Diptypue
Européen.
Bruges. COURTRAI
LE SUD, dimanche 23 avril 1939.
Le supplément illustré du SUD du
30 avril sera consacré Bruges.
Nous y traiterons de l'activité de M. le
Gouverneur Baels dans le domaine tou
ristique de la Procession du Saint-
Sang de l'Exposition Memling du
Jeu du Saint-Sang.
EIGENAARS- EN
LANDBOUWERSBOND
mnn
LA «-ST-GEORGE'S DAY
LE JUBILE DU CERCLE MISSION
NAIRE SAINT-PAUL.
m*
AU SALON D'ART
PHOTOGRAPHIQUE.
S. EXC. MGR LAMIROY
AU CERCLE SAINT-PAUL
LE CADAVRE D'UN GREFFIER DU
TRIBUNAL EST RETIRE DE LA
LYS, A HARLEBEKE.
(Suite de la Ire page)
Aujourd'hui, après des pertes cruel'
les, l'Espagne doit panser ses plaies et
préparer son renouveau. C'est une tâ
che de politique intérieure qui postule
l'état de paix extérieure et, par consé
quent, des relations internationales nor
males. Tel est, si rien n'y fait obstacle
du dehors, le programme d'action du
gouvernement espagnol.
Il veut reconstruire l'Espagne mo
ralement, réconcilier les Espagnols, as
similer ses concepts, sa doctrine les
régions que les circonstances avaient
temporairement placées dans le camp
du communisme ou du séparatisme. Il
veut bannir le régime des partis, du
parlement et de la société d'avant 1936,
où vivaient des deux côtés de l'abîme
qui les séparait, d'une part une poignée
de privilégiés, de l'autre une masse de
prolétaires urbains et ruraux qui ne se
comprenaient plus. La guerre civile es
pagnole n'a été qu'un effet, une con
séquence. Il faut remonter la cause
et l'extirper. L'organisation sociale du
peuple espagnol va subir une refonte
fondamentale. Cette révolution bienfai
sante sera l'œuvre des 600.000 soldats
de la phalange espagnole traditionna-
liste. Cette jeunesse ardente et discipli
née fera l'armature de l'Etat. Son âme
créatrice inspirera, entraînera la nation
entière dans une réforme qui ne mécon
naîtra pas le génie de l'Espagne histori
que.
Avant la déroute des maîtres de
Madrid et de Valence, il s'est trouvé
des Anglo-Saxons pour estimer que le
généralissime Franco aurait dû accepter
la médiation que certaines capitales pro
posaient, et se montrçr, disait-on,
moins dur envers ses ennemis Le
chef de l'Espagne nouvelle était seul
juge des bases sur lesquelles il pouvait
asseoir une paix espagnole durable. Sa
victoire ne pouvait rester sans appel
oue si la défaite de ses adversaires était
manifestement elle-même sans appel.
Leur écrasement moral devait être, dans
l'esprit du peuple, la conséquence d'un
écrasement militaire total. La capitula
tion en rase campagne, telle était la
condition, tel était le verdict.
Si les chefs révolutionnaires avaient
pu être admis l'honneur de négocier
la cessation des hostilités, leur reddition
eût été conditionnelle et leur prestige
près de leurs troupes eût été sauf. L Es
pagne en même temps se plaçait sous
la couoe des courtiers étrangers. La
nouvelle Espagne est souveraine.
Pour oue l'écrasement personnel
des meneurs rouges fût comolet, abso
lu, entraînant celui de leur cause et de
leurs principes, il fallait leur chute sans
condition, donc défaut de leur con
sentement, leur fuite devant les armes.
Ainsi sont-ils publiouement con
vaincus de déchéance et Franco peut-il
entamer la reconquête morale de leurs
troupes. L'Espagne nationale a tou jours
fait la distinction entre les mauvais
bergers et les pauvres gens qu ils pous
saient devant eux par les méthodes
barbares et sanglantes des Tchékas so
viétiques. Et "'est dans la Victoi:; que
cette distinction surtout va être appli
quée pour la grandeur et l'unité de la
nation.
La reconstruction matérielle de l Es-
pagne sera povsséc de front avec la re
construction morale. Les traces de la
guerre fratricide qui a été imposée
notre peuple doivent être effacées du
paysage espagnol, tant dans la zone des
combats que dans les villes où la fureur
bestiale des rouges a sévi aux premières
heures de la convulsion.
Mais ce ne sera encore là qu une
parrie du redressement.
La nation refera sa richesse, l'Es
pagne recréera son indépendance éco
nomique et financière en développant
elle-même les ressources dont regor
gent son sol et son sous-sol et qui
comptent parmi les plus variées et les
plus abondantes de l'Europe. Une lon
gue période de déclin les avait laissées
l'abandon, hormis une certaine part que
l'Espagne n'est pas seule exploiter.
Ces temps-là sont révolus. L'Espagne
va se remettre au travail. Réveillée par
le fer des batailles qui a opéré en elle
comme le fer de l'enfantement, elle va
féconder son sol et rendre son peu
ple la dignité dans l'activité, dans la
fortune, dans l'indépendance.
Le peuple espagnol enfin doit ac
quérir la force, le poids du nombre. Le
chiffre de la population sera porté un
niveau en rapport avec les ressources
agricoles et industrielles et l'étendue du
territoire. Tandis que l'Allemagne,
avant les événements d'Autriche et de
Tchécoslovaquie, nourrissait déjà 65
millions d'habitants sur 472.000 kilo
mètres carrés et que la France en
compte 42 millions pour 551.000 kilomè
tres carrés, l'Espagne qui couvre
504.000 kilomètres carrés n'est occu
pée que par 25 millions d'êtres humains.
L'Espagne revendique avec orgueil
la gloire d'avoir exploré et peuplé les
Amériques, du détroit de Maqellan
Cuba d'une part et San Francisco
de l'autre. Mais toute médaille a son
revers et l'exploit a coûté cher la
natrie des Pizarre et des Cortez. Quand
Fernand V et Isabelle, au XVme siècle,
unifièrent l'Espagne par leur mariage,
puis en achevant de chasser les Maures,
deux politiques extérieures s'offraient
l'Espagne l'une, celle d'Isabelle, ten
dait vers les océans et les Amériques,
tandis que 1 autre, oui avait les préfé
rences de Ferdinand, songeait créer
une puissance méditerranéenne et afri
caine. C'est l'Amérique qui l'emporta
dans les conseils de la Couronne. Un
livre d'Eugenio d'Ors Ferdinand et
Isabelle et le cardinal Cisneros) a ex
posé cette phase décisive de l'évolu
tion de l'Espagne. Il faut le lire pour
comprendre la politique que l'Espagne
nouvelle va pratiquer.
Si l'expansion coloniale a donné
l'Espagne une période de richesse et de
grandeur, elle l'a finalement affaiblie.
De nombreux éléments vitaux de la
population sont partis sans retour. T
mère-patrie épuisée par un effort colo
nisateur, politique et militaire presque
démesuré, s'est comme prostrée dans
une décadence qui lui a fait négliger le
champ d'action national, et tandis que
le peuple restait prolifique, les généra
tions ne trouvaient pas leur subsistan
ce au pays natal et continuaient aller
se perdre outre Atlantioue. L'heure de
la restauration démographique est ve
nue. L'Espagne doit maintenant réparer,
r VirifAWpiir rses frontières, le oréiu-
dice Quantitatif et oualificatif subi par
sa population. II y a place en Espaqne
pour 45 millions d'êtres. Ils y seront
avant un siècle. Ils permettront ma
patrie de reprendre narmi les grandes
nu!ssar><~ps européennes u" rang éminent
en Méditerranée et en Afrioue, zones
d'influence nue la géographie nous as-
siqne naturellement.
Est-ce dire oue l'Espagne enten
de oublier les Amériques et les Philip
pines Tant s'en faut. Si la péninsule
jhérinue est sa ba°e néoT-a^tiinne et
démographique, les Etats de l'Amérique
latine, fleurons incomnarab'es de son
histoire, lui donnent une précieuse et
solide assise morale parmi les nations.
A neine vainnueur, le généralissime
Franco leur adressa un message de fra
ternité. Ces liens du sanq et de l'es-
nrit ne seront nas relâchés. Tout sera
fait au contraire pour les resserrer et
les féconder.
Ainsi la nire tradition nolitioue de
•oon nays, admirablement synthéf'*-"'» -
Ferdinand l'Araqonais. le Méd'terra-
néen. et en Isabelle la Castillane, la
Coloniale, va-t-elle revivre dans l'Es
pagne nouvelle qui a déià introduit dans
ses armes l'aiqle de Saint-Jean avec Je
ioug et les flèches du blason de Fer
dinand et Isabelle qui furent nos prin-
La Ligue Royale Eigenaars- en
Landbouwersbond de la région de
Bruges a tenu son assemblée générale.
Au cours des années, l'organisme a
eu lutter durement contre les vicissi
tudes des temps la guerre de 1914-18
fut pour lui un véritable fléau et mena
ça même son existence.
En 1921, des hommes dévoués ci-
fnotamment MM. Amédée de Man
et Charles ^'-^ndt réussirent res
suscite- 'a L'gue. Mais les efforts dé
ployés ne suffirent pas lui insufler un
sang nouveau et le dynamisme indis
pensable.
Il manquait un leader, un technicien.
On fit appel M. Franz Vranken
un enfant du Limbourg il est né
Beeringen en 1873, précédé de la
réputation d'une forte personnalité et
très répandu dans le monde agricole
belge et hollandais. Pendant la guerre
s'étant réfugié en Hollande, il fut la
cheville ouvrière de l'importante orga
nisation agricole Landbondbelang
établie dans le Limbourq hollandais).
Après son retour en Belgique, l'ancien
nrofesseur d'agriculture au Collège de
Tongres consacra toute la mesure de
son savoir, son énergie, son esprit d'ini
tiative, au service de l'industrie agricole.
En 1923, il accepta la lourde charge de
la direction de la S. R. Eigenaars- en
Landbouwersbond fut nommé en
1928 au poste de directeur général de
la Ligue Agricole Bdge Namur,
créa la C~cpérative commerciale au
sein de la Ligue de Bruges sans ou
blier plusieurs autres sections qui sous
son imp ji. sont devenues toutes éga
lement j.ro pères.
Ces brillantes qualités, ces services
inappréciables ont été rappelées par M.
le baron Pecsteen. président d'honneur
de la Ligue de Bruges et par M. Bus-
schaert. président du comité organisa
teur, devant l'énorme affluence de pro
priétaires et de cultivateurs qui avaient
envahi la salle des fêtes du Vieux
Bruges L'offre de son portrait
œuvre du peintre Lamote, de Coolscamp
et d'un riche album de souvenir fut
soulignée par des ovations chaleureuses
l'adresse de M. Vranken qu'on avait
voulu fêter occasion de son 6^me an
niversaire.
La St-George's Day sera célé
brée le 23 avril par une cérémonie of
ficielle laquelle de nombreuses auto
rités be'aes et anglaises assisteront.
Elle sera ouverte par une messe cé
lébrée 10 heures l'église paroissiale
de Zeebrugge pour le repos de l'âme
des héros anglais tombés au cours de
la mémorable attaque du Môle de Zee
brugge. Puis, après un hommage fleuri
sur les tombes des marins britanniques,
un cortège composé des sociétés patrio
tiques se rendra au mémorial où se dé
roulera la cérémonie commémorative.
Y?
M. Baels, gouverneur de la province,
a inauguré, dimanche, la foire de charité
au profit des missions. L'Œuvre des
missions a toujours été en faveur dans
le Courtraisis, qui s'enorgueillit, juste
titre, de ses trois cents missionnaires
dans toutes les parties du globe.
Le Cercle Saint-Paul fêtait dimanche
ses dix années d'existence. Il compte
trois mille adhérents. Parmi les person
nalités, on remarquait, aux côtés de M.
Baels, MM. le Chanoine Camerlynck,.
curé-doyen de Courtrai Mayeur,
bourgmestre les échevins Bossuyt, De-
praetere, Coussens et Detaye Ernest
Goethals, commissaire d'arrondisse
ment Gillon. président d'honneur du
Comité des Missions L. Bekaert, pré
sident des patrons chrétiens.
La séance académiaue eut lieu 11 h.,
au théâtre communal. M. Joseph De-
meyere souhaita la bienvenue tous. Le
R. P. De Clippele, directeur, parla de
la grandeur de l'Œuvre missionnaire.
M. Baels magnifia l'Œuvre des mis
sions. Ensuite eut lieu la visite de la
foire.
Lundi 9 h. 30 en l'église Saint-
Martin, fut célébrée une messe Pontifi
cale avec assistance de S. Exc. Mgr La-
miroy. évêque de Bruges. Un sermon de
circonstance fut fait par M. le curé-
doyen. Après la cérémonie, Mgr La-
miroy a visité la foire.
ces de pure essence et inspiration espa
gnole avant le Gantois Charles-Quint,
prince des Pays-Bas et de l'empire ger
manique.
Voilà comment l'Espagne nouvelle
voit sa reconstitution intérieure.
Nous tâcherons prochainement, dans
un essai personnel, de dégarer les prin
cipes et les objectifs de sa politique ex
térieure.
A suivre) Louis Habran.
Dimanche 11 h. 30, M. Baels. gou
verneur de la Flandre Occidentale, a
visité le Salon International d'Art pho
tographique. Le Gouverneur, qui était
accompagné de M. le Doyen Camer-
lynck et des autorités communales, fut
reçu par M. R. Copermans, président.
Les fêtes organisées l'occasion du
dixième anniversaire du Cercle mission
naire Saint-Paul, se sont poursuivies
lundi, par des cérémonies solennelles
auxouelles a présidé S. Exc. Mgr La-
miroy. évêque de Bruges.
Son Exc. a été reçu 9 h. la cure
par M. le chanoine Camerlynck, curé-
doyen. d'où il a été conduit procession-
nellement l'éqlise Saint-Martin, par
les autorités religieuses et civiles et des
délégations de nombreuses sociétés ca-
tholioues.
A 9 h. 30, une messe solennelle ave"
assistance pontificale a été célébrée en
l'éqlise Saint-Martin. Une foule très
nombreuse y assitait. La chorale Pro
Ecclesia exécuta la messe trois voix
de Pérosi, sous la direction de M. Van
Tieqhem.
M. le chanoine Camerlynck prononça
un sermon de circonstance sur l'œuvre
des missions.
A l'issue de la messe, Mor Lamiroy
a procédé la bénédiction du nouveau
draneau du Cercle missionnaire Saint-
Paul.
A 11 h., accompagné de toutes les
personnalités civiles-et religieuses, ainsi
que de nombreux dirigeants d'œuvres,
l'évêque de Bruges a rendu visite la
Foire de charité au profit des missions
oui avait été inaugurée la veille.
M
Dimanche, on a retiré de la Lys,
Harlebeke, le cadavre de M. Henri De
nis, 42 ans, greffier près du Tribunal
de première instance, domicilié rue des
Champs, Courtrai.
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