COLPORTAGE. Cette matière est réglée notamment par les arrêtés royaux No 81, 82, 191, 297. Ces dispositions doivent être appli quées avec fermeté en vue de limiter au tant que possible la concurrence faite au commerce en dehors de ce qui peut être considéré comme le domaine propre du colportage. Le colportage doit être quasiment sup primé dans les agglomérations un peu importantes. Il est certain que, outre les colporteurs autorisés, de nombreux étrangers exer cent cette profession sans autorisation, donc en fraude de leurs obligations fis cales. GRANDS MAGASINS ET PETIT COMMERCE Les Classes moyennes n'ont cessé de dénoncer l'énorme danger social que constituent les grands magasins rayons multiples et plus spécialement les ma gasins prix uniques. Les quelques avantages que les dé fenseurs des grands magasins se plai gnent souligner ne compensent pas ce grave danger. Le développement du pouvoir d'achat des consommateurs par une réduction des prix est un leurre. Il n'est en tout cas pas générateur d'économies au sens d'épargne, car la politique^ des grands magasins est de vendre quelque cho se en plus Les prix les plus réduits trouvent d'ailleurs compensation dans une réduction proportionnelle de la qua lité. Par les petites entreprises, au con traire, la richesse reste divisée entre un grand nombre un personnel nom breux est employé dans des conditions quasi familiales et des petits rentiers se forment qui n'ont nul besoin de 1 assis tance de l'Etat les charges fiscales ré parties sur un plus grand nombre de contribuables assurent un meilleur ren dement. La loi, dite de cadenas constitue une solution provisoire et qui apparaît comme suffisante la suite des derniers aménagements qui y ont été apportés. La législation qui devra se substituer ces mesures provisoires, devra s'inspi rer des principes que celles-ci ont mis en application Pas d'établissements nouveaux sans autorisation préalable après une large consultation des orga nismes professionnels intéressés A l'occassion du vote de ces mesu res, la réglementation du commerce de détail en général devra également être assurée. Cette branche de 1 activité a at tiré une grande quantité de nouveaux exploitants 11 crise a contribué cet accroissement. Nous rejetons la solution nui consis terait] ir^erdire "l'ouverture de nou veaux magasins de détail (Numerus clausus). En résumé, par les obstacles mis la reprise et l'ouverture de nouveaux ma gasins, la valeur de la propriété immo bilière, serait compromise. Par contre, il faut entrer résolument dans la voie d'exiger la preuve de con naissances suffisantes, le principe doit en être déposé dans le texte de la loi. L'application en sera possible mesure que les professions s'organiseront. La profession de commerçant ne doit être accessible aux étrangers que sous des conditions très sévères. Enfin, l'in scription au registre du commerce doit être rendue obligatoire. CONCLUSIONS Considérant que toute réglementation légale du commerce et de l'industrie doit être étudiée en premier lieu et proposée au pouvoir législatif par les organisa tions professionnelles compétentes que la réglementation du commerce de détail s'impose en raison des motifs développés dans ce rapport Le Congrès décide 1 d'insister auprès du Gouverne ment pour que le statut de l'organisa tion professionnelle soit déposé sans tarder auprès des Chambres législati ves, avec un statut spécial pour l'orga nisation professionnelle des Métiers et Négoces 2) de constituer immédiatement une commission composée de personnalités représentant les intérêts des Classes moyennes et des travailleurs salariés et qui seront spécialement chargés de chercher résoudre la question des coo pératives de consommation en s'inspi- rant du sens chrétien de coopération sociale 3) en attendant la réalisation d'une réglementation légale du commerce de détail a) d'insister auprès du Gouverne ment pour qu'une solution rapide et ac ceptable pour les Classes moyennes soit trouvée la question des grands ma gasins b) d'accentuer la sévérité de la loi sur la police du commerce, spécialement en ce qui concerne le colportage et le commerce autorisé pour les étrangers c) de préconiser l'obligation fiscale de s'inscrire au registre du commerce pour toutes nouvelles entreprises com merciales, sous peine de sanctions sé rieuses d) de poursuivre la suppression de tous économats administratifs et patro naux. LE CREDIT AUX CLASSES MOYENNES M. Sody consacre son rapport la question du crédit aux Classes moyen nes. Il expose tout d'abord les raisons d'être de ce crédit. La nécessité de ce crédit est rendue chaque jour plus impérieuse par les difficultés et les charges croissantes qui écrasent les Classes moyennes, et par le peu d'attrait que présente géné ralement ce crédit pour les organisa tions bancaires indépendantes. Comment les Classes moyennes pour raient-elles soutenir la concurrence avec les qrandes affaires, chaque jour plus nombreuses, mieux outillées et trouvant sans difficulté les capitaux nécessaires Pouvait-on assister indifférent, com plice olus exactement, la prolétarisa tion de ces Classes moyennes qui sont la partie la plus vivante d'une nation et dont la disoarition, l'éclipsé si l'on veut, et l'histoire en fait foi, est tou jours l'avant-coureur de l'effondrement des Etats les plus solidement assis en apparence Les pouvoirs publics ont été alertés, puis sinon convaincus, du moins inté ressés et au cours des dernières années, on a vu s'élever pierre par pierre l'ac tuel édifice de Crédit aux Classes movennes. Notre régime de Crédit aux Classes moyennes, est, d'après l'opinion de per sonnes compétentes, le plus perfectionné qui existe en Europe. Ce régime, il était opportun de pro fiter du présent Congrès pour le mieux faire connaître, en siqnalant au passage telles améliorations de détail qu'on y pourrait armorier pour faire justice des critiques, la plupart non fondées ou sin gulièrement exagérées, dont elles sont l'obiet enfin, et surtout, parce qu'il est d'une importance capitale d'empêcher que par ignorance ou par malice, on y Dorte une main imprudente. L'orateur commence par montrer le fonctionnement de la Caisse de Crédit l'outillage artisanal. Il a été créé, par la loi du 29 mars 1929. sur la garantie de bonne fin du Crédit l'outillage artisanal Il montre ensuite comment cette caisse fonctionne Celui qui désire moderniser son outil lage doit procéder comme suit 1. S'adreser la Société Coopé rative locale du domicile de l'artisan et lui indiquer l'acquisition ou la trans- formatoin qu'il veut faire, ainsi que les garanties de bonne fin qu'il peut offrir. 2. La Société Coopérative locale transmet la demande l'Administration des Classes moyennes pour examen par le Service technique. 3. Si le Service technique approuve l âchât que se propose de faire l'ar tisan, il sera passé, entre la Société Coo pérative locale et l'artisan, un contrat de prêt. L'orateur examine ausri le fonction nement de la Caisse centrale du Petit Crédit professionnel, pour conclure que dans l'état de choses actuel, les ser vices rendus par le Crédit professionnel sont de tout premier idre. Ils gagnent en importance mesure que ses possi bilités et ses avantages sont plus con nus, mieux compris. C'est ainsi, par exemple, que de nom breux comptes qui n'éraient leurs dé buts que des prêts >noven ou lo >g terme, se sont transformés en comptes mouvement, ?n comptes courants. L'obligation de remboursements pério diques est comp'étée p r la faculté de pouvoir rembourser en tout temps et sans frais plus que les amortissements prévus, et celle de pouvoir réemprun ter également en tout temps et sans frais, les sommes remboursées. Cette possibilité de reprise d'encours, lorsque la trésorerie a besoin d'être renforcée soit en vue d'une extension des affaires, soit pour des achats saisonniers, encou rage vivement le bénéficiaire du crédit faire des économies qui lui rappor teront en diminuant le montant de son emprunt et ses charges d'intérêts, tout en demeurant de manière certaine sa disposition vue. Après avoir exposé le fonctionnement de la Caisse Nationale de Crédit aux Classes moyennes, de l'Office Central de Crédit hypothécaire et du Conseil de Coordination des Institutions de Crédit aux Classes moyennes, le rap porteur conclut En clôturant ce modeste examen où nous avons dû nous borner ce qui nous a paru être l'essentiel, nous insis terons nouveau sur ce caractère très particulier de l'organisation actuelle du Crédit aux Classes movennes l'Etat n'y intervient que comme promoteur, en tuteur bienveillant, disposé aux encou ragements qui s'avèrent utiles, mais les responsabilités qu'il assume sont pra tiquement minimes, sinon tout fait nul les. Nous insisterons enfin une fois de plus sur l'atmosphère de confiance, aimable et compréhensive, si nous osons nous exprimer ainsi, qui règne et doit continuer régner dans nos institutions de Crédit aux Classes moyennes. Le client sait qu'il y est chez lui, chez des amis sûrs, désireux de lui rendre service, soucieux de le familia riser avec les ressources et les écueils du crédit. Il y apprend tout l'intérêt nour lui d'avoir une comptabilité bien jour, sans complications inutiles, mais lui permettant de voir clair dans ses af faires et de satisfaire autrement qu'à l'aveuglette aux exigences fiscales. Il y anorend enfin, dans les Sociétés de Caution Mutuelle notamment. la beauté de la solidarité professionnelle. Excel lente école donc pour une classe socia'e restée trop longtemos férue d'un indi vidualisme farouche l'excès, mais non sans grandeur. Nous nous plaisons esnérer enfin que le Congrès voudra souscrire aux conclusions suivantes, et leur donner l'apnui de sa légitime autorité 1) Maintien jaloux de l'autonomie de chacune des Institutions de Crédit aux Classes moyennes existantes, avec entre elle une entente et une coopération ren due de plus en plus étroite. 2) Pour chacune d'elles, décentralisa tion la plus grande possible afin que soit réalisé au mieux leur rôle éducatif et social. 3) Elévation du plafond des interven tions du Crédit professionnel, simple ré adaptation d'ailleurs, justifiée par la dé valuation du franc. 4) Examen des mesures qui permet traient de diminuer les taux pratiqués ce jour. 5) Où c'est possible, réduction des délais réclamés par les interventions des organismes de Crédit aux Classes moyennes. 6) Opportunité de mieux faire con naître autour de nous les modalités d'ac tion des institutions de Crédit aux Clas ses moyennes, ainsi que la qualité et la diversité des services rendus par ces in stitutions. 7) Nécessité da'ssurer une plus équi table représentation des Classes moyen nes dans les Comités et les Commissions où ont débattus leurs intérêts. L'EGALITE DEVANT L'IMPOT. M. Challe développe ensuite son rap port sur l'égalité devant l'impôt. Durant longtemps, l'impôt fut une contribution exigée des citoyens pour assurer seulement le serveie des char ges publiques. II était alors relativement aisé d'en répartir le poids, le fardeau n'étant pas bien énorme. Dans la suite, il fut fait appel l'im pôt pour développer l'outillage écono mique du pays et financer les grands travaux d'utilité publique. Mais en ces derniers temps, on se soucia moins de l'absolue nécessité de ceux-ci que de la réalisation du programme gouvernemen tal visant la remise au travail d'un grand nombre de chômeurs. L'Etat paya sou vent les fautes de communes dispen dieuses. Les charges financières aug mentèrent sensiblement, et avec elles, le poids des impôts. On attribue ainsi l'Etat un rôle so cial positif notamment en matière de pensions de vieillesse, pensions des mi neurs, chômage, etc... Suivant le même programme, il kl- lait empêcher l'augmentation du coût de la vie. Le Gouvernement se tourna, en premier lieu, vers les revenus de la profession, établissant toutefois diverses classifications de contribuables et réda mant pour chacune d'elles des taux d'impositions très différents. La première catégorie comprend les fonctionnaires, magistrats, officiers ap pointés et salariés en général. La deuxième catégorie comprend le" artisans, agriculteurs, commerçants, pe tits industriels, etc... Les derniers contribuables cités paien revenus égaux, des impôts profession nels en moyenne trois fois plus élevé que les autres. L'orateur dénonce avec force cett injustice -flagrante. L'impôt ainsi réparti équivaut un spoliation de l'avoir des professions m dépendantes, péniblement acquis. Il est injuste car l'effort fiscal récla mé aux travailleurs doit avoir la taêm base, celle des revenus que procure profession. La justice fiscale, c'est avant tout qu chacun paie l'impôt suivant ses possib' lités. Le principe du législateur fut sur tout de prélever sur les revenus 'e moins indispensables au contribuable- Ce principe n'est plus respecté. Les Classes moyennes industriel e commerçantes et artisanales sont de loi les plus impesées, alors qu'elles ont u impérieux besoin de leurs revenus a-1 de pouvoir résister aux difficultés de temos. L'impôt professionel tel qu'il exi?t en Belgique est aussi immoral et vexa toire. Pour justifier ses taux varies l'Etat dait tenir compte de la frau pratiquée par les Classes moyenn1 dans les déclarations de leurs revenu professionnels. (A suivre)

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Le Sud (1934-1939) | 1938 | | pagina 8