La vie bruxelloise
«LE MUSEE DE GUERRE DU SAILLANT»
BILLET BRUXELLOIS
LA FIN DU REGIMENT
DES LANCIERS
A LA CHAMBRE DE COMMERCE
DE THIELT
Bonjour, Monsieur
Avez-vous visité les Musées en ville?
Commencez par
vous serez si agréablement surpris que vous désirerez en visiter d'autres - - TOUJOURSJDU NOUVEAU
LE MUSEE DE GUERRE DU SAILLANT EFYPRES ENTREE RUE DU VERGER.
Ce 9-3-38.
Nous ne nous attarderons pas aux
détails des émouvantes cérémonies qui
ont marqué les derniers jours de ce beau
et valeureux régiment. Les quotidiens
en ont narré tous les détails. Cet évé
nement, coïncidant avec l'anniversaire
de la bataille de Reigersvliet, était, d'au
tant plus poignant, pour les anciens de
l'armée de campagne.
Personne ne nie que les armées mo
dernes demandent un équipement s'in-
spirant des derniers progrès réalisés, no
tamment dans le domaine de la motori
sation. Fallait-il pour cela sacrifier com
plètement les régiments de cavalerie
Dans ce domaine comme dans tous
les autres, il. faut que notre gouverne
ment fasse preuve d'imprévoyance et
passe constamment d'un excès l'autre.
Il y a quelques années peine, l'ar
mée belge était en retard sur toutes les
autres armées du continent et nous nous
rappelons les sarcasmes de certains con
frères, l'occasion des revues annuel
les. pour les méthodes archaïques tou
jours en honneur.
Un beau jour, tout fut chambardé.
On motorisa Aujourd'hui, on motorise
outrance.
Il serait cependant si simple de s'in
spirer des exemples que nous fournis
sent des pays, qui nous ont devancé de
loin dans la modernisation de leurs ar
mements. Plusieurs d'entre eux avaient
cru aussi que la cavalerie n'avait plus
aucune raison d'être et avaient tout sim
plement supprimé ces corps d'armée.
Depuis lors, certaines expériences leur
ont prouvé la grave erreur commise et
ces mêmes pays sont occupés recon
stituer en partie leurs anciens régiments
de cavalerie. Nos gouvernants doivent
d'autant moins ignorer ce détail, que ces
pays viennent s'approvisionner en che
vaux en Belgique.
Faire et défaire, c'est toujours tra
vailler. Aussi, préparons-nous voir
sous peu le rétablissement des unités
que sont dissoutes aujourd'hui.
Combien de régiments d'infanterie
n'ont-ils pas déjà été rechercher au Mu
sée de l'Armée le drapeau qu'ils avaient
été obligés d'y déposer
LA FOIRE COMMERCIALE
Elle s'ouvrira samedi. Nous aurons
l'occasion d'en causer ultérieurement.
Si les résultats répondent aux efforts
déployés par le comité organisateur,
cette manifestation internationale sera
une petite merveille.
Nous profiterons de cette semaine, où
le Heysel a la vedette des actualités
bruxelloises pour exposer les doléances
justifiées de tous ceux qui sont appelés
professionnellement prendre contact
avec les servioes administratifs du Cen
tenaire, en dehors des périodes de fêtes
et d'expositions diverses. La catégorie
réduite des privilégiés possédant auto,
mise part, comment se fait-il que la
direction des services administratifs
n'ait pas songé aux nombreux pié
tons qui doivent avoir recours ses
bons offices
Sauf durant les périodes festivales le
plateau du Heysel est complètement dé
muni de moyens de transports publics.
Trams et autobus ont leur point d'ar
rêt 5 minutes au moins des bureaux.
Quelle perte de temps pour le visiteur
forcé, et quelle corvée effroyable par
mauvais temps
Nous n'ignorons pas qu'à l'heure
d'ouverture et de-fermeture des bureaux,
il existe quelques tramways qui vont
jusqu'à la grande gare, devant les bâ
timents administratifs. Cela est insuf
fisant.
Certes, on ne peut exiger, pour le pe
tit nombre de voyageurs qui se présen
teront, que certains services réguliers du
tramway? soient prolongés jusqu'en
haut de l'ancienne Exposition. La dé
pense serait trop considérable. Mais
il existe une solution que nous croyons
pratique, et qui donnerait satisfaction
aux usagers piétons
Pourquoi, d'accord avec les T. B. la
direction du Centenaire ne créerait-elle
pas, pendant les heures d'ouverture des
bureaux, un service brouette consti
tué par une seule motrice, entre la place
Saint-Lambert et les grands-Palais. Ce
service pourrait partir de chacune des
extrémités du parcours tous les 10 ou 15
minutes. Il serait autonome, c.-à-dire,
sans ticket-correspondance avec les ser
vices venant de la ville et le droit perçu
pour ce court voyage pourrait être fixé
25 centimes.
Nous sommes persuadés qu'un essai
dans ce sens donnerait grande satisfac
tion au public professionnel qui doit se
rendre au Heysel et que les promeneurs
qui vont commencer affluer dans ce
joli quartier, profiteront en de nombreu
ses circonstances de cette facilité.
Nous espérons que l'esprit construc-
tif de M. Ch. Fonck trouvera la solu
tion satisfaisante ce petit problème de
transport public.
DIGNITE DE LA PRESSE
Dans le discours qu'il prononça com
me président sortant de la Section Bru
xelloise de l'Association Générale de la
Presse Belge, Mr Emile Housiaux, se
crétaire de rédaction au journal Le
Peuple a dit ces belles paroles Ne
séparons pas notre conscience de jour
naliste de notre conscience d'honnête
homme Le Peuple s'est empressé
de monter ce slogan en épingle.
Dans la Nation Belge, Robert Poulet
écrit
Les propos menaçants, concernant
Gibraltar, et attribués au général Quei-
po de Llano par divers journaux ou
agences, viennent d'être démentis par
M. Chamberlain lui-même. Il n'est pas
vrai que le général nationaliste ait dé
fié l'Angleterre, en annonçant une at
taque espagnole contre le réduit forti
fié qui domine les légendaires colon
nes d'Hercule Le passage publié dans
toute la presse universelle, et mis par
elle dans la bouche du vainqueur de
Séville,. était inventé de toutes pièces.
Dès lors, on peut se demander quels
sont les personnages ténébreux qui lan
cent périodiquement des informations
sensationnelles, dont la moindre est de
nature mettre le feu l'Europe.
Les mêmes rumeurs sont accueillies
avec empressement, bien entendu, par
la collaboratrice étrangère de /'Œuvre,
et par les heimatlos qui ont fait le trust
de la politique étrangère dans les jour
naux socialistes MM. Rosenberg et
Jexas. Cette façon de gratter constam
ment des allumettes au milieu des ton
neaux de poudre ressortit la plus cri
minelle étourderie
Le Monsieur Jexas fait partie de la
rédaction du Peuple. Cette présence,
sous le contrôle de M. Housiaux lui-
même, donne un singulier jour au fa
meux slogan.
N'appartient-il pas au secrétaire de
rédaction de veiller ce que ses collabo
rateurs ne soient pas étourdis au point
de donner l'impression qu'il y a scission
Voici un dimanche vécu au milieu
d'un grand noyau d'amis de la Métro
pole les membres de la Chambre de
Commerce et d'Industrie de Thielt et
environs. Leur assemblée générale, te
nue Iseghem, n'offrait pas le spectacle
désolant d'une réunion de fabricants de
lois sur les 273 adhérents, il n'était
pas dix absents, et encore ceux-ci ne
l'étaient que par motif légitime. Ce sont
tous, de très rares exceptions près,
des exploitants d'affaires familiales, et
de l'ensemble de leurs délibérations
coeur ouvert et confiantes on peut con
clure qu'ils ne sont1 pas partisans en
thousiastes de toutes les innovations et
rénovations dont les abreuve le gouver
nement. L'un deux me disait Le fisc
voit de mauvais œil qu'une affaire soit
lucrative Dans un groupe on deman
dait Que pensez-vous de M. De
Smet Je suis persuadé qu'il a
des intentions droites et sincères, fut la
réponse, mais je te plains Et vous
faites bien riposta un interlocuteur
il n'est soutenu que par des incompé
tences... Par charité, je veux passer
sous silence l'appréciation péniblement
sévère émise sur les capacités d'un des
présents fonctionnaires du département
qui ne doit d'ailleurs sa situation qu'à
des seules influences politiques.
Il n'est pas jusqu'aux fameux travaux
de la commission de toponymie qui ne
soient l'objet de leur risée, appuyée d'ar
guments valables et sains Nous de
vons vivre d'exportation, comment vou
lez-vous que nous disions notre clien
tèle qu'en prétendant exploiter nos af
faires Iseghem, par exemple, nous ver
sions dans une ignorance profonde, cor
rigée par des puits de science qui nous
ont fait entendre que ce lieudit est Ize-
gem et non Iseghem Et ainsi de sui
te. Je n'en finirais pas si je relatais tous
les griefs émis.
M. Oscar Van Maele, président,
étant actuellement en route pour les
Etafs-Unis, M. Seynaeve, vice-prési
dent, prit le fauteuil comme disent
les Anglais, et son commentaire de la
situation, et celui qui découle du rap
port du secrétaire général M. Georges
Impe, établirent que les interventions du
ministère de rénovation économique
sont plutôt désastreuses. Ainsi que le
faisait remarquer dans son toast au
cours du lunch, M. Van Kan, on ne
s'oppose pas systématiquement une
intervention gouvernementale, celle-
ci, respectueuse des devoirs réels de
l'Etat, peut être bienfaisante et de ce
chef se justifie. Mais voilà Les inno
vations sociales, ainsi qu'il ressort du
rapport du secrétaire général où la phra
séologie est réduite sa plus simple ex
pression, ont pour premier effet d'aug
menter le personnel de consommation
et de diminuer le personnel de produc
tion. Et suivez cette litanie, qui est la
même pour toute l'industrie belge. Les
taxes incombant au producteur pour al
locations, pensions, assurance contre ac
cidents comportent dans le pourcentage
des salaires, en textile, 7 p. c. jouets,
8 p.c. déchets, 7,85 p.c. chaussure
cousu main, 6 p.c. chaussure mécani
que, 7,65 p.c.
Il faut ajouter cela 2,50 p.c. pour
■■■■■■■■■■■■■■M
entre la conscience de journaliste et la
conscience d'honnête homme
A moins, que Mr Housiaux, comme
Mr Jexas, ait une conscience interna
tionale. Nous, qui avons la conscience
belge, ne pouvons alors rien y compren
dre c'est certain.
les congés payés et, en parenthèse, on
note que le nouveau système de congés
payés envisagé sera désastreux, parce
que les ouvriers qui l'on imposera ce
repos majoré sont précisément les roua
ges techniques des industries. Et l'on
peut encore prévoir l'addition d'un p.c.'
pour l'assurance-chômage, puis encore
l'assurance pour incapacité de travail,
pour maternité, contre la maladie, la
majoration des allocations familiales,
l'extension des 40 heures, l'extension de
la loi pour les maladies professionnelles,
la majoration pour la pension de vieil
lesse, 60 ans. Le calcul de ce que coû
teront ces fantaisies aux industriels don
ne le pourcentage imposant de 18
ajouter aux frais d'exploitation. On se
demandé si nos représentants et séna
teurs ont des yeux pou/ ne pas voir, et
si réellement ils voteront ces proposi
tions... Il est vrai que si l'on doit con-
tater que tel budget a été admis par
9 voix sur 202, parce que 9 représen
tants avaient daigné s'y intéresser, l'on
peut s'attendre tout. Il n'est pas
étonnant, dans ces conditions, que l'As
sociation Belge des Filateurs de Coton,
l'Association Belge des Teinturiers,
Blanchisseurs. Retordeurs et Prépara
teurs de fils, l'Association Belge de Tis
sage, l'Association des Groupements
Textiles de Belgique, le Cercle Indus
triel de Roulers, les Fédérations Patro
nales du Tissage de la région de Thielt,
Iseghem, Roulers, Waereghem et envi
rons, ♦Union Belge des Filateurs de
Lin, Etoupes, Chanvre et Jute. l'Union
des Industries de l'achèvement, aient
prié M. Paul-Emile Janson et les mem
bres de son gouvernement de surseoir
la réalisation de projets de lois sociales
dont l'impérieuse nécessité est loin d e-
tre évidente.
Je n'insisterai pas davantage sur le
caractère révolutionnaire qui ne
se laisse conduire par des incompéten
ces officielles est révolutionnaire des
arguments développés au nom de ces in
dustries familiales, elles sont en plein
accord avec ceux du Comité Central In
dustriel dont le journal a donné une
analyse complète. Il n'y aura bientôt
plus que M. Janson, ancien socialiste
retournant sans s'en douter peut-être
ses vieilles amours, pour s'étonner de
ce que son gouvernement est en train de
préparer l'amertume du pain noir pour
l'ouvrier, parce que l'accumulation des
charges sociales rendra les produits bel
ges invendables.
Il n'est pas possible de reproduire la
substance de tout ce qui fut avancé con
tre l'action gouvernementale. Je me con
tenterai de dire ce qui s'est encore pas
sé au cours de cette journée Les adhé
rents ont pu voir les films sur le lin et
la laine réalisés par M. De Keukeleire
et les ont chaleureusement applaudis;
au cours du lunch, auquel assistaient en
tre autres, MM. Gits. sénateur. René
Colle, bourgmestre, Abey, directeur de
la Red Star Line, etc., M. Seynaeve a
porté la santé du Roi et de la Famille
Royale, a eu un mot de reconnaissance
pour toute la bonne volonté qu'au cours
de son mandat ministériel montra M
Van Isacker, félicita M. De Keukeleire,
et fit acclamer la Métropole
J'enregistre cet in cauda venenum
sans fausse modestie parce que de tou
tes parts on m'a dit privatim que
le journal que je représentais Iseghem
est de tenue impeccable en ce qui con
cerne la finance, le commerce, et que
sa défense de l'industrie et de l'indus
triel vaut un grand merci. Je passe Ie
gâteau qui il revient.
J. N. RAOUL
(de la Métropole).