la Via BruxaUoise Grand hôtel Moderne DE VIVRE l£ SUD, dimanche 12 septembre 1937" CHRONIQUE ARTISTIQUE ET LITTERAIRE L'ARTISTE DEVANT LA VIE, Dans un récent article, nous consta tions non sans beaucoup de mélancolie l'énorme déchet, qu'avait laissé la géné- [ation littéraire des derniers années. Du côté artiste la chose est plus grave encore, avec cette conséquence pénible que si le littérature raté peut toujours devenir un excellent rond de ruir, l'artiste qui abandonne l'Art ou gUe l'Art abandonne, sera le raté tout <ourt, avec tout ce que le mot peut com porter de rancœur et d'humiliation. Cela tient ce que beaucoup de jeu nes qui se croient volontiers voués de grandes choses, n'ont d'autre vocation qu'un penchant exagéré la paresse. Il n'est pas nécessaire d'avoir du gé nie pour croire que l'on en a il n'en faut même pas pour suivre honorable ment les cours de nos académies et de nos conservatoires. Aussi ces établissements jettent-ils chaque année sur le marché de l'art une foule de petits jeunes aux cheveux longs et la lavallière orgueilleuse, qui s'étonnent avec véhémence que les fou les ne se pâment pas d'admiration de vant leur grand chapeau Ils croyent mener la vie de Bohême, et ils ne se rendent pas compte que ce n'est qu'une vie végétative, fainéan- et veule. LAr'tiste. le vrai, est le grand tra vailleur des temps modernes. Alors que le cordonnier, son voisin, et l'épicier, son propriétaire, travaillent pour des oains immédiats qui procurent d'immé diates jouissances. l'Artiste au contraire oeuvrer en silence et avec achar nement pour de futures autant qu'hy pothétiques récompenses. «Je ne sais plus qui a dit un jour oue le génie n'était qu'une longue pa tience. Cette phrase devrait figurer avant toute autre, sur les parchemins préten tieux, que distribuent d'éminents pro fesseurs. L'Artiste doit être un grand vivant. Il doit vivre la vie intensément, non pas tomme ces petits freluquets, androgi- "es. qui moisissent dans des cénacles hermétiques, mais en homme pour qui 'équilibre est autre chose qu'un mot. Interprète et dispensateur des joies de Vie, l'Artiste ne doit pas en vivre «arté. Il doit se mêler la foule béotienne, fais parfois si belle et si grande, We foule génératrice d'inspiration. '1 doit consentir, certaines heures,' descendre des sommets pour puiser dans la vie de grandes et fécondes le çons. Une fois rentré dans l'intimité de l'atelier et du studio, il doit revivre et méditer sur ce que ses yeux ont vu, pour alors prendre l'archet, l'ébauchoir, ou le pinceau, et réaliser l'œuvre qu'il doit vouloir parfaite. L'après-guerre a vu naître au nom de l'art pas mal d'hérésies. La guerre a déplacé les fortunes, et l'artiste s'est trouvé devant une clien tèle indigne de lui. On s'est suffisamment gaussé des goûts artistiques de l'épicier million naire, et de la tripière parvenue, pour que nous nous épargnions la peine d'y revenir. L'influence de ce mécénat équivoque fut néfaste l'art. Il ne s'agissait plus pour l'artiste d'être honnête et sincère, il fallait tout prix épater le bourgeois nouveau riche. Cela nous a valu des blagues d'atelier et ces fumisteries cacophoniques d'un mauvais goût bien digne de ceux qui elles étaient destinées. Les faibles ont succombé ils ont ga gné de l'argent et peut-être la gloire éphémère mais ils ont profané l'art et l'homme. Car un art qui n'est pas sin cère est un véritable sacrilège humain. L'Artiste doit être ennemi de la fa cilité il ne doit pas travailler pour une clientèle au portefeuille rembourré il doit travailler pour lui selon son âme et selon son cœur. S'il ne devient pas riche et s'il meurt sur un grabat, qu'il se console. C'est la vraie rançon de la gloire qui dure. Charles Bersez. BILLET BRUXELLOIS AU PALAIS DU CENTENAIRE Ce palais perdu au milieu d'une brousse inqualifiable, continue être le siège de nombreuses manifestations éco nomiques et commerciales. Après l'ex position internationale des Dahlias, voici le salon de la T.S.F. Ces stands occupent toute la super ficie du Hall central. L'ornementation générale se compose d'immenses vélums couleur or; le soleil est radieusement ta misé et une douce lumière inonde l'en semble de l'exposition. Si quelques exposants se sont con- Quand vous devez loger Bruxelles que demandez-vous l'hôtel de votre choix Des agréments du confort moderne Une cuisine saine et soignée Des communications rapides avec le centre de la Ville Vos vœux seront comblés en descendant au Place Princesse Elisabeth, BRUXELLES III tentés d'ériger un vague comptoir, d'au tres ont eu recours la science des ar chitectes et ont réalisé de véritables petites merveilles de salons. De larges et confortables fauteuils y permettent aux amateurs de musique. sans-fil d'en déguster d'énormes quantités tout en étudiant les divers degrés de per fection des postes dernier modèle qui sont offerts leur convoitise. L'architecte qui mérite sans conteste le premier prix est celui qui a réalisé le stand de l'I.N.R. Il a réussi un en semble tout fait harmonieux en même temps que majestueux. Ce stand occupe, dans toute sa lar geur et dans toute sa hauteur, le fond du Hall central. Si l'œuvre de l'architecte mérite de sincères félicitations il n'en est pas de même de l'Administration de l'I.N.R. On se demande en effet, quel motif avait cet organisme obligatoire, de faire cette somptuaire dépense publicitaire. Si l'I.N.R. dispose de sommes impor tantes, excédant les dépenses d'exploi tation. on peut estimer qu'elle ferait bien de songer reviser sa taxe an nuelle qui frappe les possesseurs d'un poste de Radio et de la diminuer. Cela ferait un plus grand plaisir au public. Pour terminer la visite du salon, le public était invité gracieusement d'as sister une séance de cinéma docu mentaire. où il pouvait revoir vivante et gaie, la défunte exposition de Bru xelles de 1935. Bref, la visite de ce neuvième salon de la radio vaut le voyage au Heysel et assure, ceux qui peuvent le faire, une agréable après-midi. AU PALAIS D'ETE A partir du 10 septembre la direc tion de cette scène bruxelloise offre un programme remarquable. Elle s est as suré le concours d'ALVATA, le roi des illusionnistes. Celui-ci présentera 1.000 merveilles, parmi lesquelles on annonce la disparition subite d'un élé phant et de vingt cinq personnes prises dans le public. L'illusionniste Alvata voyage avec deux wagons de bagages, 50 animaux vivants et 20 assistants Ce spectacle intéressant beaucoup les enfants, le palais d'été, le donnera tous les jours en matinée. P. L. T. LA LIBERTE DE LA PRESSE EN PERIL Il n'y a pas un an écoulé, que la liberté de la Presse subissait une fa meuse offensive du gouvernement. A ce moment, nous avons écrit ce qu'il fallait, et .le calme s'étant rétabli, nous avons prêché la vigilance car, pour nous, le danger ne s'était écarté que pour réapparaître un jour, de façon imprévue. Ce jour est arrivé. Sans vouloir épiloguer sur l'ensemble du discours prononcé la chambre ce mardi, par Mr. Van Zeeland en qua lité de chef du Gouvernement, qu'il nous soit permis de dire que ce discours, se résume en deux points 1° Toute opposition au gouverne ment est calomnieuse. 2" On doit protéger le gouvernement contre la calomnie, (lisez contre toute opposition) ■Ceci est tellement vrai qu'au début de sa péroraison, Mr. Van Zeeland a posé cette question Est-ce que ceux qui conduisent l'opinion, dans ce pays, les chefs poli tiques. LES DIRIGEANTS DE LA PRESSE, ceux qui ont encore le sens de la véritable honnêteté, est-ce que ceux-là ne vont pas faire un effort pour essayer de protéger la Belgique contre des mœurs pareilles Alors, quoi Ou bien. les mots ont encore un sens, et Mr. Van Zeeland vient de faire un appel formel la suppression de la li berté de la Presse; ou bien, les mots n'ont plus de sens du tout. A notre avis, le danger s'avance plus grand que jamais les récents incidents de la B. N. ont été le résultat de l'atti tude énergique de ce qui reste de la Presse libre et indépendante en Belgi que la haute finance vient de subir de ce fait un cuisant échec. Cette même finance est décidée se venger et re prendre ses avantages sans courir une nouvelle fois le même risque. Sa ven geance et les assurances, dont elle a besoin, se résument en un seul et même objet suppression de la liberté de la Presse. Confrères indépendants, alerte Il est peut-être encore temps. Ne laissons pas passer inaperçue la redoutable phrase du discours du chef du Gouver nement. P. L. T. CHERCHEZ-VOUS être bien servi pour von primeur*,, fren», tUxa*, bouquet* •cerbe* et gamtturt» rte tflbte Adresses.-vota» »L>rv txt toute wa fiance VLV S e La Bu«e «AHNrton AU LITTORAL, il faut visiter le LAC AUX DAMES WESTENDE. L'endroit le plus select de 1a côte belge. Son THE, sa PISCINE et son SOLARIUM sont réputés. est un privilège des gens. vraiment bien portants, qui ignorent les dépressions»- la migraine. Ie3 maux d'estemec. du foie» des reins dont la constipation est la cause. Prenez le soir une tasse de thé SABA. vous trouverez la santé et... la joie de vivre. SABA est un mélange de plantes sélection nées et épurées, dépuratives. laxatives et diurr hé tiques. Il guérit infailliblement, sans crampes, la con stipation la plus opiniâtre. Qui prend le soir une tasse de SABA. e le matin des selles faciles et abondantes et seat heu.*eux. la reine des tisanes I boît« pour 5O tasses La boit» pour 150 tasses 7 frc. '5 frs. DANS TOUTES LES PHARMACIES Echantillon sur demande eux LABORATOIRS APPLIQUES Bue des Vétérinaires. 84bis. - BRUXELLES

HISTORISCHE KRANTEN

Le Sud (1934-1939) | 1937 | | pagina 3