L'organisation du commerce charbonnier. 2 PROFESSION, mercredi 5-10-'38. SITUATION II est donc établi que le commerce moyen a droit certains avantages pour se maintenir dans la crise que nous tra versons. PROJET D'ORGANISATION DU COMMERCE CHARBONNIER 2. LES GROSSISTES. Pour être agréé grossiste 3) Clients spéciaux 3. LES DETAILLANTS. 1LES CHARBONNAGES. Clientèle du grossiste Nous avons signalé dans -c La Pro fession le projet d'organisation du commerce charbonnier rédigé par l'As sociation des Charbonniers détaillants de l'Association bruxelloise. En voici le texte. Depuis près de trois ans, des con versations assez suivies ont été tenues entre les différents organismes du Gou vernement et les groupements de négo ciants charbonniers détaillants et gros sistes. A ce jour, on peut dire qu'aucune so lution satisfaisante n'a encore été obte nue. Voyons, avant d'aborder notre projet, un bref examen de la situation dans d'autres branches commerciales et dans la nôtre. 1) Tenant toujours compte de la li berté commerciale, bien comprise, les transports se sont organisés de façon çe que pour être reconnu Transporteur, il faut obtenir une licence de l'Office «les Transports par la Route. Ces licen ces peuvent être refusées, après examen. La profession est donc devenue limitée et réservée essentiellement aux trans porteurs l'exception de tous autres. Nous ne croyons pas qu'il soit utile d'exposer plus profondément cette ré glementation dans ce rapport. Il nous a suffi de démontrer que la profession pouvait être limitée un nombre de commerçants, suivant l'ab sorption des besoins, f C'est un premier point établi. 2) Lfn Eécent vote la Chambre, au sujet de la situation des petites brasse ries vient d'être adopté par 86 voix sur 115. Un nouveau droit d'accise devant être appliqué sur les matières premières, le taux de la taxe a été établi d'une fa çon progressive, c'est-à-dire que les pe tites et moyennes brasseries paient un droit de Frs. 2,— jusque 40.000 Kg. de matières premières et les grandes brasseries arrivent payer le taux de Frs. 3,pour les grosses quantités. Ce moyen permet aux petites brasse ries de résister devant la concurrence des grosses sociétés. Nous sommes heureux de constater là, l'effort qui a été obtenu en faveur des classes moyennes et de cette caté gorie de travailleurs particulièrement intéressante, au point de vue social. Dans les charbons, on a établi une ristourne progressive pour les grosses sociétés (ne laisant même rien aux pe tits) ce qui leur permet d'écraser le com merçant moyen et petit. C'est tout fait l'opposé du com merce de la Brasserie. 3) La situation actuelle, au point de vue du commerce charbonnier du dé tail, est la suivante Les grosses sociétés, dont les appé tits sont formidables, ont monté des in stallations de plus en plus grandes: ponts transbordeurs, grues, concasseurs, charroi de plus en plus perfectionné, installations des plus modernes, grande publicité. La conséquence en est, des immobili sations très grandes d'où gros amor tissements annuels. Elles sont faites pour traiter un ton nage de X... dizaines de milliers de tonnes. Faute d'arriver ce tonnage, leurs frais amortir sont trop consé- dans leurs appétits insatiables, c'est que la consommation a un plafond de X... milliers de tonnes, qui ne sait pas être dépassé. Le nombre de ces grosses sociétés, devenu de plus en plus grand, celles- ci, pour parvenir progresser, doivent trouver actuellement, le tonnage néces saire dans l'absorption de la clientèle du commerce moyen. Et nous arrivons au danger du trust de quelques gros chantiers qui feraient la pluie et le beau temps. Ce système a fait faillite dans nom bre de Pays. Le commerce charbonnier moyen (tel les les petites brasseries) est appelé être absorbé et disparaître, si l'atten tion du Gouvernement ne se porte pas pour le protéger. Ils devront périr, ces commerçants qui composent notre classe moyenne et avec eux, réduits au chômage et la misère, le grand nombre d'ouvriers qu'ils occu pent, car, ne l'oublions pas le quotient de besoin de main d'oeuvre est de beau coup supérieur auprès du commerce moyen et petit. Dans les temps particulièrement diffi ciles que nous traversons, nous voulons que chacun puisse gagner dignement sa vie en travaillant. C'est dans le travail et l'organisation rationnelle de la pro fession que nous désirons l'organisa tion de notre commerce. Le régistre de commerce charbonnier doit être la base de l'organisation et constituer ce que l'on a toujours appelé le Fonds de Commerce qui, lorsqu'âr- rivé au moment de la vie où le repos devient nécessaire, puisse représenter pour chacun de nous, la sécurité d'une vieillesse digne d'une vie de travail. Dans le projet que nous vous remet tons ci-après, et qui peut certainement subir des modifications de détails et de forme, nous nous sommes placés sur un plan essentiellement d'ordre général. Nous espérons que ce sera de cette façon que vous voudrez bien le consi dérer. production nationale. Pour sauvegarder leurs intérêts, ils se sont groupés en un grand organisme l'Office Belge des Charbons. Ce moyen assure la vente rémunéra trice de leurs produits, L'O. B. C. con stitue un monopole de fait la vente. Les bilans publiés accusent une juste rémunération de leurs capitaux. Nous en sommes heureux. Il faut que ces charbonnages se con finent dans leur rôle de producteur, la vente étant organisé par les grossis tes et les détaillants. Les charbonnages doivent abandon ner le système des monopoles réservés certains grossistes. Ils doivent aussi abandonner la vente aux particulilers ou consommateurs. On pourrait laisser subsister la vente des charbonnages aux consommateurs, dans un rayon restreint de leurs sièges d'extraction, titre transitoire. Dans le cas de là vente au consom mateur nous insistons pour qu'elle soit abandonnée il y aurait une ma joration de Frs. 20, la tonne. Les grossistes constituent, en fait, le service de vente des charbonnages. A cet effet, ils ont droit une ristourne. Sans nous attarder sur le taux de cet te ristourne, nous estimons qu'elle doit être rémunératrice. Elle sera d'un taux fixe, comme pour les charbons indus triels. Cette question étant essentiellement du ressort du grossiste, nous ne voyons aucune objection une modification notre suggestion. une organisation logique du commer ce. Ces groupements doivent être con sidérés comme des groupements de con - sommateurs et doivent passer par commerce de détail. 2 Les administrations publiques pro cédant par adjudications officielles. Ces ventes ne peuvent se faire que sur wagon l'exception de tous trans ports et manipulations. Nous comprenons dans cette catégo rie, les établissements d'instruction pu- blique, couvents, hôpitaux, cliniques, sa- natoria, pour autant que ces établisse ments dépendent des pouvoirs publics. Sont compris également dans cette ca tégorie, les usines, pour leurs besoins personnels. Dans les agglomérations, où le com merce de détail est établi, ne pourront être compris les économats ni le per sonnel de ces usines. Dans le cas où ces établissements pré cités sont indépendants des pouvoirs publics, ces ventes sont réservées au commerce de détail établi. Conclusions. Nous estimons que, selon toute équité, le grossiste doit pou voir trouver un champ d'action suffi sant dans lç rayon qui lui est réservé et qu'en aucun cas, il ne pourra s'oc cuper de la vente au consommateur, mê me comme cela se passe maintenant, c'est-à-dire, par le truchement d'une fir me de détaillant. Actuellement, beaucoup de grossistes vendent des particuiers, en faisant ex pédier leurs wagons au nom d'un dé taillant. De cette façon, ils obtiennent le prix de détail, plus la ristourne. Cçtte vente est anormale et susceptible de compromettre la bonne organisation du commerce. -) Avant toute chose, il sera créé une commission d'aqréation de commerçant charbonnier. Cette commission sera composée de délégués grossistes, détail lants, de l'O.B.C. et présidée par un membre du gouvernement. Elle pourra avoir des sous-commissions provincia les et régionales. Elle veillera l'appli cation du statut. Toute vente de charbons sera seule autorisée par les commerçants agréés. Les conditions d'application et de mo dalité sont définir. Ceci constituera la base du commerce. Nous avons scindé notre projet en cinq paragraphes distincts. 1. Les charbonnages. 2. Les grossistes. 3. Les détaillants. 4. Les coopératives. 5. Les clients-consommateurs. a) Etre admis et inscrit au registre de commerce charbonnier. Pour cette admission, il faudra faire preuve que l'on s'occupe de commerce de gros depuis X... années. b) Ne pas faire simultanément le commerce de détail. A cet eÉfet, npus ipsistons fortement pour que soit mise en pratique la for mule y présentée par la Commission Charbonnière Restreinte qui fut instau rée au Ministère des Affaires Economi ques; en 1936. Au besoin, cette formule sera renforcée, si son application, dans la pratique, donne des possibilités de fraude de la part des grossistes ou de gros détaillants. Il ne faut plus de gens qui puissent manger deux râteliers. On sera ou grossiste ou détaillant, mais pas les deux. c) Ne pas disposer de chantier, ni de magasin. d) Faire un tonnage d'au moins 1.000 tonnes par an. L'opération de gros consiste dans la vente d'au moins 10 tonnes par wagon, ou 10 tonnes d'enlèvement le même jour, par bateau. quents. Ces sociétés ont oublié une chose, A l'origine, les charbonnages, au nombre restreint et aux installations d'extractions rudimentaires, étaient les seuls et également de réels négociants- distributeurs de charbons. Ils étaient, la plupart, la propriété d'une famille. C'était au temps de la lampe huile. Actuellement l'évolution s'est pro duite et, par ces temps d'électricité, ils sont devenus de puissantes sociétés de 1. Les détaillants agréés. 2. Les administrations publiques oui procèdent par adjudications officiel les. 3. Les consommateurs spéciaux. 1 Les grossistes ne pourront vendre qu'aux détaillants agréés l'exclusion complète de vente des groupements d'acheteurs créés pour la circonstance, tels que groupements de grands maga sins, de banque, d'architectes, médecins, installateurs de chauffage, etc... etc. H faut absolument que l'on revienne Celui qui possède un chantier, ou magasin-dépôt, un matériel de transport et ouvriers, en rapport avec son instal lation. Il livre le charbon aux consommateurs ou d'autres détaillants. Ces conditions afin de supprimer ce que l'on appelle les marchands de charbons en chambre. Les chantiers en gare seront consi dérés comme chantiers de détails. Il sera agréé et pour cette agréation devra faire preuve d'avoir exercé une activité de commerce de détail depuis X... années. Il devra avoir au moins 10 tonnes en magasin et justifier d'une vente de 100 Tonnes par an. Il ne pourra faire le commerce de gros simultanément. Leur seront réservés Les établisse ments d'instruction publique, couvents, hôpitaux, cliniques, sanatoria, etc... ne dépendant par des pouvoirs publi.cs- Ils ne pourront détourner les char bons de leur destination. Afin de laisser chaque commerçant- détaillant l'initiative du commerce et laisser jouer une libre et loyale concur rence dont bénéficiera le consomma teur, il est de toute nécessité que tous les négociants soient mis sur le même pied d'égalité. Comme nous l'avons exposé dans no tre avant-projet, le gouvernement a pris nettement position de sauvegarder les classes moyennes en instaurant des me sures de sauvegarde pour les droits la vie du commerce petit et moyen (voir les Brasseries. (A suivre

HISTORISCHE KRANTEN

Le Sud (1934-1939) | 1938 | | pagina 6