Pauvre Budget! Pour sauvar Se littoral. EN FRANCE. 4e ANNEE No 41. Hebdomadaire 50 cent, le DIMANCHE 10 OCTOBRE 1937. Pour qu'une nation soit, il faut qu'une lolidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS Piwrffawi AdnrfiufaliHw- i Ch. van RENYNGHE. 19, rue Longue de Tfcoorout, YPRES. Compte^chèouer cort.ux 003 43 Nos ainés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Nous voilà bien lotis! Nous plaignons sincèrement les officieux qui prétendent démontrer 1 excellence de l'équilibre budgétaire. Pourquoi bourrer le crâne aux lecteurs, tromper l'opinion publi que, ou du moins, tenter de la tromper, car, fort heureusement l'opinion publi que est plus intelligente que les plu mitifs de la presse officieuse... Et puis elle a déjà eu l'occasion, cette brave opinion publique, d'apprendre par cœur toute la ritournelle des arguments des obligés du gouvernement. Les économistes distingués, dont M. Van Zeeland, ont affirmé il y a cinq ou six ans que la fortune belge pouvait tout au plus supporter le poids d'un budget de DIX milliards. Les col lectionneurs de découpures trouveront quelque part pareille déclaration. Nous en sommes 1 1 milliards 318 mil lions... plus les imprévus et les impré visibles M. Van Zeeland est-il le coupable NON. Le gouvernement de M. de Man est-il le responsable 7 Dussions-nous nous faire écharper pour cette vérité, ne craignons pas de dire catégorique ment NON. C'est le système, c'est le régime, auquel les hommes ne peuvent rien qui est le seul et le grand cou pable. Non pas le régime en ce qu'il a de supposé démocratique et parlementaire, mais parce que pareil régime glisse fa talement la démagogie électorale parce que pareil régime s'inquiète in finiment plus des conséquences électo rales immédiates que de l'avenir du pays oarre que pareil régime est avant tout dominé par la peur des masses, par le conflit continuel entre le pays réel et le pays légal, par le fatras des précédents, des facilités, de tout cet Ensemble de faiblesse et de vieilleries, qui paralysent l'action des hommes les ftieux intentionnés. JSi les officieux du régime, au lieu de M taper le derrière par terre jusqu'à Jinstant où ils atteignent l'exaltation jaudative la plus pure, voulaient intel- fsemment défendre l'œuvre gouverne mentale, ils diraient Quel est l'homme qui, mieux que paul Van Zeeland, aurait pu accom plir la plus récente dévaluation. Voyez exemple de la France. Notre tech nicien a bien travaillé. Comme Ministre des Finances, M. de "*n n'a pas trop exagéré. 11 s'est mon tré plus réaliste que théoricien, et a ™8 momentanément plusieurs chapi- pes de son plan derrière le décor. Aux Affaires Etrangères M. Spaak fort habilement manœuvré, maWé difficultés continuelles provoquées N* les gardien» du sérail de 1 Inter nationale. Vandervelde et de Brouckè- !e M. Spaak a été un grand Ministre des Affaires Etrangères, n avant ait que réaliser le plan du Roi Albert, 6*0osé il v a auatre ans par de Rroque- jjMe. et il y a six ans par le Vicomte 'edinden, lors d'un Congrès de la Fé- r^tion des Cercles. (Lire la suite bas de la page 9). VII Nous voilà arrivés au terme de cette étude. La propagande est bien faite les étrangers arrivent nombreux les propriétaires et les hôteliers renoncent au coup de fusil. 11 reste souhaiter que 1 étranger se plaise chez nous, et que le séjour lui soit rendu agréable. Un jornaliste écrivait dernièrement Quoi que l'on fasse .il nous manquera toujours l'essentiel le soleil Ne soyons pas si psfMmistes, mais tenons compte de cette remarque. I! faut que l'étranger puisse se distraire, même les jours de pluie. Notre littoral est re connu pour ses concerts, ses casinos et ses salles de jeu. Heureusement les ab surdes vexations des descentes de Par quet dans les salles de jeu, appartien nent au passé. L'Etat a suffisamment pratiqué le jeu lui-même, pour qu'il ne joue pas dans ce domaine au Père la Vertu. D'après nous le jeu, entouré de certaines conditions, devrait être toléré dans toutes les villes de tourisme. Ce ne serait guère p'us immoral que les lo teries coloniales, ou les pronostics de football. Mais un second point d'une impor tance capitale doit trouver une solution immédiate la loi sur l'alcool. Le vil- légiateur étranger ne parvient pas comprendre qu'il lui soit interdit de boire honnêtement un apéritif, mais qu'il soit obligé de se faire membre d'une boîte quelconque pour vider une goutte. Disons le nettement c'est une insulte continuelle, une constante humi- Que de discours pour commenter et expliquer la chose la plus simple du monde, et que le moindre commerçant pratique chaque jour si vous cessez de travailler ou que votre prix de re vient devienne trop élevé, vous devez fatalement être battu par la concur rence. Contre cette vérité les discours, les thèmes électoraux et tout le roman tisme démocratique useront en vain leurs forces conjuguées. L'ouvrier italien et l'ouvrier alle mand, l'ouvrier anglais et l'ouvrier asiatique produisent dans des condi tions économiques plus favorables que l'ouvrier français. Ces peuples travail lent le peuple français décide de tra vailler le moins possible. Libre lui. Il en paye les conséquences. Et qu'il cesse de s'en étonner et de remplir les colonnes des journaux du lundi d'inu tiles jérémiades. La France a choisi une méthode nou velle de production la méthode du re pos. Tant qu'elle s'entêtera dans cette voie, son économie s'affaiblira. Le ci toyen français est écrasé par l'impôt dans une mesure qui eut parue invrai semblable, il y a vingt ans. Le pays au monde qui pourrait le mieux supporter le système de l'économie fermée, de l'économie nationale, en arrive une balance des comptes terriblement dé ficitaire. La France perd chaque jour un peu plus de son patrimoine natio- liation que nous subissons, quand le vil- légiateur goguenard laisse entendre que ce petit belge est incapable d'avoir la dignité de ne pas se saouler chaque jour que Dieu donne, si le législateur n'intervient pas avec une paternelle sol licitude... et des sanctions énergiques. Pourquoi interdire au littoral et dans toutes les villes de tourisme l'usage des boissons alcooliques Que dans les cen tres industriels on trouve une formule moyenne, soit. Mais il est indispensable, pour la propagande touristique d'abord, et pour notre dignité ensuite, que l'on restaure le régime de liberté complète dans tous les hôtels et cafés dont la clientèle appartient avant tout aux pays étrangers. Nous supposons que cette proposition enchantera tous ceux qui ne passent pas une semaine sans crier tous les vents leur amour pour la liberté Et d'autant plus que nous supposons que l'éduca tion du peuple est certainement com plètement achevée, depuis que presque tous les ouvriers sont inscrits dans les syndicats politiques, et que les diri geants de ces syndicats ont eu ainsi l'oc casion de parfaire leur éducation ci vique et morale. Un troisième point, plus délicat, est celui de la tenue, ou du manque de tenue sur les plages. Nous croyons que dans ce domaine il n'y a vraiment aucune mesure prendre. Le respon sable... c'est le soleil. Une bise fraîche, ou le moindre nuage font infiniment plus que dix arrêtés. Que de fois n'a- nal. Il est normal que le franc français subisse les contrecoups de cette situa tion économique, et RIEN NE FAIT PREVOIR UNE AMELIORATION DE LA SITUATION. Mais ce qui vaut la peine que l'on s'y arrête, c'est que tout ce qui se passe actuellement était prévu depuis dix ou quinze ans, que tous les esprits avertis ont décrit avec précision la courbe des événements. Il n'est pas question de prétendre que les événements aient sur pris les hommes. Les causes étant con nues, les effets devaient se produire. ET RIEN N'A ETE TENTE POUR QU'ILS NE SE PRODUISENT PAS. C'est bien ce qu'il y a de plus ef frayant dans la vie des collectivités c'est cette contradiction perpétuelle en tre la science et l'action. Les hommes savent ce qu'ils doivent faire pour le bien, et agissent ou laissent agir dans la voie qui doit fatalement conduire au mal. Le franc français est 97. Il n'y a aucune raison pour qu'il ne soit pas dans un mois 90, et la fin de l'an née 75. Seul un redressement complet de l'économie française pourra enrayer cette chute. Or ce redresement écono mique se heurte des idéologies telles que le redressement n'est possible que par la violence. Les événements suivent logiquement le cours que nous avions prévu depuis quatre ans dans LE SUD. En dehors de la raison il n'y a point de salut. vons-nous pas remarqué que ce sont particulièrement les étrangers qui expo sent des anatomies, qui nous portent croire que l'homme est l'animal le plus mal fichu de la création I La seule solution nous paraît être la suivante Les plages du littoral de vraient, d'après leur clientèle actuelle, être classées en deux catégories, dé nommées, par euphémisme, les unes plages de famille et les autres re nommées pour leurs bains de soleil s» A chacun selon ses goûts. Mais du moins le villégiateur étran ger saurait quoi s'en tenir. Les pla ges de famille prendraient les mesu res de police qui s'imposent, et feraient venir, d'un lieu civilisé, une police de saison, qui veillerait appliquer avec politesse les règlements en vigueur. Et les autres se borneraient limiter la plage les ébats naturistes. Insistons sur ce point ce n'est pas sur notre littoral que les bains de so leil ont été inventés. Si nous faisons de la propagande l'étranger en faveur de notre littoral, nous n'avons qu'à nous incliner devant les habitudes prises dans ces pays, où l'on applique volontiers la devise Honny soit qui mal y pense. Un dernier point, essentiel. Ne trans plantons pas, de grâce, nos querelles politiques au littoral N'avons-nous pas vu dans la presse de gauche cette pro position aussi ridicule que déplorable c Pourquoi ne pas créer une plage socia liste Et puis une plage libérale, et une plage catholique, et une plage Vlaamsch sprekende, côté d'une plage Vlaamsch voelende, sans oublier la pla ge rexiste, et, dans un coin retiré le camp communiste. Pas des ces foutaises-là au littoral, n'est-il pas vrai Espérons que Le Peuple qui imprima cette sottise ne recommencera plus. Si le littoral est empoisonné par la politique, où devra- t-on finalement trouver un endroit pour se reposer de la bêtise humaine 7 Et corollaire que l'on ne choisisse pas les mois d'été pour faire de l'ex hibitionnisme linguistique. Nous esti mons que l'industrie touristique bien organisée devrait pouvoir se retourner contre ceux qui nuisent ainsi la vie économique d'une région, et s'en re tournent par après dans leur village na tal. Où cherchent-ils le droit de nuire ainsi l'intérêt commercial d'autrui Pas de politique, pas de question lin guistique au littoral. Pas de meeting* au littoral, de quelque parti que ce soit. Rien qui puisse heurter les conviction* de nos concitoyens, ou des étrangers. Et, de nouveau comme corollaire, rien dans l'attitude des étrangers qui puisse froisser d'autres villégiateurs. Et pour terminer souhaitons que le* Belges au littoral donnent par leur maintien, leur correction et leur poli tesse l'impression que notre peuple est délicat, civilisé et digne d'estime. A créer cette illusion se formera peu peu une habitude. Demandons no* amis, et tous les flamands de faire du littoral, cette chose neuve originale et exquise l'école du gentleman fla mand C. V. R.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Sud (1934-1939) | 1937 | | pagina 1