I
TRAVAILLER.
La situation de notre
industrie aéronautique.
Quelques instantanés
ron
ANiNEE NO 29.
Hebdomadaire s 50 cent, le numéro.
DIMANCHE 17 JUILLET 1938.
Ipour qu'une nation soit, Q faut qu'une
lidarité nationale existe et qu'elle se
istallise dans la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT, FIN 1938 DIX FRANCS.
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43.
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
De nombreux lecteurs nous ont fait
Lrt de l'intérêt provoqué par le re-
larquable article du sénateur de la
Irange, dont nous avons donné la se-
laine dernière un important extrait.
A tout prendre il en ressort que l'er-
►ur actuelle, c'est de croire que la
|jtte entre les peuples est uniquement
jne lutte de prépondérance militaire.
|lne nation peut être armée jusqu'aux
lents, et fort bien voir s'effondrer le
■avs par l'intérieur, pour des raison»
l'ordre économique. Ce qui ne veut
las dire qu'une grande prospérité éco-
Jomique ne postule pas un sérieux ar-
nement, qui tienne un voisin jaloux ou
ourmand respectueuse distance.
L'exemple de la France est typique
sychose de la guerre, et un patrio-
lardisme facile ont permis l'armée
française de s'équiper parfaitement, du
noins pour une guerre de position. Le
nur Maginot est décrété infranchissable
par des unités terrestres.
Et les politiciens ont suivi la courbe
|de moindre résistance de l'opinion pu
blique en exploitant le patriotisme mi
litariste du Français. Le véritable pa
triotisme français ne consisterait pas
actuellement s'armer, mais travail
ler. Où sont les politiciens qui ont le
courage de dire au peuple français
notre machine économique nous étouf
fe cause d'une législation sociale im
provisée et mal adaptée notre balance
commerciale toujours déficitaire vide
b France de sa substance. A quoi nous
sert d'attendre l'arme au pied, la
frontière, un adversaire hypothétique,
puand nous subissons quotidiennement
t'es défaites économiques irrémédia-
Le conflit européen est d'ordre éco
nomique, avant tout. Non seulement
l'Orient échappe la domination éco
nomique des blancs, mais il vient con
currencer ses anciens exploiteurs, sur
leur propre terrain. L'Europe entière, et
chaque pays d'Europe vit sous une ob
session semblable celle des habitants
d'une place assiégée. Il s'agit d abord
d'organiser parcimonieusement la vie
des assiégés. Pas de gaspillage de for
ces, ni d'efforts.
Les assiégés qui tiendront le plus
longtemps sont ceux qui auront le plus
parfaitement utilisé leurs ressources et
leurs provisions. Ces assiégés-là domi
neront les autres, parce qu'ils auront vé
cu dans l'héroïsme et non dans 1 im
prévoyance.
La lutte séculaire entre la France et
l'Allemagne a changé d'aspect. Ce
n'est plus sur les champs de bataille que
si livreront les combats. La guerre éco
nomique, beaucoup plus sournoise et
pernicieuse, que les guerres les plus
cruelles, décidera de la domination des
peuples en Europe. Pour cette guerre
économique l'Allemagne et l'Italie
bandent toutes leurs forces, et arrivent
des résultats formidables. La France
de son côté se gargarise de paroles,
de discours et de promesses, et gaspille
systématiquement un héritage séculaire.
Les patriotes français ne sont pas
ceux qui chantent la Marseillaise, mais
ceux qui ont le courage de dire au peu
ple de France, que seul le travail âpre,
constant, héroïque permettra de relever
l'économie française, et d arrêter une
course l'abîme qui paraît, actuelle
ment, inéluctable.
C. v. R.
L Echo des Ailes publie un excel-
article de l'as belge, notre ami le
Chevalier Willy Coppens d'Houthulst.
A os lecteurs retrouveront dans les ex
traits qui suivent les thèses exposées
"ans LE SUD et approuveront égale
ment ce petit commentaire de la Libre
Belgique
La situation de notre industrie aéro
nautique qui est des plus précaires, a
de)à fait couler beaucoup d'encre sans
9ue toutefois on puisse enregistrer de
a Part de nos dirigeants un change
ment de politique l'égard de nos con
ducteurs. Rien ne sert que chaque an-
nîe. nous dépensions des dizaines de
millions l'étranger, alors qu'il serait
Possible, avec un peu plus de sollicitude
e 'a part des autorités l'égard de
nos avionneurs, de trouver en Belgique
nne bonne partie du matériel nécessaire
a armée.
Parlant tout d'abord du matériel na-
|j°nal, le major Willy Coppens sou-
'9ne qu'il n'a pas toujours été aussi
Priait qu il aurait dû l'être, ni qu'il
LE DORYPHORE.
Nous avons connu le temps héroïque,
où, jusque dans les déclarations gou
vernementales de l'Honorable Premier
Ministre, figurait la lutte contre le do
ryphore. Aussi le doryphore, coléop-
tère prudent, pratiqua-t-il la politique
de I absentéisme. On ne découvrit plus
de doryphore tant que M. Pierlot ré
gna. Mais peine l'auteur de la croi
sade anti-doryphorique eut-il quitté son
siège ministériel, que, vainqueur, le
doryphore releva la tête.
Cet animal qui a pris une place im
portante dans la politique belge, pro-
voquera-t-il une crise ministérielle, et
entraînera-t-il sa suite le gouverne
ment de M. Spaak dans les patates
Ou bien le Ministre actuel prêchera-t-il
une nouvelle croisade contre le dory
phore, et le personnel supérieur du dé
partement de l'Agriculture s'offrira-t-il
un nouveau congrès, au cours duquel
les congressistes se féliciteront des ré
sultats obtenus.
Un aimable humoriste nous faisait
l'autre jour une intéressante proposi
tion. Comme il faut dépister dans les
champs doryphorés les larves de cet
animal parasitaire, et que les volon
taires manquent pour accomplir cette
délicate mission, notre interlocuteur es
timait que les parlementaires pourraient
utilement occuper leurs congés payés,
en constituant des brigades volantes
la disposition des bourgmestres qui
auraient dépisté des doryphores sur le
territoire de leurs communes. Ce serait
enfin reconnaître la compétence toute
spéciale des parlementaires, en les met
tant en piste peur la chasse aux ani
maux parasitaires.
LES UNIFORMES.
I u 1 1
aurait pu l'être. Je ne puis examiner,
dit-il. chacun des cas, ils ont tous une
explication dont il faudrait tirer la le
çon pour arriver au résutat désirable.
Mais les utilisateurs admettent d'abord
tous cette vérité le matériel belge n a
pas causé plus d'accidents que le ma
tériel étranger. Je gage même qu'une
statistique exacte, établie pour chaque
type d'appareil, démontrerait la plus
grande sécurité des avions belges
...«A mon sens, tout doit nous
pousser préparer la renaissance de
la construction nationale. Chacun y
mettant du sien, nous devons espérer
qu'il nous sera possible d atteindre un
'ésultat meilleur.
Et si, ce que je me refuse croire,
l'expérience s'avère infructueuse, si le
résultat est nul, comme il serait dès
lors naïf ce croire qu'il p >urrait en
être autrement par la suite, renonçons
définitivement toute construction na
tionale 1
(Voir suite page 8)
Le gouvernement a décidé d appli
quer en 1938 l'arrêté pris en 1934
contre le port des uniformes. Mais où
commence... un uniforme Nous crai
gnons vivement que le gouvernement
arrive la conclusion que 1 uniforme et
le ridicule ont exactement les mêmes
limites
Est-ce la chemise qui fait 1 unifor
me Nous voyons mal que 1 on puisse
interdire au citoyen belge de porter une
chemise Si ce n'est la chemise, est-ce
sa couleur qui est répréhensible Al
lons-nous enlever aux groupements des
Jeunes Gardes Socialistes ou des Jocis-
tes, le plaisir innoçent d'exhiber des
chemises noires ou bleues.
Est-ce la culotte Est-ce le ceintu-
Non, il paraît que le crime réside
dans Us b .ttes et dct.s le ha-Irir!
Avis a1!"' "hasset' s qu ils changent
leurs Tîment'. pour 1 ouverture,
s'ils ne veulent au cours des battues
être l'objet de contraventions.
A moins, et ici le grotesque est to
tal, que la contravention réside dans le
fait de marcher au pas, d'avoir de '.'al
lure, de ne pas paraître une bande de
voyous. Un gouvernement qui témoigne
d une pareille crainte des mouvetr e -ta
d opposition ne voit guère son prestige
augmenter.
Nous proposons au gouvernement le
moyen le plus efficace d'enlever tout
prestige aux uniformes des mouve
ments d opposition. Qu'il soit lui-même
capable d'attirer les masses et de re
tenir leur attention. Les formules né
gatives surtout appliquées dans une at
mosphère de déroute, n'ont jamais été
de bonnes mesures gouvernementales.
Elles tournent toujours contre leurs au
teurs, soit dans le ridicule, soit dans
l'odieux.
PROLETAIRE OU AGRICULTEUR
Que vous soyez ouvriers et que voua
protestiez contre des salaires trop baa
en vous mettant en grève sur le tas,
en paralysant la vie économique du
pays, et l'on s'inclinera devant vos re
vendications. Vos meneurs seront ho
norés, décrocheront des mandats, et
achèveront leurs vieux jours en paix,
grâce de plantureuses et capitalistes
prébendes.
Mais que vous soyez agriculteurs,
que vous constatiez que les produits
de la terre doivent se vendre en-des
sous du prix de revient, que l'Etat-
Providence du prolétariat vous ignore
et qu'excédés vous fassiez la grève
votre tour et votre manière, et l'on
vous enverra la gendarmerie. Vos di-
digeants seront enfermés. Et vous se
rez voués au mépris de la Nation.
C'est ce que le Boerenfront vient
d'apprendre ses dépens, parce qu il
n'avait pas eu la sagesse de compren
dre que la démocratie n'est qu'un mot
servant camoufler la dictature du
prolétariat. Les injustices sociales qui
écrasent l'agriculture et les classes
moyennes sont sans valeur dans un:
régime où seul le prolétaire a droit au
secours et l'appui du gouvernement.
TROIS ANS APRES LE SUD
Nous apprenons que les parlementai
res viennent de constituer un groupe
ment franco-belge dont le bureau a été
élu l'unanimité Président M. Ponr
celet, catholique Vice-Président Jen-
nissen, libéral et Louis Piérard, socia
liste, secrétaire S. Bohy, socialiste et
trésorier Robert De Man, catholique.
Nous demandions il y a trois ans que
les parlementaires s'occupent des ques
tions frontalières pour prévenir le mal.
Maintenant que tout le mal est fait ils
ont l'ironie, ou le culot, de déclarer
qu'UN PROGRAMME DE TRAVAIL
A*ETE ARRETE ET QU'IL SERA
REMIS AUX PARLEMENTAIRES
FRANÇAIS. Il comportera notamment
l'étude des problèmes de main d œu
vre (frontaliers, saisonniers, résident^,
travailleurs intellectuels y compris le»
artistes musiciens lyriques, et dramati
ques les rapports commerciaux, ta
rifs douaniers et contingentements le*
(Voir suite page 3)