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Belgique - Hollande.
Instantanés.
Aux Exportateurs.
4e ANNEE No 48.
Hebdomadaire 50 cent, ie numéro.
DIMANCHE 27 NOVEMBRE 1938
Pour qu une nation «oit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se
cristallise dans la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT, 1 AN 20 FRANCS.
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43.
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Dans l'intéressante revue hollandai
se, Haagsch Maandblad fascicule
du mois d'avril de cette année, nous
avons lu un article fort complet et qui
étudiait les relations entre la Belgique
et la Hollande. L'auteur insistait sur la
nécessité de fonder ces relations sur le
respect mutuel de l'indépendance et de
l'unité des deux pays. Les hollandais
voient d'un très mauvais œil tout mou
vement pan- ou gTand-néerlandais, ou
thiois. Et concluait l'auteur, pourqu'un
véritable entente règne entre la Belgi
que et la Hollande il faut avant tout
que cessent ces mouvements politiques
dont l'idéal ne correspond ni la men
talité des Belges, ni celle des Hol
landais.
L'élément essentiel de rapproche
ment, l'élément le plus efficace, c'est
la compréhension réciproque et objec
tive des intérêts et surtout l'affection
qui doit exister entre les deux dynasties.
Paroles sages et réalistes, conseils de
bon sens qui nous viennent de Hol
lande. Conseils auxquels nous n'avons
cessé de penser quand nous lisions la
relation du voyage de notre souverain
dans le royaume de la Reine Wilhel
mine.
Les politiciens comprendront-ils, en
fin, le mal qu'ils ont pu faire, les uns
en semant dans le cœur du peuple la
haine des classes les autres en ané
miant en Flandre le sentiment patrioti
que. Le socialisme a rendu service au
prolétariat, certes, mais en s'accrochant
au marxisme il lui fait plus de mal que
de bien. Le nationalisme a rendu service
la cause flamande, mais en manquant
d'esprit réaliste, il paralyse le redres
sement culturel de la Flandre. Que de
forces magnifiques ont été perdues par
manque d'esprit constructif.
Si actuellement la Flandre fait fi
gure, en Hollande, de peuple dont la
culture retarde sur la culture hollan
daise, c'est cause du microbe de la
politique électorale, qui a détourné le
mouvement flamand de sa fin cultu
relle, et l'a fait glisser dans la plus vile
démagogie.
Nous saluons avec joie 1 union de
sympathie et d'affectoin qui unit les
deux dynasties, chacune étant le reflet
le plus parfait de l'âme du peuple. C est
au nom de tous les Belges, flamands
et wallons, que le Roi Léopold a salue
dans la Reine Wilhelmine la Souveraine
sage et clairvoyante qui préside depuis
plus de quarante ans aux destinées de
son peuple. Et c'est la Bé rique entière
sans distinction de langue, ni de ré
gion, que la Reine de Hollande a ren
du hommage en s'adressant au Roi
Léopold
Les Pays Bas et la Belgique sont
également attachés) aux libertés civi
ques qii, de pair avec leur gout de 1 or
dre et d'une bonne administration, con
stituent le fondement inaliénable de
leur vie politique. Pour l'un et l'autre
la récompense de labeurs et de luttes
a été une constitution laquelle, tout en
tenant compte du caractère des élé
ments qui composent nos Etats, ouvre
des possibilités d'évolution et de dé
veloppement sagement guidés par leurs
propres énergies. La position que cha
cun des deux pays occupe aujourd'hui
en Europe occidentale du chef de leur
situation géographique autant qu'en ver
tu des conceptions politiques qui leur
sont propres correspond largement
celle de l'autre. Inféodés personne et
sans convoitise pour le bien d'autrui,
les deux pays ont un désir égal de pro
mouvoir, partout où l'occasion s'en pré
sente, de bonnes relations internationa
les.
Ainsi, il était naturel qu'entre les
Pays-Bas et la Belgique devaient naître,
nonobstant le désir de chacun de vivre
sa propre vie des sentiments de réel
rapprochement. Et s'il existe entre eux
des divergences d'intérêts il ne sau
rait guère en être autrement dans le
cas de voisins je n'en connais pas
qui ne soient susceptibles d'être réglées
par voie d'accord ou moyennant d'au
tres procédés pacifiques. Des solutions
amiables devraient être autant plus ai
sées réaliser qu'on se trouve en pré
sence, surtout dans le domaine du com
merce et des communications, de nom
breux intérêts communs face la con-
curence du monde environnant.
Comme ces paroles royales vous dé
gagent de l'atmosphère pestilentielle
créée par les politiciens.
Et avec quelle satisfaction nous nous
joignons en pensée aux nombreux bel
ges qui assistèrent la réception d'Am
sterdam pour crier avec eux toute notre
sympathie aux dynasties des deux peu
ples fiers et indépendants, le peuple de
Hollande et le peuple de Belgique.
C. v. R.
et des soldats s'abritent derrière des
parapets de sacs de sable. A Bethléem,
vingt siècles après que le Christ ait ap
porté au monde le message d amour 1
LES COLONIES.
Nous apprenons que le News Chro-
nicle du 21 novembre a Teçu de Ro
me la dépêche suivante La revue
semi-officielle italienne des Affaires
étrangères, déclare que la Belgique a
signifié sa volonté de céder a 1 Allema
gne une partie du territoire sous man
dat du Ruanda-Urundi, comme conces-
ïion de sa part aux exigences de l'Al
lemagne en matière coloniale.
Nous renvoyons le lecteur notra ar
ticle paru la semaine dernière sur cette
question.
SUPPLEMENT ILLLUSTRÈ
dans ce numéro
Infirmières de guerre, par J. de Lau-
noy, avec sept magnifiques clichés.
La rubanerie Comines. L'usine J. Plo-
ver, avec deux clichés.
Blanche-Neige et les Sept Nains avec
trois clichés.
VISION DE JOURNALISTE
Le correspondant spécial du SOIR
en Hollande a signalé que Sa Majesté
la Reine Wilhelmine, pour recevoir le
Roi Léopold, arborait le Grand
Cordon de l'Ordre de Léopold. Cette
nouvelle ayant été confirmée dlans tou
tes les éditions de ce grand quotidien,
nous croyons que M. Demany a assisté
cette vision unique, et nous regret
tons qu'aucun reporter photographe
n'ait pu fixer sur la plaque ce geste de
la Reine. En effet, il devait être assez
pittoresque de voir la Souveraine his
ser et faire flotter au vent le Grand
Cordon de l'Ordre de Léopold.
M. SPAAK, ROYALISTE
Nous voudrions que les socialistes de
village, députés et sénateurs, se confor
ment aux appréciations de leur chef,
M. Spaak, en assistant officiellement
au Te Deum du 1 5 novembre. Cela té
moignerait de l'unité du parti socialiste.
Nous attendons de la part de ces
politiciens socialistes une profession de
foi analogue celle du Premier Mi
nistre Spaak
De républicain, me voilà devenu
royaliste. Et, croyez-moi, on peut être
royaliste, sans cesser d'être socialiste.
Depuis trois ans, j'ai appris connaître
la royauté et le Roi un homme qui,
trente années durant, a été formé son
métier par son père et par les meilleu
res têtes du pays, qui a les qualités né
cessaires pour dominer la situation et
pour ne pas s'égarer dhns les contin
gences quotidiennes du gouvernement
parlementaire. Léopold III est vraiment
le représentant, le défenseur des inté
rêts permanents de la nation. Et s il
n'excède jamais ses droits constitution
nels, au moins sait-il en user dans toute
son étendue. Ainsi chaque fois qu'il a
manifesté sa volonté pour briser des
considérations partisanes, il a eu rai
son
Bravo, M. Spaak. Nous le redisons
la parole est aux petits politiciens. A
moins qu'il leur faille aussi trois ans de
portefeuille pour exprimer, en des
termes qui rendent Charles Maurras ja
loux, les bienfaits de la Monarchie.
A BETHLEEM.
Dans le village où naquit le Christ des
tranchtes sont creusées dans les rues,
L'OPTIMISME S'IMPOSE.
Les pessimistes de carrière sont w
danger public. Comment relever l'in
dustrie nationale et redresser la vie éco
nomique d'un pays, si le point de dé
part est une déclaration de principes
Tout va mal et tout ira de plus en
plus mal Jamais la situation n'est
aussi bonne qu'on la souhaite, ni aussi
mauvaise qu'on l'imagine.
Le danger de l'attitude pessimiste,
c'est un manque de réaction qui per
mette de saisir au vol l'occasion favo
rable. OR LA BELGIQUE SE TROU
VE ACTUELLEMENT DANS UNE SI
TUATION UNIQUE. Expliquons-nous.
Nous croyons qu'il n'est pas exces
sif d'affirmer que l'Amérique du Nord
puisse être pour la Belgique un client
de toute première importance. Nous
pouvons trouver au Canada et aux
Etats-Unis l'appoint qui donne nos
exportations les éléments d'une com
plète reprise.
Deux événements sont intervenus an
cours du mois de novembre qui offrent
notre pays l'occasion de prendre «m»
place importante sur le marché améri
cain la persécution juive en Allema
gne et la signature de l'accord écono
mique anglo-américain.
Le mouvement d'mdignation aux
Etats-Unis l'égard de la persécution
juive ets loin de se calmer. Le réni
tat est le boycott des produits alle
mands, ex-autrichiens, ex-tchéco-slova
ques-sud êtes. Uour combien de nos ma
nufactures cela n'ouvre-t-3 pas d'énor
mes horizons
Et en même temps notre accord de
1935 avec les Etats-Unis, faisant jouer
la clause de la nation la plus favorisée,
nous profiterons LARGEMENT DE
L'ACCORD ECONOMIQUE ANGLO-
AMERICAIN.
Prévoyant la signature de cet accord
depuis quelques mois LE SUD a mis
l'étude les relations avec les Etats-
Unis. Des circonstances favorables nous
permettent également d'établir des rein,
tions avec le Canada.
Car nous restons convaincus que lu
solution économique pour la Belgique
ne réside pas, dans la prospérité de la
grande industrie, mais avant tout dans
l'épanouissement de la moyenne indus
trie et de l'industrie artisanale. Ce ne
sont pas les villes t en tabulaires les
grands centres industriels qui font la
richesse d'un pays, mais la multiplicité
de petits centres utilisant la main-d'œu
vre locale et spécialisée.
Ces petits centres groupent des usi
nes de moyenne importance, qui sa
trouvent dans l'incapacité de chercher
individuellement des débouchés
l'étranger. C'est dans le but de trouver
une solution ce problème de l'expor
tation pour les petites industries que
nous avons préparé une organisation, et
nous prions les industriels exportateur*
de la Westflandre, qui seront touchés
par cet article, de bien vouloir s'adres
ser au plus tôt au bureau du joœnai,
19, rue Longue de Thourout, YPRES.