Redressement Maurice Damoiseaux Ypres-Roulers Westflandre 5e ANNEE No 4. Hebdomadaire 50 cent, le DIMANCHE 23 JANVIER 1938 Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans la volonté du pouvoir. I 19, rne Longue de ABONNEMENT, FIN 1938 VINGT FRANCS Ch. van RENYNGHE, 1003.43. I Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Les Français auraient-ils compris Le cabinet Chautemps numéro quatre est tout différent du cabinet Chautemps numéro trois. Il n'est plus de Front Po pulaire, tout en n'ayant pas officielle- îent rompu avec cette liaison dange- îuseL'axe gouvernemental se dé- »lace vers le Centre, et l'espérance naît le voir la France poursuivre une poli- )ue sociale, certes, mais en tenant compte des réalités économiques. Il serait ridicule, cependant, de se faire trop d'illusions. Car il ne faut pas perdre de vue que les Sarraut, les Da uber, les Frossard, les Cot etc... ient considérés comme des éléments (trémistes dangereux.au moment où Edouard Herriot faisait figure d'hom me de gauche très avancé On nous parle en Belgique de glis- ement gauche Il suffit d'aanlyser cours de la politique française pour Comprendre tout le danger qu'il y a l'engager sur cette pente. Toute la poli tique française a été obsédée par cette pensée pas d'ennemis gauche Et de concessions en concessions la France cri est arrivée au gouvernement Léon Bkim et l'expérience du Front popu laire, qui a ruiné la France en l'expro- jjrrnt de cinquante pour cent de son vo;r par la chute de sa monnaie. La démoralisation et la négation du prin cipe de l'autorité ont eu, d'autre part, comme conséquence immédiate la chute |ertigineuse des possibilités de rende ment du travail français. Nous voilà devant une France appau- ie. anémiée. Le redressement est-il jssible Les précédents historiques i>nt nombreux, mais dans le domaine îité de la politique. Il ne s'agit plus faire de la bonne politique, comme temps du Baron Louis, pour faire de I bonne finance 11 faut essentiellement adapter aux lois économiques, qui ne renaissent aucun compromis. La pré féré des lois économiquês est celle de production, du prix de revient de la -^-oduction. Que l'on s'offre toutes les itaisies sociales, soit. Mais qu'alors on s'étonne pas de voir s'effondrer les ibilités économiques d'un pays. Ici logique, çeule, triomphe. Nous sommes convaincus que tous les rigeants du Front Populaire, en de- des professionnels du chambarde- ent, les communistes, ont acquis au p-jvoir les mêmes notions saines. Ils it, hélas, prisonniers de leur propre tmagogie. Ils sont prisonniers des [éories qu'ils ont prêchées la foule, sent esclaves des moyens déloyaux 'ils ont utilisés pour satisfaire leurs ibiti.ons et leurs appétits. Et mainte nant, s'ils ont une conscience, ils doi vent comprendre, avec quel remords, 1| mal ou'ils ont fait leur pays. I Via*,s, jusqu'au bout, ces politiciens porteront beau. Ils continueront pé- rt, la tête haute. Et, après tout, la mûère de la France est toute relative, pf ;squ'ils ont acquis, pour eux, les h on- M. Maurice Damoiseaux fut un grand citoyen. En qualité de Gouverneur de la province du Hainaut, M. Damoiseaux a rendu d éminents services son pays. 11 méritait d'être cité en exemple tous ses collègues, et je ne crois pas qu'il soit possible de concevoir un plus bel éloge 1 adresse d'un gouverneur, que de le comparer M. Damoiseaux. Nous avons eu l'occasion d'apprécier toute la pondération, la clarté d'esprit, la jeunesse d'intelligence de l'ancien gouverneur du Hainaut, dans des com missions d'études de la Réforme de l'Etat. Jamais nous n'avons ressenti avec plus de tristesse toute la médio crité et l'infériorité du régime politique actuel, qu'en entendant cet homme d'expériences nous énumérer les réfor mes urgentes et indispensables qui s'im posaient, mais en ajoutant qu'il y avait fort peu d'espoir de faire admettre ces réformes par les comitards de la poli tique. M. Damoiseaux, Gouverneur du Roi, sut administrer sa province, sans jamais obéir des préoccupations politicien nes. Que de Ministres du Roi pour raient, avec une complète humilité, prendre leçon chez ce grand gouver neur Tous les Belges doivent de la recon naissance Maurice Damoiseaux. A certains moments, quand le pouvoir central perdait la tête, et que la ra caille internationale, exploitant la masse ouvrière, provoquait des troubles dans le Hainaut, le pire eût été craindre, si un homme de devoir ne s'éait trouvé dans le Hainaut, qui prît sur lui de maintenir l'crdre. sans se soucier de la pusillanimité de la rue de la Loi. Bru xelles se montra fort morfondu de la leron. Mais en 1936 une fois de plus, Damoiseaux prit sa revanche la re vanche de l'homme intègre, droit, loyal et patriote. Nous nous inclinons avec respect de vant la mémoire de Maurice Damoi seaux, et nous souhaiterions qu'un his torien de la compétence et du talent du Comte Louis de Lichtervelde, réu nisse au plus tôt les éléments d une bio graphie de ce grand gouverneur. L'ex périence politique du Comte de Lich tervelde ajouterait une grande valeur ce livre, et pour tous ceux qui souhai tent. par une décentralisation de la vie administrative, voir résoudre de nom breux problèmes de la vie administra tive voir résoudre de nombreux problèmes de la vie nationale, ce serait l'occasion de trouver les éléments essentiels d'une thèse, qui serait le fruit de la vie, de l'expérience et d'une haute conception du devoir. C. v. R. neurs, les places consulaires et les avan tages qui y sont attachés. Après nous, la fin du monde, n'est- il pas vrai, M. Léon Blum C. v. R. Les députés triomphent. Ils sont au comble de la joie le mal est fait La solution politicienne et imbécile est adoptée au lieu d'établir d'excel lentes relations entre Ypres et Roulers, en maintenant 16 lignes d'autobus et en ajoutant trois trains légers ou trois Michelines qui accompliraient, selon un excellent horaire proposé par M. Le- mahieu, l'itinéraire Ypres-Roulers en quelque vingt minutes, on nous flanque sept brouettes et on réduit les lignes d'autobus de 16 CINQ. Or pour l'industrie et pour l'agri culture les lignes d'autobus sont indis pensables. Leur succès en est la preuve irréfutable. Le Ministère des Transports annonce d ailleurs qu'il va, sur tout le réseau, veiller appliquer sur toutes les petites lignes, une coordination rail-au- tobus, en donnant plus d'ampleur aux autobus. La ligne Ypres-Roulers est, les chiffres l'attestent, une expérience con cluante. Et c'est cette ligne-là que l'on démolit, parce que des politiciens en dé lire l'ont décidé Il vaut la peine que nous nous attar dions sur cette question. D'autant plus que c'est l'illustre Edgard Missiaen, qui a monté toute cette affaire, et que ce bonhomme a eu le culot de faire cette semaine une interpellation la Cham bre sur le redressement économique de la région d'Ypres Nous le savions primaire, mais nous le pensions habile Il ne l'est même pas, car le voici pris la main dans le sac. Donc Missiaen, jouant la comédie parlementaire, interpelle le Ministre des- Affaires Economiques sur la situation économique dans l'arrondissement d'Ypres. Il prétend que de nouvelles industries doivent s'installer dans la ré gion que le gouverneur doit prendre des mesures favorables et consentir des dégrèvements fiscaux aux industriels qui s'établiraient dans la région. Et un tas d'autres bobards de la même facture. Nous disons bobards, parce que nous voici précisément devant un cas précis, ce qui vaut infiniment mieux que des discours de démagogue. C'est l'usine Vansteenkiste. Lors d'une enquête ju diciaire, il y a auelaues mois, nous avons appris que M. Missiaen était in tervenu et avait fait le matamore en tant que défenseur des ouvriers Com ment La justice osait agir et peut- être paralyser la marche d une usine, quand il faut tout faire pour encoura ger les pionniers de cette affaire Il nous sera peut-être donné de dévoiler un jour les raisons véritables de ce zèle du député proiétarien pour voler au se cours de certains industriels. Quoiqu'il en soit Edgaid Missiaen fit la belle jambe, et prit des airs avan tageux. Il fallait défendre les travail leurs de chez Vansteenkiste. Aujour d'hui les mêmes travailleurs ne rece vraient plus Missiaen avec les mêmes sourires Ils comprennent avec quel (Voir suite page 12) III. (I) La convocation de l'Assemblée de la Westflandre en 1 789 ne fut pas une conséquence directe du 14 juillet 1 789. Il est bon d'en tenir compte. Le mécon tentement était grand dans nos provin ces cette époque. 11 existe aux archi ves du Royaume Bruxelles de très intéressants dossiers dans lesquels nous retrouvons les doléances de nos popu lations et les requêtes faites au Souve rain. Nous en reparlerons un jour. Le Magistrat d'Ypres avait pris l'ini tiative d'inviter les administrations de la Westflandre Ypres, l'hôtel de ville, le 17 mai 1787. Il s'agissait com me le rappelle Ernest Vandenpeere- boom dans une excellente étude, de délibérer ensemble si les circonstances ne seraient pas favorables, pour, par représentation, faire Sa Majesté des réclamations. Nous n'avons pour le moment, sous la main, aucun document ayant trait cette réunion. Les délé gués siégèrent une vingtaine de fois l'Hôtel de Ville d'Ypres du 23 mai au 30 décembre 1 787. Le seul objet de ces réunions fut de rédiger le Canier des Revendications et non pas de constituer une assemblée provinciale. C'est, du moins ce qui résulte des recherches d'Ernest Vandepeereboom. Cet historien, cousin de M. Alphonse Vandepeereboom, a eu l'occasion de collationner la collection imprimée de l'Assemblée avec un manuscrit qui se trouvait en 1 865 fentre les mains du no taire J. J. Ghesquière Gand, petit- fils de M. Ghesquière, Conseiller-Pen sionnaire de Menin et Membre de 1 As semblée. Il serait fort utile de retrouver les traces de cette collection de cinq volumes. La Bibliothèque de la Ville d'Ypres possédant les collections impri- i-i^e* il serait d'une grande utilité d'y joindre, selon le vœu émis par Ernest Vandepeereboom en 1865, la collec tion Ghesquière. Nous serions fort re connaissants nos lecteurs s ils pou vaient nous aider retrouver ces ma nuscrits. Les réunions de 1787 n aboutirent qu'à une interpellation au pouvoir central. Des délégués se rendirent Bruxelles, et... accompagnèrent Vien ne les députés des Etats des autres pro vinces. Quels furent les résultats de ce» démarches Des chercheurs pourraient les trouver dans les nombreux docu ments que l'on possède sur cette pério de aux archives du royaume. Qui par ticipa aux travaux de ces conféren ces nous l'ignorons. Nous savons ce pendant que le clergé n'avait pas été convoqué, mais qu'il se présenta en juillet 1 787, pour assister la réunion. Les délégués de la Westflandre passè rent outre l'opposition du magistrat d'Ypres et admirent les députés du clergé, mais sans voix délibérative. Ce qui déplut fortement l'autorité cen trale, et le 4 mars I 788 les députés de (1) Le Sud des 8 et 15 janvier.

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