1 I La révolution vaincue. Sécurité Belge et Colonies Redressement économiaue. Instantanés. ANNEE No 49. Hebdomadaire 50 cent, ie numéro. DIMANCHE 4 DECEMBRE 193S Pour qu'une nation soit, il faut qu'une lolidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT, 1 AN 20 FRANCS. Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Les événements de cette semaine en France ne peuvent que nous réjouir. Voici ce qu'en écrit notre confrère Louis Dartois D'après les feuilles socialistes et com munistes, la grève générale devait être me réaction spontanée des masses :ontre les décrets-lois. A vrai dire, la mesure révolutionnaire imposée par la 1G.T. ses adhérents, rentre plutôt dans la catégorie des improvisations onguement préparées dont on parle toujours. 11 y a longtemps que les extrémistes du syndicalisme comme les extrémistes de la politique, avec qui ils ont partie iée, préparaient un coup contre la vie 'économique du pays. Nous étions prévenus officiellement depuis plusieurs mois. Un journal de Moscou n'annonçait- pas, vers juin dernier, qu'il fallait s'at tendre une tentative de dictature pro- étarienne, en France, pour la fin de automne ou le commencement de l'hi ver Et chez nous, n'est-ce pas au congrès e la Ligue des droits de l'homme, Orange, en juillet, que M. Léon Jou- îaux, secrétaire général de la C.G.T., prononcé ces paroles prophétiques Un jour un jour qui peut être très proche 1 un jour d'octobre ou de novembre, les masses populaires passe ront l'action. D'ores et déjà, elles y sont préparées... Non seulement nous ne répudions pas la lutte, mais nous la recherchons. Ainsi, bien avant les décrets-lois, les oracles de la révolution sociale prédi saient l'agitation actuelle, ils la prépa raient dans l'ombre des bureaux de la Confédération générale du travail, où les naïfs s'imaginent qu on s'occuoe ex- dusivement des intérêts professionnels. M. Jouhaux savait ce qu il disait quand il parlait Orange. Il prévoyait qu'un ministre serait amené prendre des mesures qui seraient nécessairement impopulaires. Acteur principal du grand drame politico-financier qui se joue, en France, depuis 1936, il connaissait bien le processus de cette faillite qui nous menaçait les élections du Front popu laire, les expériences lamentables des gouvernements Blum, les troubles so ciaux, les occupations d'usines, le sa botage de la défense nationale, la baisse de notre production, le déficit de notre commerce extérieur, etc., etc. Pressé par les communistes qui, en fait, et malgré les votes des congrès, sont les véritables directeurs du syn dicalisme marxiste en France, M. Jou haux a cru que le moment était venu de passer l'action Il a voulu avoir, lui aussi, sa mobilisation. (Voir suite page 2) (Suite) par Louis HABRAN. C'est évidemment une espèce de fa talité qu'en Europe la Belgique soit la voisine de l'Allemagne et qu'en Afri que sa colonie soit non seulement con- tiguë l'ancien Est Africain allemand, mais située exactement au centre du triangle que constituent le Kamerun, le Sud-Ouest Africain, et l'Est Africain, anciennes colonies du Reich. Ce sont ces données géographiques qui ont inspiré l'Allemagne des Ho- henzollern le plan de son impérialisme colonial. C'est elles qui, avec la ten tation de suivre la voie la plus ouverte et la plus rapide pour frapper la France et l'Angleterre, ont inspiré la diploma tie comme l'état-major allemands le plan d'invasion de la Belgique en 1914. Aujourd'hui, l'Allemagne, par les fautes que l'Angleterre et la France ont répétées depuis l'armistice, a retrouvé toute sa puissance et l'a même consi dérablement accrue. Elle réclame les colonies que la guer re de 1 9 I 4-1 9 18 lui a enlevées. De ces colonies, une petite part est gérée par la Belgique dans le Ruanda-Urundi, mais elles sont surtout administrées par l'empire britannique et la France. Logiquement, la Belgique doit con sidérer que la situation diplomatique d'avant 1914 est revenue. Mais indé pendante, sortie de la subordination po litique, elle peut heureusement manœu vrer. Elle ne peut admettre que de nou velles fautes aggravent la situation gé nérale et surtout la sienne propre. Ces fautes pourraient être commises par l'Allemagne, l'empire britannique, la France et la Belgique elle-même. L'Allemagne dit que c'est elle qui a créé les colonies qu'elle possédait en 1914, qu'elle ne les avait enlevées personne, et que les arguments qui sont avancés pour la montrer indigne de les recouvrer sont faux. La Belgique est trop soucieuse, dans sa faiblesse, de préserver de toute contestation sa pro pre souveraineté africaine pour s'aven turer dans ces controverses touchant des territoires qu'une guerre a désaxés et que le droit international a d'ail-' leurs faits res nullius C'est l'affaire des puissances impériales. La Belgique n'est pas entrée dans la guerre en 1914 pour conquérir des terres nouvelles en Afrique, mais uniquement pour conser ver celles qu'elle y possédait. Et aujour d'hui encore son unique préoccupa tion doit être de préserver son Congo. L'Allemagne ajoutera que sa rentrée dans ses trois grandes bases africaines ne signifiera nullement qu'elle reprend, l'égard des territoires situés dans la zone intermédiaire les ambitions que les campagnes de 1914-1918 ont maî trisées. Mais c'est ici cependant qu'est le point crucial pour la Belgique. Et la Belgique doit parler sans détours. Se gardant du ton de l'altercation, métis avec la gravité que lui inspirent le sou venir cuisant d'un sort cruel et récent et le sens le plus élevé de sa souvereûneté et de sa dignité, elle doit dire au très (Voir suite page 5) Le plus curieux phénomène de la vie économique est l'entêtement des pessi mistes, et même leur rage, quand on énumère les raisons d'espérer en un ave nir meilleur. Ils se délectent dans un pessimisme qui paralyse l'activité. Si un industriel déclare, a priori, qu'il lui est impossible de trouver de nouveaux dé bouchés, il n'augmentera évidemment pas son chiffre d'affaires. Mais qui cher che, trouve. Que de renseignements précieux puiser dans le Bulletin hebdomadaire de l'Office Commercial de l'Etat Comme il est réconfortant de constater que par tout où il y a effort coordonné de la part de l'industrie belge, il y a succès. Nous faisions part nos lecteurs la semaine dernière, de l'attention qu'il fallait apporter l'accord économique anglo-américain. De nombreuses indus tries belges peuvent et doivent en tirer un substantiel profit. Nous avons fait appel aux exportateurs et nous atten dons encore le premier signe de vie en réponse cet article. Cependant quelques jours plus tard ont paru dans la presse quotidienne des articles confirmant notre thèse. Nous espérons pouvoir donner nos lecteurs la semaine prochaine des détails com plémentaires concernant cet accord éco nomique, et peut-être alors les Cham bres de Commerce de Westflandre s'in téresseront-elles au Sud L'évolution de la question sociale en France permet de croire un léger re dressement du franc français et de l'éco nomie de cet important voisin. D'autre part la reprise de la livre nous est éga lement très favorable. Le moment est l'action, l'imagi nation. au travail, et non plus aux vai nes jérémiades. C. v. R. tennis, il a suivi une tactique bien con nue. 11 a fatigué l'adversaire au pre mier set, tout en le lui laissant. Mais, par un score très net, il a enlevé avec brio les deux sets suivants et le match. Pour la Belgique et pour le gouver nement la solution est heureuse quoi que tardive. Avec le prochain numéro du SUD nos lecteurs recevront le SUPPLE MENT ILLUSTRE, qui comprendra une notice sur Jan Palfyn, chirurgien en Flandre, par M. Guillaume Vande- velde, procureur du Roi Ypres, et une étude de l'œuvre du peintre bru- geois Constant Vandevelde par M. Cari Beyaert, avocat. ASSISTANCE PUBLIQUE. Nos lecteurs se souviennent de la campagne menée par LE SUD contre les projets du Ministre de la Santé Pu blique au sujet des biens des commis sions d'Assistance Publique. Nous insistons sur le fait que la presse régionale ne nous a pas soutenu, et nous tenons faire remarquer que le» articles ont été envoyés toutes le» commissions d'assistance publique inté ressées. Par conséquent, au cas où l'Etat commettait l'escroquerie de dépouiller les commissions de leur patrimoine, ht responsabilité de ces commissions serait fortement engagée, et, n'ayant pas op posé au moment voulu les réactions né cessaires, elles sont en somme le» complices par omission» de l'escroque rie qui se prépare. Car le plan d'expropriation n'est pas rejeté. C'est le communisant Docteur Marteaux qui nous avertit. Il suffirait, dit-il, d'avoir une commission d'Assis tance Publique par province Com ment et sous l'égide de qui II faut procéder une refonte complète de» Commissions d'assistance publique. El les doivent être l'agent d'exécu/k>«i du ministère de la Santé Publique. Etes-vous satisfaits Et où se trouve le respect de la volonté des bienfaiteurs^ lorsque le Dr. Marteaux déclare que le principal obstacle vaincre, c'est le prosélytisme religieux I Et les commissions d'A.P. ne se dé fendent pas I CRÉTINISME SOCIAL Le Conseil supérieur du Travail de France s'est réuni et a étudié l'appli cation de la législation du travail au personnel domestique. Cette docte as semblée a décidé 1 que la durée de présence ne pourra dépasser 1 3 heu res par jour pour les femmes, et 1 4 heu res pour les hommes, avec un repos de deux heures consécutives dans la journée 2) que le repos ininterrompu de nuit sera de dix heures. Voilà où conduit la folie de pré tendre légiférer en tout et sur tout. Nous aimons le mot application Seuls Roels et Libeau seront capables d'ap pliquer ces décisions au cours de scè nes hilarantes dans leur prochaine re vue. Et en attendant nous laissons votre imagination la joie d'en deviner les situations les plus piquantes. A BURGOS Ainsi finit la Comédie I M. Spaak a fort bien joué, et en ex-champion de

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Le Sud (1934-1939) | 1938 | | pagina 1