I Faut-ii insister? l'infamie Waterloo. Construction aéronautique. 4e ANNEE No 26. Hebdomadaire 50 cent, le DIMANCHE 26 JUIN 1938 Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT, FIN 1938 DIX FRANCS. Dvection-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Tbourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. ODIEUSE COLLABORATION DE L'I. N. R. Le plus grand mal fait par les poli ticiens n'est pas tant leur incurie, leur incompétence, ou la déformation qu'ils ont acquise d'envisager toutes les ques tions uniquement en rapport avec l'in térêt électoral de leur parti. Là où vraiment, ils ont accompli une œuvre néfaste, criminelle, c'est en découra geant la masse, en démoralisant l'opi nion, au point que celle-ci, désabusée, ne parvient plus croire qu'il sent pos sible d'agir, sans poursuivre un but po litique ou électoral. La position du SUD devant les élec tions communales est bien nette nous prétendons qu'il est absurde de faire de la politique la commune. Nous constatons, chaque jour, que les poli ticiens nuisent aux intérêts de leur com mune ou de leurs ville, parce que de nombreuses préoccupations absolument étrangères une bonne gestion de la commune et de sa vie économique, empêchent les magistrats communaux d'agir simplement et logiquement. Quel remède faut-il apporter cette situation de fait Faut-il opposer des politiciens nouveaux des politiciens anciens Perte de temps car, l'expé rience l'a prouvé, les politiciens nou veaux sont aussi vite déformés que les anciens, et se trouvent entraînés, pour lutter sot le terrain électoral, faire de la stupide démagogie. Cest côté, en dehors, totalement indépendant de la politique, qu'il faut créer le cadre de la société, le cadre professionnel, le cadre du travail, qui sera autrement utile que le cadre poli tique, qui est celui des orateurs et du désordre. Mais en raisonnant sur le plan d'une saine démocratie et d"une décentralisa tion indispensable, nous sommes con vaincus de la nécessité de partir de l'or ganisation locale, de grouper les orga nisations par région, de les fédérer par province, pour aboutir aux confédéra tions nationales. Comment voulez-vous que dans pa reille organisation il puisse y avoir pla ce pour le moindre politicien C'est cette organisation que nous préten dons travailler ce sont les hommes qui y collaborent que LE SUD prétend soutenir et par conséquent il est de tou te évidence, que nous devons stricte ment rester indépendant de tout parti politique, comme d'ailleurs nous l'avons toujours été. Ce qui ne doit pas nous empêcher de signaler, et de souligner, tout le mal que les politiciens commet tent. Le supplément de ce numéro du SUD, consacré au Parc et la Foire de Rumbeke, prouve que notre hebdo madaire prétend remplir sa mission être l'hebdomadaire de la vie écono mique de la Westflandre. C. v. R. L'indignation est générale Après la manifestation de 1937 au cours de la quelle les franco-wallons de Water loo eurent l'audace de siffler la Bra bançonne de huer nos couleurs natio nales, et de leur opposer une vibran te Marseillaise, nous ne concevons pas que le poste national de l'I.N.R., sou tenu et entretenu par l'argent de tous les patriotes belges, ait l'audace et la goujaterie de récidiver. En 1937 il avait l'excuse, bien faible, de l'ignoran ce ou de la surprise. En 1938 il est in vraisemblable que ce poste gouverne mental soit mis la disposition des provocateurs de Waterloo. Le Sud a pris, il y a quelques mois, énergiquement position contre la manifestation franco-wallonne de Waterloo. Les discours radio-diffusés dimanche dernier confirment notre opi nion la sûreté belge devrait fermer la frontière aux étrangers qui soutiennent au cours de cet odieux pèlerinage des traîtres leur pays. D'ailleurs des historiens les plus en vue n'ont pas man qué de féliciter Le Sud pour sa clairvoyance et pour l'attitude prise. mettre sur pied une contre-manifesta tion, et pratiquer le chantage dans le quel les belges du Front populaire sont passés maîtres m Nous avons parcouru le résumé du 'apport présenté par M. Bondas, Com missaire-Royal aux armements, et nous nous sommes particulièrement ar rêtés aux paragraphes ayant trait 'aéronautique. Nos lecteurs trouveront ri-dessous le texte du résumé du rap port Bondas. La question1 de la construction aéro nautique y est fort incomplètement po- Elle est d'abord étudiée unique- ®«nt au point de vue militaire, dans j cadre du rapport. Or nous préten dons que la construction aéronautique peut être limitée aux besoins de la Belgique, ni aux besoins de l'armée. Une industrie aéronautique d'mitia- h.Ve privée, et, contrairement aux prin- QPes du rapport Bondas, sans limita- don de bénéfices et orientée vers l'ex portation, est actuellement viable condition, précisément, que l'Etat et Politiciens n'y mettent pas leur nez, ne fassent pas fuir les capitaux jivestir au nom de théories ou d'idéo- °8'es quelconques. Que l'Etat fabrique avions, et que même s" il en peut ^Porter, qu'il le fasse c'est un aspect u Problème. Mais qu'à côté on encourage l'in- c^trie privée, et que l'on garantisse -ci, qu'après avoir assumé tous les dsques, l'Etat ne viendra pas lui enle- ^et ses bénéfices. Loin d'offrir ces ga- tanties le rapport Bondas est farci de théorie anti-capitaliste et, au lieu d'en courager les particuliers créer une in dustrie aéronautique, bien au contraire, il doit susciter la méfiance et provoquer l'hésitation. A tout prendre ce rappoTt du Com missaire-Royal est UNE MAUVAISE ACTION, et il tue l'espoir de voir la Belgique prendre rang parmi les na tions industrielles dans la construction aéronautique. Ainsi les politiciens, tou jours, paralysent l'activité économique du pays. Le texte du résumé de M. Bondas énonce quelques considérations d un in térêt tout-à-fait relatif et qui coup sûr ne donneront pas l'envoi l'industrie aéronautique belge. Les voici L'industrie aéronautique qui est d'une importance considérable, tant au point de vue économique qu'au point de vue de la défense nationale, a tou jours été beaucoup discutée et ceux de nos compatriotes qui pensent que no tre petit pays n'est pas capable d en assurer la! viabilité sont encore très nombreux. Evidemment, le matériel aéronauti que est de construction délicate, com pliquée et d'un prix très élevé. Mais c'est précisément pour ces rai sons que nous estimons que la Belgique doit s'attacher ce genre de construc tion. (Voir la suite page 5) Mais une question se pose comment se fait-il que le torchon quotidien du libéralisme 100 La Dernière Heu requi se prétend d'un patriotisme farouche, et ne manque pas d'accuser de séparatisme tous les flamands, con sacre une colonne et demie d'éloges en thousiastes la manifestation franco- wallonne Comment se fait-il que le Peuple donne un compte-rendu long et favora ble au sujet d'une manifestation, qui tend célébrer l'épopée militariste du tyran Napoléon Comment se fait-il que la Voix du Peuple s'empresse d'applaudir cette manifestation, souligne la présence des seuls mandataires politiques wallons, le député communiste Glineur et le séna teur Bourguignon, et annonce que dans les groupes se trouvaient de nombreux militants communistes Avez-vous compris La Dernière Heure Le Peuple «.La Voix du Peuple Une seule question doit être posée Monsieur le Ministre de l'Intérieur. Pourquoi interdire Bruxelles une pai sible manifestation de commerçants qui protestent contre les impôts, et tolérer que des étrangers organisent une mani festation anti-nationale sur notre terri toire aux accents de la Marseillaise et aux cris de Vive le Front Populai re Monsieur le Ministre de l'Inténeur en agissant de la sorte est ou bien un IMBECILE, ce que nous ne pouvons admettre, ou bien le VALET d'une cli que, ce que nous sommes obligés de croire, malgré l'énorme mépris que ce la nous porte témoigner l'égard de Son Excellence. Faudra-t-il pour obliger Son Excel lence interdire en 1939 la manifesta tion franco-wallonne de Waterloo, pré Ne Afin d'édifier le rédacteur du tor chon qui s'intitule La Dernière Heure et qui écrit au sujet de la ma nifestation BELGE de Waterloo c U y avait une délégation d'un régiment de chasseurs cheval, issu, paraît-il. d'un régiment ayant combattu Wa- terloo nous livrons ses réflexions, et dans l'espoir qu'il en tiendra compte; les renseignements historiques que voi ci Dès la chute de Napoléon, en 1814» la Belgique se retrouvait indépendante pour quelque temps (11 février 1814 au 17 mai 1815), en proie sans doute des sentiments divers sur la forme poli tique qu'il convenait de donner ses aspirations, mais bien décidée en tout cas, briser tout lien avec la France, dont la domination, réelle celle-là, avait été si terribe et révoltante. Le Congrès de Vienne qui s'ouvrit le 1er novembre, répara en somme la Belgique de 1831. "ous y fûmes victorieux en ce sens que notre territoire actuel fut pratiquement conservé en dépit des intrigues de Louis XVIII et de Talleyrand, tendant nous amputer, pour des fins éviden tes tous, les places de Nieuport. Ypres, Tournai, Namur, Neufchâteau etc. Lorsque Napoléon débarqua de l'île d'Elbe et courut au devant des alliés, il ignorait combien nos provinces étaient antifrançaises. C'est qu'elles avaient réalisé l'union sacrée devant la nouvelle menace qui s'abattait sur elles. Elles ne voulaient plus de la France, et l'An gleterre les soutenait discrètement. Quelque 8,000 soldats belges, recru tés dans l'intervalle 1814-15, partici pèrent la bataille de Waterloo aux côtés des Alliés (généralissime Wel lington), tandis que 350 seulement, vé térans des anciennes campagnes napo- léonniennes et qui s'étaient engagés alors que la Belgique était sous la do mination française, avaient répondu l'appel de l'empereur ses anciens frè res d'armes. Ces 350 ne furent pas en gagés dans la bataille ils étaient dans l'intérieur. Détail piquant, c'étaient sur tout des Flamands et des Brabançons un des plus connus n'était pas un Wallon mais bien un Tongrois, 7e lieutenant-colonel de Tieken de Ter- hove. Par contre, dans les troupes belges, en uniforme belge, sur le champ de bataille, la proportion de Wallons était prépondérante. Exactement le contraire donc de ce que prétendent les wallingants. Le royaume des Pays-Bas, composé de la Hollande et de la Belgique, ne fut proclamé que le 17 mai 1815 quelques jours avant la campagne, et (Voir suite page 8)

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