Supplément
illustré
du
12 Juin 1238
Les églises
de Poperinghe.
Le Roi
la Panne
Tous les amis de La Panne, et les
habitués du Littoral-Ouest ont appris
avec plaisir que le Roi, et les Enfants
royaux séjourneraient cet été La
Panne. Nous n'insisterons pas sur les
raisons qui ont poussé Sa Majesté
revenir sur ce bout de sol que ses
illustres parents prétendirent ne pas
quitter pendant les quatre années de
guerre.
La Panne! En 183L le 17 juillet le
Roi Léopod I est entré en Belgique
par Adinkerke, au lieu dit La Panne.
Le Roi descendit de berline devant
l'auberge de l'Alliance, et le 19 juillet
1931, cet endroit, une plaque commé-
morative fut inaugurée par le Roi Al
bert, la Reine Elisabeth et le Prince
Léopold.
Une seconde plaque commémorative
existe La Panne, dans la chapelle
des Pères Oblats, laquelle fut accor
dé le titre de chapelle royale, après
la guerre. Cette plaque porte comme
inscription Exemples de toutes les
vertus civiques et modèles de piété
autant que de courage militaire, S. M.
»le Roi Albert, S. M. la Reine Elisa
beth, S. A. R. le Prince Léopold,
»S. A. R. le Prince Charles, S. A. R.
»la Princesse Marie-José assistaient
pendant la guerre (1914-1918) aux
offices divins en cette chapelle dé-
»diée Notre-Dame de la Mer et des-
servie par les R. P. Oblates de Marie-
Immaculée.
Quels que soient les événements fu
turs, le souvenir de la présence du Roi
Albert et de la Reine Eisabeth La
Panne pendant la guerre, l'emportera
sur tout autre. Nous songeons ces
Pages si belles, admirablement burinées,
Paul Werrie dans la Légende
d Albert I
...Et cela dura quatre ans qu'ils ne
bougèrent plus et résistèrent tous les
assauts. Les Allemands riaient de ce
Roi qui n'avait plus, pour royaume, que
quelques kilomètres de prairies et de
dunes et, pour palais, qu'une ferme près
de la mer. Mais ils riaient jaune. Et
lui délibérément, il avait choisi une fer
me entourée de dunes et d'oyats, ces
grandes herbes tenaces qui poussent
dans les dunes. Et de là, il pouvait
mieux commander ses troupes et des
cendre dans les galeries de ses soldats
les taupes.
Et jamais Albert ne prétendit quit
ter ce coin de terre, ni que ses hom
mes le quittassent. De la sorte le pays
conservait son existence.
Car c'était là le berceau du pays.
C'était par ce coin de terre qu'en 1831,
le premier Roi des Belges, Léopod I
l'ancêtre d'Albert I était entré, dans
sa nouvelle royauté. Devant la même
mer. les mêmes arbres, les mêmes fer
mes, les mêmes tours. Son premier re
gard avait été pour ces dunes, et ces
oyats et ces peupliers. Et, sans doute,
son petit-fils dut-il songer cela, tan
dis qu'il ne lui restait plus que ce mor
ceau de son Royaume.
Et cela dura quatre années. Les qua
tre années de la grande Patience...
...Il aurait pu, lui aussi, quitter ces
parages dangereux où il pleuvait des
nluies de mitrailles, quelques kilomè
tres du front. Personne ne lui en aurait
voulu de s'abriter dans une ville fran
çaise, comme Calais ou le Havre. Car
ses Ministres l'avaient fait. Mais lui
restait près de ses hommes. Car le Roi
n'avait pas: peur.
I! n'avait voulu ni les quitter, ni quit-'
ter le sol du pays dont il avait la garde.
Et son épouse, la Reine, demeura près
de lui, soignant les blessés, les mala
des, les souffrants. Et cela ne s'est vu
que rarement dans l'histoire du mon
de...
église qui aura été rebâtie sur les mê
mes fondements ou sur d'autres est sans
doute la même que nous voyons exis
ter encore aujourd'hui.
Et propos de Notre-Dame En
1640, le 7 janvier il y eut une tempête
extraordinaire Poperinghe cinq
heures et demie du soir. Le tonnerre
tomba sur l'église de Notre-Dame, où
le feu commença de se manifester dans
une petite tour construite et placée sur
la nef du milieu pour sonner les messes
basses. Les couvertures des trois nefs
ont été consumées jusqu'au chœur, et
la tour n'a été préservée du feu. que
par les efforts incroyables des bourgeois
attirés par l'alarme de toutes les clo
ches de la ville. Heureusement que la
porte de communication placée sur la
voûte entre la tour et la nef du milieu
était de fer, car, encore aujourd'hui,
on aperçoit aisément les effets que le
feu avait produit srur elle. On dressa
la hâte un autel sous la tour, où les
paroissiens entendirent la messe en
dant les vacances chez mon honorable
ami, M. Charles van van Renynghe.
bourgmestre de Poperinghe (cet hono
rable magistrat s'est efforcé de relever
cette ville de l'état de marasme où elle
est tombée par ses soins elle a vu
créer dans ses murs, une société de mu
sique, une école moyenne, un collège,
une académie de dessin, etc.) il me prit
fantaisie, dans mes moments de loisir,
de visiter les archives déposées l'hô
tel de ville. Quel fut mon étonnement
lorsque, après une simple inspection su
perficielle, je trouvai des pièces histo
riques de la plus haute importance et
dont je n'aurais jamais soupçonné l'exis
tence dans un endroit comme Pope
ringhe
Ces recherches me firent naître une
idée le gouvernement, n'agirait-il pas
sagement en donnant de beaux prix dé
cennaux pour les meilleurs mémoires
qui traiteraient de l'histoire particulière
de nos villes, lesquelles, comme tout le
monde le sait, ont vécu si longtemps
Dans la longue liste de monuments
de notre province qui viennent d'être
classés, deux églises méritent certaine-
menjt ce choix. Ce sont les magnifi
ques églises de Saint-Bertin et de Saint-
Jean Poperinghe. Dans les supplé
ments du SUD nous reparlerons fré
quemment de Poperinghe, de son his
toire et de ses monuments. Contentons-
nous aujourd'hui de citer d'abord deux
petits extraits tirés d'un manuscrit que
nous possédons et qui porte le titre
charmant de Mémoires historiques de
Poperinghe
Au sujet de Saint-Bertin nous y li
sons On doit regarder comme une
vérité que les bâtiments de l'église de
Saint-Bertin, qui avaient été construits
en premier lieu, ont existé plusieurs siè
cles car on ne voit pas qu'il y en ait
eu d'autres qui auraient succédé ceux-
là. Mais, en 1419, les paroissiens pré
sentèrent une requête Louis de Lu
xembourg, Evêque de Terrouane ef
fet de permettre qu'on célébrât les
Saints Mystères dans une nouvelle cha
pelle construite leurs dépens près
l'église Paroissiale du dit Saint-Bertin,
brûlée depuis par cas fortuit. Le dit
Evêque en accorda la permission le
18 mai de la même année. La nouvelle
plein air, jusqu'à ce que l'église ait été
entièrement réparée, comme nous la
voyons aujourd'hui,
La même église a encore été brûlée
par le feu du ciel en 16$2 mais le
chœur et les trois nefs sont restées.
L'historien bien connu J. J. Altmeyer
a donné il y a un siècle une courte no
tice sud l'histoire de Poperinghe. Ce
texte est devenu fort rare. Nous en re
produisons quelques extraits.
Sur les frontières des châtellenies
de Furnes et de Cassel, deux lieues
au sud d'Ypres, est située Poperinghe.
qui n'a conservé de son ancienne splen
deur que ses trois belles églises et une
large place publique deux fois les
flammes de l'incendie ont ravagé cette
cité qui, au moyen âge, faisait partie
de la hanse flamande et qui comptait
une population ouvrière de 17.000
hommes.
Peu d'historiens se sont occupés de
Poperinghe peine si elle est citée
dans la chronique de Saint-Bertin et
cependant il existe peu de villes belges
sur lesquelles il y ait autant de docu
ments.
Me trouvant, il y a deux ans, pen-
LES VILLAS ROYALES
9auche droite: la Ville Maskens, la Villa du Comte de Ter Schueren
occupée par la famille royale, et le pavillon Bortier.