Après ronde, YPRES, terre sacrée le Neveu. Hommage la Reine Elisabeth La Belgique et la Société des Nations devant l'E? pagne nationale. 5e AJWS No Bit' Hebdomadaire 50 cent, le numéro. DIMANCHE 22 MAI 1993S- Peur qu une nation soit, il faut qu une lidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans la volonté du pouvoir. i ABONNEMENT. FIN 1938 VINGT FRANCS Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. La far.îille J?uson prend, peu peu, allure de dynastie Paul Janson d'abord, Paul-Emile Janson ensuite et Paul-Henri Spaak enfin Bonne souche de bons citoyens, généreux, intègres, dévoués la chose publique. Le dé vouement allant jusqu'à la participa tion des femmes la vie publique, car il serait ingrat d'oublier dans l'énumé- ration Madame la Sénatrice, sœur de Paul-Emile et mère de Paul-Henri. C'est, peut-être, ce qui nous permet d'avoir le plus de confiance dans la personne du Premier Ministre. Spaak a de la tradition cette tradition lui donne l'indépendance de caractère qui lui permettra, peut-être, de gouverner sans devoir obéir aux injonctions des clubs et des groupes. Et Spaak a de l'audace l'audace de regarder bien en face les faits, sans s'encombrer d'inu tiles idéologies périmées. Un juste équilibre, une proportion exacte de ces deux qualités caractéri sent parfaitement les traits essentiels d'un homme d'Etat. M. Paul-Henri Spaak, qui a repris la tradition con stitutionnelle de présenter aux Cham bres le Gouvernement des Ministres du Rci, mérite de la part des Chambres le vote de confiance. On n'a pas le droit de déclarer a priori que l'expé rience Snaak doit échouer. L'opposition systématique et aveugle est néfaste. Il y a évidemment quelques faibles ses dans la formation de l'équipe mi nistérielle. Le citoyen Balthazar aurait dû avoir la décence de ne pas accepter de portefeuille, après les pénibles aven tures survenues au même Balthazar, échevin révoqué de la Ville de G and. Mais il ne faut pas demander de mi racles un député, et surtout un dé puté socialiste Il n'ent reste pas moins vrai que la révolution morale et spi rituelle du pays est encore loin d'être arrivée maturité, quand de tels ca mouflets sont infligés aux règles élé mentaires de la propreté et du civisme. Réjouissons-nous de cohstater que M. Spaak estime que onze ministre peu vent tout aussi bien gérer que quinze C'est reconnaître qu'il y en avait au moins quatre, qui étaient imposés aux ministères précédents, uniquement cause des appétits des groupes et du dosage des partis. Et c'est surtout don- ner aux contribuables l'espoir, que^ les deniers de l'Etat seront moins rapide ment gaspillés, grâce la suppression de quatre distributeurs L'esprit, l'allure, la première décla mation du nouveau gouvernement don- "ent entièrement raison a tout ce que "pus avons dit et écrit au sujet du ré rime. Verrons-nous les journaux catho diques, libéraux, socialistes de la région (Voir suite page 2) Le 21 mai 1938 sera une grande date dans la vie de notre cité. Le céré monial de cette manifestation est fort simple. Nos lecteurs en trouveront le détail dans la chronique d'Ypres. Mais nous insistons sur toute la valeur sym bolique de l'hommage de l'armée bri- tanique la mémoire du Roi Albert, hommage rendu dans Ypres terre sa crée Nous disions la semaine dernière que le texte de la plaque commémorative méritait de retenir l'attention. Toute la plaque d'ailleurs est fort intéressante, tant par sa matière, du bois de syco more gris pâle, que par la présentation du texte, et l'ornementation héraldique. Les armoiries sont gravées dans la plaque de verre protectrice, ce qui est du plus bel effet, mais, malheureuse ment très fragile. Au-dessus l'écu de Belgique entouré de l'Ordre de la Jar retière et ensuite, sur un pied d'égalité, les armoiries de l'armée anglaise et cel les de l'aéronautique. Enfin au bas de la plaque les armoiries du régiment du Roi. Le texte débute par ces mots qui té moignent de l'élévation de pensée de la démocratie anglaise A LA GLOIRE DE DIEU ET LA ME MOIRE HONORABLE D'ALBERT I. ROI DES BELGES... Mais quand vous vous arrêterez de vant cette plaque commémorative. ré fléchissez au sens protond des vers du poète John Bunyan. Nc-us donnons dans ce numéro un extrait d'une excellente critique de l'œuvre de ce poète né en 1628 et mort en 1688. et qui est, certes, une des plus curieuses figures de la secte des anabaptistes. En tout cas ces vers sont, d'une grande élévation de pensee Mon épée. je la donne celui, qui me suivra dans mon pèlerinage Mon courage et mon talent, je les lègue celui qui sait atteindre. Mes cicatrices et mes blessures, je 'es emporte pour m'ètre un témoignage que j'ai combattu dans les combats de Celui qui doit être maintenant ma ré compense. Ainsi il passa... Et toutes les trom pettes s un ent pour lui de l'autre côté. Les Yprois sont particulièrement fiers de posséder ce témoignage de l'admi ration de la nation britannique l'é gard de notre grand Roi. Aussi nous sommes convaincus que samedi ils té moigneront par leur enthousiasme Sa Majesté le Roi Léopold III. tout leur loyalisme et leur patriotisme ardent. Nous regrettons de devoir constater combien les élections communales pré occupent nos confrères de la presse lo cale, infiniment plus que la journée du 21 mai. Et nous croyons de notre de voir de signaler, et de stigmatiser, l'at titude odieuse de l'hebdomadaire so cialiste Voor Allen qui consacre la politicaille les 14 colonnes de la chro nique locale de son dernier numéro, mais qui juge inutile de même signaler la présence du Roi. Ce sont de pareils éducateurs de la démocratie qui rendent Cfe régime tout bonnement odieux. Nous demandons nos lecteurs de réparer l'odieux de cette attitude des corrupteurs de l'âme du peuple, en re cevant samedi, dans une ville pavoisée, notre Souverain et en l'acclamant avec enthousiasme. La population yproise est particuliè rement émue d'apprendre que Sa Ma jesté la Reine Elisabeth daignera as sister la Cérémonie religieuse de la Cathédrale Saint-Martin le 21 mai. La Reine Elisabeth devait aux côtés du Roi Alberet assister l'inaugura tion du Beffroi d'Ypres. Un événement tragique en disposa autrement Et de puis les Yprois conservaient l'espoir de Douvoir acclamer un jour celle qui fut la campagne admirable de notre grand Roi. De pouvoir acclamer aussi celle qui pendant la guerre fut la marraine de tous nos soldats. De pouvoir marquer toute la sym pathie et l'estime d'un peuple la Sou veraine qui avec tant d'esprit de géné rosité se pencha sur les douleurs des blessés la Souveraine qui est la pro tectrice attitrée de l'art et de la vie in tellectuelle de son pays. De pouvoir acclamer la Souveraine qui comprit si parfaitement tout ce qu'il y avait de profond et de noble dans la résurrection de l ame du peuple fla mand. Par combien de paroles loyales, de signes d'évidente compréhension la Reine atteignit des cœurs ulcérés et ap porta la paix chez des esprits révoltés. Combien n'avons-nous pas vu de ces lettres, de ces preuves écrites de l'in térêt que la Reine Elisabeth, sans re cherche de gloire, mais par simple de voir, portait la renaissance culturelle flamande. La compagne du Roi Albert la mère admirable qui forma l'esprit et le cœur du Roi Léopold l'infirmière l'intel lectuelle la protectrice de la science médicale et des arts, de la musique sur tout voilà autant de titres qui porte ront les Yprois acclamer ce 21 mai la Reine Elisabeth C. v. R. (Suite et fin) par Louis Habran Dans les parages méditerranéens, la Belgique ne possède aucun intérêt ni terrestre, ni naval, ni historique, ni intel lectuel, ni moral d'aucune sorte. Les interventions de l'Italie et de l'Allema gne en Espagne, non plus que celles de la France et des Soviets, ni la pro cédure d'atermoiements de l'Angleterre n'affectaient la sécurité des frontières de la Belgique et du Congo Belge. Sou haitant certes la victoire du parti espa gnol qui défendait les assises de la so ciété européenne, mais devant consi dérer aussi notre petitesse et surtout notre position périlleuse entre les gran des puissances occidentales désunies, nous avions donc nous tenir modes tement, comme l'ont fait les peuples de notre rang, distance prudente de toute déraison. Mais c esc tout juste l'attitude in verse que nous adoptâmes. Une idéo logie démocratique passionnée soule va la pâte belge. Autour de l'Espagne, nous continuâmes, contre l'Allemagne, ia guerre qui est terminée depuis 1918. et contre l'Italie, la guerre sanctionniste de 1935. Le fascisme est l'ennemi des démocraties. L'Allemagne et l'Italie fas cistes sont donc les ennemies de la Belgique. Cela nous plaît ainsi. Nous le ferons bien voir et comme le mou cheron de la fable, nous saurons le clai ronner tous les échos. Sans doute l'aventure finit-elle fort mal pour le pré tentieux et vindicatif animalcule. Maïs qu'importe! Depuis 1914 la Belgique n est-elle pas le héraut qui signifie au monde les grandes proclamations hu maines Et périsse la Belgiuqe plutôt que ce verbalisme héroïque et sacré. Socialistes et communistes y allèrent carrément. Recrutement de miliciens, souscriptions en argent et en nature, se cours personnels et matériels, encoura gements publics abondèrent. Le prési dent de la Chambre des Représentants, bientôt suivi du président de la deu xième Internationale, alla déployer sa maîtrise devant les Cortès du frente popular ^uant aux libéraux et aux catholi ques, ils se montrèrent très ménagers de leur sang et de leur avoir. Franco oortait, leurs yeux, une tare indé lébile. C'était ce général qui avait dé chaîné la guerre civile en provoquant l'insurrection. Au fond, c'est lui le res ponsable des morts et des ruines. C'est affreux la guerre. C'est si doux l'in différence, si commode la compromis-i sion. Il aurait mille fois mieux fait. Franco, d attendre, de composer. On peut toujours s'arranger. Et puis c est un fasciste, un suspect. Son cas est clair il est soutenu par (Voir suite page 9)

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