la Vie Bruxelloise DE LE SUD, dimanche 17 avril 1938. BILLET BRUXELLOIS OU PASSE L'ARGENT DICTATURE BLUFF octobre 1936 a décidément mis fin toutes les légendes, tous les malenten dus. Nous ne voulons pratiquer qu'une politique exclusivement belge, orientée vers la consolidation de la paix. Cette politique se différencie cependant de la ligne effacée que nous imposait la neu tralité permanente d'avant la guerre. Nous demeurons maîtres de nos ami tiés. Et c'est ici que le courant puissant qui anime le pays flamand et qui lui a rendu la conscience des valeurs politi ques et morales incluses dans le concept des anciens Pays-Bas, de la Généra lité, comme on disait au temps des dix- sept Provinces, influence heureusement nos aspirations belges en nous faisant ardemment souhaiter qu'un parallélis me s'établisse dans la politique du royaume des Pays-Bas, du Grand-Du ché de Luxembourg et du royaume de Belgique. Le récent jugement de la Cour de La Haye a écarté les dernières dif ficultés qui s'opposaient un règle ment des questions d'ordre Economique pendantes entre la Belgique et la Hol lande. L'Union économique Belgo-Lu- xembourgeoise a subi heureusement l'épreuve d'années très difficiles. Les trois Etats ont les mêmes intérêts fon damentaux, les mêmes tendances libé rales, un climat politique fort sembla ble dans ses caractéristiques essentiel les. Ceux qui recherchent une adapta tion aux réalités contemporaines de l'idéal qui nourrit la pensée des vieux constructeurs de l'Etat bourguignon doivent, selon moi, consacrer leurs ef forts, non point affaiblir la structure politique de l'un des trois éléments d'une combinaison qui est certainement viable, mais, au contraire, donner chacun une consistance inébranlable. Une Belgique forte, une Hollande soli de, animées chacune d'un patriotisme éclairé, d'un légitime orgueil, d une ro buste confiance dans leurs destinées sont de taille affronter ensemble, fra ternellement appuyées l'une sur 1 autre, les orages redoutables qui se lèvent l'horizon. Je crois, rendre M. van Se- veren un témoignage de justice en sou lignant la part qui lui revient dans le redressement, chez nous, du sens de l'Etat et dans la vulgarisation de l'idée qu'il existe toujours, entre les héritiers du beau domaine de Charles-Quint dans les pays de par deçà une so lidarité susceptible d'engendrer certai nes réalisations d'ordre diplomatique. Les formules qu'il a lancées au début pouvaient et devaient inspirer de 1 in quiétude, car on ne revient pas Dure ment et simplement sur trois siècles d'histoire. Depuis la Révolution du XVIe siècle, la Belgique et la Hollan de ont vécu dans une atmosphère très différente et ont évolué sous 1 emnire de facteurs historiaues, sociaux et éco nomiques qui ont accentué leurs d'ver- genres d'autrefois. La reconstitution des XVII Provinces sous la forme d un Etat doit être exclue. Réserves faites sur son nrogramme politique et social cru» n'est pas en cause ici. j'ai le senti ment que l'étude nlus objective de no tre passé national et 1 observation des faits contemoorains ont amené M. van Severen concevoir son idéal sous une forme qui est devenue compatible avec le Patriotisme et avec le lovalîsme dv- past'oue des Belges, des Hollandais et des Luxembourgeois. Je souhaite de le voir s'inspirer toujours davantage des traditions propres de notre pays. Ce 13-4-1938. LA LIBERTÉ DE LA PRESSE en un temps îecord. Le second, dans un récent discours, a émis le vœu que 1 on mette fin aux abus de la Presse Il faut aussi signaler l'incident des torchons de la Chambre des Représen tants. Celle-ci s'était réunie huis-clos pour délibérer de son budget propre, il fut question du nombre de serviettes de toilette qui disparaissaient. Les dé putés étant plus bavards que n'importe quel concierge, avant que le huis-clos fut élevé, on connaissait déjà autour et l'c.Ptour du parlement les détails de cet amusant épisode. Dès le lendemain, un journal s'en empara et en fit une bonne galéjade. Il y a peine quelques années, pa reille broutille eut été oubliée aussitôt lue. Il n'en fut pas ainsi. L'épiderme de MM. les députés est devenu d'une sen sibilité maladive. Ils intervinrent auprès de leur président, et dès la séance du lendemain, Mr Camille Huysmans créa un incident voici le compte rendu qu'en a donné Le Peuple La discussion est alors suspendue pour permettre au PRESIDENT de s'élever contre la relation fantaisiste parue dans un journal, de la séance de la Chambre tenue hier en comité se cret Ce journal n'a-t-il pas écrit que MM. Fieullien et Van Glabbeke se sont accusés mutuellement de voler des es suies la toilette... de moral a exacerbé toutes les formes Faut-il dire que c'est absolument du nationalisme. La fatalité a voulu que faux Il est espérer que le journal l'évolution qui se dessinait déjà en Bel- qui a écrit cela rectifiera. Le projet de loi de Mr. du Bus de Warnaffe ayant été proprement en terré par la commission sénatoriale, on aurait pu croire que le danger était passé. Tel n'était pas notre avis et les événements viennent confirmer que les défenseurs de la première de nos liber tés constitutionnelles auraient grand tort de désarmer. Une pléiade d'indi ces inquiétants sont retenir. Exami nons les principaux de ceux-ci, un un. On se rappelle le larmoyant Mr. van Zeeland et ses tirades contre les infâ mes calomniateurs qui l'obligèrent abandonner son confortable fauteuil de premier Ministre. Sa succession en lar moyantes homélies contre la presse ca lomniatrice a été reprise avec empresse ment par deux éminents démocrates Mi. Wauteio. de la démocratie rouge (dite socialiste) et Mr. Heyman, de la démocratie jaune (dite démocratie-chré tienne.) Le premier se plaint des injustes attaques dont il est l'objet au sujet du plan d'étatisation de la médecine que ses collaboratrts essaient de réaliser n'avait la prétention de représenter elle seule auprès du Gouvernement, lgs vrais intérêjs d'une Presse libre et indé pendante cette prétention ne leur con vient plus et est fort dangereuse pour toute la Presse qui combat sincèrement le respect de nos libertés constitution nelles. On constate donc que c'est toujours dans certains milieux, la lutte pour l'ob tention d'une loi de censure sur la Pres se. Ce n'est que par une vigilance de tous les instants qu'il sera possible, aux journaux indépendants, de dépister les manœuvres et les intrigues qui se nouent contre elle. gique vers un retour des élites franco phones de la région flamande la lan gue et aux modes de sentir de leurs pères n'était pas assez avancée pour qu'elles puissent donner des cadres au renouveau oui montait des profondeurs du neuDle. Je reconnais, sans hésiter, la faute de ces élites. Mais, croyez-moi, la génération oui monte l'a déjà en par tie réparée. En tout câs, ce serait une tragique erreur que de répondre par de l'animnsité ou par de la haine une bonne volonté qui repose sur un amour que, de part et d'autre, on ignorait. La Société Nationale des Chemins de Fer de Belgique gémit. Elle est en dé ficit constant. Pour l'instant, elle faitj procéder des statistiques sévères pourl contrôler la circulation des voyageurs qui ont une carte de réduction du tarif. Il y a des choses dont la S.N.C.F.B. n'aime pas parler. Par exemple, des énormes frais que lui causent les fan taisies linguistiques. Le nombre de gar des des trains a dû être considérable ment augmenté, car suivant qu'un train circule en telle zone ou en telle autre, il lui faut un garde flamand ou un gar de wallon. Il y a mieux. Ce sont les frais nécessités par les changements de placards, pancartes, avis divers, tim bres date, cachets, formulaires, cou pons, abonnements, etc., etc... pour les quatorze cents communes belges dont il a fallu récemment modifier la dénomi nation ou l'orthographe. Il y a encore d'autres postes où il serait équitable et urgent de passer* ré M. VAN GLABBEKE regrette pro- vision. Mais, ce serait trop facile. On fondément qu il y ait des députés qui se livrent de pareilles indiscrétions déformant les faits. M. LERUMTE et VERMER de mandent la fois la parole. Le tumulte grandit. Experts en calomnies crie M. VAN GLABBEKE aux rexistes. Vous accusez un journal qui ne peut pas se défendre ici intervient M. VERMER. Cette déclaration soulève un tollé. Ce sont des journalistes que l'As- préférera, pour la façade, faire des éco nomies de bouts de chandelles puis. le contribuable sera invité combler le dé ficit restant. L'amour de la Belgique, mais c'est en sociation de la Presse ne considère pas réalité chez ceux-là mêmes que certains comme tels souligne PIERARD. Flamands repoussent aujourd'hui, l'a- L'Association de la presse les a mour de la Flandre, l'amour de la terre chassés et elle a bien fait ajoute M. patriale qui leur est commune. Dans un RELECOM La semaine dernière, nous donnions comme preuve de l'état réel de dictature actuellement établi, les précisions sur l'O.R.E.C. et la S.N.C.I. Depuis, Mr Soudan, ministre des fi nances a apporté une preuve nouvelle et plus éloquente encore, si la chose est possible. Brusquement, sans préavis, il a fait appliquer la taxe sur l'essence dont le projet vient seulement d'être mis l'étude la commission des Finan- village proche de l'Escaut que j'ai des Ce n'est pas#a première fois que M. ces. Comme ce projet ne sera certaine- raisons spéciales de connaître parce Camille Huysmans (ancien journaliste) La crise terrible de la Grande Guerre qui a si profondément ébranlé le mon- qu'une lignée de mes ancêtres y dor ment leur dernier sommeil, le monument des morts de la guerre porte les noms de treize jeunes gens du terroir et aussi le du fils d® la famille seigneuriale vo lontaire de guerre de dix-neuf ans, tom bé glorieusement près de Dixmude le 11 octobre 1916 Le souvenir mortuaire de ce ieune soldat, un petit-fils de ma qrand'mère. dont je vous dirai le nom, le comte Charles d'Ansembourg, porte ce texte de saint Jean Nous n'avons' pas de meilleur moyen de pratiquer la charité que de donner notre vie pour ceux que nous aimons Méditons ces graves paroles et gravons-les dans nos cœurs. Voilà des sacrifices qui en di sent plus long que tous les discours. Ils répondent, n'est-ce pas toutes les clameurs de haine car, suivant la pa role de Psichari. le sang de héros est plus lourd ciue l'encre des écrivains... Comte Louis de Lichtervelde. se met du côté des amis de la censure de la Prese. Ici, il a eu la main fort malheureuse, car il a permis deux dé putés de proclamer publiquement l'état d'esprit qui règne actuellement l'As sociation Générale de la Presse Belge. ment pas voté par les Chambres avant la première quinzaine de Mai. il y aura ce moment un mois que la taxe aura été prélevée arbitrairement. On se demande, comment une telle illégalité a laissé les masses sans réac tion sérieuse. Nos ancêtres n'avaient Jusqu présent, ces propos n'ont pas certes pas la même patience et p'uS été démentis nar les dirigeants de cette association. Il reste donc établi, que ceux-ci admettent pour leurs membres, le délit d'opinion. Ce n'est donc plus une association buts professionnels, mais une chapelle où ne sont admis que les convertis la brosse reluire Les journalistes de cette association mé riteront bientôt le titre de Commis d'agences de renseignements de Pres se Leur secrétaire est d'ailleurs, bien plus cela, que journaliste au sens exact qu'il convient d'accorder ce vo cable. Evidemment, tout cela ne nous re garderait pas, si la dite Association d'un prince se fit faire «belle fête» pour moins que cela. Nous parions vo lontiers un abonnement au Sud, que Mf Soudan ne tardera pas se joindre au* amis de la censure de la Presse *- On sait, et cela n'a jamais été dé menti, que le Gouvernement a utilisé w grosse part des dépôts faits aux co®P" tes-chèques Postaux. Le code pénal nous apprend nuu-1: dépôt est chose sacrée et qu'en disp0' ser, constitue un délit parmi ceux 1"' sont le plus sévèrement punis. Jusq113

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