L'ELECTRICITE. Un concourt de la plut belle enseigne. Supplément au Journal LE SUD N° 38, du 18 septembre 1938 2e ANNEE Nos 30 et 31. Périodique paraissant tous les 15 jours mercredi 14 et 28 septembre 1938. LA PROFESSION Abonnement 1 an 20 francs. Direction Administration 2, RUE DELA BOURSE, BRUXELLES. Bruxelles Tél. 12.93.62 C. ch. postal 193634 Les communiqués officiels du cabi net du Premier Ministre nous annoncent périodiquement qu'un rapport sera pu blié brève échéance, et qu'il donne- ta les éléments essentiels de la régle mentation de l'industrie électrique. Il est, de fait, plus facile des politiciens Je critiquer les sociétés productrices ou iistributrices d'électricité, que de trou- cet les moyens de réglementer cette industrie. Nous citions récemment l'exemple français au sujet des chemins de fer. Après avoir prétendu étatiser les ré seaux, le gouvernement a fait marche arrière. Il était également question en France d'étatiser l'industrie électrique. Le dossier est resté dans les cartons. En Belgique les politiciens ont lancé iles chiffres la foule, tendant prou ver les abus du capitalisme en matière (électricité. Il faut distinguer, et, par exemple, rechercher si les plus gros abus iexistent pas dans les régies, là où la ammune ou la province se font mar chands de courant, et prélèvent un im- lôf camouflé sur la vente des kilowatts. Il est certain que des abus et certains ^villages de force électrique existent mais il serait outrecuidant de voir l'Etat e substituer l'initiative privée pour vpprimer de tels gaspillages. L'expé- ience est faite de la sagesse de la ges- ion des finances publiques livrées aux toliticiens Quant la guerre aux trusts et l'hy- 1ercapitalismeil faut s'entendre sur emploi de ces mots. Afin de nous y «fer MLouis Ameye a publié une ex- illente petite brochure chez c Sobeli te du Boulet, Bruxelles. Il définit le de du trust, du cartel, de la holding, et conclut la forme rationnelle du fi- anciemcnt de l'industrie électrique en Belgique. En passant il souligne l'er- lur d'attaquer le trust de la Sofina, qui mtrôle peine 6 de l'industrie élec- iique belge, et qui apporte notre pays te matière imposable que le Ministère tes Finances taxe avec plaisir. Voici les conclusions de M. Ameye. En économie politique, il est un iome qui dit que la marchandise suit capital H est incontestable que pour un pays, des avantages les plus importants de investissement des capitaux l'étran- r réside dans le fait d'acquérir de rte façon, des débouchés nouveaux ou «s étendus pour les produits de son dustrie. Ce phénomène n'a pas manqué de se 'oduire dans le cas des holdings d élec- cité ayant des intérêts 1 étranger. Nos laminoirs, nos ateliers de con duction de matériel roulant ou de ma rtel électrique savent ce que les entre- rises de transport en commun ou "'ectrïcité, avant leur exploitation hranger, leur ont valu et leur valent commandes, émanant d entreprises vitaux complètement ou partiellement 'ges. En résumé, la création ou 1 extension ^reprises électriques, en Belgique ou étranger, a été et est toujours la utee de commandes régulières et ex- niement importantes pour 1 industrie *ge. On estime 10 milliards les immobili sations faites par nos compatriotes, tant l'intérieur qu'à l'extérieur de nos fron tières, et bien que certains éléments aient dû être commandés l'étranger, une très grosse partie des commandes a été placée en Belgique. Au cours de cette étude nous avons tenté d'esquisser grands traits la na ture, le but ainsi que le rôle des holdings en général et des holdings d'électricité en particulier. La conclusion de notre exposé se dé gage d'elle-même. _La holding comprend un réseau d'ac tivités qui la différencie nettement du trust et du cartel, et de toute autre for me d'association de capitaux. Elle ob tient, dans les domaines financier, tech nique et administratif, des résultats qui ne sont possibles que grâce ses métho des de travail et sa spécialisation. Enfin, elle a, sur l'expansion de l'éco nomie nationale, une influence éminente dont les résultats bienfaisants sont con nus depuis de nombreuses années. En ce moment où, sans tenir compte des contingences, on lance étourdirent des projets plus ou moins restrictifs de l'activité des holdings d'électricité, il était bon de faire mieux connaître cette forme de concentration. Nous espérons avoir montré non seulement l'évidence de son utilité, mais aussi les dangers d'une réglementation arbitraire qui, cen trée sur la politique plutôt que sur l'éco nomique, risquerait d'atrophier une des voies d'expansion belge l'étranger et de progrès national SOMMAIRE Page 2. L'immigration clandestine des Juifs en Belgique. Le droit d'auteur des photographes. Le comité ministériel de coordination économique. Page 3. La maison de Belgique. On demande une politique de l'arti sanat. Page 4. Réglementation du com merce de détail. Page 5. Groupement professionnel des représentants et voyageurs de commerce de Belgique. Chroni que économique et financière. Page 6. Rapport sur le projet van Ackere. Page 7. Corporation des Arts. Page 8. Rapport sur le projet van Ackere (Suite). Réglementation du commerce de détail (Suite de la P 4), Aidez-nous en virant notre compte- chèque Dostal Ch van RENYNGHE, 1 93634 les vingt francs de votre abon nement 193S. Vous nous éviterez un encaissement coùteu:.. L'an dernier nous avons attiré l'at tention de nos lecteurs sur l'exposition de l'enseigne commerciale. Aussi est-ce avec plaisir que nous apprenons que le Syndicat d'initiative de la Ville de Bru xelles ouvre un concours de la plus belle enseigne entre tous les commerçants éta blis sur le territoire de l agglomération bruxelloise. L'enseigne est utile au com merçant et est destiné rendre plus at trayantes nos rues commerçantes. Aus si sommes nous heureux de pouvoir don ner nos lecteurs les renseignements qui nous sont fournis par l'Indépen dance Avec elle nous félicitons les promo teurs de ce mouvement, c'est-à-dire les membres du Conseil général du Syndi cat d'Initiative dont les dirigeants sont (outre le président d'honneur, M. le bourgmestre Ad. Max), MM. le baron Raym. Vaxelaire. président Edm. Lu- dig, Emd. Zorn, A. De Pauw, E. Bern- heim, Robert Hirsch et Léon Wille- mans, vice-présidents, ainsi que MM. Ch. Vandeputte et Jules Peeters, tréso riers. Transformer les rues en musées pit toresques constituant des éléments va riés d'éducation pour le peuple tel est le but essentiel de ce concours. Pourrait-on nous citer une idée plus sympathique et qui aiderait mieux la re naissance de ce qui fut jadis un art dans le vrai sens du mot Car, ne l'ou blions pas, il y eut autrefois un art de l'enseigne Non seulement les meilleurs sculpteurs, les plus célèbres yma- giers y collaborèrent, mais les peintres les plus talentueux n'hésitèrent pas mettre leur palette son service. Est-il besoin de rappeler que la plus célèbre des enseignes peintes est pré cieusement conservée au musée du Pa lais Royal de Berlin Elle est l'œuvre du génial peintre Watteau, qui l'exécuta en 1720 pour le marchand de tableaux Gersaint, de Paris. L'œuvre, pleine de vivacité et d'esprit représente la célèbre boutique avec les commis, les clients, etc... Et c'est juste titre qu'on la con sidère comme l'une des meilleures et des plus importantes œuvres du fameux peintre valenciennois Ainsi donc, ce concours de la plus belle enseigne est. un double point de vue, digne de l'intérêt de tous. D'abord, parce qy'il tend rendre nos rues, un peu du pittoresque qu'elles avaient autrefois en second lieu, parce qu'en un moment particulièrement dur pour nos artistes (atteints plus que tous autres par la misère du temps), il four nira ceux-ci un domaine où exercer leurs divers talents. Voilà, grâce cette compétition, pour nos peintres, sculpteurs, céramistes, sta tuaires, Verriers, batteurs de cuivre, ferronniers, etc... l'occasion de se met tre en évidence en réalisant une œuvre artistique en même temps que lucrative Et voici également pour les commer çants bruxellois une nouvelle forme de publicité qu'il leur sera donné d'exploi ter, publicité qui a du reste fait ses preu ves, puisque de tous temps les ensei- qnes ont largement contribué étendre la renommée de nos maisons de com merce Pour terminer, signalons quelques points essentiels du règlement de ce con cours Le terme enseigne s'applique tout ensemble publicitaire décoratif et original rappelant la raison sociale de la firme ou se rapportant aux articles faisant l'objet de son commerce, adap tée et placée la façade de l'immeuble commercial. Les enseignes devront être mises en place pour le 15 décembre 1938 et y être maintenues de façon permanente jusqu'au 15 juin 1939. Le jury tiendra compte du caractère artistique et de l'originalité de l'en seigne. Celles-ci seront classées en six caté gories différentes, savoir a) enseignes en métal forgé, décou pé ou travaillé différemment b) enseignes sculptées ou modelées telles que statuettes en marbre, pierre, bois, terres cuites, verres filés ou cou lés. etc... c) enseignes en vitraux d) enseignes peintes sur panneaux en toutes matières e) enseignes lumineuses f) toutes autres enseignes. Les membres du Conseil général du Syndicat d'initiative seront, bien enten du, classés hors-concours. Le jury n'est pas encore entièrement constitué l'heure actuelle. Néanmoins, les personnalités suivantes ont accepté d'en faire partie MM. Van Neck, directeur de l'Aca démie des Beaux-Arts. James Alîard, président de la Société centrale d'architecture de Belgique. Henri Campain. vice-président de la Chambre de Commerce de Bruxelles. Malfait, architecte de la Ville de Bruxelles. Pergameni, archiviste en chef de la Ville de Bruxelles. Egide Rombaux, statuaire. Pierre de Soete, statuaire. Ainsi, ce concours s'avère, d'ores et déjà, comme une initiative des plus in téressantes. Dans la circulaire qui va être adressée incessament tous les commerçants bru xellois, le comité organisateur souligne, en ces termes, tout ce que l'art de l'en seigne comporte d'éléments attractifs Une enseigne commerciale, dit la notice, en raison du caractère artistique de sa réalisation ou de son originalité fraopante arrêté toujours le regard Jadis, nombre d'enseignes, parfois bien modestes, ont conquis de la sorte une notoriété qui s'est perpétuée dans le folklore et l'on peut dire que l'Art et l'Esprit ont collaboré aux buts commer ciaux poursuivis. Qu'ajouter encore, sinon que tous les gens de bon goût, tous ceux qui ont gar dé l'amour du beau et le culte de nos traditions, doivent s'efforcer de collabo rer l'entière réussite de ce concours qui ne peut manquer de donner une moisson fructueuse, après que la bonne semence en aura été jetée sur le sol de notre belle capitale

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Le Sud (1934-1939) | 1938 | | pagina 3