i LE SUD, dimanche 7 août 1938.
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Béguinage
relique, et ce n'est pas sans émotion
que les Brugeois saluèrent il y a un an
les jeunes princes, qui continuent
Jans notre pays la noble tradition his
torique dont Thierry d'Alsace fut le
fondateur.
La relique fut deux fois exposée aux
pires dangers, et nous ne devons de
l'avoir conservée jusqu'à ce jour, qu'à
la clairvoyance et au dévouement des
hommes préposés sa garde.
Le 20 mars 1578, vers 4 heures du
matin, Bruges fut envahie par une trou
pe de Gantois protestants. La ville fut
bientôt le théâtre des pires profana
tions. Des événements récents en Es
pagne nous épargnent la peine de de
voir décrire ces sacrilèges. Malgré tout
la procession sortit le 3 mai 1578.
Mais au cours de l'année la confrérie
fut obligée de livrer toutes ses richesses
et jusqu'aux cloches de la chapelle.
Les fanatiques n'étaient pas satisfaits
Ils pillèrent les églises de la ville, et la
précieuse relique fut sauvée par «Jean
Perez de Malvenda qui la tint cachée
jusqu'en 1584. La chapelle de Saint-
Basile fut entièrement saccagée. Bruges
connut pendant six ans la dictature des
sectaires.
Le 30 novembre 1 584 le pieux évê-
que Remi Drieux transporta la re
lique la chapelle de Saint-Basile, où
eUe connut deux piècles de paisible vé
nération, jusqu'en I 792.
Les Français étaient entrés Bruges
je 2 novembre 1792. Le 13 novembre
ils exigeaient un inventaire de tous les
biens précieux des églises, oratoires,
chapelles et couvents. M. de Gheldere
offrit cacher la relique, et son pro
jet fut adoptée en février 1 793 quand
a ville fut livrée la rage et
cupidité des révolutionnaires. Au
"jois de mars ceux-ci décidèrent de
Piller toutes les églises, mais la relique
était l'abri. Elle y Testa jusqu'en avril,
quand le3 Brugeois, aidés des habi
lita des campagnes, parvinrent ex
pulser de leurs murs, ces forcenés qui
"avaient de Français que le nom, amas
confus de gens sans aveu appartenant
toutes les nations et repoussés par cha-
d'elles.
Les ennemis éloignés, le Saint-Sang
t replacé dans son reposoir, et pen-
®nt quelques mois il fut l'objet d un
5" te ardent. L'armée du général Van
amme arriva le 25 juin 1 794 Bru-
8- Les inquiétudes furent momenta-
["jnent dissipées le gouvernement
^nçais décrétait la liberté des cultes.
vj ^'iciue fut exposée jusqu'au 30 jan-
l?9 La procession sortit le 3 mai
La chapelle était en ruines Quand
le regard se dirigeait vers le lieu où
s'élevait autrefois la riche et élégante
façade du Saint-Sang, il ne trouvait que
ruines amoncelées il ne restait pres
que rien de cet ouvrage délicat. Il n'y
avait debout que des murailles tristes
et nues de la chapelle proprement dite.
La rage de ces fanatiques ignorants n'a
vait fait grâce aucun buste, aucune
statuette, aucun bas-relief. Le sol était
partout couvert de décombres. Mais
la tristesse doublait, quand, travers
ces débris sacrés, on arrivait jusqu'à
l'intérieur de la chapelle. Tout ce qui
la décorait autrefois avait disparu, et
l'on ne pouvait s'empêcher, la vue
d'un si triste spectacle, de maudire les
monstres qui avaient eu Je courage de
concevoir et d'exécuter un pareil plan
de destruction. C'est en vain que l'œil
cherchait partout les deux autels de
marbre, les superbes vitraux colorés, la
chaire de vérité, et ces superbes médail
lons de chêne où étaient représentés en
bas-reliefs les diverses circonstances de
la Passion en vain cherchait-on les
piliers et les ornements de cuivre qui
séparaient le chœur et les nefs, ainsi
qu'une foule d'objets curieux créés par
le talent et offerts par la piété tout
était devenu la proie de la profana
tion et du vandalisme
Et toutes ces horreurs se commet
taient au nom des droits de l'homme,
de la liberté du citoyen, de la libéra
tion de l'intelligence I
Ce n'est qu'en 1817 que le Baron
de Croeser, bourgmestre de la ville de
Bruges, put commencer les travaux de
restauration de la chapelle. Toute 1 aris
tocratie brugeoise, animée d un zèle
admirable, se mit la tâche pour ré
parer les outrages infligés par les déma
gogues. Le 10 avril 1819 le baron de
Croeser et J. van Huerne reformèrent
la confrérie en convoquant les de Lo-
phem, Stockhove, van Borssele. Pene-
randa, van Ockerout d'Hanins, Coppie-
ters, van Zuylen, d Vdewalle, van de
Walle, van Caloen, Rapaert, Pecsteen,
Quai du Rosaire.
"lit
Hais bientôt le culte fut inter-
et la relique une nouvelle fois ca
car M j- r-L-Uir
Kruispoort
et le 20 avril la relique fut retirée de
sa cachette, chez la Baronne de Pelichy.
Le 3 mai 1819, fut un grand jour
pour Bruges. Après 22 ans la relique
insigne était offerte son adoration.
La chapelle fut rendue au culte en
I 82 111 faillait encore obtenir l'auto
risation du gouvernement hollandais de
reconstruire la chapelle supérieure.
L autorisation obtenue les travaux de
la chapelle furent immédiatement com
mencés. Cependant ce n'est qu'en 1837
qu'il fut fait pour la première fois usa
ge du nouvel escalier.
Ainsi après des péripéties tragiques
la Basilique du Saint-Sang a été restau
rée dans le culte qui lui est dû, et l'aris
tocratie brugeoise continue par la noble
Confrérie du Saint-Sang, la mission qui
a été assignée Bruges par le grand
prince de nos provinces Thierry d'Al
sace.
Chaque année la procession du Saint-
Sang fait communier dans un même
élan de piété, toute la population bru
geoise et les dizaines de milliers de
pèlerins qui accourent du monde en
tier, pour adorer le précieux sang de
Celui qui est venu parmi nous portant
le message divin Je suis la Voie, la
Vérité, la Vie
La troisième partie du Jeu du Saint-
Sang rappelle les époques de guerre et
de persécution. Mais Bruges fidèle sa
mission reste gardienne du précieux dé
pôt. Par l'intercession de la Vierge tu-
télaire, toujours cet esprit triomphera.
Et les jeunes générations, ardentes et
fières, vont la conquête des temps
nouveaux. Que sonne la cloche triom
phale, que tinte le carillon, que l'air
s'emplisse du chant de toutes les clo
ches de la cité, que sonnent les trom
pettes libératrices, que chante en un
chœur immense l'âme ardente de la
cité. C'est dans une apothéose gigan
tesque qu'autour du Beffroi illuminé,
Bruges magnifie sa mission spirituelle
la gardienne du Saint-Sang.
DETAILS TECHNIQUES.
Il va sans dire que la réalisation de
ce jeu exige une mise en scène formi
dable. L énorme charpente en construc
tion devant le Beffroi en donne une
idée. Le talent du metteur en scène est
reconnu par tous c'est Antoine van
de Velde. La compositeur Arthur Meu-
lemans dirigera personnellement la par
tie musicale, dont il est l'auteur. Le tex
te et la direction générale ont été con
fiés au R. P. Joseph Boon, auteur du
Jeu qui remportera un grand succès
Bruxelles en 1936 Credo
"ctoh
Par M. de Gheldere jusqu'au 30
1797.
H et V ri je