjudices causés par les naufrages et aux pertes d'engins de pêche. Les recettes de ces confréries provenaient généralement de pourcen tages. de cotisations ou de parts de bénéfices rapportés par les lotas (en droits où l'on taxe le poisson) et les équipages, bénéfices que l'on répartis- sait chrétiennement d après des normes observées encore aujourd'hui dans beaucoup d'endroits. Lorsqu'on aborda l'étude de l'orga nisation des Maisons des Pêcheurs, il fallut donc se garder de faire fi du riche patrimoine de nos institutions traditionnelles, comme il fut nécessaire de savoir tirer profit de tout ce qui pou vait s ajuster aux conditions actuelles de vie des centres de pêche. Les Maisons des Pêcheurs ont pour but La représentation professionnelle L éducation et l'instruction La prévoyance et l'assistance. Dans 1 exercice de la représentation professionnelle, les Maisons des Pê cheurs ne sont autre chose que les or ganismes corporatifs de la population des centres de pêche et, de ce fait, el les auront le droit plénier de passer des accords de travail avec le patronat. En ce qui touche la prévoyance et 1 assistance, il est prévoir que ces Maisons chercheront, progressivement protéger et secourir leurs associés, en cas de mort, de maladie, d'accou chement, d incapacité ou de vieillesse, de perte d embarcations ou d'engins de pêche et, durant les crises sérieu ses et les hivers rigoureux, elles tâche ront de distribuer des vêtements et de fournir des aliments. Enfin, en ce qui concerne l'éducation et l'instruction, les Maisons des P£_ cheurs devront provoquer la création d'écoles ou de postes d'enseignement destinés aux adultes et aux enfants la pratique des sports aux fins de dé velopper la culture physique des as sociés l'élévation du degré d'éducation et de la culture populaires, en ne per. dant jamais de vue qu'elles ont pour mission de former des caractères forts des travailleurs actifs, de bons profes sionnels et de bons Portugais, et qu'el les ont pour devoir de garder religieu sement toutes les coutumes et toutes les traditions locales, spécialement tou- tes celles dont la nature spirituelle se rattache la formation des sentiments et des vertus des gens de mer. A première vue, ces objectifs peu vent paraître bien vastes et ils le se raient probablement si, pour les réali ser, on avait établi des règles rigides et uniformes ce qui n'est pas le cas, puisque l'on prévoit que chaque Maison des Pêcheurs pourra s'organiser con formément aux possibilités du milieu. En matière de prévoyance, cet as pect de l'organisation corporative a une importance fondamentale quand on tient compte des contingences auxquel les est toujours soumise la vie des pê-l cheurs et de l'incertitude des recettes qui en résulte. Les formules de pré voyance prévues pour ces organismes sont donc très rudimentaires elles ne sont en fin de compte que la survi vance des différentes modalités de coo pération sociale des anciennes confré ries. Les Maisons des Pêcheurs ct?nt die séminées travers des régions distinct tes et installées dans les agglomération de toute la côte maritime, il est née" saire que leur action économique e sociale soit dûment coordonnée. A ce effet, et au-dessus de la direction d chaque institution qui sera présidée d droit par le capitaine du port ou délégué maritime, on va créer une Jun te Centrale, dont feront partie de- officiers de la marine de guerre et deu fonctionnaires de l'Institut du Travai et Prévoyance. A cette Junte incoin bera, part la dite action d'orientatior et de coordination, d'administrer e d'appliquer les crédits qui forment fonds commun des Maisons des Pê cheurs. Voici quelles sont les recettes qu constituent ledit fonds a) Subvention du Ministère de j Marine, inscrite annuellement dans I budget respectif, pour la retraite de pêcheurs invalides et fonds de la Cai de Prévoyance et Crédit Maritime, qu est dissoute b) Subsides dus par les fonds d prévoyance des organismes corporati patronaux rattachés la pêche c) Secours et dons publics ou prives Outre ce «fonds commun, chaqu Maison des Pêcheurs aura son fon privé, constitué par les cotisations associés effectifs et des associés Pr0 tecteurs, par les bénéfices résultan d'une activité quelconque de 1 instltu tion, par les secours et dons publics 0 privés, par le produit des caldeira quinhôes ou partes de pêche, rep** selon la coutume traditionnelle, et e fin par une dotation de 1 Etat, montant de 20.000 00 escudos. Voilà, dans les grandes lignes, que est l'organisation et la finalité des i sons des Pêcheurs, dont la créa vient compléter le cadre des Te^^oJ] juridiques de l'organisation Pr°*eSS1ja nelle et de prévoyance des classes borieuses.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Sud (1934-1939) | 1937 | | pagina 4