Mm* P. van der MEERSCH,
LE SUD, dimanche 19 février 1939.
Nous avons eu l'occasion, diverses
reprises, de signaler nos lecteurs le ta
lent de l'excellente artiste Madame P.
van der Meersch. Notamment nous
avons insisté tout particulièrement, lors
de l'exposition que LE SUD avait or
ganisée l'Hôtel Musée Merghelynck.
Si nous consacrons aujourd'hui une
page de notre supplément illustré cette
artiste, c'est que nous avons pu consta
ter lors d'une exposition récente de ses
œuvres Bruges, combien Mme van der
Meersch tenait les promesses de ses pre
mières toiles. Et ce n'est pas sans un
grand mérite, car l'artiste a évité deux
écueils un excès de stylisation et une
recherche trop accentuée de l'originalité.
Tout l'art de Mme van der Meersch
traduit une extraordinaire maîtrise de
soi, une force de caractère, nous dirions
même une résignation courageuse et vo
lontaire, qui dans chaque toile laissent
au paysage ce qu'il peut avoir de triste,
de pesant, de fatal, mais y ajoute dans
l'harmonie des couleurs et le parfait
équilibre des formes, l'éclatante domi
nation de l'esprit sur la matière, de
Fhomme sur la nature.
Le critique d'art qui décrira plus tard
l'évolution du talent et de la manière de
l'artiste, devra avant tout faire œuvre
psychologique. Rien ne se réalise de
grand, que dans la douleur Mais ce
n'est pas de maintenant, que datent les
premières œuvres de Mme van der
Meersch. Déjà, pendant la guerre elle
exposa Paris, au Salon des Femmes
Peintres et Sculpteurs, au Grand Palais
en 1917. Elle avait, d'ailleurs, étudié
Paris sous la direction du professeur
Guillonnet. Son envoi fut très apprécié,
et elle participa, aux salons suivants en
1920, en 1924. Les critiques français
s'attardèrent longuement devant les en
vois de Madame van der Meersch, et
nous ne citerons qu'un petit extrait d'un
journal de l'époque «L'œuvre est d'une
rare solidité quant la construction du
dessiq, que l'on sent ferme et fortement
étudié. Elle trahit un de ces tempéra
ments d'artiste qu'on ne rencontre que
de loin en loin. Certes, ce n'est pas ce
que l'on est convenu d'appeler de la
peinture de femme. Ses tableaux sont ri
goureusement traités. Toutes les habile
tés du métier y sont mises en œuvre
l'insu, je crois, de l'artiste, qui semble
faire de la peinture avec sincérité, pres-
qu'avec passion et toujours animé du
seul désir d'être sincère.
Beau talent d'amateur, disaient les
professionnels. Et c'est là que nous trou
vons la preuve de la force de caractère
de Madame van der Meersch, et l'expli
cation de son inspiration et de son œu
vre l'artiste a eu l'énergie, après vingt
ans, de se remettre au travail, de cher
cher des voies nouvelles, d'approfondir
ses dons, et l'exposition de décembre
dernier Bruges a été, s'il est possible
pour une artiste reconnue, une révéla
tion. Malheureusement peu de brugeois
ont eu le courage d'affronter le climat
de la mi-décembre. Cependant l'artiste
a eu le plaisir de voir consacrer sa va
leur par sa ville d'adoption. En effet, la
ville de Bruges a acquis une superbe
toile, dont nous donnons une reproduc
tion.
On dit parfois que ce sont les mauvais
tableaux qui donnent les meilleurs cli
chés. Ce qui triomphe dans la nouvelle
manière de Madame van der Meersch,
c'est le coloris. Et comment rendre le
coloris par un cliché blanc et noir
Nous avions précédemment remarqué
combien on pouvait dire des tableaux de
Mme van der Meersch, qu'ils corres
pondaient parfaitement la fonction du
tableau un panneau décoratif. Mais
nous ajoutions que ces panneaux se rap
prochaient des tons assez neutres de
certaines tapisseries.* C'est en cela que
l'artiste s'est renouvelée. Dans ses der
nières œuvres elle oppose avec audace
des tons vifs, mais cette audace est tem
pérée par un tact, un goût délicat, une
telle distinction, que chaque fois elle
parvient par son sens de la mesure
retenir l'attention, sans heurter le moins
du monde par des couleurs claires, des
lignes nettes et une composition origi
nale.
Contrairement ce qu'écrivait le cri
tique français que nous citions au dé
but, le talent de Madame van der
Meersch est profondément féminin.
Nous songeons ce que des peintres
modernes réputés feraient de ces toiles
nous songeons ces exagérations ridi
cules d'hommes qui se croient permis
toutes sortes d'excentricité, parce que le
snobisme avait trop encouragé leurs dé
buts nous songeons ces tableaux
qui sous prétexte d'être originaux
opposent des couleurs avec science, mê
me avec art, mais presque toujours sans
goût ou sans délicatesse. Et puis il y a
eu le curieux snobisme des couleurs sa
les cet espèce de démocratisme dans la
peinture qui a créé des apôtres des cou
leurs méprisées, qui ont proclamé l'éga
lité de droit de toutes les couleurs, de
celles qui plaisent comme de celles qui
ne plaisent pas, en d'autres mots... la
démagogie sur une palette.
N'est-ce jas le grand mérite de Ma-
Reproduction de la belle toile que
la ville de Bruges vient d'acquérir
l'occasion de l'exposition de dé
cembre 1938 Bruges.
dame van der Meersch, de nous rap
peler, en toute simplicité, sans aucun
luxe de détail, par des toiles d'un des
sin impeccable, que la palette permet
aussi bien, maintenant qu'il y a cinq
siècles, de traiter luxueusement, un ta
bleau, avec le coloris le plus vif, sans
pour cela faire du chromo, ni devoir re
courir des pitreries
Depuis deux ans le talent de Madame
van der Meersch a fortement évolué. Il
arrive une complète maturité, et nous
croyons que si elle continue travailler
avec la même sincérité, elle se classera
parmi les toutes grandes artistes de no
tre région. Car elle a réussi ce tour de
force, de créer des toiles ayant une per
sonnalité telle que le connaisseur se ren
de compte immédiatement qu'il se trou
ve devant une œuvre de Madame van
der Meersch, qu'il ne la confonde avec
aucune autre, et qu'il ne puisse même la
rapprocher d'aucune autre. Et nous
verrons peut-être, la renommée ayant
couronné le talent de Madame van der
Meersch, des artistes qui l'imiteront.
Nous croyons que dans ce genre, il fau
dra quelques temps, avant de trouver
ceux qui l'égaleront.
Ch. van Renynghe.
LES MÏSSIONS BELGES
EN MONGOLIE
(Suite de la page 2)
les livres, cartes, tableaux, instruments,
collections, produits, etc. requis pour
l'enseignement scientifique.
Lorsque le chinois connaît bien le la
tin, la philosophie et la théologie ne
présentent plus pour lui de difficultés
bien spéciales. En fait, on emploie les
auteurs les plus en vogue en Europe.
Au Séminaire des Pins, les études la
tines, la philosophie et la théologie se
faisaient dans le même établissement,
sous le même directeur. Pareille situa
tion, générale en Chine, n'était pas faite
pour durer. Proportionnellement au
nombre d'étudiants, il fallait consacrer
trop de prêtres l'enseignement Aux
Pins, cependant, résidence centrale, le
Vicaire Ap., le Supérieur provincial, le
Procureur de la mission, le Directeur du
Collège étaient généralement même de
venir au secours au séminaire comme
professeurs des branches prenant moins
de temps. Pendant plusieurs années des
séminaristes d'autres Vicariats vinrent
étudier aux Pins. Les Pins ayant une
position excentrique par rapport nos
autres missions de Mongolie, les études
de théologie et de philosophie furent
centralisées dès 1922 Tatung, dont la
position est plus centrale.
Y compris les premiers prêtres or
donnés en 1899, le Séminaire des Pins
a donné au Vicariat de Jehol. depuis
1899, 47 prêtres. L'un d'eux est mort
Vicaire Aoostolique de Tsinling. un au
tre est Préfet Ap. de Chihfeng.
En ce moment, au Petits Séminaire
des Pins, 46 élèves font leurs humanités
latines 12 parmi eux appartiennent
la Préfecture Ap. de Chihfeng. Au sé
minaire central de Tatung. Jehol a 9
étudiants. Chihfeng 6. Deux étudiants
de Jehol sont Rome, où ils seront or
donnés prêtres le 18 mars prochain.