Houscron
La voiture
avenir
GARAGE NATIONAL
6 cv
9 cv
La voiture qui consomme le moins
TRACTION AVANT
Prix partir de 26 900 fr.
LES BEAUTES DU REGIME
A MOUSCRON.
LE NOUVEAU MONDE
DIX ORPHELINS-..
VIE DE BOHEME.
CI
QUINCAILLERIE GENERALE
J V A V QPSTAL DECCENE
Grand-Place, MOUSCRON. Tel. 93.
La phis importante de la région. r Traiie toutes les branches Ménage,
Bâtiment, Outillage, Poêterie.
L'HUISSIER...
HERSEAUX
LICENCE ADLER
•I quatre roues Indépendantes
SIGNIFIANT
Suspension Idéale
Tenue de route incomparable
Maximum de sécurité
29 Rue, des Chiens YPRES Téléphoï^TSo
LE SUD, dnwKhe.2 jepvi* 1933.
Au temps de- la prospérité, c'est-à-dire
lorsque les travailleurs belges pouvaient en
core librement aller gagner leur croûte en
France, la population de Mouscron s'accrois
sait annuellement d'un millier d'âmes.
Attirés par l'appât des gros salaires et des
allocations familiales des usines du Nord
de la France, les ouvriers flamands s'en ve
naient en masse, habiter les communes voi
sines de la frontière.
Cest ainsi que Menin, Mouscron, Her-
seaux, Reckem, etc... ont connu, pendant
les quinze années qui ont suivi la guerre, une
période ascendante extraordinaire. Pour don
ner abri tout ce monda, des quartiers en
tiers d'habitations nouvelles sortirent de
terre.
Dès 1935, nous avons, dans l'hebdoma
daire Rex dénoncé, toutes preuves uti
les l'appui, la lourde faute commise dans
ce domaine de la main-d'œuvre frontalière,
au lendemain de la guerre, par nos gouver
nants et par les politiciens régnants. 11$ fi
rent tout pour accentuer cet afflux anormal
de population aux abord de la.frontière. Ils
ne virent pas, ou ne voulurent pas voir
que ces milliers de bras de chez nous créaient
l'étranger, notre porte, une richesse im
mense dont nous ne ramassions guère, en sa-
Ilaires, que de maigres miettes.
Jamais non plus, non politiciens ne son
gèrent qu'un jour pouvait venir où tous ces
travailleurs déracinés. sgraie&c, par la vQloyité
ou le caprice du patronat ou du gouverne
ment français, refoulés sur notre sol, réduits
l'inaction et la misère sans remède...
Cependant, c'est ce qui est arrivé.
Nous connaissons l'excuse des coupables
Personne n'aurait pu prévoir...
Eh bien, si, il fallait prévoir
Mais, pour cela, il fallait être soucieux de
l'intérêt du pays et de la dignité ouvrière,
autrement que ne l'étaient ces politiciens
bornés et dont les seuls mobiles d'action
n'ont jamais été que l'électoralisme démago
gique :e plus plat et le profitariat le plus
consciemment organisé...
Eh oui. cette masse de nouveaux arrivants
venaient grossir avantageusement le corps
électoral et la clientèle non moins précieuse
des svndicats. mutualités et autres coopéra
tives, commencer par celles du bâtiment
Alors...
C'est ainsi que naquit, entre autres quar
tiers ouvriers, la toute jeune et pauvre pa
roisse du Nouveau-Monde
Greffé au flanc de Mouscron-Centre, le
Nouveau-Monde s'étend sur plusieurs ki
lomètres carrés, jusqu'aux abords du quar
tier historique de Risquons-Tout.
C'est un type bien caractérisé de cité ou
vrière.
En aépit de la monotonie architecturale
de ses longues files d'habitations nouvelles
et fort simples, k Nouveau-Monde apparaît
sous des dehors relativement coquets.
...De-ci, de-la, une épicerie, un café, un
boucher. Les rues, pavées avec soin, sont
bordées de larges trottoirs clairs et propres.
Rien, dans les apparences extérieures ne vient
révéler même un soupçon de pauvreté ni de
misere
Et pourtant...
Derrière ces façades nettes et nues, que
de drames vécus au fil des jours Que de
détresses et de désespoirs hantent ces hum
bles logis, sous le voile discrètement trans
parent de ces lones rideaux impeccables
Dans certaines rues, on compte sur les
doigts les foyers où l'homme est encore au
travail Presque tous chômeurs. Presque par
tout, il y a des enfants
Les œuvres charitables de tout genre sont
impuissantes secourir tant de malheur. Le
Service social local, oui fait cependant bien
les choses, arrive tout juste soulager qua
rante familles, alors qu'il en faudrait aider
an moins quatre cents.
Jean-Baptiste Yandersteene était un mo
deste ouvrier de filature. 11 s'était fait bâ
tir par la Société Nationale des Habitations
Bon Marché une petite maison, sise rue du
Caster. Courageux la besogne, il gagnait
peu près de quoi élever honnêtement sa
nombreuse famille. C'était en 1931...
Quatre ans plus tard, après une longue et
coûteuse maladie, le pauvre hoçnme se mou
rait. L'aînée de ses dix enfants n'avait pas
15 ans...
On imagine la détrese de la malheureuse
veuve
Son calyaire allait commencer.
Coup sur coup, le pauvre foyer connut de
nouvelles épreuves. A quelques mois d'inter
valle fin 19:35 et début 1(936 deux
de ses petits, l'un de huit mois, l'autre de
douze ans, meurent victimes, sans aucun
doute, du maqquc de soins et des priva
tions qui sont le pain quotidien de ce foyer
martyr. Le 2 novembre 1935, jour des
Morts 7 mois après la mort du père
la malheureuse mère avait encore donné le
jour...
On imagine ce que furent les mois qui
suivirent, jusqu'aujourd'hui. Traînaillant
par les rues de la ville en quête de leur pi
tance, la femme et ses mioches n'ont d'au
tre ressource que d'implorer la pitié. Le pe
tit Henri, 10 ans, est gravement malade. Le
dernier-né, la petite Suzanne, n'est pas
mieux.
Heureusement la grande travaille
présent dans une filature de coton Tour
coing. Son petit salaire de 83 francs par se
maine vient doubler les ressources de la ni
chée (90 francs de l'Assistance publique).
Au début de cette année, la pauvre veuve
crut un instant pouvoir desserrer l'étreinte
de la misère malgré sa détresse, elle avait
trouvé se remarier. Le salaire d'un hom
me, pensa-t-elle, ce sera toujours un peu plus
-"y.Tu-xx - n- - I il.1 1 1 H
de pain pour mes petits. Hélas...
A peine marié, voilà l'homme chômeur. La
misère est plus noire encore que par le pas
sé. La vie en commun devient intenable,
l'homme s'en va... Et la femme, sa femme,
attend une nouvelle fois famille
rKÛÊÊà
13 décembre 1937.
Depuis dix jours, l'enfant est là... La
mère vient de se rendre l'église, faire ses
relevailles. On frappe la porte la police
et un huissier.
Et c'est l'incroyable, la révoltante SAISIE-
EXECUTION.
Une table, un feu en fonte, six chaises,
une armoire et... la machine coudre. Tout
cela, pour que le fisc, instrument inhumain
d'un régime sans entrailles, recouvre les im
pôts dûs par le mari défunt 700 francs.
Nous nous refusons écrire les mots qui
nous sont échappés, quand nous est tombé
entre les mains le papier de l'huissier...
«PROCES-VERBAL DE SAISIE-EXECU
TION au nom de S.M. le Roi des Bel
ges, la Loi et la Justice Qu'on nous le
pardonne, mais, quand nous avons lu ça,
nous avons dit Salauds
Et nous avons mordu sur nos lèvres, pour
ne pas proférer de mots pires, quand nous
avons songé que dans ces pauvres meubles
saisis au nom de S. M. la Roi des Belges,
la Loi et la Justice», il s'en trouve qui fu
rent achetés avec un billet de mille, apporté
voilà bientôt trois ajis> 1a veuve éplorée;
par... la Reine Astrid,
Toucher ces objets Nul q'jt tou
chera Ni le fisc, ni personne Ils sont sa
crés, comme les souffrances de la femme et
des gosses et comme le souvenir de la Reine
Astrid.
Bas les pattes
Vos 700 francs, fisc, ne vous en faites pas,
on vous les paiera
G. VAN HOUTTE
Les dons, pour venir en aide cette pam-
vre famille, doivent être versés au C.C. Post.
2382,47 IGhislam Van Haute, rue dm Lu
xembourg, Mouscron
Ils seront transmis au S S. de Rex-Mous
cron.
ETAT-CIVIL
Naissance
Ghislain Brul, rue de la Montagne, 230
Publications de mariage.
Jules Dujardin, propriétaire, et Jeanne
Cau, s.p. Tourcoing. Joseph Dewinter,
coiffeur, et Bernadette Tiberghien, soigneuse
Luingne. Cécar Vanhaurte, rattacheur et
Irène Cusse, ouvrière de fabrique Obourg.
Mariage
Moïse Lézi, Leers, et Gabrielle Delabie.
Décès
Ursule Vanhaesebrouck, 84 ans, s.p.
du Petit-Tourcoing, 10
Van der Bauwhede Fes