C R I A temps nouveaux, mé tho de s nouvelles Qui veut la fin, veut les moyens. pROFESH0N. "LA PROFESSION, mercredi 13-7-'3g (Suite de la page 1). fin de la première page) Et c'est ainsi qu'en présence des évé nements, par-delà la volonté humaine, sous 1 emprise des besoins, une évolu tion générale des esprits et des tendan ces s est opérée et continue s'opérer tous les degrés de la hiérarchie so ciale. On veut un redressement de la situa tion, parce que ce redressement est de venu pour tous une question vitale Dans le inonde des affaires, on est unanime reconnaître qu'il existe une interdépendance des intérêts et que pour ramener l'ordre économique, il faille nécessairement faire dépendre celui-ci directement d'un meilleur être social et économique, la fois de cha que partie intéressée Production, dis tribution, salariat, consommation et de chaque intéressé pris isolément et indi viduellement producteur, distributeur, employé ou salarié, consommateur. De plus en plus, l'idée prend corps qu'à un monde en progrès, doit cor respondre plus de bien-être individuel. Chaque jour davantage, un courant d'opinion se forme tendant préten dre que l'équilibre économique ne sau rait trouver sa véritable solution dans la lutte des Classes, dans un remède d'inspiration politique, dans un systè- qui méconnaisse la priorité de l'écono mique sur la politique et qui, en raison de cette lacune, sert bien plus des indi vidus que la collectivité. Irrésistiblement les tenants de la prio rité de l'économique s'affirment dans leur farouche volonté, non pas d'ana- thématiser la politique, mais de faire pression sur les partis politiques, pour que ceux-ci se servent moins eux-mê mes et servent davantage les intérêts supérieurs du pays. Est-ce dire qu'il faille changer le régime Non, car il suffit de l'adapter aux nécessités nouvelles en s'inspirant des leçons du passé. Est-ce dire qu'il faille instaurer le corporatisme Non, car il suffit de réa liser l'organisation professionnelle, par ce que ce système a sur le corporatisme le gros avantage, de retenir les bienfaits et d'écarter les défauts du corporatis me, notamment en créant une cloison étanche entre l'économique et le politi que et en sauvegardant par voie de con séquence, et l'intérêt général, et les in térêts des consommateurs. Vu sous cet angle, le problème ré soudre se réduit dans son principe éco nomique une question d'aptitude pro fessionnelle exiger de tout profession nel au sein de chaque profession. Cette solution acquise, la société se relèvera d'elle-même de la maladie de jeunesse qui résulte de sa renaissance moderne car il y aura place pour le travailleur et de l'ordre dans le travail, car il y aura plus d'humanité et moins de politique d'intérêt ou de classe. En effet, le mal principal qui mine le monde, est que chaque jour davan tage moins de personnes, sur le terrain économique, peuvent se contenter de vivre de leur profession, alors même qu'elles ont toutes les aptitudes et con ditions requises pour l'exercer excel lemment. Qu'on nous permettre d illustrer no tre thèse par un exemple et de dégager de cet exemple quelques considérations générales. Prenons les détaillants. En matière de prix de détail, nul n'ignore qu il existe deux courants dans le marché celui des prix normaux et celui des prix anormaux. Cette den- ni ère tendance, est souveraine. Elle rend la pratique du juste prix de plus en plus difficile. Cette situation découle de la çflsç De nombreuses entreprises de vente en détail petites et grandes sont au bord du gouffre. Le besoin de trésorerie y est grand et pressant, D'où des réalisations forcées constantes. D'où déséquilibre dans les prix de ven te amenant inévitablement une telle pression sur le juste prix que celui-ci a tendance son tour céder du terrain. D'où le fait qu'un commerçant en parfait ordre de marche s'ankylose dans un manque gagner et de bon payeur devient un mauvais payeur. D'où répercussion sur l'industrie sous forme de production désaxée. D'où conséquence sur le salariat sous forme de chômage. D'où répercussion sociale au détriment de l'Etat, sous forme de déséquilibre budgétaire. D'où consé quence chez le banquier, le papier de son client industriel s'avilissant son tour. Bref tout l'engrenage. Si l'on ajoute la cause signalée, ci- dessus qui a produit tant d'effets, d'au tres causes qui amènent les mêmes ef fets et dans le même ordre d'idées il est possible de mesurer toute l'étendue du problème des prix de détail. En effet, il importe de se rappeler cette quantité de commerçants qui n'ont de la profession que le nom, et qui s'ad joignent un peu plus d'articles dispa rates tout instant dans le seul espoir qu'en vendant trop bon marché ceux- ci, ils parviendront mieux écouler et renouveler leur stock pour se refaire ainsi une situation plus confortable. Triste réalité. Réalité aussi, cette masse d'appoin tés, de pensionnés, de fonctionnaires, d'invalides de guerre ou civils qui exer cent en personne ou par voie de tiers, un commerce de détail et qui partent de ce faux principe, que leur entreprise ne doit pas supporter de frais généraux, (donc leurs prix de vente non plus), parce que cette charge est totalement supportée par leurs revenus extérieurs. Réalité encore que ces vastes entre prises de vente en détail qui débitent en spéculant sur l'ignorance du consom mateur ou s'anDrovisionnent au quart de la valeur réelle, près d'industriels, trop atteints par la crise pour refuser une aumône. Nous le répétons, considérée sous cet aspect, la question des prix de vente en détail dépasse le cadre restreint de son objet et prend place au cœur même de l'organisation professionnelle bien faite et de l'équilibre économique réa liser. Elle ne trouve sa véritable solu tion que dans l'organisation profession nelle avec obligation d'i'nscription au registre des professions, inscription in terdite quiconque veut cumuler deux fonctions disparates ou exercer deux commerces en un seul. Une pareiPe solution aurait pour conséquence immédiate de garder l'industrie et au salariat une production assurée et un travail ordonné, et de ré soudre au profit des Banques la grande question de la valeur du papier es compté. Ces déductions d'un cas d'espèce suffisent démontrer toute la valeur de la thèse de l'interdépendance des intérêts économiques, tant sur le plan de la finance, de la production, de la distribution que du salariat. Elles découvrent au grand iour, le bienfait qui résulterait pour l'Etat et ses contribuables d'une évolution de cet ordre. Elles prouvent toute la conséauence néfaste, qu'il y a, laisser subsister dans son œuvre de division et de des truction, la lutte des Classes, entreprise et soutenue par la politique et les poli ticiens leur seul profit et pour de meurer en place Elles précisent que l'Economique et le Politique peuvent se compléter mais ne sauraient se confondre. C'est pour toutes ces raisons d'or- Certes, nous admettons que les Cham bres de Métiers et Négoces ont pour mission de réaliser l'organisation pro fessionnelle, Nous n'entendons pas qu'elles la réalisent d'un point de vue politique (soit de parti soit de person nes) Nous désirons prouver qu'elles ne sauraient pas réaliser l'organisation pro fessionnelle en toute indépendance d'action et en pleine impartialité de pensée. Pour établir cette démonstration, il nous suffit de rappeler la manœuvre politique qui a coïncidé avec l'inaugu ration de la Chambre des Métiers et Négoces du Brabant. Situons les faits. Le parti catholique, le Boerenbond, avec en tête des aumôniers, y rentrè rent en pelotons compacts. Il n'en fallut pas davantage pour provoquer une réaction de la part des fédérations professionnelles. Mais faute d'organisation suffisante la réaction fut insuffisante. Bref, la constitution de la dite Chambre s'est effectuée de fa çon lamentable. Depuis cette constitu tion, la situation s'est encore empirée. Par petits groupes, des unions des Classes Moyennes, toutes ou presque toutes appartenant au même parti ont renforcé les positions prises. Des ré serves sont constituées, prêtes entrer en ligne au cas où il faille du renfort. On se contentera dans l'avenir de ceux qui seront en odeur de sainteté, et de ceux qui ont des ambitions par trop déplacées. Nos affirmations sont irréfutable ment exactes, contrôlées et facilement contrôlables. Vous admettrez, après pareille con sidération, que nous ne pouvons être qu'adversaire d'un projet d'organisa tion professionnelle qui a pour base et instrument d'exécution un semblable milieu car, ce compte, l'organisa tion professionnelle qu'on nous offre sert tout simplement ne pas nous la donner, mais nous la faire subir d'un point de vue politique ou égoïste. On nous objectera que notre atti tude ne peut avoir d'autre conséquence que de retarder l'organisation profes sionnelle parce que celle-ci ne saurait s'implajjter dans le pays, que par la voie des Chambres de Métiers et Né goces. constituées précisément cet ef fet, donc appelées par droit de pré séance remplir cette mission. Notre réponse sera une fois de plus brève. Et Syndac et le projet de Syn- dac Le syndicat d'action pour la défense des intérêts économiques de l'indus trie, du Commerce et de l'Artisanat n'a aucune couleur politique. Son pro jet est bon. Aussi nous en sommes chauds partisans et depuis toujours. On nous dira que Syndac est installé la Chambre de Commerce, et que cette caractéristique prouve que nous som mes un peu de l'autre côté de la bar rière politique. Ici encore, suivant notre habitude, nous serons catégoriques et francs. Peut-être est-il vrai que la Chambre de Commerce a une tendance opposée dre général et majeur que l'axe éco- nommue a pria forme dans le pays, que le monde des affaires, constitue un bloc de béton construit la fron tière même des intérêts supérieurs du pays, et que le problème de la Classe Moyenne ne saurait plus se noser que sous l'angle de l'économie nationale au service de la collectivité nationale. A temps nouveaux, méthodes nou velles. Tony HELSEN. celle du parti du Sénateur Van Ac- kere. Peut-être mais ce qui est cer tain, c'est que Syndac n'a au'un Doint de vue économique. Nous nous en por. tons aussi garants que notre passé est garant de notre dévouement aux Clas ses Moyennes. Ce qui est certain aussi, c'est qUe Syndac réalisera l'organisation profes sionnelle, d'accord avec les Chambre, des Métiers et Négoces, si la consti. tution et le fonctionnement de ces Chambres sont redressés comme il con vient, sans ces Chambres s'il n'en est point ainsi. Ceux qui nous connaissent savent ce que cela veut dire. Nous atteindrons le résultat désiré sans haine contre personne, dans un esprit exclusivement constructif avec le seul souci de ne servir que l'organisa tion de la vie économique. Nous le ferons en dehors de toute tendance ou ingérence politique, quelle qu'elle soit, c est-à-dire de la manière dont le con çoit le monde des affaires et non pas comme prétendent le réaliser la Poli tique et les Politiciens. Une œuvre de ce genre ne peut être durable que si elle est bien conçue, et parfaitement réalisée dans un esprit d'intérêt général. Une action de cette nature ne sau rait être féconde, que si ceux qui exer cent cette action ont d'abord décidé de ne point travailler pour eux-mêmes, mais de se consacrer corps et âme aux nécessités et besoins d'autrui et de la collectivité. Avoir un idéal, vouloir le réaliser imposent autant d'obligations qu'elles excluent toute recherche d'intérêt égoïstement personnel. Tel est notre avis personnel sur le projet Van Ackere, sur les circonstan ces qu'entourent son élaboration, et sur les instruments qui servent l'exé cuter. Le premier se féliciter de no tre franchise sera le Sénateur Van Ac kere. Il est vrai qu'il la connaît depuis fort longtemps et l'apprécie sa juste valeur, convaincu qu'entre gens de bonne foi on peut différer d'avis, mais on doit nécessairement se retrouver d'accord, soit en cours d'exécution d'un programme, soit au terme de celui- ci. Tony HELSEN. mm Dans les numéros précédents de La Profession nos lecteurs ont été tenus au courant des nombreux ser vices, que CRI mettait au point. Ces! services ont comme but évident et es-l sentiel d'aider les Classes Moyennes I en collaboration avec les organisations! professionnelles I Afin de se trouver en contact di*l rect et continu avec ces organisations! professionnelles, le directeur de b| CRI a installé ses bureaux au 'j** I de Syndac Palais d'Egmont, Pla<*| du Petit Sablon, 8, Bruxelles. H K I inutile de souligner que CRI res'e I totalement indépendant de tout orgS'i nisme. En annonçant cette nouvel'e rsos| lecteurs nous avons la certitude 1u.e *1 but poursuivi par CRI sera attein I aider les professionnels en co"a^oras I tion avec leurs organisations, I sommes heureux de voir l'actif6. I notre collaborateur M. Tony He 1 aboutir ce premier stade de re sation pratique. I Les lecteurs de La Professufl trouveront toujours C R I aCC I le plus cordial, et nous leu- reconnu dons vivement de s'y adresser fl sovdre touter les questions d'ordn

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