Pentecôte.
U. R. S. S., Angleterre,
Espagne
Le culot du
Dr. Imianitoff
5e ANNEE No 22
Hebdomadaire SU cent, le numéro.
DIMANCHE 28 MAI 1939
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se
cristallise dans la volonté du pouvoir.
I
ABONNEMENT, 1 AN 20 FRANCS.
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19. rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43.
1
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
L'Evangile de la Messe de la Pente
côte nous doni.e l'occasion de méditer
longuement, et cependant l'objet de cet
te méditation se trouve résumé en une
phrase extrêmement concise Je vous
laisse la paix, .e vous donne ma paix
ce n'est pas comme le monde la donne
que je vous la donne.
La Paix que le monde entier deman
de actuellement, est-ce bien cette paix
du Christ, cette Paix, œuvre de Jus
tice La paix ne peut exister réelle
ment que pour les hommes de bonne
volonté, et où sont les hommes de bonne
volonté, les hommes dont la volonté
s'identifie avec celle du Christ Rédemp
teur
Réfléchissez et méditez.
Pouvons-nous douter de la fragilité
•des œuvres humaines, et n'est-il pas
exact que ceux qui président aux des
tinées des peuples périssent par l'or
gueil. Déjà les anciens avaient décou
vert cette vérité psychologique que c'est
l'orgueil qui entraîne les hommes vers
leur perte, et quand Euripide écrivait
que Jupiter rend fous ceux qu'il veut
prendre, c'est la folie de l'orgueil qu'il
songeait.
Les gouvernants peuvent, dans la li
mite bien faible des prévisions humaines,
avoir un plan général d'action vers
l'aboutissement duquel ils tendent, mais
tout en ayant constamment l'esprit la
fragilité des œuvres de l'homme. Ces
œuvres sont limitées dans le temps,
comme dans l'espace, et ne forment ja
mais que des moments historiques, rapi
dement, effacés, très passagers.
L'orgueil seul, cet orgueil qui ne peut
coexister dans l'esprit avec une connais
sance des vérités religieuses et un exer
cice des vertus qui en doivent découler,
l'orgueil seul fait croire aux hommes
d'Etat qu'ils sont maîtres des destinées
des peuples, et qu'ils peuvent diriger le
cours de l'histoire.
par Louis HABRAN.
Le texte du pacte d'amitié entre l'Al
lemagne et l'Italie donne de cet orgueil
une preuve tellement irrécusable, que
nous trouvons dans cette seule phrase
T>ien plus de raisons de considérer la
faiblesse des puissances de l'axe, que
•dans tous les discours des économistes
ou toutes les affirmations des stratèges.
Si vous n'avez pas eu l'attention atti
rée sur ces quelques mots nous vous
conseillons de les savourer, de les rete
nir, et tous ceux qui vous parleront
de la force des puissances de l'axe, il
vous suffira de citer ce texte, qui con
damne dans sa naïveté indéfinie et son
orgueil inouï les signataires de l'ac
cord.
La frontière commune entre l'Alle
magne nationale-socialiste et l'Italie fas
ciste, FIXEE POUR L'ETERNITE,
forme un pont sûr pour l'entr' aide et
l'assistance mutuelles.
Non, Joachim von Ribbentrop et
Comte Galeazzo Ciano di Cortellazzo,
la frontière que vous fixez n'est pas
fixée pour l'Eternité. L'avenir ne vous
appartient pas, et encore moins l'Eter
nité
L'Angleterre aristocratique va-t-elle
donner aux Soviets une victoire sans
exemple Chassés d'Espagne et con
traints de cacher leurs cornes en Fran
ce, ils se sont vu offrir, presque incon
tinent, une rentrée en Europe. Le gou
vernement de Londres, qui il manque
une armée de campagne de plusieurs
millions d'hommes, leur a demandé d'é
pauler moralement la Pologne et la Rou
manie et de s'engager fournir ces
Etats, s'ils étaient assaillis, des matières
premières, des chars, des avions. Tout
ou rien, répartit Moscou. Vous me don
nerez un accord politique et militaire
portant les signatures de l'Angleterre,
de la France et de la Russie, un pacte
d'assistance mutuelle en bonne et due
forme,, avec conversations d'états-ma
jors et la rigoureuse réciprocité des ga
ranties que la dictature soviétique est
disposée échanger avec les démocra
ties occidentales. Non seulement nous
garantirons ensemble la Pologne et la
Roumanie et aussi les petits Etats éche
lonnés le long de la large brèche qui
découvre la frontière russe entre la
Prusse et la Finlande, mais vous me
garantirez moi-même d'une attaque di
recte qui serait menée contre mes pro
pres territoires la suite de mon inter
vention militaire en faveur de vos amis
polonais et roumains. Bref, vous con
tracterez avec les Soviets une alliance
européenne puisque la garantie que vous
me donnerez en Europe orientale aura
son pendant dans celle que je vous don
nerai en Occident et que, garantissant
en commun toute une série de moyens
et petits Etats, nous ressusciterons la
sécurité collective.
Voilà le marché.
Et pour qu'il prenne, Moscou fait le
coup de la démission de Litvinoff au
commissariat des affaires étrangères,
puis celui de l'escamotage de Potemkine
la réunion du conseil de la Société
des Nations. Les Soviets savent que les
Anglais ont besoin d'eux. Ce sont les
Anglais qui les ont approchés il y a deux
mois déjà. Les Anglais ne peuvent re
culer et les Soviets attendent la fin avec
impertinence. La France saura bien s'en
tremettre. N'a-t-elle déjà pas son pacte
avec Moscou Et sa Chambre des dé
putés, qui enfanta le front populaire et
qui abrita la clique politique de Blum
La frontière des Pyrénées ouverte
Des canons, des avions l'Espa
gne... ne vient-elle pas de proro
ger ses pouvoirs Les Soviets de Rus
sie sont bien tranquilles. Pendant deux
ans, la France va avoir une Chambre et
un gouvernement de front populaire ca
mouflé... La route est belle!
C'est un grave sujet de désenchante
ment et d'inquiétude de voir un pays
comme l'Angleterre, après avoir perdu
toute autorité sur l'Allemagne, sur l'Ita
lie, sur l'Espagne et sur d'autres nations
la remorque du bolchevisme. Car
l'Angleterre, si elle l'ignore, apprendra
ses dépens que le communisme n'ayant
pas consommé sa révolution, n'est pas
domesticable. Le correspondant londo
nien du Jour~Echo de Paris note d'ail
leurs un sentiment de malaise et de gê
ne parmi les milieux politiques anglais.
Nous comprenons...
Souvent la peur d'un mal nous con
duit dans un pire, a écrit Boileau. Pour
se sauver aujourd'hui du péril allemand
qu'elle a elle-même créé par ses com
plaisances répétées envers le vaincu de
1918 et par ses fautes inimaginables
l'égard de la France et de l'Italie, qui
tenaient le Rhin et le Danube, donc la
paix, l'Angleterre va confier l'état-
major de la Révolution la conduite de
la guerre continentale. Quand elle aura
mis la machine infernale en branle, se-
ra-t-elle en mesure de l'arrêter Nos
(JHM ijffcU luidâfil... 11
Il est des moments où l'on se demande
si l'empire mercantile de la Cité de
Londres est capable de comprendre le
service inégalable que l'Espagne a ren
du la civilisation dont l'Angleterre se
réclame. Le 18 mai, la Chambre des
Communes, Sir John Simon, chancelier
de l'Echiquier, déclarait que la question
de consentir l'émission d'un emprunt
contracter par le gouvernement espa
gnol ou au nom de ce gouvernement
ne se pose pas, et que le gouvernement
britannique, prié de dire si des institu
tions financières britanniques devraient
s'associer une enquête sur la situa
tion économique et financière de l'Es
pagne, a exprimé l'opinion qu'une telle
mesure serait peu appropriée. Le lende
main, Madrid, sans citer personne,
mais ne parlant certainement pas pour
ne rien dire, le généralissime Franco,
chef de l'Etat espagnol, disait avec no
blesse Nous plaçons notre dignité et
notre indépendance afl-dessus de tout».
Sans doute certains banquiers avaient-
ils escompté qu'ils achèteraient l'Espa
gne du Caudillo, mais n'ayant pu glis
ser leur argent pêle-mêle le pêle-
mêle démocratique si favorable aux
business... avec leurs artifices, leurs
calculs, leur droit de regard, leurs in
gérences, ils disent maintenant, comme
certain renard gascon ou normand qui
devait laisser des raisins mûrs et appé
tissants, mais haut placés sa taille
Ils sont trop verts. Franco et son peuple
de croisés n'en continueront pas moins
tracer leur sillon régénérateur tra
vers l'Espagne et l'Europe.
Que les diplomates britanniques mé
ditent, si l'esprit du monde qu'ils servent
le leur permet, le geste de Franco au
service divin solennel qui a été célébré
le 20 mai, l'église Sainte-Barbe de
Madrid, en actions de grâces pour la
victoire. Pendant l'office, le généralis
sime a remis symboliquement son épée
(Suite de la page 8)
Le procès Imianitoff nous comble
d'aise. Depuis deux ans dans Le
Sud comme dans La Profession
ont paru une série d'articles dont ce
docteur faisait les frais. C'est «u
remplissant avec conscience notre mis
sion de journaliste que nous avons don
né au Dr Ouwercx l'occasion de pour
suivre sa campagne méthodique contre
le faussaire Imianitoff. SES ARTICLES
ETAIENT REFUSES PAR LA PRES-
SE QUOTIDIENNE La campagne a
abouti malgré les protecteurs nom
breux dont Imianitoff s'était entouré
dans tous les milieux. Quoique la presse
paraisse ignorer cette campagne victo
rieuse c'est avec la satisfaction du de
voir accompli que nous suivons le pro
cès de ce protégé de la Loge et du Mi
nistre Delattre. Nous reproduisons ti
tre de document précieux le texte de.
la lettre que Imianitoff nous adressait
quinze jours avant son arrestation et
dans l'espoir de*
Monsieur le Directeur,
Dans le numéro du 23 novembre 1938
du journal La Profession et dont je
viens de prendre connaissance ont pa
ru en troisième page, première, deuxiè
me et troisième colonnes sous les titres
La Réforme de l'Assistance publique
c Le Docteur Imianitoff a-t-il usurpé le
titre d'ancien combattant
des articles qui me mettent en cause.
Tout en laissant au signataire de ce»
articles la responsabilité de ces impu
tations concernant mon rôle dans le do
maine médical et dans le domaine ad
ministratif je désire attirer votre atten
tion sur une erreur manifeste que je se
rais heureux de voir rectifier dans vos
colonnes.
Je na'i aucune attache quelconque
avec le Ministère de la Santé Publique
et par conséquent ne suis pas Secrétaire
général de ce département. Mes seule»
fonctions dans le domaine administratif
sont celles d'Attaché au Cabinet du
Ministre du Travail et de la Prévoyan
ce Sociale.
Cette rectification étant faite. qu'A
me soit permis de protester avec indi
gnation contre l'article méchant, ten
dancieux, inexact, malveillant et en tous
cas dommageable que sous la signature
du Dr. P. Ouwerx a paru dans votre
journal.
Le Docteur Ouwerx doit savoir
quel point il est injuste de contester le»
états de service d'un ancien combattant:
moins d'en avoir des preuves irrécu
sables.
Pourquoi, avant de publier cet article,
dont le signataire a connu toute la por
tée. n'a-t-il pas pris la précaution élé
mentaire de s'informer S'il en avait
fait la demande, j'aurais tenu sa dis
position tous les documents dont je dis
posais.
Si, ce qui est bien possible, le Dr.
Ouwerx a pu constater certaines con-
(Voir suite page 8)