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et la question coloniale.
(Suite de la Ire page)
des concessions ou sont-ils résignés
une abdication qui leur ôte l'exclusivité
de la conduite interne et externe de
l'Etat Quelle influence la France et
les Soviets exerceront-ils sur la déter
mination de leurs alliés tchèques
A l'Empire britannique le sort des
Tchèques en soi est parfaitement in
différent. Ce qui compte, c'est la paix
et la balance des forces sur le conti
nent. A son sens donc, le pays des Su-
dètes ni aucun autre ne peuvent être
arrachés par la force des armes l'Etat
tchécoslovaque. A son sens encore nulle
force armée n'a le droit de pénétrer
l'intérieur des frontières de l'état pour
aller arbitrer le conflit des races. L'em
ploi des armes abattrait la paix, et la
paix doit être préservée. C'est par la
négociation pacifique que le nouveau
statut politique interne et externe de
la Tchécoslovaquie doit être recherché
et défini. Mais sur ce terrain et dans
cette voie. l'Angleterre est décidée
épuiser toutes les ressources de la né
gociation et exiger des Tchèques les
plus grands sacrifices.
Sont surpris ceux-là seulement et
ils sont malheureusement innombrables
qui ignorent ou perdent de vue
l'a. b. c. de l'architecture et de l'esprit
de l'empire britannique. Alliance d'états
éqaux en droit et indépendants, que
séparent de vastes étendues du globe
et qui communiquent entre eux par les
routes des océans, l'empire britannique
ne veut pas faire la guerre pour une
question d'Europe centrale, pour un li
tige ayant son nœud au cœur du con
tinent. La Bohème de 1938 n'est pas
la Belgique de 1914, qui couvrait Dou
vres et la Tamise. Le continent euro
péen doit donc faire une paix anglaise,
et la paix anglaise composera avec le
plus fort des antagonistes. L'Ile Bri
tannique, le Canada, l'Australie ne veu
lent pas de guerre avec 70 millions
d'Allemands prooos de 7 millions de
Tchèques perdus dans les profondeurs
des terres.
L'Angleterre n'a envoyé de mé
diateur Prague aue pour arbitrer le
conflit germano-tchèque, pour arbitrer
l'alliance franco-soviétique, pour arbi
trer le traité de Versailles et le pacte
de la Société des Nations dans leurs
rapports avec la Tchécoslovaquie. A
l'Allemagne de comprendre. Voilà la
^«solution laquelle le Jeu du Foreign
Office nous fait assister.
Si l'Angleterre échouait dans cette
négociation, ce serait le plus grand dra
me de l'empire britannique.
Pour l'empire britannique, c'est la
question d'Esoagne la question princi
pale, primordiale, parce que l'Espagne
commande Gibraltar et que derrière Gi
braltar il y a l'Italie qui a brisé les
Sanctions, il y a 1 Ethiopie qui domine
la route maritime de Suez et de Bab
el Mandeb et la route terrestre du Cap
au Caire, il y a les Indes, Singapour,
Hong Kong, Melbourne. C'est pour
pouvoir porter toute son attention et
toute sa force sur Gibraltar que l'An
gleterre jette tant de lest et voudrait
en faire tant jeter la France en Bo
hème. Et de même que nos hommes de
gauche sont ahuris de l'indifférence an
glaise pour l'Etat tchécoslovaque, de
même nos hommes de droite pourraient
l'être bientôt leur tour de la façon
dont l'Angleterre s'emploiera étouffer
la victoire de Franco. S'il n'y avait que
l'Anqleterre et la France, le sauveur
de l'Espagne, décrété pirate naval et
aérien et boureau des populations ci
viles désarmées, serait tôt bloqué et
coupé du monde extérieur. Mais il y a
l'Italie et, derrière l'Italie, l'Allemagne.
L'Espagne nationale n'a pas le choix
des moyens ni des alliances. Voilà pour
quoi elle a été représentée officielle
ment au congrès nazi de Nuremberg.
Du drame qui ébranle l'Europe jus
que dans ses assises, il restera que l'Es
pagne catholique il faut reconnaître
compter sur l'Italie et sur l'Allemagne,
ne triomphera que grâce l'appui
des états totalitaires. On doit aussi con
jecturer, par voie de conséquence, que
plus le gouvernement de Burgos devra
compter sur l'Italie et sur l'Allemagne,
plus il se rapprochera de leur esprit, de
leur tendance et de 'et" manière poli
tiques. Tandis que les Belges qu'il
soit permis un Wallon de le dire ici
qui rêvent encore d'une alliance mili
taire avec la France, prépareraient l'en
trée et l'installation chez nous des ar
mées du Front Populaire.
C'est maintenant surtout rn'aoparaît.
lumineuse et impérieuse, la logique de
la nouvelle politique belge d'indépen
dance volontaire et armée.
D'autant plus que nous devons être
prêts aborder virilement et lucide
ment la question coloniale qui sera trai
tée par les grandes puissances avec le
même rigorisme calculé, avec la même
préoccuDation égoïste qui président au
règlement de la question tchécoslova
que.' C'est en offant des compensations
l'Allemagne par delà les mers et en
conviant les nations coloniales prêter
leur collaboration au marché, que Lon
dres et Paris feront la manœuvre su
prême pour sauver la paix.
Louis Habran.
sont responsables.
Pour en être certain, il suffit de de
mander l'avis de nos travailleurs intel
lectuels et manuels frontaliers. Les sa
crifices de la Belgique en 1914. pour
sauver la France, méritaient qu'après
la tourmente, celle-ci établit un statut
spécial pour les Belges au lieu de
les assimiler au statut général des
ETRANGERS
DEUX POIDS, DEUX MESURES.
(Suite de la Ire page)
Depuis quelques jours, les journaux
font état d'un article tendance anti
nationale paru dans l'Action Wal
lonne sous la signature de Mr. Geor
ges-Arthur Detry.
L'attitude prise par Mr. Detry dans
cet article est autrement dangereuse,
du point de vue de notre politique ex
térieure, que l'attitude du Colonel Vi
gneron le fut, en son temps, pour notre
politique intérieure.
Or, si nous ne nous trompons, Mr.
Georges-Arthur Detry est officier de
réserve de l'active Capitaine-Com
mandant -Et, il n'y a pas très long
temps, il se présenta l'examen pour
le grade de major.
Qu'attend Mr. le Ministre de la Dé
fense Nationale pour sévir contre Mr.
Detry comme il l'a fait contre le Co
lonel Vigneron Une autorisation de
la loge
En attendant, on voudrait qu'un
homme de l'éducation de Mr. Detry
comprenne qu'il y a une incompatibilité
totale entre la candidature un grade
élevé d'officier dans notre armée et la
fonction de journaliste anti-belge. Qu'il
ait la pudeur de choisir le cumul est
intolérable. D'autre part, en cas de con
flit, de tels officiers seraient pour nos
troupes, ce que la gangrène est pour
un corps sain.
Pour édifier complètement nos lec
teurs sur la mentalité de Mr. G.-A. De
try, nous leur dirons, qu'il est un des
grands rédacteurs de... «La Dernière
Heure
SUITE AU PRECEDENT.
PHOBIE ET PHILIE.
Ces expressions précédées de Franco
ou de Germano s'e lisent journellement
dans la plupart des journaux ten
dances internationales et sont employées
l'une ou l'autre suivant les sympathies
de l'organe.
Pour les PEUPLE ET SOUS-
PEUPLE le rexisme est atteint de
germanophilie.
Pour Mr. Detry, dans l'article dont
nous faisons état plus haut, le gouver
nement belge serait atteint également
de germanophilie.
Hélas, les divagations de ces Mes
sieurs de l'Internationale font oerdre
deur sang froid pas mal de journa
listes ordinairement plus pondérés.
C'est ainsi qu'il y a quelques jours,
Mr. Demarteau dans la Gazette de
Liège en commentant l'article de
Mr. Detry fut pris par réaction d'une
crise de francophilie
Il y a peine quelques semaines,
dans la Nation Belge, Mr. Robert
Poulet, l'occasion d'une polémique
identique, piaua une crise semblable.
Ces crises consistent prétendre que
la Belgique doit une gratitude éternelle
et immuable la France parce que celle-
ci se serait portée notre secours en
1914 Merveilleux
Ces Messieurs oublient-ils si vite une
HISTOIRE qu'ils ont cependant
vécue Oublient-ils les vingt jours de
résistance entre Liège et Namur qui ont
permis la France de parfaire sa mo
bilisation Oublient-ils, SURTOUT
LA SORTIE D'ANVERS LES 9 - 10
ET 11 SEPTEMBRE POUR SAU
VER PARIS, en obligeant l'Allemagne
retirer deux corps d'armée de la Ba
taille de la Marne Cette bataille qui
fit la gloire de Joffre, eut-elle été ga
gnée sans l'obscur sacrifice de notre
armée
Nous sommes les premiers avoir
une sincère et loyale sympathie* pour
le peuple français. Mais, il est inutile
d'interposer les facteurs, lorsqu'on se
plaît reparler de 1914.
Et, s'il est malheureux d'entendre de
temps autre parler de franco
phobie et de ne pouvoir faire justice
de cette épithète. ce sont les gouverne
ments français d'après guerre qui e®
