Le rôle des intellectuels La vérité sur la Belgique. La Guerre Sainte. Le tourisme en 1937. 5e 'ANNEE No 14. Hebdomadaire 50. cent, le numéro. DIMANCHE 3 AVRIL 1938. Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans la volonté du pouvoir. I ABONNEMENT, FIN 1938 VINGT FRANCS Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thoorout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Comment voulez-vous que nous puis sions encore accorder le moindre cré dit aux politiciens de la démocratie, quand nous mesurons le danger auquel leur idéologie pourrait nous conduire. Nous voilà bien loin du pacifisme bê lant et du fusil brisé. D y a dix ans le socialisme belge menait campagne pour Us six mois Les Belges patriotes et clairvoyants es timaient que la meilleure sauvegarde de notre indépendance se trouvait dans notre armée. Que de stupidités n'ont pas été dites, en ce temps-là, par les démocrates de tout poil, socialistes ou chrétiens, autant que par les nationa listes flamands qui l'époque, étaient anti-dictatoriaux et odieusement déma gogues. Que sont devenus les célèbres objecteurs de conscience Sont-ils ac tuellement dans les rangs des miliciens du Frente Popular ou bien s'apprêtent- ils crier Hefl Hitler Quoiqu'il en soit, si la chose avait pu dépendre du mandarin Emile Van dervelde, la Belgique se trouverait ac tuellement engagée dans la guerre fraî che et joyeuse. M. Emile Vandervelde écrivait ces jours-ci, dans Le Peu ple un article plein d'espérance, dans lequel il signalait que grâce M. Paul- Boncourt une possibilité d'intervention en Espagne n'était pas exclue. Et le vieux Président de l'Internationale se frottait les mains d'aise l'idée de la belle tuerie que cette intervention pro voquerait. Car, n'est-il pas vrai, il s'agissait de défendre la paix univer selle et la liberté démocratique. Pour satisfaire les appétits de ces dieux cruels aucun sacrifice n'est excessif. M. Buset, toujours dans Le Peuple, infirme les espoirs de Vandervelde Nous n'avons plus que deux cartes jouer. La première, c'est l'héroïsme quasi surhumain du peuple espagnol; la seconde carte, je la retourne parce que bien d'autres le font en France même c'est que la France n'acceptant par le carcan de fer qu'on lui propose, se décide occuper l'île Minorque et dise l'Italie fini le jeu, maintenant assez d'intervention. IL Y A HUIT JOURS CETTE IDEE FAISAIT SON CHEMIN EN FRAN CE. C'est la demande de la généra- té de Catalogne que la France allait l'île Minorque, et disons-le, plancher la guerre mondiale, avec aPpm enthousiaste du socialisme bel- e- Aussi éprouvons-nous pour le cou- W* et l'énergie patriotique de M. Paak une admiration profonde. Une nouvelle fois qu'il nous soit ermis de poser aux hypocrites man- ®taires socialistes de Westflandre la stion bien simple qui approuvez- quelle politique est la vôtre Ue de Spaak ou celle de Vander- elde Mais ils n'auront pas la loyauté ePondre. Leur force réside dans leur °plicité, dans l'art de tromper la électorale. Conang l'écrit le Journal de Rou- La statistique pour le tourisme en 1937 (1er mai-31 octobre viennent de paraître. Il est inutile de dire que cette statistique est très incomplète, de nombreux hôteliers n'ayant pas encore compris l'utilité de remplir régulière ment les feuilles de nuitées Signalons en passant que le terme nuitée serait abandonné et qu'à l'avenir il ne serait plus question, tout simplement, que de nuits Les don-*-- - cette statistique sont très intéressantes, en ce qu'elles prou vent combien nous avons raison en af firmant que l'effort de propagande touristique de la Belgique doit porter sur les pays suivants Allemagne, Iles Brit.i niques. France. Hollande et Pays Scandinaves. A disperser nos efforts nous courrons n échec cer tain. Qi and le tourisme sera parfaite ment organisé en Belgique et rien n'est fait dans ce domaine, nous pourrons nous occuper des différents pays, mé thodiquement, un par un. commen cer par l'Italie et l'Espagne. Voici dans leur ordre d'importance les qua^ e principaux pays Franc 487.767 nuit.., soit un tiers du total qui est de 1.421.160 nuits. Il faut noter que dans l'ensemble le tou risme est en régression de 453.071 nuits, et que la France y est pour 395.824 nuits, soit près des 9/10. On nous dira que la chute du franc fran çais et l'Exposition de Paris sont les principales causes de cette chute. Nous en tirons cette seule conclusion la France est et reste notre meilleur client, et le plus grand effort de la propa gande doit porter de ce côté-là. Viennent ensuite les Iles Britanni ques avec 379.050 nuits, en augmen tation de 32.563 sur l'année précé dente. Pour la région d'Ypres ce chiffre est particulièrement éloquent. D'ailleurs 1938 le confirmera largement. Le cleint anglais représente le 1/4 de no tre clientèle touristique, ne l'oublions jamais». Et proportionnellement la popula tion de son pays notre troisième voi sin la Hollande, occupe une place On peut le dire sans crainte de se tromper, une intervention quelcon- que de notre part dans les affaires d'Espagne, ce serait la guerre. Les irresponsables, ceux qui ne portent pas le fardeau particulière- ment lourd en ce moment de la di- rection du pays et qui sont perdus dans les nuages des idéologies mar- xistes, ne s'aperçoivent pas que leur campagne interventionniste ne peut aboutir qu'à transformer la guerre civile espagnole en conflagration gé- nérale. Bien sûr, si l'affreux malheur arri- vait, personne ne s'accuserait d'avoir voulu cela. Et, cependant, la vérité c'est qu'on ne peut marcher vers l'intervention sans tourner le dos la paix. énorme 276.333 nuits, en régression sur l'année précédente de 58.765 nuits. Il est particulièrement utile de souli gner que la clientèle hollandaise se rend peu au littoral ou dans la partie flamande du payst mais est de beau coup la meilleure clientèle des Arden- nes près des 2/3. Ceci pour indiquer l'erreur de l'introduction de la question linguistique dans les questions de tou risme. Le quatrième client c'est l'Allemagne, client cependant en forte régression 59.220 nuits au lieu de 80.000. C'est vers l'Allemagne laquelle s'ajoutent les 8.324 nuits des Autrichiens que la Belgique doit porter son principal effort. En ne comptant pas le Grand-Duché qui fait en quelque sorte partie de no tre organisation touristique, nous con statons que les Etats Scandinaves nous apportent plus de 20.000 nuits, soit une augmentation importante sur l'an née précédente de plus de 6.500 nuits. Nos lecteurs se souviendront de nos articles en 1936 qui insistaient pro pos de la visite du train-exposition belge dans les pays du Nord, sur l'uti lité d'une propagande suivie dans ces pays. Restent soigner la Suisse qui est en régression de 5.000 nuits, et nos deux bons clients l'Espagne avec 11.305 nuits et l'Italie avec 12.278 nuits. Nous demandons instamment que l'argent ne soit pas vainement gaspillé, que le tourisme frontalier fasse l'ob jet d'une propagande méthodique, in telligente. et que pour le reste notre propagande porte systématiquement sur deux ou trois pays. Les résultats couronneront de succès pareil effort. Ce dimanche 27 mars un Congrès des Travailleurs intellectuels s'est te nu au Heysel. L'objet de ce Congrès était de situer le rôle des intellectuels dans l'organisation professionnelle. A l'Assemblée Générale l'allocution clôtu rant le Congrès a été prononcée par M. Ch. van Renynghe, et elle a été vivement applaudie par l'assistance. Les lecteurs du Sud la liront, certaine ment, avec intérêt. Le vocabulaire la mode nous obli ge, si nous nous préoccupons du sort réservé aux intellectuels, considérer leur activité comme un qualificatif dé terminant une catégorie de travailleurs. Faut-il aller jusqu'à prétendre que no tre société matérialiste n'écouterait pas les revendications de l'intellectuel, dé fendu comme tel Ce n'est pas sur cette question que porte le débat. (Voir suite page 9) ii Cette assemblée, le Congrès Natio nal, élue le 3 novembre au scrutin se cret par 46.000 électeurs censitaires et capacitaires, était au plus haut point nationale, bien que les hommes des bar ricades n'aient pas reçu de bulletin de vote. L'arrondissement de Saint-Nico las, avec ses 850 électeurs, envoya A Bruxelles six députés MM. le comte de Bergeyck, le comte Vilain XIII. l'abbé Verduyn, d'Haenens Peers, le docteur Jansen, remplacé bientôt par l'abbé van de Kerchove, curé de Ru- pelmonde, et Pierre Verwilghen. Ce» noms sont représentatifs. Ils marquent l'adhésion de la classe dirigeante au mouvement populaire qui avait réalisé, après un délai de quarante années rem plies d'événements tragiques, le noble idéal de la Révolution brabançonne en 1789. Voilà fixé la lumière de la vérité- historique le point de départ. La Ré volution de 1830 fut parmi les mouve ments analogues qui agitèrent l'Euro pe au XIXe siècle, l'un de ceux qui présentent le plus nettement un carac tère national. Quels furent ceux qui. jusqu'en 1840, boudèrent le nouveau régime Un groupe de plus en plus res treint de la noblesse, une large part de la "bourgeoisie industrielle de Gand, voltairienne et francisée, quelques in dustriels de Liège. L'Etat belge, dans les provinces wallonnes comme dans les provinces flamandes, reposait sur l'ad hésion enthousiaste de la classe moyen ne, de la majeure partie de la noblesse, du peuple tout entier. Jamais il n'a eu ce caractère d'hostilité la communauté flamande, que d'aucuns lui atribuent aujourd'hui. Il ne l'aurait d'ailleurs pas pu, même si par le plu£ étrange renie ment de ses organes, il l'avait voulu. Voyez les hommes que Léopold 1er ap pela au pouvoir dans les premiers temps de notre indépendance. Voici d'abord Félix de Meulenaere, né Pitthem. de venu au moment de la révolution gou verneur de la Flandre Occidentale. Son historien a pu dire de lui Il préférait au gouvernement de l'Etat l'adminis tration de sa chère Flandre. C'était son monde lui et il se serait volontiers borné l'horizon qui s'étendait depuis Ostende jusqu'à Gand. La Flandre, il l'aimait d'un amour jaloux, exclusif. Et l'on disait en souriant que pour lui le bon Dieu lui-même était Flamand Voyez de comte dé Theux, fortement enraciné en Campine. homme de chez nous jusqu'à la moelle de*= os. Vous se rez sans doute étonnés de lire sous sa plume la déclaration suivante formulée dans le rapport au Roi qui précède l'arrêté du 6 septembre 1836 ouvrant un concours en vue d'aider au rétablis sement de l'uniformité de la langue fla mande. (Voir suite en 2e page)

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