I
le mépris
du mérite.
L'Enseignement technique
Westflandrr.
Les folies de
la santé
LE SUD
5me ANNEE No 2
Hebdomadaire 50 cent, te numéro.
DIMANCHE 9 JANVIER 1938
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se
cristallise dans la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT, FIN 1938 VINGT FRANCS
Diwitea Aitiidahlimli," i. Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de IVoneet, YPRES. Compte-chèques
1003.43.
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Ignoré si pas méconnu, Raoul Ja-
cobs vient de mourir Ostende. Le
Passeur d'hommes s'est éteint
71 ans. On a écrit un livre célèbre qui
retraçait l'héroïsme quotidien de celui
qui, avec un patriotisme ardent, s'ex
posa pendant des mois et des mois en
faisant passer ila frontière par ses con
citoyens. Après ce livre des cinéastes
créèrent un film. Dans celui-ci il n'est
même plus rendu hommage au héro6.
Celui qui s'était sacrifié pour le pays
n'eut même pas la consolation de voir
son pain assuré. Une faillite bancaire
avait englouti son avoir. Les pensions
de vieillesse des héros n'intéressent pas
les politiciens la comparaison leur se
rait trop fâcheuse
Mais la stupid? machine administra
tive qu'est l'Etat, qui se montre si éco
nome lorsqu'3 s'agit de récompenser
les bons serviteurs de la Patrie, n'a
même pas songé gratifier Raoul Ja-
cobs d'une distinction honorifique
Tout au plus une Croix civique de 2me
classe.
Voyez-vous, un exemple pareil est
le plus évident critère de la totale dé
cadence d'un régime. Des ordres de la
Couronne et des Ordres de Léopold, il
en pleut, mais condition qu'ils ne si
gnifient rien. Ce ne sont, tout pren
dre, que des doublures de la carte d'i
dentité. Pour un nombre déterminé
d'années de service une décoration
cinq ou dix ans de plus, et vous obte
nez une promotion. D faudrait avoir
tué votre père et votre mère pour ne
pas être décoré
Si vous êtes cassé, renvoyé de l'ad
ministration, vous recevez en quittant
votre poste une promotion dans les
ordres nationaux. Si vous avez été dé
puté pendant deux sessions vous êtes
automatiquement dans l'Ordre de Léo
pold
Mais si vous avez risqué votre peau
la Patrie, ri vous avez soixante-
quinze d'invalidité, ri vous avez tous
vos chevrons de front, ce n'est vrai
ment pas la peine de vous décorer
Jue vous ayez pendant l'occupation
ennemie pactisé avec l'envahisseur, que
vous soyez amnistié et que, devenu
onctionnaire, vous restiez un nombre
déterminé d'années un parfait rond de
cuir, et votre décoration est assurée.
Un régime anonyme, veule, anémié
est incapable de distinguer |e vrai mé
rite. Alors 3 vaut mieux suivre des rè
gles aveugles et imbéciles personne
ne peut discuter Voyez-vous que l'on
décore en dehors de ces règles un ca
tholique... U faudrait aussitôt décou-
en compensation un libéral et un
ite. Et vice-versa.
Alors autant ne pas y commencer,
laisser aux héros véritables la con-
Lation de n'avoir pas été honorés
Ainsi, comme toujours ,les héros
rouvent qu'ils appartiennent une ca-
orie supérieure de citoyens.
C. R-
Un certain Vandenberghe d'Ostende, au
cours d'un congrès socialiste sur l'enseigne
ment a déclaré que les socialistes devraient
tout mettre en œuvre pour arriver la dé-
cléricalisation de l'enseignement technique.
Et ce brave homme, car nous ne suppo
sons pas qu'il y ait méchanceté de sa part,
de prétendre que les catholiques n'ont qu'un
seul et unique but miner l'enseignement
officiel au profit de l'enseignement libre.
Si cet homme, certainement infecté du
microbe électoral, pouvait raisonner en toute
liberté d'esprit, il admirerait et applaudirait
l'effort accompli par les catholiques en fa
veur de l'enseignement technique. Car ceux-
ci, quand ils créent une école, commencent
par y mettre de leur poche. Ils ne deman
dent l'Etat qu'un subside partiel. Ce en
quoi nous leur donnons entièrement tort.
Tous les Belges étant égaux devant la loi,
les professeurs de l'enseignement libre ont
un droit aussi complet leurs traitements,
et les élèves l'édification et l'entretien
des locaux, que ceux qui s'offrent le pri
vilège injustifiable de tout faire payer par
le contribuable, sous prétexte que leur en
seignement est officiel.
Une seule solution équitable, et par con
séquent rejetée par les socialistes une
seule solution libérale, et par conséquent
rejetée par les libéraux, consisterait ce
que tous les enseignements, toutes les éco
les soient libres, sous un contrôle général
de l'Etat.
Mais les libéraux étant sectaires, et les
socialistes préférant de beaucoup utiliser
leurs ressoures gaver des créatures, sont
tous deux incapables de consentir, par esprit
de charité, et pour le bien du peuple, les
sacrifices qui furent de tout temps la carac
téristique de la charité chrétienne.
Où sont les conseils provinciaux ma
jorité de gauche qui accordent des subsides
aux écoles libres Et cependant, si nous
ne faisons erreur, la majorité de Westflan-
dre accorde des subsides, par exemple
Ostende, où nous ne croyons pas que la
Ville use de réciprocité l'égard de l'en
seignement libre
Tout ceci pour vous demander, cher ci
toyen, un peu moins de violence dans vos
propos. Il est vrai que la sincérité et l'exac
titude de vos affirmations pourraient nuire
votre carrière et l'estime que peut vous
porter le Parti Ouvrier belge.
Avant la science financière, avant la scien
ce économique et même avant l'art de la
politique, c'est la science historique qui doit
être le souci constant et la base essentielle
de la formation des hommes qui prétendent
diriger le peuple. Le hasard électoral leur
a conféré un mandat, et ce devrait être pour
la plupart des élus le début d'une étude
sérieuse et approfondie de la vie commu
nale de leur cité, de la vie provinciale de
leur région et de la vie nationale de leur
patrie.
Rien n'est plus curieux, et ne sera pour
les générations futures un plus parfait su
jet de mépris et de profonde pitié l'égard
de notre époque, que cette perpétuelle im
provisation et cette constante ignorance des
lois historiques qui caractérise la démocratie
politique.
Un fait est reconnu le fils d'un parfait
artisan possède naturellement le sens du
métier et l'enseignement technique porte
chez lui ses meilleurs fruits. A travail égal
le rendement est meilleur. De même pour
tous les métiers la connaissance de celui-ci
est l'objet des soins les plus assidus de la
part des techniciens. La perfection est plus
facile atteindre quand la tradition lui vient
en aide, et que l'expérience des autres s'a
joute au génie propre de l'artisan.
D'ailleurs dans toutes les sciences il en
est ainsi. Que dirait-on du savant qui préten
drait rejeter toutes les connaissances acquises,
et voudrait refaire lui seul le long chemin
parcouru dans la voie de la découverte
Une seule branche du savoir humain suit
cette curieuse école de l'ignorance totale, de
l'homme sans formation et sans préparation
du simple jeu des circonstances et du hasard.
Et cette branche est de toutes la plus com
plexe et la plus périlleuse. C'est l'art de me
ner les hommes, de guider leur action et
de freiner leurs passions. C'est l'art de con
duire un peuple selon son passé, ses tradi
tions, sa psychologie, ses mœurs, et tous ces
impondérables qui font que dans notre beau
pays de saine et vieille civilisation les hom
mes d'une cité différent étrangement de
ceux qui habitent peine quelques lieues
de distance.
La politique est remise entre les mains
d'ignorants, de démagogues, de pauvres hé
ros qui ne distinguent que fort peu de chose
au-delà des rentrées syndicales Aucun sens
de la grandeur aucun appel aux forces
prestigieuses de l'histoire. Le sens matéria
liste le plus immédiat préside toute leur
action.
Et cependant en cette terre d'élection de
la grandeur historique qu'est la Westflan-
dre, comme tout se comprend et s'explique
par notre long et glorieux passé. Notre pro
vince est bien une région, ayant sa psycholo
gie propre, sa vie historique. Ne faut-il en
donner qu'un exemple assez récent. Rappe
lons ces curieux Etats-Généraux, ou cette
Assemblée de la West-Flandre, qui se tint
Ypres de 1789 1794. Nous en repar
lerons dans le prochain numéro.
C. R.
r AiTFA A.NKr»NCF.S DANF
99
Au cours d'une polémique de Presse, 3
a été affirmé qu'il n'y avait pas inflation de
fonctionnaires ce département.
Le budget ordinaire de 1938 révèle cette
inflation, puisque les dépenses de personnel
sont presque doublées 11.387.666 au lieu
de Frs. 6.921.725 augmentation de Frs.
4.465.941.
Les dépenses de matériel passent Frs.
4.371.368 au lieu de Frs. 1.572.368.
Les subsides et subventions passent de
3.306.381 8.204.845 augmentation de
Frs. 4.898.464.
Les dépenses de prévoyance sociale, d'as
sistance judiciaire de bienfaisance et d'hygiè
ne passent 49.010.070 contre 39.425.470
augmentation de Frs. 9.585.0000.
Les secours restent inchangés Frs. 5.30O.
Les travaux et acquisitions restent fixés
Frs. 2,000,000.
Les dépenses diverses passent de Frs.
95,000 Frs. 245,000 augmentation de Frs.
150,000.
Le budget prévoit, art. 2, une dépense de
Frs. 3.558,884 pour les tiaitements des fonc
tionnaires etc, de 1 administration centrale
contre Frs. 2.409 389.
Les indemnités pour prestations spéciales
(primes) l'Administration centrale passent
de Frs. 65,500 Frs 179,000.
Les indemnités pour prestations spéciales
du Conseil supérieur de l'Education physi
que passent de Frs. 28.000 Frs. 564 mille.
Art. 10. les fournitures de bureau pas
sent de Frs. 200 mille Frs. 300 mille.
Indice de l'inflation de la bureaucratie.
Art. 13. Les frais de route et de sé
jour passent de Frs. 870 mille Frs. 1.627
mille.
Les Commissions relevant du département
s'en adjugent Frs. 345.000
Art. 17. Subside l'Office d'identi
fication de l'agglomération bruxelloise Frs.
110.000. Subsides des Offices d'identifica
tion créer dans le pays, y compris l'Offi
ce central d'identification Frs. 300.000, en
majoration de Frs. 220.000.
Pourquoi l'Etat doit-il subventionner un
Office d'identification qui a pour but de
combattre l'exploitation des institutions of
ficielles et des œuvres d'assistance privées et
éviter les doubles emplois (sic voir Ré
pertoire des œuvres publié par l'Office d'i
dentification p. 181) puisque le programme
du ministère est précisément de coordon
ner, c'est-à-dire d'éviter LUI-MEME ces
abus
Pourquoi surtout subsidier un office
d'identification de l'agglomération bruxel
loise et créer en même temps un Office
Central. Est-ce que ce dernier ne peut com
prendre tout le travail
Art. 20. Les dépenses de prophylaxie
générale, vulgarisation de l'hygiène, études,
enquêtes, cours de perfectionnement, subsi
des, dépenses diverses passent de Frs. 13.750
millions 18.250.000.
La justification dit qu'il s'agit de re»-
forcer l'armement sanitaire du pays.
Comme vulgarsation voyez la parodie
(Voir suite en 2e page)