La Maison de Belgique. °n demande une politique
de l'artisanat.
la PROFESSION, des 14 et 28-9-'38
3
PRINCIPES DIRECTEURS
"A
I 1) Tous les services offerts au public
sont rigoureusement gratuits, l'entrée est
publique, permanente et libre.
2) Le personnel de la MAISON de
BELGIQUE remplace pendant toute
l'année l'exposant, pour les renseigne
ments fournir au public, la mise en
rapport des acheteurs avec les fabri
cants exposants et ce, sans aucune autre
rémunération que le loyer du stand, du
panneau, du casier échantillon ou de la
simple documentation.
3) La MAISON de BELGIQUE
pour conserver ses affiliés doit leur faire
faire des affaires, donc dépenser leur
profit le maximum d'activité commer
ciale organisatrice.
Son rôle essentiel consistera orien
ter vers eux les nombreux visiteurs bel
ges et étrangers qui apprécient les énor
mes facilités de ses services.
4) La MAISON de BELGIQUE
doit faire connaître ses services aux
tommes d'affaires étrangers en séjour
■dans les grands hôtels belges, ou bord
des paquebots touchant les ports belges.
Moyens d'action - services
1) EXPOSITION PERMANEN
te d'échantillons de fabrication, soit en
vitrines dans le vaste corridor d'entrée.
Soit en stand dans le HALL d'exoosi-
tion (500 m2), soit en casier métallique
avec petits échantillons et documenta
tion.
2) LA MAISON de BELGIQUE,
pendant toute l'année, prend les lieux et
place de l'industriel affilié dans la dé
fense de ses intérêts, renseigne complè
tement tous les visiteurs-acheteurs, met
tn rapport direct vendeurs et acheteurs.
3) La REVUE MENSUELLE de la
Maison de Belgique est en ser-
Wce gratuit dans tous les grands hôtels
Européens et bord des paquebots tou
chant les ports belges.
4) Une Salle Publique de LECTURE
Sroupe toutes les publications indus
trielles, commerciales, économiques et
financières, les annuaires, etc.. etc.
5) L'activité du CENTRE NATIO
NAL DE DOCUMENTATION con-
*iste
a) rassembler les catalogues de
butes les activités industrielles et com
merciales du pays.
h) classer méthodiquement ces ca
talogues dans des casiers métalliques
jurant la bonne présentation et la par
tante conservation des documents.
c) rendre la consultation des ca
talogues rapide et pratique par triple jeu
fiches et fichiers
Nom et adresses des firmes
21 Fichiers des fabricats
11 Fichiers des marques de fabrique.
EXEMPLE: Un adhérent au ser-
Vi<* DOCUMENTATION traite 10
Ft'cles différents il figurera 1 fois au
'-hier des firmes. 10 fois au fichier des
bbricats et 10 fois au fichier des mar-
jh'es. avec chaque fois la référence par
-Ire et Numéro du casier contenant
documentation.
6) La MAISON de BELGIQUE ne
manque aucune occasion de prendre
contact avec l'Etranger. Elle invitera
chaque année et par groupes les étu
diants étrangers de nos universités pour
leur faire prendre un contact visuel avec
les ressources industrielles de la Belgi
que et un contact personnel et amical
avec les dirigeants de la Maison de Bel
gique. A leur retour au pays, ces étran
gers sauront qu'ils ont en Belgique, chez
nous, le moyen simple, pratique, expédi-
tif d'être mis en relations directes avec
nos industriels. La REVUE MAI
SON de BELGIQUE dont nous leur
ferons le service gratuit, sera un excel
lent trait-d'union mensuel.
7) Nous exposerons les produits de
mandés par l'étranger et non encore fa
briqués en Belgique, et fournirons tous
renseignements utiles concernant l'im
portance de leur marché, moyen prati
que d'initiative industrielle.
8) La MAISON DE L'INVEN
TEUR exposera gratuitement les in
ventions, agréées par nous et conseil
lera gratuitement les inventeurs et ar
tisans.
9) Une exposition permanente de
l'artisanat avec section d'étude de la
protection des droits de propriété indus
trielle, facilitera l'artisanat les moyens
efficaces de se défendre contre les con
trefacteurs qui en prennent trop leur
aise et rendent l'artisanat créateur jus
tement méfiant.
RESUME
La MAISON de BELGIQUE est en
plein centre de la BELGIQUE labo
rieuse, la Maison de Famille accueil
lante tous ceux qui ont cœur le dé
veloppement de l'activité économique du
pays et sa prospérité, en éclairant les
aveugles, en défendant les faibles, en
utilisant au maximum les forts pour le
plus grand bien de l'expansion belge.
OUI, BUVONS DU LAIT...
MAIS OU EN SERT-ON
On s'applique rechercher les
moyens propres assurer une absorp
tion plus grande de notre production lai
tière, notamment par l'augmentation très
sérieuse de la consommation du lait
nature Notre directeur A. Wauters
en écrivait ces jours-ci, propos du pro
jet de distribution de lait dans toutes
nos écoles.
Des touristes étrangers, passant par
la capitale, nous firent précisément part
de leur étonnement et de leur déception
ne point trouver chez nous, comme
on le trouve en nombre de grandes vil
les étrangères, de milk-bar Et dans
les établissements où l'on sert boire,
on ne trouve pas toujours du lait, tan
dis que ceux qui en servent tiennent
généralement du lait eh bouteille, sté
rilisé par un procédé qui rend cette
boisson peu agréable.
Nous avons eu déjà l'occasion, ici,
de regretter cette situation. Quelques
rares débitants spécialistes existent
Bruxelles, qui font d'excellentes affai
res. car ils servent un lait excellent, tou-
iours très frais et stérilisé suivant des
méthodes modernes oui n'altèrent point
le goût crémeux du lait. Or. de plus en
plus nombreux sont les jeunes gens qui
en consomment, lorsqu'ils vont au café,
en ville, la camoagne, en voyage.
Les tenanciers bruxellois devraient
cesser de considérer le lait comme une
boisson pour malades et ceux qui en
demandent dans leurs établissements,
comme de pauvres types qu'on sert
avec commisération
Qu ils suivent plutôt l'exemple que
L indépendance est l'une des aspira
tions les plus profondément ancrées au
cœur de l'homme et tellement impérieuse
qu'une foule de gens sont prêts lui sa
crifier une situation enviable, un salaire
confortable, la sécurité même, et ne rê
vent que de s'affranchir des facilités des
situations subalternes pour se créer un
tas d'ennuis, mais être indépendants.
C'est sans aucun doute l'un des senti
ments les plus dignes de louanges, car
il va de pair avec l'esprit d'initiative,
source de tous les progrès. Il nous pro
cure en tout cas un spectacle des plus
curieux la permanence après un siècle
de concentration industrielle, de cette
variété d'entreprises qu'on nomme arti
sanales, c'est-à-dire de ces ateliers te
nus par des ouvriers qui peinent beau
coup, gagnent souvent peu, mais sont
leur propre maître.
Sans doute y a-t-il plus que des rai
sons sentimentales, des raisons écono
miques qui expliquent l'existence de
cette forme de la production non l'état
de résidu du passé, mais vivace, au con
traire. cai elle s'annexe continuelle
ment de nouvelles activités et elle con
naîtrait, n'était une législation marâtre,
une pleine prospérité. Partout où la ma
chine ne sait pas encore ou ne saura
jamais remplacer l'homme, partout où
standardisation signifie laideur et qua
lité moindre, l'artisanat triomphe et
sa régression n'est due qu'à la misère,
l'appauvrissement général, ou l'avilis
sement du goût.
Dans un pays de vieille civilisation
comme le nôtre, l'artisanat représente
une importante fraction de l'activité éco
nomique. mais il est évidemment diffi
cile de faire le relevé des entreprises
artisanales puisqu'on ne leur reconnaît
officiellement aucune différence avec
les entreorises industrielles. Aussi est-
on bien forcé de s'en tenir un critère
purement arbitraire le nombre de col
laborateurs. Critère purement arbitraire,
car il réduit un problème mathémati-
oue ce qui est avant tout une question
de qualité professionnelle. Le maximum
adopté en Belgiciue (9 ouvriers et ap
prentis) est notoirement trop bas. Il am
pute l'artisanat de ses éléments les plus
vigoureux il est évident qu'un maître-
ouvrier peut occuper quinze, vingt com
pagnons ou même plus, sans pour cela
cesser d'être un artisan.
Cette remarque faite, rappelons que
selon le recensement du 31 décembre
1929. il y a, en Belgique, 57.000 entre
prises industrielles comptant moins
de dix salariés et occupant un ensemble
de 149.000 ouvriers et apprentis, sans
compter 135.000 artisans aidés unique
ment par des membres de leur famille.
Quand on songe qu'en outre, on assiste
dans le domaine agricole et dans le do
maine commercial, la multiplication
des petites entreprises, on conviendra
que les faits ont infligé la loi de
la concentration capitaliste et la thèse
de la prolétarisation croissante, l'une et
l'autre chères aux marxistes, un écla
tant démenti.
Faut-il insister sur les avantages so
ciaux qu'offre l'artisanat
quelques rares débitants donnent, en
ayant toujours d'excellent lait, fraîche
ment stérilisé, la disposition de leur
clientèle. Mais qu'ils ne s'en cachent pas
et inscrivent, au contraire, bien en évi
dence, qu'ils débitent du lait de bonne
qualité.
Qu'un exploitant entreprenant ouvre,
en ville, sur nos boulevards, quelques
trink-hall où l'on servirait spéciale
ment du lait frais, du lait battu, du vog-
hourt et d'autres produits lactés frais,
et ce serait peut-être le commencement
de la grande voque. chez nous, comme
c'est le cas depuis des années en cer
tains pays étrangers.
Dans ces ateliers la séparation entre
les travailleurs manuels et les posses
seurs des instruments de production
n'existe pas. Les ouvriers-artisans tra
vaillent leur compte, et leurs compa
gnons peuvent espérer les imiter un jour
puisque l'installation est en règle géné
rale, peu coûteuse. Pas de lutte sociale
dans ce milieu paisible. C'est un petit
monde étranger aux querelles intestines
qui désolent les grandes entreprises in
dustrielles et où la cordialité des rap
ports de maître compagnon donne une
idée de ce qu'était l'atmosphère sociale
du temps jadis, et de ce que serait une
société où le travail serait restauré dans
ses prérogatives.
Pour conserver ces oasis de paix
sociale où l'ouvrier trouve des possibi
lités d'avenir que lui refusent par ail
leurs les grosses entreprises, et pour les
raisons économiques que nous avons di
tes, un gouvernement soucieux des in
térêts suoérieurs dont il a la garde au
rait une politique de l'artisanat. Il n'en
tre dans cette proposition aucun motif
sentimental, aucune nostalgie du passé.
Il ne s'agit pas non plus d'accorder
l'artisanat un régime de faveur c'est un
mode d'exploitation économique qui n'a
pas besoin d'être soutenu artificielle
ment. Mais il s'agit de reconnaître sa
situation particulière et de lui garantir
les conditions de sa durée. Il faut, selon
l'expression de M. Hubert Ley, recon
naître l'artisanat comme entité corpora
tive, c'est-à-dire comme une collectivité,
c'est-à-dire comme une collectivité éco
nomico-sociale l'égal de l'industrie, du
commerce de l'aariculture, des profes
sions libérales. Cette situation particu
lière se justifie comme se justifie celle
de l'agriculture, par exemple, que 1 as
sujettissement certaines lois, peine
supportables pour 1 industrie, exposerait
un péril mortel. C'est persécuter les
artisans que de les soumettre des lois
sociales, des formalités administrati
ves qui ne sont pas faites pour eux on
oublie que, si l'artisan n'est pas un pro
létaire, c'est cependant un ouvrier on
ne peut donc lui imposer des besognes
administratives pour lesquelles il n a ni
les capacités requises ni le temps voulu.
Reconnaissons cependant que, depuis
quelques années, on commence, en Bel
gique, voir dans l'artisanat autre cho
se qu une petite industrie et qu on
est entré dans la voie de réalisations
heureuses, par exemple dans le domaine
de l'apprentissage. Mais ce qui a été
fait est insuffisant. La tâche essentielle,
et urgente, est de maintenir la qualité
du travail artisanal on n'y parviendra
que dans la mesure ùo parviendra que
dans la mesure où sera assurée la pro
priété du métier par le régime de la
capacité professionnelle. Ce qui suppose
une organisation autonome compète.
On demande un statut de 1 artisanat.
On parle fort peu d'artisanat dans
notre pays où cette nation est recou
verte par celle de classe moyenne. Il est
permis de regretter que, subjugués par
la doctrine des classes sociales, de bons
esprits se soient laissé prendre une
conception singulièrement fausse puis
qu'elle implique une scission entre les
artisans et leurs collaborateurs dont
beaucoup, ne l'oublions pas, sont de fu
turs maîtres.
Il faut faire place aux compagnons
dans les associations artisanales et dans
les chambres des Métiers et Négoces.
(C'est chose faite en France depuis de
nombreuses années).
L'artisanat doit se signaler par une
atmosphère de fraternité et d'entente
sans quoi il ne justifie pas la place par
ticulière qu'il revendique, bon droit,
dans la société professionnelle.
Dans des articles précédents nous
ai<ons exposé les projets de M. Gérard
au sujet de la constitution des Mai
sons de Belgique. Ce projet est en voie
ie réalisation, et nous recevons les ren
seignements intéressants, que nous com
muniquons nos lecteurs. Il s'agit de la
liaison de Belgique créée 40, place de
Brouckèrc, Bruxelles.
Nous lisons dans Le Peuple
André Frantzen.
dans La Nation Belge