Quelques enseignements
tirer dei événements
d'Espagne.
entre le Continent et l'Angleterre
Comptabilité
Voyagef confortable! et économiques
Cours profitables
Diplômes - Placement
(Suite)
La Phalange.
Tout se plaçant, en Espagne Natio
nale, sous le signe de la Phalange, il
est nécessaire de savoir ce qu'est cette
organisation politique, sociale et mili
taire, qui est l'armature du nouvel Etat.
Son nom complet est Phalange
Traditionnaiiste des Juntes Ouvrières
Nationales Syndicalistes.
Ce nom compliqué provient de ce
que la Phalange actuelle est le résultat
de la fusion de trois organisations qui
furent primitivement distinctes, sa
voir les Juntes Ouvrières Nationales
Syndicalistes la Phalange Espagno
le et les Traditionalistes
Les Juntes Ouvrières Nationales
Syndicalistes furent originellement un
mouvement ouvrier, de tendance très
gauche.
La c Phalange Espagnole créée par
José Primo de Rivera (fils de l'ancien
dictateur), était un mouvement patrio
tique, idéologique, recrutant ses adhé
rents parmi la bourgeoisie et projetant
la rénovation de l'Espagne.
Enfin les Traditionalistes ou «Re.
quctes étaient un autre mouvement
patriotique, que l'on pourrait appeler
de droite groupant principalement
les anciens Carlistes des montagnes de
Navarre.
Les deux premiers mouvements
Juntes et Phalange avaient fu-
aionné dès avant le début de la guerre
civile. Cette fusion avait donné un
grand élan ce double mouvement
conjugué, malgré le fait qu'elle avait
fait perdre aux Juntes leurs éléments
d'extrême gauche, dont certains passè
rent alors au communisme.
Dès le soulèvement des Généraux
Nationalistes, le 18 juillet 1936, les
Phalangistes d'une part, les Requetes
d'autre part, leur apportèrent toute la
force combattante de leurs membres,
mais ils apportèrent aussi deux pro
grammes distincts pour la reconstruc
tion de l'Espagne.
Une tâche importante du général
Franco fut de concilier les deux pro
programmes et de fusionner les deux
organisations en un parti unique, la
Phalange Traditionaliste des J.O.N.
S.
Peut-on dire que, depuis cette fusion,
tous les membres de l'organisation uni
que aient la même opinion sur tous les
problèmes politiques économiques et
sociaux Evidemment non.
Peut-on d'autre part prétendre qu'il
y ait danger, après la victoire sur les
Gouvernementaux, de voir les Natio
naux se disputer .et se battre entre eux?
Cette afhrmation serait tout ».u3si fan
taisiste que d'affirmer que la guet re ci
vile doit éclater en Belgique entre les
trois partis qui y constituent la coalition
gjuvcrnemcnale.
La vérté se place entre ces concep
tions extrêmes côté des idées essen
tielles sur lesquelles s'accordent tous les
Phalangistes, il ne peut manquer d'y
avoir différentes nuances d'opinion con
cernant des questions secondaires. Mais
étant donné le patriotisme qui les unit
tous et les résultats déjà obtenus, on
peut croire la continuation de la colla
boration établie au sein de la Phalange
entre tous ses constituants.
Ici se pose une question délicate, tou
chant l'avenir
La Phalange est actuellement com
posée de patriotes espagnols, risquant
ou ayant risqué leur vie pour faire
triompher leur idéal. Une fois cet idéal
atteint et l'Espagne unifiée en un Etat
établi suivant le programme phalangis
te, cette organisation compte-t-elle se
dissoudre Laissera-t-elle alors les di
verses opinions s'exprimer HLrement
dans le sein de l'Etat reconstruit oj
compte- t-elle survivre et garder le Gou
vernement en tutelle, comme c'est le cas
dans tous les pays où existe le système
du parti unique
S'il en est ainsi, ne faut-il pas crain
dre que la Phalange ne dégénère alors
et qu'au lieu de rester composée d'idéa
listes prêts se sacrifier, elle devienne
un moyen de monopoliser les places et
les sinécures
A cette question délicate, il m'a éré
répondu que la Rialange compte sur
vivre, mais que des précautions sont dès
présent prises pour n'y accepter com
me nouveaux membres que des patrio
tes éprouvés.
Je forme des voeux pour que ces pré
cautions soient suffisantes I
Programma de la Phalange.
Le programme de la Phalange Tra
ditionaliste des J.O.N.S. est un com
promis entre les programmes anciens
des divers groupements qui la compo
sent.
Exprimé en vingt-six points, il affir
me la soumission de tous les intérêts
particuliers l'intérêt supérieur de
l'Etat Totalitaire.
Il proclame que tous les Espagnols
y participeront travers leurs fonc
tions familiales, municipales et syndica
les, mais personne n'y participera tra
vers les partis politiques.
Il dit encore l'Etat National Syn
dicaliste permettra toute initiative pri
vée compatible avec l'intérêt collectif.
Il protégera et stimulera les initiatives
profitables
Il s'oppose la lutte des classes et il
conçoit l'Espagne comme un gigantes
que syndicat de producteurs 11 pré
voit l'organisation coopérative de la
Société Espagnole au moyen d'un sys
tème de syndicats verticaux par bran
che de la production
Il proclame le droit au travail, et
l'obligation pour chacun de travailler
dans la mesure de ses capacités.
Il prévoit l'amélioration du sort des
classes rurales par l'assistance aux pay
sans, l'établissement d'un crédit agrico
le, des irrigations, du reboisement et
enfin une redistribution des terres ex
cluant les latifundia.
Il ignore les idées de racisme ou
d'antisémitisme.
Enfin et surtout il exalte le patrio
tisme, la grandeur de l'Espagne, mais
sans pointe dirigée contre aucun pays
étranger.
Application du programme
Le travail d'organisation qui est en
cours dans l'Espagne Nationale, suivant
les principes de la Phalange, est assez
avancé pour qu'on puisse se rendre
compte des méthodes et moyens mis en
œuvre.
L'Espagne Nationale ne veut plus du
libéralisme économique, qu'elle considè
re comme anarchique mais elle ne veut
pas non plus de l'économie dirigée par
l'Etat, telle qu'elle prévaut généralement
dans les pays totalitaires, cette écono
mie dirigée dans laquelle des fonction
naires, ignorant des conditions prati
ques de l'industrie, établissent, dans
leurs bureaux, des plans imposés aux in
dustriels.
Ce qu'organise l'Espagne Nationale
est assez semblable au système portu
gais et est appelé de façon imagée
l'économie auto-dirigée
Dans chaque branche de la produc
tion, on constitue un syndicat vertical,
comportant des représentants des ou
vriers, des contremaîtres, des ingénieurs
et des patrons. Toute question intéres
sant les membres du syndicat est, au
tant que possible, réglée directement en
tre ceux-ci ce n'est que si l'accord
entr'eux ne se fait pas, que le représen
tant du Gouvernement intervient et ar
bitre le conflit.
Mais une décision que prend un syn-
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238.—
167.—
162.—
170
131.—
128.—
134
LE SUD, dimanche 5 "tars 1939.
dicat peut réagir sur les intérêts d'un
autre syndicat par exemple, si le syndi
cat des cimentiers veut augmenter le
prix du ciment, sa décision réagit sur
les intérêts du syndicat de la construc
tion. Dans ce cas, la question doit être
débattue entre délégués des divers syn
dicats intéressés le représentant de
l'Etat n'aura intervenir que si les in
téressés ne se mettent pas d'accord et
son rôle est celui d'un arbitre, ayant
se prononcer entre les thèses établies
par les représentants qualifiés des di
verses industries.
Il est curieux de noter que, avant la
fusion des Phalangistes et des Traditio
nalistes, ces deux groupements avaient
deux programmes distincts d'organisa
tion syndicale l'un voulant des syndi
cats verticaux et l'autre des syn
dicats horizontaux. Le point amu
sant est que l'organisation des syn
dicats horizontaux (organisation ouvriè
re d'une part, organisation patronale de
l'autre) qui est considérée chez nous
comme une organisation démocratique,
était le projet du parti de droite (les
Traditionalistes), tandis que le projet
des syndicats verticaux, qui a été adop
té en Espagne et qui serait chez nous
taxé de fascisme émanait des grou
pes de gauche (la Phalange et les Jun
tes).
L'organisme chargé de la mise en
œuvre du vaste réseau des syndicats
verticaux est le Ministère de l'Actio®
Syndicale, établi Santander depuis le
printemps 1938.
C'est là que s'élabore la législation
nouvelle devant régir les syndicats et
leur action sociale et économique.
Là également se trouve résumée toute
la vie économique du pays dans un en
semble de fichiers bien conçus et ad
mirablement tenus.
A titre de prise d'essai, j'y ai con
sulté les fiches concernant les intérêts
belges et on m'y a aussitôt montré, avec
aisance et précision, tous les renseigne
ments relatifs chacune des entrepri
ses belges en Espagne, chacun des
Belges établis dans le pays et même
chaque Belge qui a sollicité l'autorisa
tion de venir travailler en Espagne.
D'autre part, des fiches y sont déjà
préparées, relativement chaque coo
pérative ou syndicat existant de l'autre
côté du front, ainsi qu'à la réorganisa
tion leur faire subir pour les adapter
au programme phalangiste.
Enfin, j'y ai vu également un fichier
dans lequel figure chaque combattant
des Armées Nationales avec indication
de sa profession ou de son métier prin
cipal, des autres activités qu'il peut
exercer, indication de l'emploi qu il oc
cupait avant de rejoindre l'Armée, etc.,
ceci dans le but d'assurer immédiate
ment du travail chacun, au moment
de la démobilisation.
Je crois intéressant de donner encore
un aperçu de l'organisation nationaliste
dans un autre domaine, savoir les mé
thodes de tirage des prisonniers de
guerre
(A suivre)
tous les degrés
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