iules BOUDRY. Albums en couleurs. peintre poperinghois. LE SUD, dimanche 19 mars 1939. 3 L'Eglise Saint-Bertin Poperinghe. LE SUD avait l'intention d'organiser une exposition des quatre Boudry, aux Halles d'Ypres, du 2 au 16 avril. Un peintre né Ypres, et ayant acquis une solide réputation, Aloys Boudry, est mort tout récemment Anvers. Peintre de scènes de genres, et surtout peintre des pêcheurs de Nieuport et de La Pan ne, Boudry a laissé de nombreuses oeu vres. Mais il fallait les rassembler. Son fils, peintre anversois également réputé, Robert Boudry, n'a pu réunir un nom bre assez important de toiles représen tatives du talent de son père, et nous a demandé de reporter l'an prochain cette exposition laquelle devait par ticiper le petit-fils d'Aloys Boudry, le portraitiste déjà bien connu de l'élite anversoise, Louis Boudry, et enfin le ne veu, dont le talent agréable est fort ap précié dans notre région Jules Boudry. Nous comptions donner une série d'articles sur ces peintres. Ce sera pour l'an prochain. Contentons-nous cette an née de saisir cette occasion pour rendre hommage au talent du peintre poperin- ghois, Jules Boudry. Tant d'artistes sont d une prétention si désagréable, que l'on éprouve un vrai plaisir rencontrer ce probe artisan, qui vous demande très simplement votre avis, qui vous écoute, et qui vous dit, sans détours, que tout artiste a toujours beaucoup apprendre. C'est bien là ce qui rend intéressant le talent de Jules Boudry. Il n'hésite pas se livrer de continuelles études modifier continuellement sa facture chercher des difficultés pour avoir le plaisir de les vaincre. Aquarelles ou gouaches, les toiles de Boudry sont agréables regarder, sont plaisantes». Certains peintres prétendent, chaque instant, produire des chefs-d'œuvre. Boudry se contente d'offrir aux nom breux amateurs qui apprécient son ta lent, de jolis ensembles, fraichement co loriés, sympathiques et qui reposent la vue et l'esprit. Nous avons été tout récemment ren dre visite ce peintre po~eringhois, et nous avons été frappés par l'effort con tinuel qu'il fait pour se renouveler, pour rajeunir son métier. Un jour, dans une critique, nous avons dit que Jules Bou dry devait éviter l'écueil de la trop gran de facilité, de la surproduction. Au lieu de nous en vouloir, comme parfois nous en veulent des artistes médiocres qui ne supportent pas que l'on ne s'agenouille pas devant la moindre de leurs œuvres, Boudry nous a remercié, et nous a prou vé, par ses dernières productions, qu'il avait compris. Ses intérieurs d'Eglises, ses natures mortes, ses fleurs sont le té moignage d'un travail obstiné, qui n'en lève rien la spontanéité de ce char mant coloriste. C. v. R. Le Remouleur. La procession. Les éditions Desclée De Brouwer sont une Providence pour les grands-parents, les oncles de sucre et les marraines qui ne savent qu'offrir leurs filleules. El les viennent d'éditer un ensemble ra vissant de petits volumes très bien pré sentés, chacun illustré de huit planches en 'couleurs. Le prix de la plaquette est de huit francs cinquante, et nous con seillons aux mamans, qui veulent genti ment orner les chambres de leurs petits, d'utiliser les planches en couleurs de ces petits livres. La série comprend huit volumes Pa pillons Fleurs Scarabées Pe tits Poissons Baies Petits Oiseaux Légumes Petits Rongeurs. Parmi les plus jolies de ces planches nous ci tons les ravissants scarabées, les jolis papillons, et ces baies appétissantes. Mais s'il était aisé d'illustrer joliment l'album des fleurs, nous devons féliciter l'artiste, Elisabeth Ivanovsky pour l'art avec lequel elle a rendu les petits ron geurs sympathiques et aussi pour la jo lie présentation des légumes. Puisque nous en sommes parler des albums pour enfants, et que nous voilà près de la fête de Pâques, nous croyons que les cloches pourraient apporter dans plus d'un foyer les Petits contes de chez nous illustrés par Jeanne Heb- belynck. Faut-il insister Le talent de Jeanne Hebbelynck est connu et appré cié. Ce qui étonne c'est l'impression de la nouveauté que l'on éprouve toujours devant un dessin de Jeanne Hebbelinck. Et cependant ce sont toujours les mê mes anges joufflus et les mêmes bébés blonds ce sont les mêmes bleus, les mêmes rouges et les mêmes ors. Mais l'artiste parvient donner, par quelques menus détails un aspect tout neuf ces œuvres si simples, si naïves que com prennent les petits, et dans lesquelles les grands trouvent des leçons. Et quelles leçons dans ces Petits contes de chez nous qui sont inspirés par les œuvres de miséricorde. Ajoutons que le texte des contes, ré digé par Marcelle Vérité, est tout bon nement délicieux. Desclée De Brouwer a également édi té un livre pour enfants, largement il lustré par Santa Rosa, et dont le texte est de la plume de Jeanne Cappe, la créatrice des Souriants. Le titre de ce volume est suggestif Le Cirque. Nous voilà dans ce domaine si réel de la vie des forains, et qui cependant paraît, pour les enfants, atteindre aux confins du pays des rêves. Jeanne Cappe qui parle aux petits de ce sujet qui les in trigue tant, le Cirque Vous vous rendez compte du bonheur des petits qui parcourent ce livre. Extrayons quelques phrases de ce li vre dont le texte lui a été confié. Oli- veiro était retombé dans ce grand trou du sommeil où les anges fabriquent, pour les enfants, des bonheurs magnifi ques Quand ils eurent fait le tour de la petite ville et alimenté, pour au moins trois heures d'affilée, la conversa tion de la mercière, de la bonne du curé et de la fille du brasseur, nos cinq amis regagnèrent l'endroit où les roulottes étaient parquées Et songez l'imagination de vos pe tits en lisant cette description Il y eut pas mal d'autres numéros sensa tionnels des lions et des tigres du Ben gale. présentés par le fameux dompteur Frederick, des phoques qui jouaient au ballon, des écuyères, des chevaux, et un âne danseur qui n'était autre que Clic-Clac, et des éléphants avec d'au thentiques cornacs hindous, et Billy Boy, la Terreur de la Prairie, et même un entracte où l'on mangea du chocolat glacé. Il y a bien des choses encore. Mais si je vous en parlais, vous en sau riez autant que les jeunes spectateurs qui étaient là et, après tout, vous n'avez pas payé votre place I

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Le Sud (1934-1939) | 1939 | | pagina 7