On nous écrit.. Diptyque européen I.e danger américain. Le glas du prin cipe des nationalités ABONNEMENT, I AN 20 FRANCS. Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Lonerue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43. Je ne puis m'empêcher de venir vous féliciter de votre courageux article paru dans Le Sud de samedi dernier. Cet article intitulé Les Mensonges de la Presse est l'expression de la pure vérité. Ceux qui voient toutes les affaires arrêtées, toute activité écono mique paralysée ne doivent pas cher cher autre part l'origine de leurs misè res. Ce sont, en ordre principal, ces mensonges de la presse qui, l'heu re actuelle privent déjà pas mal de gens de chez nous du strict nécessaire et, parfois, de toute possibilité d'existence. Un pays comme le nôtre qui, de par sa politique d'indépendance, ne peut avoir des voisins préférés a tout perdre en tolérant ces mensonges odieux et... payés. A mon sens nous n'avons pas plus craindre de l'Allemagne que de la perfide Albion. Dès lors il est absurde de préparer, par ces menson ges partisans, le terrain des négocia tions qui pourraient aboutir ce que no tre pays soit appelé se battre pour l'hégémonie économique... des autres. Pour votre gouverne et en rapport avec votre article je puis vous citer un petit fait nouveau. J'ai lu dans presque tous les quotidiens de dimanche dernier que le discours de Hitler Willems- haffen n'avait pas été radio-diffusé pour une raison qu'on refusait faire connaître»... Je puis vous dire que j'ai entendu ce discours du début la fin le fuhrer a commencé son discours 18 h. 40 et l'a terminé 19 h. 45. J'ai entendu ce discours chez moi aux sta tions de Stuttgart, Vienne, Munich et Berlin. (J'ai changé parfois de station cause de parasites dans l'une ou l'au tre de ces stations). Je ne jugerai pas ce discours mais je ne comprendrai ja mais pourquoi nos journaux aient an noncé que ce discours n'a pas été ra dio-diffusé... Tout cela n'est pas très honnête et surtout pas en rapport avec notre politique royale d'indépendance. Pouvons nous espérer que les élec tions de dimanche dernier permettront la composition d'un gouvernement qui gouverne réellement et qui, surtout, gouverne au mieux des intérêts du pays et non de ceux d'un parti ou d'un clan Un gouvernement plus courageux et plus indépendant que les autres pour rait, je le pense, mettre un frein ces «mensonges de la presse»... Il est temps de le faire. En vue de cette me sure de salut public il serait vraiment souhaitable que certains ministres de demain aient eu l'occasion de lire et de méditer votre article. Souhaitons que les hommes de notre pays qui ont le courage de faire res pecter les directives de notre Roi par viennent écarter notre pays de tout conflit possible. (Suite) L'Europe approche d'une espèce d'heure H internationale. Paix ou guerre entre les grands Etats Voilà le problè me. La question polonaise accuse subi tement une grande acuité. La Pologne n'aura guère eu le temps de se réjouir du parti qu'elle a cru pouvoir tirer du dépeçage de la Tchéco-Slovaquie. Après avoir opéré la réintégration du quadrilatère de Bohême dans le corps germanique, le chancelier Hitler médi- te-t-il de refaire l'unité territoriale de la Prusse Il ne le dit pas, mais ses dons de manoeuvrier se sont révélés excep tionnels et les principales nations inté ressées, apparemment prises de panique devant les conséquences stratégiques de leurs fautes, se comportent comme s'il y était décidé. Ce que l'on croit aujourd'hui savoir des négociations des dernières semaines, c'est que la Pologne, voulant conserver sa liberté de contacts et de négocia tions avec le Reich, se serait refusée entrer dans une combinaison qui pût faire figure de coalition. Elle a préféré la garantie que l'Angleterre lui a don née par la déclaration que M. Chamber lain a faite aux Communes le 31 mars, et laquelle la France a souscrit Dans l'éventualité d'une action qui menacerait clairement l'indépendance de la Pologne et si le gouvernement de la Pologne considère comme vital de lui résister avec ses forces natio- nales, les forces du gouvernement de Sa Majesté se trouveraient fondées accorder au gouvernement polonais tout l'appui en leur pouvoir. Le 3 avril, aux acclamations des Com munes en proies une nervosité extra ordinaire, le Premier Britannique ajou tait ce commentaire (Voir suite page 2) Si le XlXme siècle a vu l'épanouisse ment du fameux principe des nationali tés, le XXme siècle en verra non moins sûrement la fin. Les événements euro péens de ces derniers temps amorcent sans conteste le mouvement historique. Il est naturel que l'époque où éclate la faillite de la Révolution française re pousse sur tous les terrains le culte de l'individualisme social, ethnique et politique. Le» peuples qui, comme la Belgique, se consument encore en que relles intestines inspirées de la race ou de la langue, sont des attardés qui s'of frent comme des proies faciles des voisins qui ont épuisé déjà toutes les ressources du système: et sont passés une autre étape de la grandeur. S'il est chez nous un mouvement qui a des vues d'avenir, c'est le Verdinaao» qui fait appel l'union des provinces belges et des Pays-Bas historiques par dessus l'idéologie des résidus stériles des guerres de religions et des formu les fausses de 1789. Le traité de Versailles aura été com me le feu d'artifice raté du système des nationalités. C'est au nom du fu- este système qu'on aura détruit l'empire d'Autriche-Hongrie, entité géographi que, économique et religieuse parfaite qui avait fait pendant des siècles la grandeur politique et l'harmonie des peuples du bassin du Danube et la pa rure de l'Europe. Au nom du même principe, on laissa l'Allemagne intacte ou presque. Mais l'Allemagne eut vite perçu la trouée qu'elle pouvait faire dans ces nouveaux Balkans qu'on lui donnait comme voisins. Tirant un adroit et dernier parti de la loi du sang, elle réclame et prend les Autrichiens et les Sudètes. Et Londres croit que ce sera tout puisque les Allemands de ces con trées ont tous réintégrés le foyer ger manique. Mais voilà soudain la Bohê me occupée et réduite en protectorat et la Slovaquie vassalisée. Voilà l'Ukrai ne Carpathique annexée par la Hon grie. Voilà l'Albanie pliée aux lois de la politique de l'Italie. Et déjà Franco en Espagne a recimenté l'unité de l'Etat en réduisant le particularisme basque et le particularisme catalan. La série n'est pas clôse. il s'en faut. Non, l'avenir n'est pas aux humanités tronquées. L'avenir n'est pas aux pous sières de peuples bornés. Les lois de la géographie commandent celles de la politique et les peuples supérieurs ou habiles vont refaçonner le destin de l'homme dans le moule de la nature, plaines, montagnes, fleuves, détroits, mers, climats, matières premières, po-< sitions stratégiques. Gare aux petits peuples Gare aux petites nationalités aveugles et prétentieuses C'est une simplification de la géographie politi que, disait un Allemand devant nous quand Prague capitula. Et je pense bien qu'il ne plaisantait pas... 5e ANNEE No 16. Hebdomadaire 50 cent, le numéro. DIMANCHE 16 AVRIL 1939 Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans la volonté du pouvoir. I 1 Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Les tripotages auxquels se livrent ac tuellement les politiciens belges ne peu vent que provoquer de l'écœurement. Ils témoignent d'un véritable suicide du régime, et nous attendons, comme tout bon citoyen, l'homme poigne qui nous libérera de cette débilitante médiocrité. En attendant, on refait la carte de l'Europe sous nos yeux. Nous n'avons pas intervenir, ni émettre un avis ce sujet, et l'attitude de la grande presse est absolument criminelle, en in sérant. sans contrôle, les dépêches des agences des grandes démocraties, et en participant aux campagnes mensongères de la presse dite d'information. Moquons-nous, une nouvelle fois de cette presse d'information, qui stigma tise l'attitude de l'Italie en Albanie, mais néglige de souligner que le mardi l'Angleterre avait déclaré qu'elle se dés intéressait de l'Albanie, et qui oublie de mettre en manchette que l'Italie a agi en accord avec la démocratie yougo slave et la démocratie bulgare. Ce qui est absolument dangereux actuel lement c'est que ce bourrage de crâne organisé par l'hypercapitalisme de Lon dres et de New-York a comme objet d'habituer nos populations l'idée d'un conflit inéluctable, dont la cause réelle est uniquement la rage de voir l Alle magne et l'Italie s'emparer de tout le commerce de l'Europe danubienne et de l'Europe balkanique. Mais ce qui est plus grave, c'est que le fantaisiste qui occupe le fauteuil pré sidentiel aux Etats-Unis, au lieu de pa raître fort contrit de tous les ennuis pro voqués en Europe par la politique im bécile de son prédécesseur Wilson, a l'audace de se déclarer le protecteur des démocraties européennes. Cela signifie pour nous que les Etats- Unis estiment le moment venu d'abattre le Japon mais au lieu d'attaquer di rectement l'Empire nippon, M. Roose- velt trouve plus intéressant d'engager le monde entier dans le conflit, et d épui ser les démocraties européennes contre les alliés européens du pacte an- ti-moscoutaire. Quand ceux-ci auront payé les usines de munitions des Etats- Unis, alors la grande démocratie de New-York, interviendra pour régler les dettes de guerre et tirer les marrons du feu. Et les démocraties dès mainte nant, mettent leur or... l'abri, aux Etats-Unis. Que l'Angleterre et la Fran ce se fassent les esclaves de la politique financière de New-York, c'est leur af faire mais que du moins la presse bel ge ait l'intelligence de comprendre quel jeu dangereux Roosevelt souhaite conduire l'Europe. En page 3 nos lecteurs trouveront la première partie d'un remarquable article inédit de Jean Bastin, sur la politique américaine et la Conférence de Lima. C'est là et non Corfou. que se trouve le centre de ce drame, dont nous ne sommes que les figurants maladroits. C. v. R. L'abondance des matières nous a em pêché d'insérer la semaine dernière cette lettre d'un de nos correspondants Par Louis HABRAN 'La publication de cet article, écrit pour le n° de dimanche dernier, a été retardée par l'abondance de la chroni que électorale. Les événements d'Alba nie et l'adhésion de l'Espagne au pacte antikomintern sont venus en confirmer l'actualité. PAYSAGE NORDIQUE La déclaration que j'ai laite ven- dredi a le caractère d'une police d'as- suranca complète et constitue un changement radical dans toutes les obligations que l'Angleterre a assu- mées jusqu'ici elle en fait un nou- veau point de départ, j'allais dire une nouvelle période de notre politique étrangère. HEURE D'ETE. La nuit du samedi 15 au dimanche 16 avril a lieu le changement d'heure. Nos lecteurs avanceront dès le sa medi scir leurs pendules d'une heure. Louis Habran.

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Le Sud (1934-1939) | 1939 | | pagina 1