L'organisation des Professions On nous écrit LA PROFESSION, mercredi 13-7-'38. 5 Discours de M.Van Ackere au Sénat (Suite) Erreur profonde. Nous ne voulons d'aucun privilège. Nous souhaitons ar demment que l'organisation profession nelle générale soit bientôt accomplie. Mais nous nous rendons compte du temps qui s'écoulera encore avant que cette organisation générale soit mise au point et réalisée dans son ensemble. En attendant, nous voulons, nous, Classes Moyennes des Métiers et Négo ces, qui avons déjà fondé dans le sens de l'organisation de grandes choses (je n'en veux d'autres preuves aue nos Fédérations nationales des différentes professions de l'artisanat et du commer ce de détail) nos Fédérations Interpro fessionnelles, nos établissements de cré dit, nos assurances, nos coopératives d'achat en commun et j'en passe des plus importantes, nous voulons, dis-je, renforcer cette organisation et lui don ner un caractère légal. Loin de nous dresser contre d'autres catégories de citoyens, nous leur ren drons service tous, nous défendrons l'intérêt général, en mettant le pays devant une organisation, qui pour ceux qui ont examiné attentivement notre proposition de loi. peut être déclarée l'abri de toute critique formulée au nom de la liberté, au nom de l'intérêt des consommateurs et au nom de l'or dre public. En réclamant ce statut légal qui doit les intégrer officiellement dans I orga nisation économique de la nation, les Classes Moyennes ont conscience non pas de réclamer une situation préféren- tiel'e, non pas de vouloir ressusciter je ne sais quels privilèges corporatifs oui, tout prendre, ont comporté pour elles plus d'inconvénients que d avantages, mais d'être pleinement utiles tous, et de sauvegarder l'intérêt commun. Dans leur pensée, le service social qu'elles assurent doit atteindre par là son maximum d'efficience. Elfes peuvent, en effet, bien davanta ge qu'on ne croit généralement pour normaliser et harmoniser la vie éco nomique et sociale. Du point de vue économique on compte beaucoup, par exemple, sur les grands travaux publlics pour résorber le chômage. Pour ma part, je fonderais de plus solides espoirs sur la cation des petits travaux privés. Le jour où les 500.000 petites en treprises artisanales et commerçantes embaucheraient un employé ou un ou vrier de plus, non seulement le chôma ge se trouverait résorbé, et bien au- delà. mais encore cette activité com plémentaire favoriserait la consomma tion des produits de la grande indus trie, créerait un courant d'affaires gé nérateur pour tous, de bien-être et de prospérité. Le jour où fa Belgique entreprendra une action d'envergure pour supprimer cette hideuse plaie sociale que sont les taudis, le jour où elle associera large ment tous les métiers de l'artisanat du Bâtiment une politique de grands tra vaux au bénéfice des petites gens, on verra de quelles admirables réalisations ils sont capables, et quels modestes prix de revient inusités partout ailleurs, que chez nous. Les possibilités d'une telle politique qui, du point de vue démographique et social serait si hautement bienfaisante sont, dans une large mesure, condition nées par l'expérience d'une organisation n-ofessionnelle officiellement générali sée. Il demeure en effet quasiment im praticable pour l'Etat et les grandes UNE CONCENTRATION S'IMPOSE Nous faisons volontiers écho cet appel de M. Jos. Stuckens paru dans l'Ordre Nouveau». Cette concentra tion s'impose au point, que c est dans le but d'y parvenir, en dehors de toute tendance politique que La Profes sion a été créée. Lundi dernier, le Comité Central de la Fédération Chrétienne des Classes Moyennes de Belgique s'est réuni pour examiner les mesures «prendre en vue dune campagne en faveur du projet de loi Van Ackere, dont le torpillage a Produit une pénible impression dans 'a petite bourgeoisie, qui 1 on vient d administrer un véritable croc-en-jam- Les. Ce vote ne sera pas oublié de sitôt Par la classe moyenne, on peut en être rertain. Avec mes amis, j'applaudis 1 ini tiative du Comité Central de la Fédé ration Chrétienne, mais qu il me soit Permis de dire que nous entendons n y v°ir que le début d'une action gér *?'e, en dehors de tout esprit de parti, "r effet, le passé a suffisamment dé- montré qu'une action trop unilatérale est vouée l'insuccès. Qu'importent les "rdres du jour, qu'ils viennent de pro pice ou de la capitale, si nous conti nuons de rester terrés dans une farou- j e indépendance de groupements de fasses moyennes C'est tout juste bon a donner en spectacle notre impuis- •ance et cela fait le jeu des politiciens, ^Mandataires d'organisations pu ssantes °Pt l'intérêt est l'opposé du nôtre. ^t cela me fait songer la magni fique concentration des classes moyen nes en Hollande. Nous gagnerions imiter cet exemple et faire front, en attendant la formation d'un organisme national, sur tous les points d'ordre gé néral. Si nous avions été fortement orga nisés, les politiciens auraient regardé deux fois avant de prendre position contre un projet de loi. qui, sans être complet, assurait des bases profession nelles la petite bourgeoisie. On au]p beau médire du projet Van Ackere il n'empêche que le souci principal des gauches était de s'opposer une for mation d'une puissante organisation des métiers. Rien de plus I Ce que l'on a dû concéder la classe ouvrière, on nous le refuse parce que nous ne sommes rien dans la vie poli tique. professionnellement parlant. Combien de fois n'avons-nous oas crié casse-cou aux dirigeants des orga nisations des classes moyennes D'au cuns y ont vu une atteinte l'autonomie de leurs groupements d'autres étaient surtout animés de l'esprit du clocher... Nous comprenons fort bien qu'il n'est pas possible de régler en une séance les petits différends oui opposent certriis groupements l'un l'autre, mais on de vrait s'appliquer les régler une fois pour toutes. Nous voulons bien servir d'intermé diaire, notre groupement estimant l'en jeu assez important pour ne rien cra:n- dre... même l'impopularité. Tos. STUCKENS, Président de l'Union des Classes Moyennes de Bruxelles-Sud. collectivités de traiter directement avec de modestes producteurs. Seuls les con trats collectifs sont en pareil cas sus ceptibles de sauvejgarder la qualité du travail, l'exécution méthodique d'un vaste programme d'ensemble et la res ponsabilité effective, tous les degrés des exécutants. Du point de vue social, il n'est pas sans intérêt de remarquer que les Clas ses Moyennes maintiennent sans obsta cle et sans limite leurs rangs ouverts tous ceux qui, animés d'un légitime dé sir d'ascension, s'offrent partager avec elles une vie tournée vers l'initia tive, l'amour du travail bien fait, le goût du risque et le sens des responsa bilités. Il y a là pour la collectivité un facteur dynamique d'équilibre, de mieux-être et de progrès. Les ouvriers eux-mêmes, démeurés en contact quotidien avec le petit et moyen patronat industriel et commer cial tirent de ce coude-à-coude familier, comme font aussi du reste les em ployeurs, une compréhension des diffi cultés de la tâche de chacun qui est éminemment favorable leurs bons rapports mutuels. C'est donc faire œuvre utile et so ciale que de favoriser l'organisation des Classes Moyennes professionnelles. Loin d'être un obstacle un projet nlus étendu, cette expérience, de par l'ampleur qu'elle revêtira en de nom breux domaines, sera d'un enseigne ment précieux pour ceux qui se char geront de la mise au point d'un statut plus général. En terminant, permettez-moi de vous dire, avec toute l'énergie que me donne ma connaissance profonde des Classes Moyennes artisanales et com merçantes, dont les besoins, les faibles ses, et les droits légitimes me sont fa miliers, que ces Classes Moyennes ne peuvent attendre plus longtemps les bienfaits d'une organisation profes sionnelle, en laquelle elles ont placé jpur dernier espoir. Elles ne peuvent plus attendre, ai-je dit. Je n'ai pas voulu ajouter et elles ne veulent plus attendre car j'ai la conviction que le Parlement, convaincu du bien-ifondé du vœu des Classes Moyennes, qui réclament leur organisation professionnelle, appro priée leur situation économique et so ciale, adaptée des besoins spécifique ment Classes Moyennes, ne traitera pas ces classes autrement qu'il n'a traité d'autres catégories de citoyens qui ré clamaient eux aussi plus de justice et d'équité. Comme il a justement donné satis faction aux uns il donnera équitable- me*>t satisfaction aux autres, sans at tendre que soit désespérément aggravée 'eur détresse et que soient menacées la paix et la tranquillité dont notre pays a tant besoin. En ces temps troublés la démocratie se doit de faire la preuve qu'elle ose fonder dans la liberté sa force de créa tion et d'initiative, et, dans la disci pline consentie, sa puissance d'organi sation. Les Classes Moyennes de Belgique at. tendent de la sagesse du Sénat non point un traitement de Faveur, non point une aide pécuniaire aux dépens du trésor, mais simplement, au prix de nouveaux devoirs qu'elles sont fière ment décidées assurer, la reconnais sance officielle de leur importance éco nomique et sociale. Nul débat ne me paraît plus digne de réaliser l'unanimité de la Haute As semblée. (Suite et fin) En septembre 1 936, j'ai fait décider par la NATIONALLE PHARMACEU TIQUE et l'ALGEMEENE APOTHE- KERS VF.REENIGING c'est dire par les deux organismes nat'onaux pro fessionnels de Pharmaciens, une jour née d'étude Bruxelles. Sur 2.300 pharmaciens établis dans le pays, parmi lesquels il faut comp ter trois quatre cents pharmaciens que nous considérons comme indésirables, 750 pharmaciens se sont déplacés de tous les coins du pays, pour assister ces assises d'un jour, en payant non seulement leurs frais de déplacement et de séjour, mais encore un droit d'in scription de 30 francs. Celle manifes tation représente en tout cas plus de 30 °/0 de l'effectif des pharmaciens éta blis. Il existe dans le pays, plus d'un mil lion de personnes que l'on peut clas ser dans la oetite bourgeoisie et le com merce de détail. Si toutes les professions étaient orga nisées avec la même puissance que les pharmaciens, on n'aurait aucune pe:*,'* faire venir de Bruxelles, sur un simple appel. 35 40 de ces petits bour geois, c'est-à-dire 3 400.000. Ce serait un moyen incontestable de montrer au Gouvernement, la force de cette petite bourgeoise Qu'aujourd'hui le Gouvernement et le Parlement dé- daienent. Il ne serait pas besoin de l'excellent proiet de Monsieur le Sénateur VAN ACKERE, si les gens appartenant toutes les professions de la petite bour geoisie, comprenaient leur devoir. 3) On peut juger de l'indifférer-e de cette petite bourgeoisie, par le fait qu'elle s'est manifestement abstenue de sursauten avec indignaion, devant l'échec du projet VAN ACKERE au Sénat, échec que vous soulignez avec tant de raison. J'ai interrogé quantité de profession nels qui ignoraient totalement de quoi je voulais parler. 4) Je suis bien au regret, en raison de la haute estime estime en laquelle je tiens Monsieur RENCHON, l'inspira teur et le Rédacteur de TORDRE NOUVEAU de vous donner entière ment raison sur la conclusion de votre article. Je crains beaucoup que TORDRE NOUVEAU soit placé nettement sous la tutelle catholique, et ne se tienne comme il devrait, en dehors des luttes de partis. C est 1 ensemble de cette situation qui fait vraiment désespérer de voir jamais la petite bourgeoise obtenir la place qui lui revient. Elle-même ne désire pas son salut avec suffisamment d'ardeur et d'effi cacité dans les travail, et elle est en tourée de politiciens qui ne demandent qu tirer profit de sa carence. Votre dévoué, R. PATTOU. Aidez -nous en virant notre como'e- chèoue postal Ch van RENYNGHE. 193634 les vingt francs de votre abon nement 1938. Vous nous éviterez un encaissement coûteux.

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Le Sud (1934-1939) | 1938 | | pagina 9