Dixmude ou |,a Marine marchande Belga Verdinaso 4 LE SUD. dimanche 19 septembre 193^ La plupart de nos lecteurs auront eu l'occasion delire l'article paru la se maine dernière dans La Libre Belgi que et qui redisait peu près ce qui avait été écrit dans Le Sud du dimanche précédent. Où est le temps of il était impossible d'utiliser le mot Dinaso. sans provoquer des hurlements d'indignation. Cette fois c'est Indépendance Belge qui reprend la même thèse. Sous la plume autorisée de Guido Eeckels nous y découvrons des considérations qui intéresseront nos lecteurs, et qui re flètent assez parfaitement ce que nous écrivions il y a quelques années. L'auteur établit un parallèle entre le mouvement V.N.V. et l'organisation de Verdinaso, propos d'événements ré cents le pèlerinage de Dixmude et le Landdag du Verdinaso. Voici ce qu'il écrit La seconde quinzaine du mois d'août a été marquée .en Flandre, par deux événements importants le pèlerinage de Dixmude et le landdag du mouve ment Dinaso Anvers. II peut être utile d'examiner froide ment l'état d'esprit de ceux qui ont as sisté ces deux manifestations. A con sidérer les choses en toute objectivité, on peut dire que le public de Dixmude représente l'innombrable masse flaman de, dans ce qu'elle a de moins délimité, de plus flottant et de plus imprécis, tan dis que celui du Sportpaleis d'Anvers symbolisait assez bien cette minorité agissante chère Curzio Malaparte, cette élite populaire qui est en puis sance et en devenir en Flandre, et dont on attend toujours l'entrée dans la lice politique. une part, un assemblage hétéroclite d'individus, de groupes et de factions variées, de gens mûs par un besoin -d'extérioriser en des gestes vagues et sous le couvert de la piété et du paci fisme, un mécontentement mal défini, peut-être justifié et certainement pro fond. D'autre part .une tentative d'em boîter. de manière positive, les éléfhents de 1' état de choses actuel, c'est-à-dire le royaume de Belgique, les lois et les institutions de ce pays, dans une vaste idéologie base historique et chré tienne. Aux deux solennités des dis cours Dixmude. la contradiction Flandre-Belgique fut élevée la dignité d'un dogme. A Anvers, où l'on aurait en vain cherché un drapeau jaune et noir, il ne fut plus même question de la Flandre. On entendit, au contraire, souligner l'importance égale des fac teurs Belgique... et Hollande dans un futur bloc thiois. On y fut, de plus, té moin des résultats d'une tactique visant créer, par une discipline stricte, une constitution de cadres et toute une tech nique mûrement élaborée, les movens, sinon les possibilités d'arriver au but. Pour peu que l'on examine ces mani- nifestations de plus près encore, on note d'une part, des clameurs incohé rentes, d'autre part, des mots d'ordre positifs, des mises au point bien pré cises. D'une part, l'exaltation, dans le ressentiment et la colère, d'une nébu leuse autonomie, accompagnée d'un ex traordinaire silence quant aux moyens propres réaliser cette béatitude. D'au tre part, une franche acceptation de l'Etat de la Loi. du moins comme m—yens termes. D'une part, des invec tives bruyantes l'adresse de la Bel gique. de son gouvernement et de ses ■naines politiques. D'autre part, une minute évocatrice :dans le silence des secondes passait le souvenir d'une Reine teige. Dixmude et Anvers furent, faut-ii le dire, les fixations extrêmes de deux ten- (Suite) Le système des Conférences présente de grands avantages. Tout d'abord le chargeur a la garantie de la Conférence qui est généralement formée d'arme ments de toute première valeur. Il a plus la possibilité de contracter long terme. Il peut également charger sur tous les navires de la conférence. On lui offre des départs fréquents, assurés par des navires de toute première classe et en fin, chose très appréciable en matière commerciale, il a la certitude de pou voir obtenir au moment opportun, le tonnage nécessaire d'importants en vois. Signalons aussi que par l'unifor mité des prix de transport, il est assuré d'obtenir, de la part de tous les trans porteurs, un traitement égal. Cela sup prime d'innombrables demandes de ren seignements. ainsi que la consultation de barèmes de prix, sujet des varia tions continuelles. Mais les conférences, si avantageu ses soient elles, peuvent comporter de terribles dangers pour les pays sans marine marchande. En effet il se pour rait que les lignes de navigation étran gères s'entendent pour réunir leurs li gnes de navigation en conférence et que celle-ci n'englobe que les ports belges. Qu'arriverait-il si aucune puissante com pagnie de navigation belge n'en faisait partie Tout notre commerce maritime extérieur se trouverait la merci des décisions prises par le Comité Central de la Conférence. Un taux de fret très élevé pourrait entièrement paralyser no tre commerce d'exportation. Nous se rions, par la force des choses obligés de passer par des conditions imposées ou bien exporter nos produits par des ports étrangers, ce qui occasionnerait des suppléments de frais, ainsi qu'un accroissement des prix de revient. On pourrait objecter cela que nos dances qui se combattent de front en pays flamand. On peut, l'infini, en les comprenant ou en les déplorant, épiloguer sur les causes et le caractère du développement qu'a pris, au cours des ans, le pèlerinage de l'Yser. On pourra non moins discuter perte de vue sur la nature, le fond et les formes de la doctrine conçue par Joris van Se- veren. croire l'impossibilité de sa réa lisation. refuser d'en accepter soit les principes, soit les aspects extérieurs, ju ger utile d'en dénoncer les visées auto ritaires et autres mobiles fascistes De telles palabres sont inoffensives, et. dans les deux cas qui nous occupent, ne changeront rien la réalité des faits. D un point de vue strictement prati que. ces deux manifestations se sont dé roulées. non pas en dehors, mais la lisière de la politique. Mais l'incom mensurable mépris de M. Daels l'égard de cette réalité politique, con traste étrangement avec la méthode de M. van Severen. toute de froide réfle xion et d'activité patiente. Il nous suf fit. pour l'instant, de relever ce con traste fort significatif. Il y a quelques années peine, Dix mude était, croyait-on, toute la Flandre. Une Flandre de prière et de serments, de pacifisme internationaliste allié un nationalisme romantique et assez capi teux. Cette année, Caeskerke, on jeta des morts dans un débat inutile. Huit jours plus tard, des formations flaman des extrémistes et combien saluaient un drapeau belge. Il ne s'agit pas, ici. de choisir, de prendre parti. Nous livrons au lecteur les éléments d'une évolution, deux Momentaufnamen enregistrés quelques jours d'intervalle. Ces enregis trements laissent percevoir des voix as sez précises, qui, manifestement, se fe ront entendre. ports ne sont fréquentés que par des lignes régulières. Il y a aussi les tram- pers qui, libres d'aller où il leur plaît, après avoir déchargé leurs cargaisons dans l'un ou l'autre port, sont toujours en quête de nouvelles marchandises transporter. Sur ce genre de navigation, les grands ports exercent un véritable pouvoir d'attraction. Les conférences monopolisées devraient compter avec cet important concurrent. Cela les amène rai* abaisser leurs tarifs, ce qui pour rait rétablir l'équilibre. Dan ces con ditions, l'influence de l'armement natio nal serait fortement réduite. A exami ner la question de plus près, on con state cependant que si l'action des tram- pers étrangers peut être efficace, elle ne l'est cependant pas dans tous les do maines. D'une part, de par son essence même, le tramp est attiré par tout ce qui peut lui profiter. Si une occasion plus favorable se présente ailleurs, pour l'un ou l'autre motif, il délaisserait Anvers ou ne le fréquenterait pas avec assez d'intensité pour pouvoir faire une con currence véritable au monopole. D'un autre côté, comme ils ne remplissent pas toutes les conditions de rapidité, de sécurité et de régularité, qui sont pri mordiales dans les affaires maritimes, les navires vagabonds seront toujours privés d'une certaine catégorie de mar chandises qui devraient passer par les conditions imposées par le monopole. Sans doute les lignes étrangères ne sont-elles pas prêtes s'entendre pour nous imposer ces conditions, mais ce qui est certain, c'est qu'il est nécessaire d'avoir dans la conférence des repré sentants belges pour exercer une action éventuelle sur les frets. Il y a autre chose. L'armement belge s'est spécialisé dans l'exploitation des lignes régulières. Chez nous on ne trouve pas cette flotte de trampers véritables vagabonds de la mer qu'une entreprise intelligente dirige, comme nous l'avons dit, au gré des saisons, des récoltes, des grands travaux publics dans toutes les régions du monde. De par la situation géographique de nos ports et la direction générale de nos lignes de navigation nos armateurs cher chent surtout leurs chargements dans les ports nationaux. En agissant ainsi, ils ne sont pas inspirés par un souci de nationalisme, que l'on ne trouve pas toujours chez eux. Ils soignent tout sim plement leurs intérêts, car c'est là pour eux une nécessité vitale. Par contre les armateurs étrangers qui viennent chez nous obéissent des préoccupations contraires. Ils s'arrêtent dans nos ports pour compléter leur chargement, soit en volume soit en poids. Ils ont tout inté rêt. en cas de concurrence entre leur industrie nationale et l'industrie belge voir les commandes passer dans leurs pays d'orioine qui leurs fournissent le plus gros de leur cargaison. L'armateur étranger peut se passer de nos ports tandis que l'armateur belge ne le peut Das. Aussi, dans nos ports l'armement belge est-il véritablement le représen tant commercial et industriel de la Bel gique. Il est aussi dans nos ports, le véritable représentant de toutes nos énergies. LE POINT DE VUE INDUSTRIEL. On peut dire en général que le peu ple belge ne songe l'industrie de la construction navale que quelques jours par an .lors de l'un ou de l'autre lance ment sensationnel. Les journaux parlent alors de nos chantiers, esquissent quel-, ques détails d'ordre historique, font quelques considérations plus ou moins exactes, et puis c'est fini. Aussi le pu blic ne connaît pas toute la complexité des problèmes qui se posent dans ce domaine et ne se doute-t-il pas des e|. forts qu'il faut déployer pour faire viVr, cette industrie. En examinant les conditions requis* pour la possession d'une marine ma,] chande nous étudierons ce prohle-, d'une manière plus approfondie. Dj sons-en tout de même quelques mot dès présent. La construction navale a connu di verses crises d'évolution qui l'ont pI0 fondément influencée. Au cours de l'âg des navires en bois. l'on construisait u peu partout. On trouvait assez facile ment les matières premières nécessaires protégées par une législation intern parfois sévère. De plus, les unités n'ol frant la plupart du temps qu'un tonnag assez faible, leur construction pouvai être confiée des entreprises moyenne! tandis que le coût peu élevé de la main d'oeuvre et des matières premières n casionnait pas de gros problèmes d trésorerie. Les difficultés ont commencé au 00 ment de la construction des navires coque métallique et se sont accrues ave l'application, au navire, de la vapeur du moteur. Cette transformation a ame né un bouleversement complet de lin dustrie de la construction navale, qn l'on a vu se localiser d'abord, et se spé cialiser ensuite. Pour qu'un chantier naval puisse s développer convenablement, plusieur conditions sont requises. Il faut tou d'abord que le chantier soit situé pro ximité du minerai, celui-ci constituan une marchandise lourde et d'un tram port coûteux. Cela peut se comprend; de diverses manières. Il peut être loi des gisements, mais proximité d' port qui lui apporte les matières pre mières. Il peut aussi, comme c'est 1 cas en Allemagne être situé très lo: des mines, mais être relié celles- par des voies de navigation directes. Or ce sujet, nous sommes, en Belgique privilégiés. Tout d'abord, de par J'exi guité du territoire, nos chantiers ne son pas très éloignés de nos centres méta1 lurgiques. Il y seront bientôt reliés grâc au Canal Albert et au Canal d Charleroi. Ce n'est pas le cas en Franc ou Dunkerque est 300 km. des mine principales et Saint Nazaire 1.000 km Notre industrie a de plus acquis u tel développement qu'elle est en mesu de fournir, très rapidement toutes 1 pièces nécessaires. Il faut également que le chantier s trouve proximité des centres charbon niers. C'est également le cas en Bel gique. Nous venons de dire que ce qui ;'3 vorisait la construction du navire t bois c'était son coût relativement modi que, ce qui n'entraînait pas. pour 1 en treprendre, de difficultés de trésorerie Mais les perfectionnements apporté dans l'outillage bord des navires coût fort cher. Or, généralement, l'acheteu ne paie qu'à terme. Il est donc néce' saire que le chantier, sauf s'il dispo de capitaux exceptionnels, s'entend avec les Banques afin d'obtenir les cré dits nécessaires. Ici l'obstacle n'est pa considérable la Banque, en Belgique s'étant toujours intéressée au dévelo pement industriel. Enfin, il faut u0 nombreux personnel technique pafC que les changements de type de navire- nécessitent des études techniques pre"' minaires très difficiles et très longue'- En Belgique, nous avons ce personnel- A la première vue. le rôle industrie^ du chantier naval est rempli 9U s'agisse de commandes pour l'étranger ou de cpmmandes pour le pays. N31 en fait ik «e s'agit là que d'une -, rence. Tout d'abord, en ces temps protectionnisme et de tendance 1 autg chie. chaque pays, lorsqu'il le peut (Voir mite page 16> tes d

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