NotresDame
de la
La situation en France,
Du revolver l'uniforme.
r
Pour la défense
des libertés.
4g ANNEE No 33.
Hebdomadaire 50 cent, le numéro.
DIMANCHE 14 AOUT 1938
tV
i
Pour qu'une nation soit, 3 faut qu'une
liolidarité nationale existe et qu'eHe se
[cristallise dans la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT. FIN 1938 DIX FRANCS.
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thowout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43.
1
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Les dates des vacances étant dépla
cées la fête du quinze août ne nous pa-
|raît plus fixée au milieu de cette pé-
|riode de délassements et de voyages.
|Le quinze août, l'avenir, donnera
[l'impression d'un premier avertisse
ment, nous signalant que bientôt il fau-
dra reprendre le collier.
Ne trouvez-vous pas que toute 1 am-
Ibiance de la fête du quinze août s'en
[trouve changée Ce n'est plus la halte
[au milieu des vacances, c'est le rappel
[aux choses sérieuses. Le quinze août on
priera la Vierge pour qu'elle nous aide
Jet nous protège pendant 1 année de tra-
[vail qui recommencera bientôt. Et en
11938, plus que jamais, c est Notre-Da-
I me de la Paix que nous invoquerons
Quoique la guerre ait été mise hors
lia loi, il nous semble que les hommes
|ne soient pas devenus plus pacifiques.
|11 n'y a, paraît-il, pas eu de guerre
ntre l'Italie est l'Ethiopie. Les chefs
[le gouvernement expliquent, chaque
[semaine que les parties en présence
l'étant pas officiellement reconnues
omme belligérants il n'y a pas de
[pierre en Espagne. Le gouvernement
[japonais ne manque pas une occasion
[le faire remarquer qu'il n'a pas dé-
Iclaré la guerre la Chine. Et les échan
ges de politesse qui caractérisent les re
lations entre le Japon et les Soviets
[témoignent, que les soldats qui se font
[tuer la frontière mandchoue, ne se
[font nullement la guerre.
Nous ne croyons pas qu'il y ait un
anger actuel pour notre pays, et la po
litique clairvoyante de la Couronne,
[préparée par le Roi Albert et définie
IPar le Roi Léopold III éloigne de la
|Belgique le spectre de la guerre. D au-
Itre part la neutralité déclarée par
l'a Belgique il y a deux ans est devenue
["ne formule fort la mode, et les pays
I ^andinaves, la Hollande, la Suisse, la
[Pologne et lés Etats balkaniques l'ont
idoptée. Une analyse objective des évé
nements du mois de mai dernier prou
vent que l'attitude ferme de l'Angle-
J ferre est le commencement de la sa
passe de l'Allemagne.
Cependant, en cette fête du quinze
|^°ût. implorons Notre-Dame de la
lîv P°ur que se terminent ces con-
|''its qUj paralysent la vie du monde,
l^tte horrible guerre civile d'Espagne,
J^tte tuerie en Extrême-Orient, ces
Roubles dangereux et continus en Asie
1 Mineure afin que dans le calme et une
a'x véritable, le monde puisse réorga-
dser une économie bien malade, et ré-
feolir la condition première du redres
sent des affaires des relations com-
Î^Mciales mondiales stables et régu
lières.
C. v. R.
Il est évident que la situation en
France n'est pas sains. Il y a quelques
mois nous trouvions dans les articles
des économistes cette conclusion la
France n'est pas saine. Il y a quelques
rains britanniques une trêve est con
clue cette occasion les vacances pro
longeront la trêve jusqu'à a fin de sep
tembre. mais en octobre le pire est
craindre.
Nous approchons d'octobre, et le ma
laise est déjà perceptible. Nous ne ca
chons pas que nous sommes fort pes
simistes. et nous souhaitons ardemment
que les prédictions du dangereux /ou-
haux ne se réalisent pas. Nos lecteurs
savent que le tout-puissant maître de
C.G.T. a déclaré qu'il ne laisserait pas
passer le rriois d'octobre sans entrer
dans l'action. Le Front Populaire avait
fait de splendides promesses. La dés
illusion actuelle est grande. Il est cer
tain que les chefs de a C.G.T. sentent
que leurs troupes leur échappent Que
vont-ils tenter pour consolider leur
puissance
Quel est le bilan actuel Louis Bur-
nod écrit
Le puits ouvert sous nos pieds est,
bien entendu, celui qu'a creusé la quasi-
faillite des finances françaises.
Ce gouffre.nous a été dépeint sous
les aspects d'un cataclysme hétérogène
et composite
Déficit du budget de l'Etat 10 mil
liards
Déficit du Trésor 30 milliards
Déficit des budgets locaux 900 mil
lions pour la ville de Paris seulement
Déficit de la balance commerciale
18 milliards en 1937, autant en 1938
Déficit de la production qui n'arrive
pas satisfaire le marché français.
Déficit de notre industrie aéronau
tique qui nous oblige comimander
quelques centaines d'avions en Amé
rique
Déficit de nos compagnies de navi
gation
Déficit des théâtres, qui réclament
des subventions l'Etat
Déficit de la natalité.
Sans compter quelques autres défi
cits comme celui de la moralité, celui
de la justice et celui du travail.
Tel est le résultat des fautes, des
abus ou des scélératesses accumulés de
puis la Guerre.
Mais ces deux dernières années ont
été surtout caractérisées par l'appau
vrissement général. Voici des chiffres
particulièrement significatifs.
En 1934-1935, le nombre de con
tribuables français inscrits l'impôt sur
le revenu était de 1.754.000. En 1936-
1937, il n'était plus que de 1.645.000.
Diminution de 109.000 assujettis.
(Voir suite page 2)
Le gouvernement socialiste de M.
Spaak parait avoir une frousse fort
amusante de l'uniforme. Les mesures les
plus énergiques ayant été prises contre
un bourgmestre en uniforme, nous atten
dons avec une certaine impatience les
événements qui illustreront le pèlerinage
de Dixmude. Nos lecteurs savent que
tout le service d'ordre y est assuré par
des hommes vêtus d'un uniforme.
Va-t-on dresser procès-verbal pen
dant toute la journée Ou bien ce qui
est interdit des patriotes, est-il per
mis de le faire, condition que l'on pro
fesse des sentiments anti-belges ou rou
ges. Attendons le gouvernement socia
liste l'œuvre, et offrons-nous le plaisir
d'opposer l'attitude des socialistes d'au
jourd'hui celle des militants de 1902.
Max Hodeige rappelle très oppor
tunément dans Cassandre tous les
excès auxquels se livraient en 1 902 les
dirigeants socialistes et notamment le
triste bonhomme qui est encore aujour
d'hui le Patron du P. O. B.
Outre leurs excès de langage les so
cialistes qui poussaient l'émeute et
qui, de ce temps-là, injuriaient copieu
sement le Cardinal et les Evêques, la
Monarchie et le Roi, les socialistes
avaient l'audace non pas d'habiller des
pauvres types en uniforme, mais de
faire dans le Peuple une propa
gande ouverte afin de fournir des re
volvers la masse.
Les revolvers étaient des REVOL
VERS-PRIMES 17,50, 12,75, 11.00
et 8,75 et de grands placards publici
taires illustrés, dont Cassanddre de
dimanche dernier donne une reproduc
tion, soulignaient que
(Voir suite page 8)
d'assise des libertés nationales. C'est
pourquoi le monde agricole a besoin
d'un droit social qui lui soit propre et
taillé sa mesure.
12. Le bien commun n'est pas
une addition de biens particuliers, mais
une hiérarchie d'efforts variés orientés
vers une même fin effort du. semeur,
de l'artisan, de l'homme avisé qui
trouve, sur le plan économique, une
combinaison nouvelle effort de
l'artiste, du savant, du technicien ef
fort du pionnier qui part la décou
verte et la mise en valeur des ter
res nouvelles effort du chef politique,
du magistrat, de l'éducateur tous les
degrés effort du prêtre qui rappelle
inlassablement ses semblables l'uni
que nécessaire Ce ne sont pas là des
libertés divergentes, mais convergen
tes quand, sous la pression de la cha
rité, elles travaillent, non en vase clos,
mais ciel ouvert, étendre de con
cert, le règne de Dieu.
Nous avons donné les six premiers
points des contdusions du Congrès de
Rouen. Livrons cette semaine la médi
tation des amis des libertés les six
points suivants
7. Le respect sacré de la parole
ou de la signature donnée, celui de la
chose jugée, sont des éléments essen
tiels de l'ordre social. D'où la néces
sité de l'esprit de loyale exécution, co
rollaire de la liberté, qu'il s'agisse de*
conventions, individuelles ou collecti
ves, des jugements, des sentences arbi
trales. La tendance actuelle violer no
tre parole chaque fois que nos intérêts
et nos passions s'insurgent contre le
respect d'engagements pris ou contre
l'autorité du juge, procède d'une ca
rence morale et tuerait la liberté le jour
où un tel désordre se généraliserait
dans une société.
8. Un climat favorable est né
cessaire l'épanouissement des libertés.
Dans une atmosphère de haine, il est
fatal que les individus n'usent de leur
pouvoir que pour écraser des adversai
res et des rivaux. Détournées du bien
commun, les libertés s'emploient em
brigader en factions ennemies les fils
de la patrie, substituer la force bru
tale au droit, le fait accompli la jus
tice. Mais le climat social dépend de
nous. Il appartient aux élites d'exercer,
de manière chrétienne, leurs libertés,
de faire rayonner la charité, ce't- cha
leur divine qui change en quelque sorte
le climat des sociétés, l'assainit, !e tem
père et mûrit les institutions.
9. Les libertés appellent des
corps publics et privés qui en soient les
gardiens, les défenseurs contre toute
injuste agression, et aussi qui en règlent
l'usage discipliné. C'est aux corps mu
nicipaux qu'est due la longue et heu
reuse tradition des libertés communa
les. La discipline et les franchises du
barreau sont inséparables leur conti
nuité historique est liée la présence
d'une autorité corporative. Les mêmes
destins peuvent s'ouvrir un ordre des
journalistes. Les syndicats portent avec
eux des libertés fragiles, mais nécessai
res il convient d'étayer celles-ci sur
l'organisation professionnelle qui or
donne un bien commun plus large les
libertés syndicales.
10. 11 faut, en un mot, que les
corps intermédiaires donnent spontané
ment leur pleine mesure ainsi l'auto
rité politique, n'ayant exercer que
modérément le rôle supplétif qui lui re
vient en cas de défaillance des auto
rités inféreures, pourra se consacrer en
tièrement son rôle propre de gar
dien du droit, d'arbitre suprême, de
coordonnateur des activités nationales.
1 1Le foyer familial est le sanc
tuaire où vivent les plus précieuses de
toutes les libertés, celles que ne peu
vent suppléer nulles autres, celles qui
aident les autres naître et grandir.
Le foyer rural, où tout se concentre,
y compris la vie économique, autour
de l'âtre familial, est comme la pierre