Supplément
illustré du
5 février
1939
Dans l'industrie alimentaire:
la chicorée torréfiée.
No 17.
Le problème du redressement écono
mique de la Belgique, combien de fois
l'avons-nous dit, ne peut se résoudre par
un plan, ni en faisant appel une quel
conque théorie. C'est un problème mul
tiple, aux aspects aussi variés, que sont
variées les formes de notre activité éco
nomique. Il est absurde, dans un peti*
pays transformateur, d'échafauder des
plans de trois, cinq ou dix ans, parce
que ceux-ci ne peuvent avoir d'effica-
tité que si le marché national donne une
première base solide cette autarcie
économique. La position de notre pays
ne postule pas la naissance d'un faiseur
de miracles, mais l'application dans
chaque branche de production des
moyens propres l'amélioration de cette
branche, et inspirés d'un réalisme sé
vère.
Nous donnons aujourd'hui un exemple
typique l'appui de cette thèse. Cet
exemple nous touche de près, car l'in
dustrie de la chicorée torréfiée compte
parmi ses centres importants le pays de
Roulers. Et nous nous sommes informés
de la situation, qui nous a été décrite
connaître son ersatz ou son com
plément la chicorée torréfiée.
Quelle est l'importance
de cette industrie
actuelle
Le capital investi est d'environ 40
50 millions, et la production annuelle
belge de 25 millions de kilos. Cette in
dustrie qui est, évidemment, étroitement
liée la production agricole, et est d'au
tant plus intéressante, occupe une cen
taine de fabriques, dont certaines pro
duisent 4 millions de kilos une dizaine
un peu moins d'un million, et une tren
taine de 100 400.000 kilos.
Quelle est la part de l'exporta
tion
Elle n'est pas énorme. On exporte
surtout les cossettes. De 1890 1913
les exportations de cossettes ont évolué
de 55 65 millions de kilos, pour tom
ber actuellement en-dessous de 20 mil
lions.
Dans une autre interview, M.
avec un sain réalisme. Nous remercions
particulièrement le Kredietbank qui
nous a prêté les clichés parus dans une
étude sur la chicorée, qui a enrichi la
documentation de l'excellente petite re
vue de cette banque Economische
Tijdingen Mais ces clichés intéressent
plus particulièrement la firme Verburgh,
frères, de Roulers, la chicorée Jeanne
d'Arc
Grâce la documentation fournie par
M. Verburgh, par l'Office Commercial
de l'Etat et le Ministère de l'Agricul
ture, nous pouvons résumer ainsi la si
tuation actuelle de l'industrie de la chi
corée torréfiée.
Cette industrie est-elle ancienne
en Belgique demandons-nous M.
Verburgh.
Elle date de l'introduction du ca
fé en Europe et a pris naissance en
Flandre et en Hollande. Son grand es
sor est dû Napoléon, ou plutôt aù
blocus continental, qui raréfia les im
portations de café et fit consommer et
Verburgh, j'étudiera le marché des cos
settes, mais je voudrais savoir quels
sont les chiffres de l'exportation de
chicorée torréfiée.
Ils sont modestes. La Belgique
a exporté en 1934 pour 1.548.000 frs
en 1935 pour 2.167.000 en 1936 pour
1.667.000, et les onze premiers mois de
1938 donnent 2.107.000 contre
1.762.000 en 1937. Mais cette augmen
tation n'est que le reflet de la chute
des prix des cossettes, qui se traitent
actuellement aux environs de 65 francs
dans un marché très calme.
Par conséquent l'industrie, de la
chicorée torréfiée est absolument natio
nale.
Nous consommons peu près tou
te la production l'intérieur du pays.
Mais cela ne veut pas dire qu'une étude
approfondie des marchés ne nous ou
vrirait pas de nouveaux débouchés. Cet
te étude a été faite par l'Office Com
mercial de l'Etat, mais nous devons
avouer que les réponses faites par les
consuls ne sont guère complètes. Il faut
reconnaître que l'orientation nouvelle
de l'économie est désastreuse pour des
produits comme le nôtre. Pour amélio
rer sa balance des comptes chaque pays
veille suffire ses besoins et nous en
voyons certains exemples frappants.
Ainsi l'Union Sud-Africaine qui ache
tait en 1931 pour 4.719 livres sterlings
de chicorée moulue n'en importait plus,
trois ans après, que pour 1.860 livres
De plus il faut ajouter que la baisse du
prix du café nuit fortement la con
sommation de la chicorée.
Donc nous nous trouvons avant
tout devant une industrie nationale.
Essentiellement, et la chicorée bel
ge étant reconnue pour sa qualité le
consommateur belge se doit d'acheter
exclusivement le produit de l'industrie
belge.
Cette conclusion, M. Verburgh,
nous paraît absolument logique, et nous
croyons d'ailleurs que rares sont les
belges qui achètent de la chicorée im
portée. Mais nous saisissons cette oc
casion pour attirer cependant l'attention
de nos lectrices sur la nécessité d'ache
ter de préférence du produit belge, ce
qui dans ce cas-ci coïncide parfaitement
avec l'intérêt de la ménagère. Il est
agréable de pouvoir jouer au patriote
tout en achetant un produit de qualité.
Car acheter un produit de qualité et
de marque est toujours réaliser une éco
nomie.
C. u.
Manipulation de la chicorée
et vue de l'atelier de l'usine Verburgh. chicorée Jeanne d'Arc