LE SUD, hebdomadaire économique
et P°s élections municipales.
Organisation
professionnelle
Un secrétariat géné
rales frontaliers.
4e ANNEE No 23.
Hebdomadaire 50 cent, le numéro.
DIMANCHE 5 JUIN 1938
Pour qu'une nation «oit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se
cristallise dans la volonté du pouvoir.
I
ABONNEMENT, FIN 1938 VINGT FRANCS
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43.
I
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
La campagne électorale est ouverte
pour les élections communales, et les
pêcheurs en eau trouble, les politiciens
de métier, vont s'en donner coeur joie.
Les voilà dans leur véritable élément
ils pourront manier pendant plusieurs
mois leur vocabulaire de choix ils au
ront l'occasion d'injurier, de mentir, de
susciter des haines tenaces, de salir
leurs adversaires dans leur vie privée.
Aussi les voyons-nous se frotter les
mains, se retrousser les manches. Ah
ce sera la lutte fraîche et joyeuse
Cela nous dégoûte profondément. Et
d'autant plus, que si l'élite ne se laisse
pas prendre ce jeu, la masse, le peuple
est livré aux manoeuvres de ces mé
diocres démagogues. Mentez, mentez,
il en restera toujours quelque chose.
Or, s'il est un domaine où les élec
tions partisanes n'ont absolument au
cun sens, c'est bien le domaine de la
gestion communale. Que pour les élec
tions législatives il y ait les luttes idéo
logiques. cela se conçoit parfaitement.
Déjà pour la province c'est ridicule, et
lors des dernières élections, provinciales,
LE SUD n'a pas manqué d'affirmer que
s'il y participait, c'était uniquement
pour y introduire une mentalité non-po
liticienne.
Au moment où s'ouvre la campagne
vaine et pernicieuse, laquelle les par
tis politiques vont se livrer pour décro
cher de pauvres petits mandats commu
naux, LE SUD veillera strictement
défendre les citoyens, la société, contre
lemprise des professionnels de la po-
litiaue.
Notre principe est simple pas de po
litique sur le terrain communal de la
bonne gestion.
D'ailleurs quand on voit les politi
ciens s'agiter pour de pareilles ques
tions secondaires, au moment où des
Problèmes économiques vitaux se posent
notre esprit, on doit se rendre compte
de ce que ces problèmes dépassent l'in-
telligence de ces politiciens, tandis que
les querelles de village sont parfaite-
®ent de leur compétence.
Nous vivons dans une province ab
solument privilégiée. Ce qui ne veut pas
dire qu'elle ne soit pas durement tou-
chée par la situation économique. Mais
les westflamands sont capables de dé
couvrir, les occasions les meilleures et
immédiates, qui amélioreront leur sort,
h initiative privée a toujours fait mer-
Veille dans notre région. Voyez la nais-
^"ce de centres comme Roulers, l'ac
uité du Courtraisis, l'extension formi-
dable prise par notre littoral. Et tout
Cela dans un cadre historique et artis
te remarquable.
Pour que la Westflandre soit pros-
^fre il suffit ciue l'on ne lui mette pas
d entraves, qu'on laisse travailler ses
î^bitants, que l'on rende la confiance
'"dispensable ses industriels, que l'on
nouveau urr climat qui permette
a 'a vie économique et sociale de s'épa
nouir.
obstacle ce redressement, c est le
politicien. C'est lui qui suscite des di
visions vaines et stériles. C'est lui qui
entrave toute initiative, quand elle n'é
mane pas d'un homme qui appartient
sa clientèle électorale. C'est lui qui,
au - lieu d'être le promoteur de toutes
les initiatives fécondes, perd son temps,
son activité et celle des autres, pro
voquer d'absurdes querelles partisanes.
Est-ce de l'exagération Réfléchis
sez-y Dites-nous quelles sont les gran
des initiatives utiles dues des politi
ciens westflamands depuis vingt ans.
En connaissez-vous une, une seule qui
ait eu pour objet le bien général UNE
SEULE
Mais combien de cas ne pourriez-
vous énumérer, d'initiatives utiles qui
ont été paralysées, si pas définitivement
rendus irréalisables, de par l'opposition
de tel ou tel politicien. Nous devons
nous défendre par l'énergie, la volonté,
un travail obstiné contre des lois éco
nomiques impitoyables. Il ne nous suffit
pas d'avoir lutter contre ces faits. Non
seulement les hommes de bonne volonté
ne trouvent pas l'appui des pouvoirs,
l'aide de ceux qui devraient les encou
rager, mais ils sont aussitôt en butte aux
mille difficultés provoquées par les po
liticiens.
Quand on s'imagine que notre so
ciété angoissée par une situation éco
nomique, peut-être moins mauvaise en
Belgique, cet oasis que dans beau
coup d'autres pays, mais cependant
très âpre, voit les politiciens perdre leur
temps des querelles linguistiques lar
gement dépassées par les événements,
Il faut bien reconnaître que ces indivi
dus ne comprennent rien rien.
L'économique est au premier plan de
nos préoccupations. Il faut d'abord vi
vre, et l'on peut ensuite... discuter.
L'économique ne peut se redresser que
là où les initiatives sont encouragées,
et les initiatives ne surqissent que là où
la confiance règne. Comment voulez-
vous que la confiance règne lorsque
l'avenir d'un pays est livré aux com
binaisons, aux marchandages et la
totale incompétence des politiciens de
métier.
Il n'est pas un citoyen de bon sens
qui puisse nier ces vérités. Nous leur
demandons d'être logiques avec eux-
mêmes. Si le mal fait par la politique
de parti met en danger la vie même du
pays, que l'on ait au moins la sagesse
de ne pas infecter toute notre vie com
munale par ce même microbe. Pendant
quelques mois au cours de réunions pu
bliques, des individus répugnants vont
enrichir l'abondance bibliothèque du bê
tisier universel. Laissez ces individus
leur fumier et leur bêtise
Ne maintenez vos sympathies qu'à
ceux oui s'efforceront de minimiser la
lutte électorale, de provoquer loyale
ment l'entente entre tous les bons ci
toyens. L'art de gérer nos cités devient
de plus en plus délicat. Que l'on ne con
fie cette gestion qu'à des esprits ou
verts, tolérants, qu'à des hommes qui
sont capables de soutenir des initiatives
utiles, de faire toutes les démarches né
cessaires pour orienter l'avenir écono
mique de leur ville.
Pour le bien de nos cités il faut que
les politiciens de métier soient tenus
l'écart de notre vie communale. Ils n'ont
rien y faire. Ce qu'il nous faut ce
sont des hommes actifs, objectifs, sans
haine et sans passion. Nous demandons
nos lecteurs de soutenir avec énergie
les initiatives, d'où qu'elles viennent, qui
auraient comme but de nous donner de
tels magistrats communaux.
La position du SUD est donc bien
précisée. Nous nous occupons unique
ment de la prospérité de notre région,
tout en veillant conserves un courant
de vie intellectuelle et artistique, et plus
particulièrement en faisant revivre les
q*-~~des traditions historiques qui furent
la gloire de nos cités.
Dans la mare aux grenouilles des
élections communales, nous nous con
tenterons de jeter, de temps autre,
un pavé, pour faire taire les batraciens
dont le croassement deviendrait par
trop insupportable
Ch. van Renynghe.
La Confédération nationale des
Syndicats Chrétiens de Belgique a dé
cidé, au cours d'une réunion de son
conseil général, de donner une suite
favorable l'un des voeux émis au ré
cent congrès des frontaliers qui s'est
tenu Courtrai le 13 mars. Il s'agit de
la création d'un secrétariat des fron
taliers
Ce nouvel organisme a été constitué
mercredi, et c'est M. Gaston Ver-
hamme, ingénieur-technique, domicilié
Courtrai. 136, avenue Tean-Breydel
qui a été choisi par la C.S.C. et qui
a accepté d'assurer le fonctionnement
de l'organisme en question. Celui-ci est
appelé rendre d'importants services
aux milliers de frontaliers de la région,
d'abord, et même de tout le pays, car
le seciètariat s'occupera de tous les
frontaliers belges, aussi bien ceux de la
frontière hollandaise ou du Grand-Du
ché de Luxembourg que ceux de la
frontière franco-belge.
Le bureau du secrétariat sera établi
Courtrai.
Si cette ville a été choisie de pré
férence, c'est on le comprend aisé
ment, parce que le Sud de la Flan
dre constitue le centre le plus impor
tant. de ce que l'on appelle le fron-
talisme
M. Gaston Verhamme connaît par
ticulièrement bien le problème fronta
lier pour avoir été pendant des mois,
le collaborateur de M. Joseph Demeyer,
commissaire gouvernemental pour la ré
gion frontalière et ancien secrétaire gé
néral de l'Office de redressement éco
nomique.
Nous sommes heureux de communi
quer une nouvelle qui doit intéresser
les lecteurs du SUD. A partir de ce nu
méro nous apportons une importante
modification la présentation dans no
tre journal. Il est certain, comme nous
l'écrivions dans notre article ci-contre,
que la vie économique a une importan
ce totale pour l'avenir du pays.
II est tout aussi rvident que cette vie
économique ne peut se développer que
dans la mesure où son organisation est
arrachée l'emprise politicienne. Ayant
étudié depuis de nombreuses années le
problème si angoissant de l'organisa
tion profesionnelle des commerçants,
des artisans, des négociants, de la petite
industrie, nous avons l'absolue convic-
hon que tous les hommes groupés sous
le vocable inexact de classes moyen
nes éprouvent le besoin d'une orga
nisation sérieuse mais libérée de toute
ingérence politicienne.
C'est ce qui nous a poussé créer
Bruxelles un organe qui coordonne les
efforts dispersés, qui renseigne ceux
qui s'intéressent l'organisation pro
fessionnelle, qui donne aux commer
çants d'utiles renseignements. Et nous
ne pouvions trouver un titre plus sug
gestif pour ce journal professionel que
LA PROFESSION
Dès maintenant nous avons l'appui
de nombreux groupements, et Iente-
ment, patiemment, en remontant le
courant des préjugés, en donnant peu
peu confiance et courage ceux qiâ
n'ont été que trop souvent bernés par
les promesses fallacieuses des politi
ciens, nous arriverons créer un mou
vement important Bruxelles.
Mais nous sommes convaincus que le
pays entier doit y participer. Comme,
grâce au SUD, nous avons l'occasion
d'y intéresser la Westflandre, nous
avons décidé de donner GRATUITE
MENT aux abonnés du SUD. comme
supplément, LA PROFESSION. Celle-
ci paraît tous les quinze jours. L'abon
nement en est de vingt francs par an,
et nos lecteurs apprécieront certes le
fait qu'ils recevront gracieusement ce
journal.
Ainsi tous les quinze jours les abon
nés du SUD recevront seize pages de
texte, et nous leur ménageons une sav
prise pour les autres numéros du jour
nal.
Notre programme reste précis L£
SUD renseigne dans ses chroniques lo
cales sur ce qui se passe dans l'arron
dissement d'Ypres, le Courtraisis, au
littoral, Bruges. Il veille servir de
lien entre notre régoin et le Nord de
la France dans le domaine touristique.
II s'intéresse avant tout la vie éco
nomique de la Westflandre en dehors
de toute attache politique.
Le supplément LA PROFESSION
ne peut être vendu séparément