Chronique économique et Einancière. rfSSfSiSSk Groupement professionnel des représentants et voyageurs de commerce de Belgique LA PROFESSION, des 14 et 28-9-'38. S QUE FAUT-IL ENTENDRE PAR REPRESENTANT DE COMMERCE c. z. (reconnu par le Gouvernement) Nos statuts sont assez laconiques quant la définition du représentant de commerce. En effet, l'art, dit Le grou pement de représentants de commerce est composé exclusivement de membres effectifs et de membres adhérents. Les uns et les autres doivent justifier de la qualité de représentant de commerce. Et plus loin, ils ajoutent Avoir au moins un an de service titre de représentant de commerce pour le compte d'une mê me maison. De prime abord, on pourrait s'étonner du peu de précision de cet article. Ne semble-t-il pas que le premier point des statuts d'un groupement est de définir exactement les personnes qu'il veut re cevoir Pourtant, si nous considérons les documents que nous possédons, cet aspect de la question devient assez nor mal. Quels sont xres documents Deux textes légaux et identiques l'un celui de la loi du 7 août 1922 sur le contrat d'emploi l'autre, celui de la loi du 9 juillet 1926 qui est la loi organique des conseils de Prud'hommes. Dans l'un comme dans l'autre cas, le législateur se contente d'assimiler le re présentant de commerce aux employés et magasiniers pour autant que ses ap pointements ne dépassent pas 24.000 frs. En réalité, nous pouvons supposer que le législateur ayant établi une loi relative au contrat d'emploi et s'appli- quant l'employé sédentaire, ainsi que la procédure l'organisant, s'est aperçu qu il y avait des appointés voyageants. Soit pour s'éviter un nouveau travail, soit par ignorance des besoins réels de ces travailleurs, ou bien uniquement pour provoquer un gonfement des syn dicats, il a assimilé le voyageur de com merce aux employés sédentaires. Fait plus grave, il lui a semblé que le mon tant de la rémunération était de nature modifier les conditions de travail des individus. Tout qui gagne plus de 24.000 frs par an, même s'il fait uni quement de la représentation, n'est plus voyageur de commerce. Formulant certaines revendications qui sont propres notre profession, vous admetterez que ces textes sont ab solument insuffisants. Nous ne pouvions donc les prendre comme base de défi nition faute de nous incliner devant ce oui nous a précédé et du même coup fermer tout issue nous permettant de faire prévaloir nos droits. Mais donner une définition rigide au rait eu le double désavantage d'abord de n°us présenter en insoumis devant les Pouvoirs publics qui n'auraient pas man qué de s'emparer de cette situation Pour refuser de nous entendre et ensuite ue nous enlever toute possibilité le be- en étant établi d'accepter dans nos rangs des personnes n'entrant pas stric tement dans le cadre que nous aurions établi. Messieurs, nous avons longuement ré- L'économie politique est une science essentiellement dynamique. Même dans le cas de phénomènes cycliques, comme ceux qu'embrasse l'étude de la conjonc ture, des états économiques, qui sem blent se succéder dans le temps avec une certaine régularité, varient très forte ment dans leurs fondements et même dans leurs manifestations. C'est ce qui explique que la science de la conjoncture soit particulièrement délicate, principalement dès qu'il s'agit de prévoir. C'est ce qui s'explique aussi que les théories doivent tenir compte de l'aspect changeant des phénomènes. Le problème de la conjoncture semble être né dès le moment ou la produc tion s'est séparée de la consommation, grâce au phénomène du l'échange. Car, dès que les deux pôles de la vie économique se sont éloignés l'un de l'autre, des déséquilibres temporaires ont surgi, non du fait de la consomma tion. qui ne demande qu'à se dévelop per harmonieusement et régulièrement, fléchi cette question importante. Nous nous sommes entourés d'une nombreuse documentation. Nous l'avons étudiée et comparée. Eh bien, je vous assure que la réponse est loin d'être simple. Je ne vous fatiguerai pas par la lec ture des textes plus ou moins précis, plus ou moins longs que nous avons ren contrés. Je vous demanderai simplement de vouloir vous souvenir 1 que les tex tes légaux en vigueur chez nous sont absolument insuffisants 2) que certai nes lois étrangères et notamment la loi française bien que plus parfaite que la nôtre présentent encore de graves lacu nes: 3) que tous les textes établis par des groupements politiques ou ten dance politique s'emoarent des textes légaux, les modifient plus ou moins mais essayent toujours de faire prévaloir l'idée de l'identité entre l'employé sé dentaire et le représentant de commerce. Je m'excuse de ne pas citer ces textes étant obligé en vous les lisant de vous en donner les sources ce qui ne man querait pas de nous amener des polé miques que je considère comme stériles et partant inutiles. 4) Je vous signalerai une définition très bonne, très fouillée, envisageant et englobant tous les cas possibles. Per sonnellement, j'aimerais considérer ce texte comme définitif. Il ne m appar tient pas, mais le groupement VIA- TOR ainsi que ses dirigeants que je remercie, a bien voulu me le communi quer. Je me permets de vous le lire Seront voyape',rs d~ «-ommerce tous ceux qui sous quelque dénomination que ce soit et quel que soit le mode de rému nération dépendent d'une ou de plu sieurs maisons pour le compte desquelles ils s'occupent en ordre principal en de hors des locaux de l'employeur, d achat de vente ou placement de produits ou de souscription de contrats.» (1) Je ne me permets pas de la discuter ni de l'interpréter. Je ne m'en reconnais aucun droit. Ce texte est la propriété de Viator et si ce groupements nous y au torise, je vous propose de le faire nôtre. AVIS. Nous signalons nos amis voyageurs de commerce que l'autobus Leuze Pe- ruwelz ne circule plus, alors que son horaire figure toujours la gare de Leu ze. non du fait de la production qui tente tout moment, dans la mesure de ses moyens, de répondre auz besoins vérita bles, mais uniquement parce que les échanges successifs qui s'opèrent entre producteurs et consommateurs, mas quent d'un voile de plus en plus opa que les valeurs réelles et permanentes de la production et des besoins qu'elle est destinée satisfaire. Toutefois, lorsqu'on approfondit quel que peu les réalités d'un phénomène économique aussi injustement délaissé que la consommation, on demeure con fondu devant la remarquable stabilité qu'il présente dans une période appa remment aussi troublée que la nôtre. Quelques exemples permettront de voir avec plus d'ampleur et de précision comment les choses se passent dans la réalité. Les économistes se sont étendu l'envi sur l'instabilité que présentent les marchés s'adressant au moyens de pro duction, la constitution du capital. Et pourtant, la consommation finale des immobilisations industrielles, de l'outillage et des machines, qui corres pond leur usure réelle présente dans le temps une remarquable fixité. Evi demment c'est dans ce domaine que les données d'ordre statistique font surtout défaut. Mais, toutes réserves faites, on pourrait juger que l'usure réelle du ca pital tend même s'exagérer pendant les périodes de dépression économique car on peut estimer que du matériel in employé demande plus d'entretien, se détruit ou se démode plus rapidement que du matériel en usage. De toute manière, en partant de ce point de vue, ces constatations démen tent catégoriquement les oscillations considérables que présentent ces mar chés dans le temps Un autre exemple, tiré d'une matière première oui trouve très rapidement sa consommation finale, ce qui tend encore appuver davantage notre raisonne ment, c'est l'exemple du caoutchouc. Il est indéniable oue la consommation finale de cette matière qui,- en majeure partie, correspond l'usure des pneus sur les routes, présente dans le temps une assez grande fixité. Le total de roues-kilomètres accumulé! par les nombreux véhicules pneumatiques qui circulent dans le monde, présente cer tainement, au cours des années, une fi xité qui étonnerait reuv oui n'ont pas encore mûrement réfléchi cette ques tion. Et pourtant il est notoire que le marché du caoutchouc ne constitue pas le svmbole de la fixité dans les cours et de la sérénité dans les transactions Et ainsi de suite... Puisque nous prenons la consomma tion. aussi bien celle qui absorbe le ca pital que celle qui intéresse les autres biens, comme la base la plus solide du cvcle économique, c'est donc en remon tant l'ordre normal des faits que nous arriverons toucher du doiat les véri tables fauteurs des déséquilibres. Chez le consommateur final l'achat n'est pas toujours déterminé par l'usage réel des produits qu'il utilise. Pendant certaines périodes les consommateurs poussent plus loin l'usure des biens ou'ils emploient. Le producteur laissera sen outillage se détériorer, l'automobi liste usera ses pneus jusqu'à la corde. D'un autre côté, même chez le con sommateur final, des phénomènes de stockage peuvent intervenir. Il n'est pas interdit un particulier de conserver ses costumes Le phénomène, se multipliant par le nombre d'usagers, peut prendre des proportions inquiétantes. Il peut agir avec une d'autant plus redoutable puis- Nos amis sont nriés de nous faire connaître leur changement d'adresse afin que nous puissions leur continuer le service du journal La Profession Chaque quinzaine il nous revient des numéros qui n'ont pu être distribués, les sance que les achats nécessités par la destinataires ayant déménagé sans nous consommation finale peuvent survenir l'avoir signalé. intervalles plus éloignés. Tout cela dé- pend des habitudes et aussi des possi- (1) Viator juillet-août 1934 No 7-8. bilités de stockage. A preuve est que les marchés dépen dant de l'alimentation présentent une assez nette stabilité parce qu'il n'est pas dans les habitudes des particuliers ou qu'il ne leur est guère possible de stocker ces marchandises chez eux. On ne pourrait pas en dire de même pour les objets d'habillement, les biens d immobilisation ou d'outillage encore moins dans le cas de certains objets de luxe pour lesquels on ne distingue qu'à peine la consommation réelle. Les irrégularités dépendant des trans formateurs, des intermédiaires et même des producteurs ont été beaucoup plus commentées. Nous nous y arrêterons moins longtemps. Les fluctuations con statées tiennent essentiellement la con stitution de stocks chez les différents éléments de la chaîne économique qui lie les producteurs aux consommateurs. On sait fort bien, en effet, que les stock visibles, qui représentent généra lement les stocks détenus par les pro ducteurs et certains intermédiaires, sont souvent 1 inverse des stocks invisi bles détenus par d'autres intermédiaires ou des transformateurs. De cette manière, le processus écono mique peut ressembler une série de poches dans lesquelles la matière pro duite peut venir s'engouffrer certaines périodes pour être dégorgée d'autres. Dès lors, que doit faire le producteur primitif Essayer de réadapter le mieux possible sa production aux conditions changeantes des marchés qu'elle est destiné aimenter. Besogne assurément bien délicate et qu'il est difficile de me ner bon fin, d'autant plus que, dans certains cas, le producteur est soumis des circonstances climatiques et autres, difficilement prévisibles. Nous en arrivons ainsi tout naturelle ment nous poser la question suivante pourquoi certains moments le stockage s'accélère-t-il, pourquoi d'autres se restreint-il En répondant cette ques tion, nous déterminerons le facteur pri maire des irrégularités de l'évolution économique contemporaine. C'est l'étude de la psychologie des foules qui doit nous en réserver l'argu ment. Les achats émanant des consomma teurs intermédiaires et finaux ne sont pas déterminés par les nécessités réellps de la consommation. Ils sont motivés par des facteurs multiples, dépendant de la psychologie individuelle évolution des cours, pronostics formulés par la presse économique et financière, compa raisons établies sur les valeurs estimées de la production et de la consommation, situation politique, ambiance pscycholo- gique générale. Ces appréciations ne tendent pas s'égaliser, elles se font en majorité, soit dans un sens, soit dans l'autre et provo quent les irrégularités constatées. Le même phénomène s'observe lors- qn on envisaqe la production, les pro ducteurs réglant leur activité sur des prévisions plus ou moins bien établies se rapportant aux capacités d'absorn- tion des marchés. Ces prévisions sont d'autant plus facilement vouées l'er reur que chacun les élabore sans se dou ter que le voisin répond aux mêmes sen timents. L'absence de coordination entre les producteurs explique que ceux-ci puissent répondre des entraînements collectifs manifestement hors de propor tion avec les réalités économiques du moment. Ceci explique également que, dans de nombreux cas, on se soit cru obligé d'unifier la production par l'institution de cartels. Dans ce cas, les prévisions ne sont plus laissées au libre arbitre de chacun, mais des appréciations rele vant d'organismes spécialisés. Ce rapide examen des causes des ir régularités cycliques aurait atteint son but s'il avait réussi monter en épingle l'importance prépondérante que les phé nomènes de pscyhologie des foules ont gagnée dans le rrrthme de l'évolution économique mondiale.

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Le Sud (1934-1939) | 1938 | | pagina 7