I Fausses nouvelles Tourisme! La vérité sur la Belgique Heure d'été. Réflexions sur l'Anschluss 5e ANNEE No 13. Hebdomadaire 50. cent, le numéro. DIMANCHE 27 MARS 1938. Pour qu'une nation «oit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT. FIN 1938 VINGT FRANCS DW-ection-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Tbourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Est-ce une épidémie, mais depuis quinze jours les fausses nouvelles se succèdent une cadence accélérée. Que de temps autres la presse d'informa tion, se contentant d'imprimer bénévo lement tout ce que l'on raconte, soit prise en défaut et colporte un canard de dimension, cela se conçoit quand on connaît la légèreté des journalistes. D'ailleurs trop de directeurs de jour naux attendent avec impatience la nou velle mettre en grande manchette, et qui favorisera le gros tirage. Un jour nal, c'est une boutique qui vend du pa pier noirci alors plus on peut mettre de gros caractères et plus il y a d'encre sur la feuille de papier Faut-il reprocher aux chère confrè res d'exagérer. A part de très belles exceptions la presse est atteinte son tour par le démon de la démagogie. Il faut plaire la masse, lui donner tout prix de fortes émotions, car, si non, le journal n'est pas intéressant. La remarque courante 0 n'y a rien aujourd'hui dans ce journal signifie tout bonnement qu'il n'y a pas de nou velles catastrophiques. Mais que vienne le bel accident, avec de nombreux morts le cataclymse qui dévaste une région entière le crime crapuleux et palpitant et le tirage du journal monte, monte... (Voir suite page 4) Nous écrivions il y a huit jours que l?s auteurs indirects de l'Anschluss sont les signataires du Traité de Versailles, la politique internationale de l'Angle terre et le parti socialiste. Et nous ci tions 1 exemple de la tentative d'An- schluss économique en 1931. Que pensait en 1931, M. Léon Blum de 1 emprise allemande sur l'Autriche. Savourez cette citation extraite du Po pulaire du 2 avril 1931 et signée Léon Blum Qu'une affinité naturelle faite de causes multiples entraîne de préférence J® petite Autriche d'aujourd'hui vers 'Allemagne, nul ne peut le nier, et Anschluss se place assurément dans Perspectives de l'histoire. Mais ra menons aussi l'événement son exacte Pr®Portk»n. La minuscule Autriche d'à- Present n'a plus rien de comparable ayec l'ancienne monarchie austro-hon- Son incorporation ne rendrait meme pas au Re:ch allemand l'équiva- 611 en population et en territoire de ce que les traités de paix ont enlevé 00 repris. Elle ne pourrait plus porter ombrage personne et ne serait plus l'expression du moins contestable les droits, le droit d'un pays disposer de lui-même. Avouez que cette citation est admi- rable, et comparez4a aux accès de furie de délire de la presse socialiste en 9^8 Voilà comment on bourre le crane la masse électorale. Ce qui était Vfa' en 1931, devient atroce en 1938. Pauvre Westflandre, province de tou risme Notre confrère de Dunkerque, le Nord Maritime, signalait lundi dernier l'affluence considérable de Belges au lit toral français... et aussi, évidemment, de Français du Nord. Les temps ont changé, certes. Le change d'extrême ment favorable aux touristes français se rendant en Belgique, est devenu légère ment défavorable. Mais cela ne suffit pas déplacer d'un coup l'orientation du tourisme. Il faut ajouter le facteur psychologique qui tient lieu de prétexte, d'excuse ou d'argument la mufflerie des champions de la médiocrité flamin gante. Ces petits bonshommes ont ou blié qu'un peuple n'est grand que par sa courtoisie, sa civilité, sa correction, que le premier degré de la culture est la politesse. Comme nous le disait, il V a une dizaine d'années, un lea der de la cause flamande Tout l'ef- fort des intellectuels flamands va être détruit par l'impatience alimentaire des démagogues Quoiqu'il en soit le mal est fait. Nous avons attiré l'attention sur la réunion de propagande touristique qui s'est te nue Dunkerque il y a un mois. Nous apprenons cette fois l'existence d'une exposition touristique franco-belge Cambrai. Nous demandons quelle est la part prise par les villes flamandes dans cette exposition de propagande touristi que frontalière. LE SUD a posé, dès sa naissance, la question du tourisme, comme une auestion vitale pour notre région. C'est la principale industrie de la région Aussi étudions-nous le moyen d'at teindre la population du Nord et les organismes touristiques wallons, afin de faire une propagande dont les milieux administratifs ne comprennent pas l'uti lité urgente. Nous croyons que nous nourrions rendre service la région, en orientant LE SUD vers le Tournaisis. tout en conservant une place importante la chronique locale de l'arrondisse ment d'Ypres. Le centre où notre pro pagande doit oorter se trouve égale distance de Tournai, de Courtrai et d'Ypres. Nous devons y pénétrer au moyen d'un hebdomadaire d'expression française, dont le rayonnement englobe cette région. La question est mise l'étude, afin de rendre, malgré tout le plus de ser vices la région. Le changement d'heure a lieu, cette année, pendant la nuit du 26 au 27 mars, c'est-à-dire qu'à deux heures du matin l'heure officielle sera portée trois heures. Le retour l'heure d^ hiver aurait lieu le premier dimanche d'octo bre. Nous croyons pouvoir annoncer que l'heure dite d'été sera maintenue. En tout cas, ce serait de la part du gou vernement une mesure utile, et qui ne coûterait rien au trésor. Cela suffit-il pour qu'il ne la prenne pas Le Comte Louis de Lichtervelde. le grand historien de la Dynastie, a fait une conférence très applaudie Saint- Nicolas. Le succès et l'influence de cet exposé historique furent considérables dans les milieux flamands. Nos lecteurs seront heureux d'en trouver le texte qui a paru dans la Revue Catholique des Idées et des Faits. Cette mise au point historique dissipera de nombreuses er reurs répandues par des politiciens dont la bonne foi est très contestable. La vé rité reprend ses droits. On soutient volontiers, dans certains milieux, que la Révolution de 1830, qui a donné naissance au royaume, ne fut pas un mouvement national on dit mê me nue ce fut un mouvement franco phile auquel le pays flamand demeura étranger et l'on tire de ce point de dé part des conclusions qui justifient une méfiance systématique et même une hos tilité non déguiséée envers l'Etat dont Içs jourpées de septembre marquèrent l'entrée dans la vie. S'il en est parmi vous qui ne voient pas clair dans cette question fondamen tale, je les engage consulter, comme je l'ai fait, un livre récent de M. Robert Demoulin Les Journées de Septembre 1830, étude critique d'après les sources, ainsi que le texte même des Discussions du Congrès National publiées par M. Huyttens de Terbecq. Le livre de M. Demoulin est une œuvre scientifique, d'une objectivité rigoureuse, où vous trouverez, références l'appui, l'exposé des différentes phases de l'insurrection belge dans les diverses parties du pays. Je ne veux insister devant vous que sur un point. En pays flamand, la bour geoisie industrielle et une partie de la noblesse étaient nettement orangistes l'autorité administrative et l'autorité ju diciaire se trouvaient entre des mains capables, entièrement dévouées au roi Guillaume. Eh bien, il a suffi de la vic toire remportée par Bruxelles, le 23 sep tembre, pour que 1 édifice s écroule sous les coups de boutoir du peuple déchaîné Le peuple flamand s est soulevé, il a chassé les garnisons hol landaises, il a balayé les ministériels, vérifiant la prédiction qu'un agent an glais écrivait d'Ostende lord Aber- deen. dès le 22 septembre L'ensem ble de la population de ces provinces est prêt se lever en masse si les Bru xellois remportent la victoire Le 29 septembre, la garnison d'Ostende prend la mer. vers Flessingue, et la ville arbore les couleurs brabançonnes. Le 1er oc tobre, la place forte de Menin l'imite Nieuport et Ypres font de même, si bien que c'est la Flandre Occidentale qui fut la première de toutes nos provinces se proclamer entièrement belge. En Flandre Orientale les choses ne vont pas mieux pour le gouvernement. A Gand, la troupe, recrutée d'aDrès le système régional, se mutine le 2 octo bre. L'armée se retire dans la citadelle qu'elle tient jusqu'au 17, tandis que la ville passe la révolution. Partout le ralliement la révolution est immédiat là où il n'y a pas de troupes, comme 2 Namur, Grammont, Alost. A Saint- Nicolas, le drapeau tricolore est hissé le 3 octobre, malgré les bourgeois orangis tes, et je relève le touchant épisode que voici. Le 4 octobre, les habitants du fau bourg de Tereecken se cotisèrent pour l'achat d'un drapeau belge qu'ils portè rent en cortège précédés d'un violon et d une clarinette jusqu'à la chapelle de Notre-Dame, au bout de leur quartier,, où ils récitèrent le rosaire pour le repos de lame des patriotes tombés dans les rues de Bruxelles. Audenaerde se sou leva. Termonde resta aux mains de l'ar mée jusqu'au 21 octobre seulement. An vers se révolte le 16 et ouvre ses murs aux blouses bleues. A partir du 1er oc tobre. les Hollandais, dans toute la Bel gique, sont réellement en pays ennemi avec des troupes mutinées. Des souve nirs de famille me permettent de confir mer ces données. Voici ce que je trouve dans une lettre écrite de Bruxelles en pleine bataille, le 27 septembre 1830, et adressée l'arrière-grand-père- de ma femme qui habitait Bruges ...tous les voisins sont aujourd'hui des, frères i par unç, fenêtre entr'ouverte on. se sa luait. on s'informait, on plaignait son sort. Ce matin toute notre rue n'était qu'une famille se félicitant de sà déli vrance et se livrant de tout cœur la joie. Les Hollandais sont jamais en horreur chez les Belges et je .suis sur qu'ils seront regardés avec ignominie par toute la hation... Ma grand-mère maternelle, |a .com tesse de Spangen, née marquise de Ro des, avait huit ans en 1830. Elle est morte en 1920, ayant gardé jusqu'à la fin le cœur ardent de sa jeunesse: Que de fois n'ai-je pas entendu de sa bou che le récit de l'arrivée au château de Beirlegem, où elle vivait, d'un cavalier poudreux portant des rubans tricolores qui venait annoncer le triomphe de la cause belge dont mon arrière-grand- père était Gand, au péril de sa liberté, un des plus ardents défenseurs L'en fant de huit ans avait gardé dans son souvenir l'impression ineffaçable de la joie de la victoire et la Providence a voulu que ce soit dans la même demeure flamande qu'elle vécut en 1918 les heu res émouvantes de la libération de la patrie. C'est là que je l'ai trouvée en revenant de la guerre et j'ose vous dire qu'en une heure elle en a plus appris son petit-fils sur l'esprit de 1830 que le» épais grimoires des ennemis de la Bel gique. C'est partir de ce moment que jai étudié avec prédilection cette épo que, les hommes qui s"y sont révélé», les divers milieux sociaux ui ont pris part au mouvement, le Congrès Natio nal qui, de novembre 1830 juillet 1831 a représenté le pays insurgé. L'idée que le mouvement de 1830 ait été un mouvement de tendance et d'in spiration françaises ne résiste pas l'examen. Songez donc que quinze an nées moins de temps qui ne s'en est écoulé depuis la Grande Guerre sé-* paraient les hommes de 1830 de la chute (Dre D tuile en pa%e y

HISTORISCHE KRANTEN

Le Sud (1934-1939) | 1938 | | pagina 1