Bruges.
COURTRAI
La révolution
vaincue.
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ÎLE SUD, dimanche 4 décembre 193g
CONCERT DU
CONSERVATOIRE
Le Directeur du Conservatoire de
Bruges, M. Joseph Ryelandt, a offert
aux amateurs de musique de Westflan-
dre un programme de choix, dimanche
dernier. Nous disons de Westflandre,
car il en était venu de nombreux du
sud de la province. Après la Symphonie
en ut de Mozart, musique fort agréa
ble, l'excellent virtuose Philippe New-
man exécuta avec maîtrise le Concerto
en ré de Beethoven. Le public enthou
siaste lui prodigua ses applaudissements
comme d'ailleurs après l'aride Cha-
conde de Bach.
Mais pour nous le régal de ce con
cert fut l'esquisse symphonique de Meu-
lemans La fontaine de Pline. Que l'on
veuille bien ne pas nous en vouloir de
préférer cette musique descriptive et
agréable aux œuvres arides des grands
maîtres. Mais il y avait un tel charme
dans la première partie, La matinée
d'été et un mouvement si entraînant
dans la Fête nocturne que cette
symphonie dirigée avec fougue par l'au
teur, méritait, vraiment, les applaudisse
ments nourris, que les Brugeois adres
sèrent l'auteur sympathique de la par
tition du Jeu du Saint-Sang.
Ajoutons une toute petite remarque
d'un tout autre ordre. Nous regrettons
que la ville de Bruges ne veille pas plus
des petits détails de présentation, qui
témoignent de toute la nonchalance, la
petite médiocrité du régime. Comment
oser présenter aux chefs d'orchestre,
pour diriger des grands concerts de cet
te valeur, un pupitre aussi infecte, aussi
pouilleux. C'est de pareils détails que
l'on sent le manque de tenue, le dé
braillé de notre époque.
LE RIDEAU GRIS
La presse quotidienne a rendu hom
mage au talent de la troupe parisienne
du Rideau Gris, qui a interprété Bru
xelles avec un grand succès la comédie
de Williams La nuit va venir.
La nuit est venue Bruges, car il
y avait fort peu de monde pour appré
cier la valeur du spectacle offert par le
Prisme. Un intellectuel ne pourrait être
indifférent pareil spectacle. Cette co
médie a tenu la scène pendant des mois
Londres et Paris, et il est par con
séquent très intéressant de pouvoir juger
du goût contemporain. Les avis
peuvent différer, les appréciations dé
pendre de l'orientation d'esprit d'un cha
cun il reste que pour une soirée de
cette valeur le public n'existe plus
Bruges, et que le Prisme devra re
noncer monter l'an prochain une série
aussi importante de spectacles d'art. Car
le Cercle ne pourra se résoudre des
cendre d'un échelon, l'étage des opé
ras air connus et des tournées
grande recette.
La Nuit va venir est l'étude d'un cas
pathologique, nous dit-on. Ce n'est pas
notre avis. C'est, affirme la critique,
l'analyse de la mentalité d'un sadique.
Du tout. La thèse nous paraît infini
ment plus simple. L'auteur a voulu mon
trer combien la vie humaine a peu de
valeur, dans une société incapable de se
défendre contre les assassins. On tue
pour un rien, quand la morale sociale est
décadente. Et, comme le dit le policier,
il se trouvera aux assises une quantité
de femmes pour demander la grâce de
l'assassin.
La comédie de Williams traduit non
l'immoralité, mais l'amoralité de notre
époque, et c'est pour excuser notre so
ciété. et afin d'éviter un rapprochement
trop sévère entre le héros de la pièce
et les faits-divers des quotidiens que la
critique considère le cas de Dan, com
me le cas d'un anormal ou d'un sadique.
C'eut été un monstre il y a cinquante
ans. Actuellement ce n'est qu'un dé
voyé qui va un peu fort
La troupe du Rideau Gris a admira
blement défendu la pièce de Williams,
et nous espérons que le public finira par
comprendre l'effort assumé par Le
Prisme et que la comédie viennoise de
Schmitzler, Liebelei se jouera de
vant une salle au moins moitié rem
plie, le 14 décembre.
LES EXPOSITIONS.
A la Galerie Memling l'artiste-pein-
tre Léo Mechelaere expose jusqu'au 9
décembre.
A la Galerie San-Salvador le peintre
Jos .Neutens expose jusqu'au 9 décem
bre.
Le peintre de fleurs Jules Danlos ex
pose ses œuvres la Galerie Brugeoise
jusqu'au 4 décembre. Nous avons déjà
signalé plusieurs reprises le talent très
particulier de Jules Danlos. Traiter la
fleur non pas dans un ensemble, mais
techniquement, nous dirions presque
comme un documentaire, tel est le désir
de l'artiste, malgré tout ce que ce but
peut avoir d'ingrat, de froid, de peu
aimable Ce sont des chrysanthèmes
et des dahlias dans toute leur raideur,
mais avec leur coloris fidèlement rendu.
La nature offre heureusement des fleurs
qui se prêtent mieux une reproduction
fidèle, narcisses ou jonquilles, anémo
nes ou tulipes. Mais quand la plante ap
porte toute sa grâce et sa légèreté l'ar
tiste, Jules Danlos prouve aussi toute
sa maîtrise. Ainsi dans une toile char
mante Clématites Ajoutons que
Jules Danlos veille se renouveler et
cherche des formules nouvelles et heu
reuses qui lui permettent de donner
ses chrysanthèmes et ses iris plus
de relief. N'est-ce pas la forme classi
que qui se trouve réalisée chez Danlos
la panneau décoratif
La presse brugeoise est muette au su
jet de l'exposition d'un peintre d'avenir
Adrien Vandewalle. Nous comprenons
fort mal la critique qui jette a priori le
talent d'un jeune, parce que celui-ci ne
suit pas les chemins battus. Nous som
mes d'accord pour reconnaître que Van-
dewalle a commis quelques péchés de
jeunesse. Où serait l'artiste sinon Mais
combien ces premiers vagabondages
n'ont-ils pas porté de fruits L'exposi
tion de Vandewalle la salle Saint-
Georges mérite de retenir l'attention de
tous les amateurs d'art. Ce n'est pas un
talent arrivé maturité. Ce ne sont pas
des œuvres parfaites. Mais c'est un
peintre qui doit retenir l'attention, par
son évolution et ses dernières réalisa
tions. Les deux paysages d'été de Van
dewalle, sobres et cependant fouillés,
la perspective étonnante, peuvent être
considérés comme le point de départ
d'un talent très sûr de soi. Que ce jeune
peintre continue dans la voie suivie ac
tuellement, et il se fera connaître et ap
précier.
Le vendredi 9 décembre 20 heu
res, au Vieux-Bruges aura lieu sous le
patronage de M. le Gouverneur Baels
et du Bourgmestre de Bruges, un grand
gala de la presse. A cette occasion le
célèbre film «les Dieux du Stade» sera
projeté sur l'écran. L'orchestre du Cer
cle Musical de Bruges dirigé par M.
Brants offrira un concert qui commen
cera 19 h. 30. Une tombola gratuite
sera tirée, et le prix des cartes d'entrée
est de 10 et 7.50 francs.
Le samedi 1 7 décembre 20 heures
au Théâtre, les Brugeois auront le plai
sir d'entendre un programme de choix
pour deux pianos interprété par deux
excellents artistes Madame Storie-de
Mejere, lauréate du concours interna
tional de Varsovie et Marcel Gezelle,
professeur au Conservatoire de Gand.
RECITAL PETER STADLEN
Le célèbre pianiste-virtuose Peter
Stadlen donnera un récital au théâtre
communal de Courtrai, le samedi 3 dé
cembre, 20.30 h. Nous trouverons au
programme des interprétations d'oeuvres
de Schubert, Beethoven, Anton von
Webern (Ire audition), ainsi que des
œuvres du célèbre compositeur Igor
Stravinsky.
AU THEATRE COMMUNAL
Samedi 3 décembre, 20 h. Récital
par le pianiste-virtuose Peter Stadlen
(Gala des Beaux-Arts).
Mardi 6, 20 h. Le Chant du dé
sert (Opéra de Gand).
Mercredi 7, 20 h. De gele man-
tel (Algem. Nederlandsch Verbond).
(Par la troupe de Joris Diels).
Jeudi 8, 20 h. Concert (Cercle
Orphéus).
Vendredi 9, 20 h. Napoléon
(Groupe Staf Bruggen).
Dimanche 11, 15 h. Peer de
Koster (De Kruisbroeders).
Dimanche 1120 h. La jonction
Nord-Midi (Germain Lucigny).
Lundi 12, 20 h. Récital de danse
Sakharoff (Cercle d'art Prisme).
Jeudi 15, 19.30 h. Le Tzare-
vitch (Jeune Garde Catholique).
Samedi 17, 19.30 h. Idem.
Dimanche 18, 15 h. Op de groe-
ne weide (De Vlaamsche Zonen).
CONFERENCE
Le 22 décembre le Vicomte Charles
Terlinden donnera, au profit de la Sté
Saint Vincent de Paul de Courtrai, une
conférence sur «Les Mariages de Na
poléon
Le Vicomte Charles Terlinden, pro
fesseur l'Université de Louvain, mem
bre de la Commission royale d'Histoire,
a étudié d'une façon particulière l'inté
ressant problème posé par les deux ma
riages de Napoléon. Sans négliger l'as
pect anecdotique, parfois très pittores
que, de la vie matrimoniale du grand
empereur, il s'attache élucider la ques
tion très controversée de la validité de
son union avec Marie-Louise, au lende
main de son divorce d'avec Joséphine.
Le Vicomte Terlinden arrive une con
clusion inattendue qui donne la clef
d'une énigme historique jusqu'alors in
expliquée.
(Suite de la Ire page)
M. Jouhaux s'est trompé. Les travail
le'.- rs, même les inscrits la C.G.T.
n'ont pas marché. La grève générale du
30 novembre est un échec. La vie éco
nomique de la nation n'a pas subi d'ar
rêt.
Cependant, cette tentative révolution
naire n'aura pas été inutile.
La preuve est faite maintenant que
la C.G.T. est un organisme plus poli
tique que professionnel et que ses diri
geants trompent honteusement les
ouvriers en les forçant obéir aux or
dres de l'étranger.
La preuve est faite que les effectifs
cégétistes sont infiniment moins nom
breux que les statistiques du journal
L.e Peuple voudraient le faire croire
et que, d'ailleurs, ce n'est pas l'action
corporative qui les a gonflés, mais 1 ac
tion politicienne et surtout la pression
scandaleuse exercée par les pouvoirs
publics sous les gouvernements socia
listes. Qu'on laisse les ouvriers de chez
nous, les ouvriers français libres de
s'inscrire où ils veulent, sans craindre
les odieuses représailles, et vous verrez
les fameux effectifs revenir des pro
portions normales, c'est-à-dire réduites.
La preuve est faite que les décrets-
lois n'étaient qu'un prétexte une ma
chination contre le ministère et un
essai de dictature syndicaliste. Heureu
sement pour la paix intérieure et notre
prestige l'étranger, la fermeté et le
calme du gouvernement de M. Daladier
et le bon sens de nos populations ont
déjoué une manœuvre qui pouvait avoir
de désastreuses conséquences.
La preuve est faite "ue le pays ne
veut pas d'agitation, pas d'aventure et
que les Français entendent rester maî
tres chez eux.
vjue M. Jouhaux et les meneurs ex
trémistes se le tiennent pour dit.
Louis DARTOIS.
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gues ayant accompli serv. mil., est de
mandée imm. par imp. firme.,
Situation de bel avenir.
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