La Générale MORGON.
DENTISTE
H. DEFALQUE
LE SUD, dimanche 18 décembre 1938!
MOUSCRON
UNE VILAINE AFFAIRE
C'est encore la politique que nous
en avons car il nous est donné conti
nuellement de constater de nombreux
méfaits de ce sous-produit de notre
pauvre humanité.
Lors des dernières élections commu
nales un brave ouvrier, père de famille
se présente comtne un des premiers
candidats de sa liste et est élu, très bien,
mais c'est là que commencent ses mi
sères car red ennemis politiques arri
vent lui faire perdre sa place en le
dénonçant il travaillait en France et
n'était pas tout 'fait en règle son
patron est, du fait de cette dénoncia
tion, obligé de le licencier. Vous me
direz, il fallait qu'il soit en règle, soit,
bien que je vous répondrai, êtes vous
toujours tout fait en règle et n'avez-
vous jamais rien vous reprocher. Mais
il y a une chose que je n'admets pas,
c'est que des ouvriers sous prétexte de
divergences d'idées politiques enlèvent,
par une basse dénonciation, les moyens
d'existence l'un des leurs tandis que
les chefs, les députés et compagnie se
font mille grâces entre eux en se gous-
sant du fidèle attachement et du fana
tisme de leurs partisans.
En bon français on appelle cela tra
hison ou si vous aimez mieux raguser,
terme qui vient du fameux général de
Marmont duc de Raguse qui trahit Na
poléon qui lui avait donné tous les hon
neurs.
Ce n'est pas Mouscron que s'est
passée cette affaire mais non loin et je
ne désignerai pas le parti qui l'a fait
car il est inutile d'encore revenir là-
dessus, d'autant plus que la plupart des
politiciens sont capables de choses pa
reilles tant Mouscron qu'ailleurs.
Pour notre part nous ne voulons que
mettre nos lecteurs en garde contre la
politique qui amène toujours beaucoup
d'ennuis et peu de bienfaits honnêtes.
MORA.
PRIX PRATIQUES AU MARCHE
du 13 décembre 1938.
Beurre, 27 le Kg. Œufs, 0,65
pièce. Pommes de terre, 0,50 le
Kg. Lapins tués, 1 2 le Kg. Pou
les tuées, 10 le Kg. Pigeons jeunes,
(Voir suite page 8)
LE FRONT DEMOCRATIQUE
ET BURGOS
(Suite de la 1 re page)
De mars décembre, M. Spaak a
encore appris. Les discours qu'il pro
nonça le 29 novembre devant le Sénat
et le 6 décembre devant la Chambre,
sur la question espagnole et sur la poli
tique générale, rendent un autre son que
1 le discours du 22 mars a la Chambre.
Entre ces deux attitudes de notre mi
nistre des Affaires Etrangères, il y a
eu la mobilisation de septembre et la
défaite des alliés européens de Barce
lone sur le front du quadrilatère de
Bohême. Malgré le courage qu'il vient
de témoigner, M. Spaak a cependant
trop attendu. Les événements l'ont dé
passé tandis qu'il attendait en vain le
ralliement de son parti. Le nationalisme
de M. Spaak n'a pas déteint sur le con
grès du P.O.B. A la première décision
nationale prendre, le P.O.B. a re
gimbé. Inventé pour freiner le rexisme
dans l'opinion publique, le socialisme
national est-il condamné a rester ver
bal Une secte internationale com-
prendra-t-elle la patrie
Il n'en est pas moins que le front
démocratique international vient d es.
suyer une grande défaite chez nous.
Qu'est-ce que le front démocratique
Cétait une coalition d inspiration
plus politique que sociale, où se trou
vaient réunis dans une commune oppo
sition l'égard de la révolution qui
transforme le monde, les éléments les
plus hétéroclites et les plus disparates.
Sur le plan international, le lieu de ras
semblement et d'inspiration du front
démocratique était le Palais de la So
ciété des Nations. La prande époque de
ce rassemblement passionnel fut 1 an
née 1935, quçmd il prétendit étouffer
l'Italie fasciste. De la Russie prolétaire,
dictatoriale et subversive, 1 Angleterre
impérialiste, aristocratique, mercantile
et bancaire, 52 nations firent chorus
pour proclamer la défense de 1 ordre
démocratique. En Belgique, le dit front,
cette année-là, puis le I 1 avril 1937
contre Rex, s'étendit du communisme
le plus avancé au conservatisme de droi
te le plus étroit.
Le mouvement qui régénère et re
dresse l'Espagne ne procède pas de 1 es
prit démocratique. 11 le réprouve au
contraire et le repousse, occupé qu il
est relever les ruines sanglantes dont
le front populaire, allié avancé du
front démocratique, a couvert la pé
ninsule. Le front démocratique a vu
naître et grandir d'un mauvais œil la
nouvelle Espagne. II l'a combattue par
toutes les armes de la diplomatie, et
même de la guerre, indirectement. Il
a retardé sa victoire tant qu'il a pu. Il
lui a reproché d'avoir l'appui des dic
tatures fascistes. Dans la tribune libre
d'un journal bruxellois du soir, un sé
nateur démocrate-chrétien, plus vénéra
ble par l'âge que par les passions qui
1 agitaient, a reproché durement l'Ita
lie et 1 Allemagne leur intervention
en Espagne. Autant souhaiter la dé
faite de Franco. Il a fallu la déclaration
de l'épiscopat espagnol pour ramener
la partie chrétienne du front démocra
tique belge sinon un jugement sain,
du moins une tenue circonspecte. Mais
la partie socialiste a persévéré dans son
agressivité et, iale marchante du front,
elle a imposé jusqu'aujourd'hui des
associés stupides qui sont allés beau
coup plus loin qu ils ne le croient, sa
haine, sa fureur et sa tactique.
Le parti socialiste belge a cependant
accusé un flottement dans le vote sur
le fond auquel la Chambre belge vient
de procéder le 6 décembre. Mais après
s être désuni sur Ia^ question de la re
présentation belge en Espagne natio
nale, il va s efforcer de se regrouper
et de disjoindre ses adversaires sur le
terrain social. Ainsi espère-t-il repren
dre l'initiative. Tel est le fin du fin du
jeu parlementaire qui épuise la Belgi
que.
Il était cependant nécessaire qte le
parti socialiste capitulât sur la question
de Burgos. Et quelles que soient la sub
tilité et l'équivoque de la manœuvre
qu'il opère, il capitulera soit en allant
Burgos soit en se démettant du pou
voir. La nécessité de la capitulation des
troupes belges de l'Internationale pro
cède non de la considération du jeu
des partis, mais de la considération de
la politique nationale. La politique bel
ge d'indépendance et, par voie de con
séquence, la défense de la Belgique en
temps de guerre, son existence même
sont en jeu.
Le peuple flamand tout entier, du
catholique au socialiste, voire jusqu'au
nationaliste, a fait montre, par le vote
de ses députés, d'un remarquable sens
national, d'une splendide discipline col
lective. La capitale et la Wallonie se
soqt affichées profondément divisées.
Déjà lors de la mobilisation de septem
bre dernier, me trouvant en Ardenne,
mon pays natal, j'avais re|çvé un trou
ble inquiétant des esprits touchant l'ap
plication de la politique d'indépendan-
Qui ne connaît dans la région yproise
la famille Mahieu.
Et que de souvenirs dans la région
d'Hollebeke s'attachent au nom de Ma
dame Mahieu, qui vient de mourir dans
le Midi, sous le nom moins connu chez
nous, mais que toute la société pari
sienne respectait la Générale Morgon.
Ayant appris sa mort survenue dans sa
propriété de Cannes nous avons cru op
portun de rappeler nos lecteurs le
souvenir de celle qui a eu le doulou
reux honneur d'offrir ses deux fils la
France.
Les anciens du pays, qui nous en
avons parlé., se souviennent parfaite
ment de la châtelaine d'Hollebeke. Elle
venait de Lorraine, où habitait son
père, le colonel breveté Terry d'An-
drëis. Elle était l'aînée de sept enfants,
et fut, jeune, orpheline. Sa mère d'ori
gine piémontaise, descendait d'une
grande famille patricienne fort connue
les comtes de Gubernatis. Toute jeune
Marie-Louise Terry d'Andrëis épousa
Auguste Mahieu, le grand industriel
d'Armentières, dont la famille possédait
dans la région d'Ypres, plus de mille
hectares de terres. De cette union na
quirent deux fils Auguste Mahieu et
Michel Mahieu, dont les noms figu
rent, hélas sur le monument aux morts
de la commune d'Hollebeke.
Les deux fils Mahieu furent deux hé
ros de la guerre, et nous croyons ren
dre le plus bel hommage cette mère
française, la Générale Morgon en rap
pelant les faits glorieux des fils dont
elle forma l'esprit.
Tous deux firent la guerre avec un
esprit de total sacrifice, eux qui avaient
tout pour souhaiter une vie paisible
l'abri des soucis. Ils ne reculèrent pas
Mme VANDENDRIESSCHE
7, Rue de Stuers, YPRES
Réouverture par
licencié en art dentaire
de l'Université de Louvain.
CONSULTATIONS
Jeudi Vendredi Samedi
toute la journée
ce. Bruxelles, avec sa fédération socia
liste extrémiste et ses bourgeois de front
populaire que sont MM. Mundeleer et
M. H. Jas par, est en dissidence natio
nale. Le problème de la capitale se pose
avec une acuité croissante. La popula
tion de Bruxelles a-t-elle l'esprit que
doit nourrir le centre politique d'une
nationalité comprenant les données de
la Belgique La génération bruxelloise
actuelle et sa presse auront y répon
dre tôt ou tard, ete sans détours.
Pour un observateur indépendant et
patriote, la Belgique est comme une
Tchécoslovaquie n° 2 où une minorité
de Bruxellois et de Wallons a prétendu
faire la loi jusqu'ici l'intérieur et pré
tend encore imposer ses vues l'ex
térieur. Ceci, c'est un Wallon vivant
Bruxelles qui l'écrit.
Et lorsque, portant ses regards du
pays flamand sur la Hollande, il voit
que 115 volontaires hollandois rentrant
de Barcelone sont déclarés déchus de
leur nationalité, tandis que 276 volon
taires belges revenus au même moment
sont amnistiés et paradent aux pre
miers rangs de manifestations scanda
leuses, il se demande Que reste-t-ii du
respect des lois militaires, rempart de
la sécurité Quelle sera, si demain un
nouveau séisme politique menace l'Eu
rope, la discipline du mobilisé l'égard
de la politique d'indépendance ?r
Louis HABRAN.
seulement devant le sacrifice, mais il*
cherchèrent les postes périlleux. Augue-
te, l'aîné, se trouvait dans un secteur
tranquille. Ce calme lui pesait, les ré
giments de cavalerie ne se trouvant pas
assez aux postes avancés. Il demande
une mutation et fut admis comme sol
dat de deuxième classe au premier ba-
taillon de chasseurs Colonel Druant.
En 191 6 au bois des Caures, il trouva
la mort héroïque qu'il aavit délibéré
ment choisie.
Le cadet Michel, as de l'aviation déjà
avant la guerre, était devenu immédia
tement un as de la guerre. Capitaine,
commandant l'Escadrille des Chouet
tes, il était ce point connu de l'en
nemi, que celui-ci, étant parvenu l'a
battre, en 1918, dans la Somme, clama
sa victoire dans un bulletin officiel.
C'est en lisant le communiqué alle
mand dans un journal suisse, Cannes,
que Madame Mahieu devenue l'épo
que la Colonelle Morgon, apprit que
la mort venait de lui ravir son second
fils.
Michel Mahieu Ce nom restera lé
gendaire dans l'aviation française. Con
stamment sur le front du 2 août 1914,
jusqu'au début 1918, il n'avait cessé
de s'attribuer, en tant que chef d'esca-
drillle. les missions les plus difficiles, les
plus délicates. Les bombes de son avion
semaient la terreur, très loin, l'ar
rière, pulvérisant les convois de l'en
nemi, faisant sauter les trains militaires.
Au début 1918, il fut désigné comme
instructeur l'arrière, et comme il se
refusait accepter ce poste de repos,
on fit valoir que sa santé était par trop
ébranlée. Michel Mahieu, prit le che
min de l'arrière, mais s'arrêta Paris,
et se rendit chez le vieux médecin de
la famille. Docteur, suis-je vraiment
malade au point de ne plus pouvoir ser
vir sur le front Malade non I
Mais fatigué, oui Et fatigué
au point de ne plus pouvoir ser
vir sur le front Non!
«Merci! Docteur, écrivez-moi cela sur
cette feuille.
Michel Mahieu reprit le premier train
pour la zone des armées, rentra son
escadrille, et après avoir montré la note
du docteur ses chefs, la garda pré
cieusement, déclinant tout ordre pour
l'arrière. Un mois plus tard Michel Ma
hieu était tué en plein ciel. Dans la
chambre de son baraquement on trou
va, soigneusement rangée au milieu de
ses papiers les plus chers, une enve
loppe cachetée, avec cette seule adres»-
se
Pour maman... si je ne reviens
pas
La Générale Morgon ne se sépara
jamais de ce dernier message où étaient
tracées ces quelques lignes, qui placent
Michel Mahieu parmi les plus pures fi
gures de l'héroïsme patriotique Dis-
foi bien, ma chère Maman, qu'en quit
tant cette terre, je n'ai que deux regrets:
la pensée de ta douleur et celle de ne
plus servir la France
N'avions-nous pas raison de dire que
le meilleur hommage que l'on puisse
rendre la Générale Morgon, c'est
d'avoir élevé ses fils dans un aussi no
ble idéal. Mais cela n'empêche de rap
peler les innombrables bienfaits que la
Générale Morgon sema autour d'elle,
et tout particulièrement dans notre ré
gion. Et quand ses deux fils lui furent
arrachés, elle créa Armentières une
œuvre spécialement destinée aux en
fants. Elle voulait contribuer élever
les fils des autres
Aux funérailles qui eurent lieu Pa
ris, Son Altesse Royale la Duchesse de
Vendôme, qui appréciait tout particu
lièrement la regrettée défunte, s'était
fart représenter pair l'une de ses dames
d'honneur.
Ainsi disparaît une figure bien con
nue de I'Ypres d'âvant-guerre, celle
àui restera pour les habitants de la ré
gion Madame Mahieu d'Hollebeke.'