YPRES Hôtel Skindles Hôtel Excelsior Hostellerie de l'Etang Tennis de l'Esplanade Marçonneau HOTEL YPRIANA ZILLEBEKE S 4)SON 19 3 7 H» Apéritif-Concert. Bruges ?LE SUD, dimanche 5 septembre I937 BILLET DE BRUGES La manifestation organisée en l'hon neur du Colonel Bonnevie a prouvé que celui-ci avait conquis Bruges de nom breuses sympathies. Ces amis lui ont offert l'occasion de sa mise la re traite, un très joli portrait exécuté par le peintre brugeois de grand talent, José Storie. Ainsi la limite d'âge at teint peu peu ceux qui furent, com me le Colonel Bonnevie, parmi les plus nobles héros de la guerre. L'exposition de photographies a été inaugurée samedi dernier, et ceux qui l'ont visitée ne l'ont pas regretté. Les prix des lauréats étaient vraiment mé rités, et nous félicitons tout particuliè rement les lauréats brugeois, MM. Mor- leon, Roffiaen et Delcloo. CINEMA. Vieux-Bruges Passe-Partout et la Vie amoureuse de Mozart. Maison Noire Taro le Païen avec Mala et Lotus, et Le Grand Refrain, avec Fernand Gravey et Signoret. Nous extrayons du livre qui vient de paraître sur la Vie des Ducs de Bour gogne, oeuvre posthume du Baron Al bert van Zuylen les notes suivantes sur deux hôtels brugeois l'Hôtel Adornes et l'Hôtel Bladelin. En l'hôtel Adornes résidait le fonda teur de la chapelle de Jérusalem. On sait que Pierre et Jacques Adornes fi rent un pèlerinage en Terre-Sainte et rapportèrent les plans de l'ancienne égli se de Jérusalem, dont la tour caracté ristique fut reproduite dans notre vil le (33) La famille Adornes, une des plus ri ches de l'époque, établit une demeure somptueuse près de la chapelle on peut voir encore un joli préau qui mon tre la beauté et la simplicité du style de l'époque. Quelques salles du couvent ont con servé les anciennes poutres semelle avec la devise Para Tutum On y admirait autrefois un somptueux mobi lier et une riche bibliothèque. C'est de cette maison qu'Anselme Adornes, après avoir pris congé des siens, partit pour la Palestine en 1470. Il s'y rendit en passant par l'Italie, la Corse, la Sardaigne, la Tunisie, l'Egyp te et de là en Terre-Sainte d'où il re vint par le Tyrol et la Suisse. Il fit un récit de son voyage qui eut une réputa tion universelle. Le seigneur donna l'hospitalité vers la même époque Marie, sœur du roi, Ja ques II d'Ecosse. Cette princesse avait épousé Thomas Boyd fils du régent le quel avait reçu en apanage la seigneu rie et le titre de Comte d'Aran. Les circonstances politiques forcèrent le jeune couple se réfugier la cour de Charles de Téméraire. L'idylle des époux malheureux s'écoula dans l'hôtel Adornes, mais y prit fin lorsqu'ils le quittèrent pour retourner en leur pays. Anselme Adornes et Marguerite van der Bauck, sa femme, après une simu lacre réconciliation du Comte d'Aran avec la maison royale d'Ecosse, ramenè rent les époux dans leur patrie. Mais peine avaient-ils été débarqués qu'ils fu rent séparés. Le comte d'Aran revint mourir Anvers et sa femme Mary Stuart se vit emprsonnée au manoir de Kilmanocrt. Après la rupture forcée de son hymen elle fut unie Lord Ha- milton son ancien prétendant. A la suite de multiples services rendus la maison de Bourgogne, Anselme Adornes retourna en Ecosse où il ob tint la faveur du roi. Suspect aux Ecos sais il fut traîtreusement assassiné près de North-Berwick. Son corps reposa dans l'église de Linlitghon et son cœur fut placé sur le cercueil de sa femme en l'église de Jérusalem Bruges. L'Hôtel Adornes est la propriété de la famille du Comte Henry de Limburg- Stirum. 34) L'HOTEL BLADELIN. L'Hôtel Bladelin, dit également Hô tel de Fiennes, se trouve rue des Aiguil les et donne actuellement asile une école dentellière dirigée par des reli gieuses et aux dames travaillant pour les églises pauvres. D'après la tradition, il fut bâti vers 1440 par Pierre Bladelin, seigneur de Middelbourg en Flandre, et érigé en fief en faveur de ce richissime seigneur. Par une jolie porte, surmontée d'une madone, on pénètre dans la cour inté rieure on demeure frappé d'admiration la vue des pignons, d'une tourelle d'escaliers et des vestiges d'anciennes galeries dominées par le médaillon des Médicis. On accède la tour du Schietspel au moyen d'un passage souterrain, véri table pont des soupirs. Cette cour fut celle où les milices bourgeoises dé filèrent soi disant pour le distraire devant les fenêtres de Maximilien d'Au triche, enfermé dans les murs de la maison de Gras. A l'intérieur, on admire des peintures, copies de Raphaël et de Julio Romano, relatant des scènes de la vie de Con stantin, dont les originaux se trouvent au Vatican. Les semelles de poutres sont richement décorées des armes de Bourgogne et de Médicis avec leurs de vises Montjoye et Semper La maison de Médicis en effet acquit l'Hôtel Bladelin et y établit des agents, intermédiaires entre la chrétienté et le siège de Rome. Charles le Téméraire en 1468 accorda Thomas Portunari le monopole des droits sur les mines pa pales d'alun pour la maison de Médicis. On y traitait Tachât de tableaux, de tapisseries, d'œuvres d'art pour le Va tican et les potentats italiens. (35) Tho mas Portunari lui avança des sommes considérables pour ses expéditions guer rières. Après la bataille de Nancy il reçut en garantie des avances faites au duc la fameuse fleur de lys en brillants, le plus précieux trésor de la maison de Bourgogne. Le florentin marchait fiè rement la tête des marchands de sa maison lors de l'entrée de Marguerite d'York Bruges en 1468 (A). Il fut mêlé aux négociations de la croisade de Philippe le Bon et ses démêlés avec le Charolais. Thomas Portunari avait fait don l'église St Jacques Bruges d'un dais en drap d'argent brodé aux armes des Médicis et des Portunari pour décorer le trône d'exposition du St Sacrement. Les marguilliers de l'église prêtèrent ce précieux souvenir la ville pour abriter l'empereur Frédéric III lors de son en trée Bruges. Les reîtres allemands le volèrent le magistrat de Bruges en fit confectionner un nouveau en drap d'or. Parmi les autres personnaoes qui dé filèrent dans les murs de l'Hôtel Bla delin se dresse la silhouette de Jean La- moral d'Egmont, vainqueur de Saint Quentin et de Gravelines, qui accom pagnait Charles Quint Alger il avait épousé Françoise de Luxembourg et ne put, malgré sa gloire et sa haute situa tion, trouver grâce devant le duc d'Albe qui le fit décapiter Bruxelles en 1566. Sa veuve demeura l'Hôtel en ques tion pendant de nombreuses années. Il nassa Henri De Vicq, seigneur rt» MofVvelt en 1617 et Jean de le Flve Seigneur de la Pauguerie en 1643. 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Le Sud (1934-1939) | 1937 | | pagina 8